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Direction générale du Commerce
de la COMMISSION EUROPEENNE
Direction Générale -
OMC, OCDE, questions commerciales ayant trait à l'agriculture et aux pêcheries
; politique de crédit à l'exportation, politiques commerciales
multilatérales et questions de l'OMC et de l'OCDE
Bruxelles, 25 Janvier 2000
I.G.1/JC D(2000) Note à l'attention du
comité 133, sujet : Nouveau cycle de l'OMC - Méthode de progression Objectif : la note ci-jointe
expose une stratégie éventuelle après Seattle pour la CE, à
débattre par les membres. Origine : Direction générale pour le
commerce (J Clarke tél. 90164 ; K Falkenberg 92220) Note à débattre par le
comité 133 (Membres à part entière) Nouveau cycle de l'OMC - Stratégie
après Seattle
Introduction : la présente
note suggère que le comité applique une stratégie active visant à
conserver l'élan acquis et à constituer une base d'appui pour lancer dès
que possible un cycle commercial d'ensemble. Tout d'abord, cette note
expose pourquoi Seattle n'a pas apporté le résultat que nous en
espérions et signale les leçons que l'on pourrait en tirer.
Par exemple, il semble clair que les opinions divergentes de
plusieurs pays en voie de développement d'une part et de notre société
civile de l'autre ont été sous-estimées.
Ensuite, cette note indique la façon dont nous pourrions
chercher à lancer un nouveau cycle et progresser dans d'autres parties
du programme de l'OMC. Les suggestions qui suivent ne constituent qu'une
réflexion initiale de la part des services de la Commission. Il faudra
plus de temps et de discussions avec nos partenaires commerciaux pour
obtenir un tableau complet des perspectives et du calendrier de
lancement d'un nouveau cycle de négociations. Nous devons aussi tenir
compte de l'avis du Parlement Européen, du monde des affaires et de la
société civile. Raisons de l'échec de la
conférence de Seattle C'est
pour plusieurs raisons que Seattle n'a pas réussi à lancer un
cycle. L'une est que le terrain n'avait pas été convenablement préparé
à Genève lors de la période destinée à cela.
Des retards apportés à la désignation d'un directeur général
et une concentration excessive sur l'ordre du jour intégré à
l'exclusion pratique des autres sujets ont empêché de faire connaître
correctement tous les problèmes. Aucun mécanisme de prise en compte de
l'ensemble des sujets ou de constitution d'un consensus global n'a été
mis au point. L'organisation du travail à Genève a aussi été déficiente. En conséquence, des avis
divergents se sont maintenus jusqu'à et lors de Seattle. Elles
comprenaient des désaccords sur des problèmes tels que l'exécution,
les textiles et les vêtements, la lutte contre le dumping, les TRIPS
(droits de propriété liés au commerce), l'accès au marché des TRIMS
(protection des investissements et accès aux marchés publics),
l'inclusion des législations du travail, les investissements et la
concurrence, dans l'agriculture, les tentatives faites par certains
partenaires de faire accepter un texte comme condition préalable à
l'acceptation de textes sur d'autres sujets ainsi que le manque de clarté
sur la façon de traiter les problèmes concernant le grand public, tels
que le rapport entre les règlements commerciaux et l'environnement
ainsi que les principes de sécurité des consommateurs. Le manque de temps suffisant
pour négocier sérieusement, les difficultés de direction et
d'organisation de la conférence ainsi que l'exclusion des discussions
de nombreux pays en voie de développement ont rendu difficile
l'aplanissement de ces divergences. Il ne s'est pas tenu de véritables
négociations où nous aurions pu examiner un ensemble complet de
questions et trouver un consensus. Il est difficile de savoir si, avec
plus de temps, on aurait pu parvenir à un accord. De fait, certains
membres de l'OMC sont convaincus que ç'aurait été possible. A
Seattle, nous nous sommes retrouvés face une situation où aucun accord
ne pouvait être réalisé sur un problème quelconque, la réunion
ministérielle a donc été "suspendue" (bien entendu,
rigoureusement parlant, elle est officiellement achevée) et les textes
résultants sont formellement nuls et non avenus. Leçons à tirer de Seattle a) Questions procédurières et
institutionnelles Il faut tirer de Seattle un
certain nombre de leçons qui doivent influer sur notre démarche ces
prochains mois. D'abord, quant aux procédures, l'OMC doit travailler
d'une façon plus globale et transparente vis-à-vis de tous les membres
et améliorer la communication destinée au monde extérieur. Il faut
aussi organiser le travail plus efficacement. On peut sans doute améliorer
à court terme les méthodes de travail, particulièrement en préparant
et en gérant les réunions ministérielles où une transparence et une
efficacité accrues, ainsi que des moyens d'assurer une plus large
participation des pays en voie de développement semblent justifiés. A
plus long terme, il peut falloir que nous examinions des options d'améliorations
plus vastes du système. Toutefois, nous ne devons pas tirer de
conclusions trop hâtives, ni laisser la "réforme
institutionnelle" porter atteinte à l'objectif de lancement d'un
cycle. Il ne faut pas non plus faire du système de l'OMC le bouc émissaire
de cet échec afin de combler les lacunes sur le fond des négociations. La Commission a présenté un
document séparé où elle expose des options d'améliorations procédurières
et institutionnelles de l'OMC. b) Questions de substance La deuxième conclusion,
fondamentale, que l'on peut tirer de Seattle concerne la substance des
discussions. Malgré la persistance de différends sur plusieurs sujets
de l'ordre du jour des négociations, il serait erroné de conclure que
l'on n'aurait pas pu les aplanir et rapprocher les positions si l'on
avait fait de meilleures préparatifs à Genève, prévu plus de temps
à Seattle et agi avec plus de souplesse en général. On doit donc
pouvoir les aplanir par la suite. En ce qui concerne l'ordre du
jour de la CE, il convient de rappeler qu'un vaste éventail de pays,
tant développés qu'en voie de développement, se sont unis à la CE
pour prôner une démarche globale et que l'on ne peut donc pas prétendre
que l'ambition excessive de la CE (ou la position de la CE à elle
seule), ait été la cause première de l'échec de Seattle. Beaucoup de
pays en développement ont aussi reconnu les avantages des propositions
faites par la CE et d'autres "amis" sur l'exécution, l'accès
au marchés et les règlements, toutes lesquelles ont témoigné une
authentique volonté de notre part de prendre des décisions qui, malgré
nos propres difficultés intérieures, auraient pris en charge de vraies
préoccupations des pays en voie de développement. Les pays les moins
avancés auraient aussi pu bénéficier substantiellement de la
proposition de la CE, appuyée uniquement par le Japon jusqu'ici,
d'affranchir essentiellement tous leurs produits de droits de douane et
de quotas. Avant et après Seattle, la CE
et les autres partisans d'un cycle global avaient aussi signalé leur
disposition à étudier les propositions visant à rendre plus aisément
acceptables les questions telles que les investissements, la concurrence
et l'environnement. Au sujet de l'agriculture sont apparues des idées
qui, un peu plus élaborées, auraient pu fournir une base de négociations
dans un ensemble global de résultats. Persistance du bien-fondé
des arguments en faveur d'un cycle A la lumière de ce qui précède,
la Communauté doit confirmer son attachement au cycle à large base que
préconisait une vaste groupe de pays avant et lors de Seattle, sous réserve
qu'il englobe toujours les questions importantes pour tous les membres
de l'OMC. Les principales justifications d'un vaste ordre du jour
restent valables. Tant les pays développés qu'en voie de développement
cherchent à améliorer l'accès aux marchés de leurs produits et
services afin d'améliorer leur croissance économique. Il est apparu évident
à Seattle que seule une démarche exhaustive, englobant tous les
secteurs peut permettre à tous les membres d'exploiter leurs avantages
relatifs et accroître ainsi leur commerce. L'OMC a besoin aussi
d'actualiser ses règlements pour répondre aux effets de la
mondialisation, afin que nos négociants et investisseurs bénéficient
d'un cadre prévisible, transparent et exempt de discriminations où ils
puissent prendre leurs décisions économiques et faire concurrence. Les
règles fondamentales des investissements et de la concurrence font forcément
partie d'un tel ordre du jour et contribueront à créer ce climat. Un
vaste groupe d' "amis" restent fermement partisans d'un
nouveau cycle pour englober de ces questions dans une négociation et il
est regrettable que l'on n'ait pas pu lancer de négociations sur deux
sujets d'une telle importance systémique et qui présentent de l'intérêt
pour des sociétés du monde entier. De même, il est regrettable de ne
pas avoir pu entamer de négociations soit pour faciliter le commerce,
soit sur les améliorations des règlements dans des domaines tels que
la défense du commerce ou les barrières techniques qui s'y opposent,
lesquelles contribueraient toutes à instaurer des conditions plus prévisibles
d'accès au marché et à laisser circuler plus librement les
marchandises. Seattle a aussi vivement souligné
le besoin de mieux intégrer les pays en voie de développement dans le
réseau commercial en améliorant l'accès au marché, en améliorant le
traitement spécial et différentiel, en coordonnant mieux
l'augmentation des moyens de production et de jouer un rôle plus actif
au sein des mécanismes de l'OMC. Un nouveau cycle permettra de prendre
en charge globalement l'ordre du jour commercial des pays en voie de développement,
y compris les questions les plus délicates. Enfin, nos sociétés civiles se
préoccupent toujours de l'influence potentielle du système commercial
sur l'environnement, sur le développement durable ainsi que la santé
et la sécurité des consommateurs et recherchent des réponses qui ménagent
à la fois le système commercial et ces responsabilités sociales. Néanmoins,
nous reconnaissons que la position de la CE sur certaines de ces
questions n'a guère trouvé de renfort jusqu'ici et que l'on nourrit
toujours de vifs soupçons dans les pays en voie de développement sur
les mobiles et conséquences véritables des propositions
avancées par le Communauté pour répondre aux préoccupations
de la société civile. Nous devrons tenir compte de cette situation
quand nous réexaminerons notre position dans ce domaine comme dans
d'autres ces prochains mois. Nos objectifs fondamentaux restent valables
mais nous devrons examiner les options disponibles pour les atteindre,
afin d'assurer que toute clarification supplémentaire des règlements résolvent
une équation très complexe : satisfaire à des préoccupations
sociales et éthiques légitimes tout en apportant une plus grande sécurité
légale à tous les membres et à leurs entreprises, en respectant les
principes fondamentaux de l'OMC et en empêchant la discrimination
injustifiée ou les restrictions déguisées du commerce. La méthode de progression :
préparation du lancement d'un nouveau cycle Sur le plan pratique, que
devons-nous faire maintenant ? Bien entendu la Communauté a déjà
convenu d'une démarche sous forme des conclusions du Conseil datées du
26 octobre 1999 et celui-ci a confirmé à Seattle le 3 décembre que
les éléments de la démarche globale tels qu'ils figurent dans ces
conclusions doivent être maintenus.
En priorité absolue, nous devons continuer à promouvoir
activement un nouveau cycle global et à préparer encore le terrain
pour les négociations de lancement y compris, bien évidemment, avec
les partisans d'un cycle tels que le Japon, avec les Etats-Unis mais
aussi avec le Canada, l'Australie et les autres membres du groupe de
Cairns, avec l'Inde, la Pakistan, la Malaisie, l'Egypte, le Brésil,
L'Afrique du Sud et d'autres ainsi qu'avec nos associés des pays ACP.
Avec tous nos partenaires, nous devons œuvrer à promouvoir et à élargir
le camp des partisans du cycle. Dans le cadre de action, nous devons évidemment
être prêts à adapter nos positions et leur présentation à la lumière
des réactions d'autres pays et en tenant compte des discussions et des
propositions faites à Seattle. Nous comptons sur les les autres membres
de l'OMC pour revoir et adapter aussi leurs positions, y compris les
Etats-Unis dont la position sur plusieurs questions d'importance
cruciale pour les pays en voie de développement sera décisive pour
relancer les perspectives d'un cycle. Une campagne intensive de
consultation, de réexamen et de constitution d'alliances avec nos
partenaires nous permettra aussi de mieux préparer le terrain pour
lancer des négociations dans des domaines tels que les investissements,
la concurrence, les mesures facilitant le commerce, et l'écologie.
Entre temps, la poursuite du travail d'analyse et de didactique dans ces
domaines améliorerait la compréhension de ces problèmes et
contribuerait à la recherche du bien commun. La base de travail préparatoire
ultérieur serait le programme de travaux de préparation aux négociations
commencées à la réunion ministérielle de l'OMC tenue en 1996,
additionné du travail préparatoire lancé à la ministérielle de
1998, tous deux demeurant tant valides juridiquement que valables
techniquement. Poursuite du programme à court
et long terme Outre la remise en orbite pour réussir
le lancement d'un nouveau cycle, nous devons faire des progrès sous
tous les autres aspects du programme par un certain nombre d'actions à
court et moyen terme. Notamment : Les préoccupations des pays en
voie de développement quant à l'exécution doivent être sérieusement
pris en charge. Les débats, tant avant que lors de Seattle, montrent
que ces préoccupations ne peuvent pas être ignorées ni sous-estimées.
Outre ce que l'on peut faire à court terme pour atténuer les difficultés,
nous devons être disposés, comme nous l'étions à Seattle, à lancer
un programme de travaux au sein de l'OMC pour traiter les problèmes
d'exécution non résolus. Le principe général veut que les problèmes
ne pouvant pas être résolus par la réunion ministérielle suivante
doivent être repris lors des négociations. La Commission prépare un
document plus détaillé qui expose une démarche d'exécution à suivre
au sein de l'OMC. Deuxièmement, en ce qui
concerne l'ordre du jour intégré, la Communauté doit participer de
bonne foi aux négociations prévues, qui, en l'absence de tout nouveau
mandat à Seattle commencera en vertu de l'article 20 de l'accord sur
l'agriculture et de l'article XIX du GATS. Nous remarquons qu'en
l'absence de décision à Seattle de lancer un nouveau cycle sous forme
d'entreprise distincte, il ne reste aucun délai pour la conclusion de
ces négociations. Troisièmement, il reste
quelques autres questions qui auraient dû être tranchées à Seattle
et nécessitent d'être traitées maintenant. Celle qui est prioritaire
est l'initiative d'accorder l'accès exempt de droits de douane et de
quotas aux produits des pays les moins avancés. Des décisions doivent
être prises aussi sur la la cohérence et l'augmentation des moyens de
production ainsi que sur l'adoption des résultats de l'étude DSU. Il
peut falloir aussi que nous devions réexaminer d'autres questions
telles que l'expiration de certains articles de l'accord sur les
subventions, les dispositions de non-violation des TRIPS, la prorogation
du moratoire sur le commerce électronique et du programme de travail et
l'expiration des périodes transitoires des TRIMS et de l'évaluation
douanière. Sur ces deux derniers accords, la Communauté doit être prête
à agir avec souplesse dans les cas où les pays en voie de développement
ont rencontré des difficultés. La méthode de progression dans toutes
ces questions a été exposé dans la note séparée 133 sur l'exécution. Quatrièmement, la Communauté
doit émettre des propositions sur l'amélioration du fonctionnement de
l'OMC, comme il est dit ci-dessus, pour instaurer des conditions plus
propices au lancement des négociations. Comme il a été signalé antérieurement,
ces propositions doivent englober tant les améliorations à court terme
des méthodes de travail et, à plus long terme, quelques réflexions à
savoir s'il y a des arguments en faveur d'améliorations
institutionnelles plus
substantielles. Conclusion En somme, la démarche prévue
reflète l'intention de la Communauté de continuer à assurer une
dynamique dirigeante au sein de l'OMC et à maintenir l'impulsion pour
poursuivre la libéralisation et établir des règlements. Le travail
ultérieur que nous envisageons garantira que les négociations futures
soient affermies sur les bases les plus solides possible, que les
questions soient parfaitement comprises, que les problèmes identifiés
par les pays en voie de développement soient abordés convenablement et
que le fonctionnement de l'OMC soit en voie de perfectionnement. Il est difficile actuellement d'évaluer
jusqu'à quel point et à quel rythme ces mesures nous conduirons au
lancement officiel de négociations. Cependant nous croyons qu'il serait
prématuré à ce stade de convoquer une conférence ministérielle
supplémentaire. Il convient plutôt effectuer des consultations à l'échelon
des fonctionnaires supérieurs pour réexaminer la substance de
l'ordre du jour des négociations et le reste du programme de travail de
l'OMC ainsi que les perspectives de relance et le meilleur calendrier.
Le programme de travail que nous envisageons et les consultations que
nous tiendrons avec nos partenaires commerciaux doivent nous permettre,
ces prochaines semaines et ces prochains mois, de nous faire une
meilleure idée de ce qui est réalisable. Nous envisagerions ensuite un
réexamen initial de la situation et de notre propre position à la réunion
non-officielle des ministres du commerce de l'UE à Porto en mars. John Clarke Direction Générale
du commerce G1
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