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Forel - Thème: Organismes Génétiquement Modifiés (OGM). | |
« FOREL OGM »Organisé par ATTAC, Inf’OGM et OGM Dangers
I. OGM : le nouveau miracle scientifique ! Les Organismes Génétiquement modifiés (OGM) sont des micro-organismes, plantes ou animaux auxquels on a ajouté ou retranché un ou plusieurs gènes pris dans une autre espèce ou un autre règne (exemples : un gène d'un poisson arctique dans une tomate, gène d'un scorpion dans le maïs, de méduse dans le tabac, recherches en cours pour insérer un gène humain dans la vache pour obtenir la production d’un lait proche du lait maternel…). Pour la première fois, les chercheurs sont capables de transférer directement des gènes ou des séquences de gènes entre espèces différentes : ceci n’a rien à voir avec la sélection classique où les croisements étaient forcément intraspécifiques, à quelques exceptions près (blé + orge qui donne le triticale par exemple). Le champ des retombées potentielles de ces techniques semble illimité. En voici quelques exemples, bien loin de l’exhaustivité :
Mais si ces OGM sont si merveilleux, pourquoi autant de débats, de résistances ?
II – OGM : des risques incalculables 1. Brevetage du vivant : le hold up ! Les grosses firmes pharmaceutiques, semencières, chimiques… ne s’y sont pas trompées : depuis quelques années, elles se sont toutes lancées à corps perdu dans “ les sciences du vivant ”, et sont l’objet d’une concentration sans précédent : Novartis, Monsanto, Du Pont, Pioneer Hi-Breed, AgrEvo, Aventis, sont les noms les plus souvent cités dans ces regroupements. Seulement voilà : bien que l’on ait mis au point des méthodes quasi automatiques de séquençage des gènes, ces recherches nouvelles coûtent cher, très cher. Et elles ne seront rentabilisées que par leurs applications industrielles : d’où la nécessité dans le système économique actuel de breveter chaque découverte, pour en toucher les dividendes… Conséquence : l’agriculteur doit racheter sa semence chaque année au semencier (600 agriculteurs sont d’ailleurs poursuivis aux Etats Unis et au Canada pour avoir re-semé des graines transgéniques, sans l’autorisation des détenteurs des brevets), telle plante ne peut plus faire l’objet d’amélioration car ses gènes sont pour la plupart déjà brevetés, telle recherche publique ne peut plus s’effectuer sans l’autorisation de telle firme privée, bref, le brevetage du vivant entraîne la privatisation d’un patrimoine collectif, la vie : c‘est un véritable hold-up. Comble de l'aberration des brevets : on en arrive, par des voies détournées, à breveter tout à fait légalement des gènes humains, issus de populations aux caractéristiques typées (comme cette tentative du brevetage de gènes de la population de Papouasie Nouvelle Guinée, ou encore d’Islande, ou encore le brevetage de certains gènes d’individus malades, et ce à leur insu !). 2. Risques pour les écosystèmes Il est aussi prouvé qu'une plante transgénique (ou OGM) peut parfaitement transmettre ses nouveaux gènes à une autre plante, soit de la même espèce (pollinisation croisée intraspécifique), soit d’une espèce voisine (interspécifique). C'est ce qu'on appelle la “ pollution génétique ”. Contrairement à toutes les autres pollutions créées par l’homme, celle-ci est irréversible : elle se transmet en effet de plantes en plantes sans qu’aucun contrôle ni système de marche arrière ne soient possible ! Ainsi, il est prouvé qu’un colza résistant à un herbicide peut transmettre cette résistance à certaines mauvaises herbes apparentées, comme la ravenelle, en une seule génération. A terme, ces mauvaises herbes seront donc résistantes à l'herbicide, et envahiront alors l'écosystème. Ainsi encore, les agriculteurs, notamment ceux pratiquant l’agriculture biologique, utilisent depuis longtemps un insecticide naturel (le Bt) en petite quantité contre un insecte ravageur du maïs : la pyrale. Il existe aujourd'hui un maïs transgénique, appelé maïs Bt, qui produit, tout au long de son cycle et dans toutes ses cellules, cet insecticide naturel. Il est prouvé que la pyrale, au contact constant de ce maïs, mute rapidement, devenant ainsi à terme résistante au Bt. Du même coup les agriculteurs se retrouveront privés de ce moyen naturel de contrôle. 3 Risques dans l'alimentation et la santé Un des risques principaux est qu'un des gènes insérés passe, par l'alimentation, à des êtres humains ou à des animaux d'élevage auxquels on donne ces nourritures. De nombreux scientifiques s'alarment par exemple des possibilités de transmettre à l'humain ou aux animaux le gène de résistance à un antibiotique (pour cette raison, l’Union européenne vient d’ailleurs d’interdire toute addition d’antibiotique dans l’alimentation animale, comme c’était monnaie courante jusqu’à présent). Face à ces doutes, c’est le principe de précaution qui doit jouer, et de nombreuses années de recherche seraient encore nécessaires avant de prouver l’innocuité des OGM. Mais pour quoi faire ? Nous savons déjà produire une alimentation saine et de qualité ! 4 Risques liés à la technique de transgénèse Il existe plusieurs techniques d'insertion de gènes. L'une d'entre elles consiste à modifier un virus pour qu'il insère les gènes nécessaires. Malgré les précautions des chercheurs, il est prouvé que ces nouveaux virus sortent régulièrement des laboratoires… Nous prenons donc de gros risques de disséminer dans la nature de nouveaux virus pathogènes. Une autre technique consiste à insérer les gènes à l’aide de “ canon à microbilles ” : c’est une technique très aléatoire qui ne permet pas de connaître exactement la nouvelle construction génétique obtenue en laboratoire. Ces imprécisions peuvent entraîner de graves perturbations dans le fonctionnement des organismes créés, perturbations impossible à évaluer a priori…
III – Les citoyens s’organisent Si aux Etats-Unis on trouve déjà plus de 20 millions d’hectares semés en plantes transgéniques (essentiellement maïs, soja et coton), il n’en va pas de même en Europe où la résistance contre l’introduction des OGM, de plus en plus forte, a obligé les politiques à adopter des réglementations plus restrictives. C’est ainsi qu’en Europe ne sont autorisées que quelques variétés de plantes transgéniques, et que les surfaces semées (20 000 ha en Espagne, 2000 en France…) sont encore faibles. Mais ne soyons pas dupes : les multinationales des biotechnologies constituent un puissant lobby, et les collusions avec les politiques sont nombreuses, comme on a pu le prouver récemment entre la Food and Drug Administration (FDA)[1] et Monsanto (voir le Courrier International du 1er au 7 juillet 1999). Face à ces puissants intérêts financiers, la résistance citoyenne s’organise, sur différents plans :
Cependant ces foyers de résistances, même s’ils sont souvent efficaces, restent minoritaires et dispersés. Nous souhaitons, par l’intermédiaire de ce Forel, contribuer dans un premier temps à répondre au maximum d’interrogations, puis définir ensuite des actions communes, notamment contre le brevetage du vivant et les chimères génétiques. Lexique : Les biotechnologies : technologies du vivant. La biotechnologie englobe tous les procédés qui utilisent de la matière vivante comme agent de production (A. Apotecker). Le génie génétique :ensemble des techniques visant à introduire un gène étranger dans un organisme pour modifier son matériel génétique. Le génome est l'ensemble des gènes d'un organisme, portés sous forme d'une séquence spécifique d'ADN sur les chromosomes. Le nombre des gènes est encore largement incertain, compris entre 60 000 et 100 000. La génétique est l'étude des gènes et des lois qui gouvernent l'hérédité. La génomique est l'étude de l'ensemble des gènes. Elle explore le fonctionnement global de toute la génétique. Le génotypage consiste à caractériser, dans l'ADN, la variation génétique entre des individus, à étudier la transmission des variantes entre parents et enfants et à établir une corrélation entre ces informations et les caractères héréditaires. Le séquençage est le décryptage du génome, établissant la succession des nucléotides (3 milliards dans le génome humain). Il permet d'établir la structure primaire de l'ADN et de découvrir en son sein la présence de gènes, c'est-à-dire de séquences qui spécifient la synthèse des protéines. |
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