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Dans les domaines d'intervention d'Attac, les déclarations de Lionel Jospin non seulement n'apportent aucune réponse aux questions soulevées par l'association, mais constituent une tentative, qui se veut habile, de prétendre y répondre. Ce n'est pas avec des subterfuges de ce genre que le premier ministre convaincra l'opinion de la sincérité de sa " sensibilité proche de la préoccupation " des opposants à la mondialisation libérale dont il a fait état dans son entretien télévisé. 1.- Taxe Tobin : la dérobade Tout en voulant donner l'impression qu'il est favorable à la taxe Tobin, Lionel Jospin programme son enterrement. La question qui lui est posée par la proposition de la présidence belge de l'UE, lors du Conseil Ecofin de Liège des 22 et 23 septembre, est la mise en place de la taxe en Europe. Le premier ministre ne dit rien sur ce sujet, mais, à la place, il suggère que l'UE " prenne une initiative en direction des instances internationales ", c'est-à-dire qu'elle botte en touche en direction du Fonds monétaire international (FMI). Attac rappelle que l'UE, qui pèse d'un poids équivalent à celui des Etats-Unis, a les moyens de mettre en place une zone Tobin en Europe, en attendant mieux. Nous renouvelons donc notre exigence d'une prise de position ferme en ce sens du gouvernement français à Liège. 2.- OGM : les ambiguïtés Lionel Jospin a condamné les actions de la Confédération paysanne, auxquelles participe Attac, contre les expérimentations des OGM en plein champ. S'il s'est déclaré favorable à un débat sur ce sujet, il a réaffirmé son soutien à ce type d'expérimentation malgré les dangers qu'elle recèle. Attac réaffirme sa demande de moratoire sur les expérimentations en plein champ avant qu'un débat public rigoureux ait fait la lumière sur tous les problèmes posés. Le gouvernement doit appliquer ici le principe de précaution et refuser les diktats des multinationales pour lesquelles la santé humaine et la protection de l'environnement sont les cadets des soucis. 3.- Régulation internationale : les grands silences Si Lionel Jospin indique être favorable à une "régulation internationale", il passe sous silence une échéance majeure en la matière : la conférence ministérielle de l'OMC convoquée au Qatar en novembre. Il aurait été pourtant intéressant de connaître la position du gouvernement français sur le mandat donné au commissaire européen Pascal Lamy qui négociera au nom de l'UE. La Commission entend donner un coup d'accélérateur à la libéralisation du commerce mondial et relancer au Qatar le cycle de négociations qui avait capoté à Seattle. Avant toute nouvelle initiative, Attac réaffirme l'exigence d'un bilan, établi de manière publique et contradictoire, des six années de libéralisation des échanges commerciaux depuis la naissance de l'OMC. Le fait que ce bilan soit obstinément refusé est, à cet égard significatif. Enfin de compte, le premier ministre est muet sur le contenu de cette régulation internationale pour laquelle il prétend " s'être battu " dans les instances internationales. On aimerait connaître les moments, les lieux et les thèmes de cette " bataille ". Pour Attac, il s'agit de lutter contre la toute puissance des marchés financiers, de fixer des limites aux droits liés à la propriété du capital et, pour reprendre le titre de son université d'été qui vient de s'achever : contre l'emprise de la finance, promouvoir une économie à finalité humaine. Paris, le 29 août 2001 |
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