Le jeudi 25 janvier prochain, les cinq confédérations syndicales françaises, rejointes par l’ensemble du mouvement syndical, appellent les salariés et les retraités à une journée nationale d'action pour défendre le financement de la retraite complémentaire. Cet appel unitaire à l’action est un événement qui ne saurait être sous-estimé, tant il renforce le poids du mouvement syndical et social face à l’offensive de « refondation sociale » décrétée par le Medef. Cette organisation patronale a récemment focalisé son offensive sur l’ASF (Association pour la structure financière), existant depuis 1983, et qui permet aux salariés de faire liquider dès l’âge de 60 ans, et sans abattement, leurs droits à retraite dans les deux régimes complémentaires, Agirc et Arrco, dès lors qu’ils remplissent la condition de durée d’assurance requise dans le régime de base. Le surcoût qui en résulte pour les régimes complémentaires est assumé par des cotisations, dites cotisations ASF, versées par les salariés et les entreprises, et auxquelles s’ajoute une contribution financière de l’Etat. Cet accord expirait le 31 décembre 2000. Le Medef entend aujourd’hui bouleverser cette structure de financement pour lui substituer un système d’abattements croissants chaque année, pour tenir compte de l’allongement de l’espérance de vie, et qui seraient appliqués aux droits acquis par les salariés qui « choisiraient » de partir avec l’âge requis. Il serait toujours possible, formellement, de partir à 60 ans, mais à des conditions de durée de cotisation telles que, dès 2006, il faudrait, pour les remplir, avoir commencé de travailler à 16 ans ! Pour le Medef, il s’agit, au-delà de la seule ASF, de fragiliser l’ensemble du dispositif de financement solidaire de la retraite, de créer l’inquiétude chez les salariés et les pensionnés, afin d’imposer comme incontournable la mise en place et la généralisation de « retraites d’un type nouveau », fonctionnant sur le mode assuranciel, bref, d’épargne salariale ou de fonds de pension. Dans l’immédiat, ce sont quinze millions de salariés du secteur privé qui risquent de devoir faire liquider leur retraite complémentaire avec un abattement pouvant aller jusqu’à 22 %. Plusieurs centaines de milliers de préretraités se trouvent également pris en otage par le diktat du Medef. Attac, qui a toujours dénoncé les volontés de financiarisation des retraites et les projets de fonds de pension, quelle que soit l’appellation qu’on veut bien leur donner, souligne le danger de l’offensive lancée par le Medef contre l’ASF. L’association dénonce toute volonté et projet d’utiliser l’argent des retraites afin de nourrir les visées spéculatrices des marchés et se félicite de la décision d’action unitaire du 25 janvier. Attac appelle l’ensemble de ses adhérents et comités à s’y inscrire et, dans le respect des décisions et formes d’action prises par les organisateurs de cette journée, à contribuer à mettre en échec les visées mercantiles du Medef.
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