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OGM : le gouvernement doit appliquer le principe de précaution

Communiqué d'ATTAC FRANCE

07 septembre 2001

ATTAC est partie prenante des actions lancées par la Confédération paysanne contre les expérimentations d'OGM en plein champ. Pour ATTAC, ces expérimentations ne peuvent se prévaloir d'aucune légitimité. Les possibilités de contamination des champs voisins ont été mises de nombreuses fois en évidence. Le risque est ainsi de créer une situation de non retour dont les conséquences ne seraient absolument pas maîtrisées. Dans cette situation, aucune justification scientifique ne saurait être invoquée, et le gouvernement doit prendre ses responsabilités en refusant de se soumettre aux diktats des multinationales pour lesquelles la santé humaine et la protection de l'environnement sont le cadet des soucis. Il doit enfin se décider à appliquer le principe de précaution.

ATTAC met en garde le gouvernement contre la tentation de la répression contre les militants anti-OGM dont les actions sont justifiées par sa propre incurie. Les condamnations des actions en cours ne peuvent tenir lieu d'orientation gouvernementale.

Au-delà de l'interdiction immédiate de toute expérimentation en plein champ, dont l'urgence n'est pas discutable, un débat public doit s'engager afin de clarifier les objectifs de la recherche en matière d'OGM. ATTAC y participera activement, mais, sans attendre, l'association tient à rappeler quelques positions de fond :

- Le droit à la recherche scientifique est fondamental. Il est cependant borné par des droits qui lui sont supérieurs et dont le respect est l'une des composantes de la responsabilité sociale des chercheurs : application du principe de précaution, des droits des êtres humains... La recherche en thérapie génique, concernant notamment des maladies comme la mucivicidose, ne doit pas servir de couverture à celle effectuée au profit des transnationales semencières.

- La grande majorité des essais sur les OGM est effectuée au bénéfice des transnationales de l'agro-alimentaire. Il s'agit, pour ces grandes firmes, de conquérir de nouveaux marchés et de rendre les agriculteurs captifs de leur production en utilisant les technologies génétiques. ATTAC ne peut que s'opposer à un tel engrenage.

- Les OGM ne sont pas des produits dont il faut banaliser l'existence. Ils peuvent constituer un "nucléaire biologique" : une fois le génie sorti de la bouteille, on ne peut plus l'y faire revenir. Les risques de créer des irréversibilités ne sont pas négligeables. Quant aux dangers pour l'environnement, ils sont patents : les OGM qui fabriquent leurs propres pesticides ou herbicides sont autant d' " usines " à fabriquer des insectes ou des mauvaises herbes super-résistantes. Les dangers pour la santé humaine et animale sont déjà suffisamment avérés pour que l'on ne prenne pas de nouveaux risques dans ce domaine

- Les OGM peuvent-ils "nourrir les pauvres" ? Outre que l'on peut douter de la philanthropie des firmes transnationales, la déstructuration de la paysannerie traditionnelle par une agriculture industrielle vouée à l'exportation est l'une des raisons des pénuries alimentaires qui touchent les pays pauvres. L'utilisation d'OGM ne peut que renforcer cette logique productiviste et condamnerait à court terme ce qui reste de la petite paysannerie indépendante.

Le Bureau d'Attac France

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07/09/01