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LA SITUATION DES DROITS ECONOMIQUES,
SOCIAUX ET CULTURELS AU MEXIQUE. Le présent document a été élaboré par
diverses organisations civiles et sociales mexicaines, dans le cadre de la
révision du Troisième Rapport Périodique du gouvernement mexicain
(1992-1996) par le Comité des Droits Economiques, Sociaux et Culturels
(DESC) de l'Organisation des Nations Unies (ONU). Cet effort collectif répond
à notre préoccupation sur la croissante et systématique violation des
Droits de l’Homme au Mexique, comme en a attesté récemment le Comité
des Droits de l’Homme de l’ONU dans son examen au gouvernement
mexicain (CCPR/C/79/Add.109). Notre pays est en train de vivre une grave détérioration
des conditions générales de vie d’un nombre chaque fois plus grand de
mexicains, résultant en grande partie d’une politique d’ajustement
structurel mise en application durant les 17 dernières années, et qui
donne priorité à la stabilité des indicateurs macroéconomiques et du
marché, passant au-dessus du bien-être de la population. Cette détérioration
s’est accentuée depuis l’entrée en vigueur du Traité de Libre
Commerce d’Amérique du Nord (TLCAN), en 1994. Il en ressort le fait que
ces politiques, dans leurs dessin, exécution et conséquences, ont démontré
leur incompatibilité avec les objectifs et l’esprit du Pacte
International des Droits Economiques Sociaux et Culturels (PIDESC),
puisqu’ils ont approfondi les inégalités économiques et sociales de
la population. Les politiques de focalisation des dépenses
sociales qui orientent les programmes nationaux de combat de la pauvreté
mis en application dans les dernières années sont excluentes, son caractère
est purement d'assistanat, et fonctionnent comme palliatifs, sans proposer
de résoudre les causes structurelles de la pauvreté. Ces types de
programmes –par exemple, le Programme d’Education, Santé et
Alimentation (PROGRESA), mentionné par le gouvernement mexicain dans son
Troisième Rapport devant le Comité- sont utilisés à des fins
politiques et électorales, accentuant la discrimination et affectant la
construction d’un système réellement démocratique, indispensable au développement
social. Ce qui précède affecte avec une plus forte
intensité la population qui vit dans les zones rurales de notre pays,
particulièrement les 10 millions d’indigènes mexicains. La situation
de violence institutionnelle, reflétée par la violation systématique
des droits humains et par l’impunité qui règne depuis de nombreuses
années au Chiapas –aggravée depuis le conflit armé surgit en 1994-
appellent l’attention sur les conditions dans lesquelles survivent les
populations indigènes et paysannes de tout le pays. Il est inacceptable
que quelques états qui détiennent les plus grandes richesses naturelles
et culturelles du Mexique (comme le Chiapas, le Guerrero, l’Oaxaca, le
Veracruz, entre autres), enregistrent les indices de pauvreté et de
marginalisation les plus hauts du pays. Les politiques économiques et sociales du
gouvernement mexicain ont une tournure sexiste marquée, défavorable pour
les femmes, car elles augmentent leur charge de travail et accentuent la
discrimination dont elles souffrent dans les différents domaines de leurs
vies. Il ne suffit pas que le gouvernement reconnaisse la féminisation
croissante de la pauvreté, il est nécessaire que soient redéfinies les
politiques depuis une vision qui intègre les femmes comme de pleines
actrices, avec des nécessités et des apports particuliers. Suivent des données que nous considérons
comme illustratives : En accord avec les chiffres des chercheurs de
El Colegio de México, en 1994, le nombre de pauvre dans le pays était
de 61.7 millions de personnes, parmi lesquelles 36.2 millions vivaient
dans la pauvreté extrême. Pour 1996, le nombre de pauvre passa à 72.2
millions dont 50.9 millions dans la pauvreté extrême. Selon cette source
non officielle, l'augmentation aura été de 15 millions en deux ans. De 1976 à 1988 le salaire a subi une perte
accumulée de 86% de son pouvoir acquis et nécessiterait une augmentation
de 280% pour récupérer son pouvoir d’achat d’il y a plus de 20 ans.
Dans les zones rurales et de présence indigène
prévalent les taux de mortalité infantile calculés à 90 pour 1000,
contre 20 pour mille dans le D.F. et 50 pour mille au niveau national. ALIMENTATION En 1996, trois ans après la signature du
Traité de Libre Commerce d’Amérique du Nord (TLCAN), le Mexique
importa, de façon sans précédente, 12 millions de tonnes de grain de
base qui montre clairement l’augmentation de la dépendance alimentaire
de notre pays et le découragement de l’agriculture paysanne.
Pour 1998, il y eut au Mexique plus de 260.511
cas de personnes infectés par le virus VIH/SIDA, dont près de 130.255
(49,9%) manquent d’accès aux services de santé. Selon les chiffres de l’Enquête Nationale
de Santé II de 1994 réalisée par le Secrétariat de la Santé, le Nord
du pays arrive à un taux d’hospitalisation de 41,3 habitants pour
mille, tandis que dans le Sud et le Golf il est de 17,7 pour mille. Dans
la zone métropolitaine de la Ville de Mexico on enregistre un taux de
31,6 pour mille. Le poids des maladies infectieuses, la dénutrition et
les problèmes de santé dus aux grossesses est 2.2 fois plus grand dans
le milieu rural que dans le milieu urbain.
La réforme de la Loi de l’Institut mexicain
de Sécurité Sociale approuvée en 1995 est clairement un recul dans
l'accomplissement des DESC, par le système des pensions qui annule le
système prévu de solidarité inter généré et affecte les droits
acquis par les travailleurs, comme celui d'obtenir une pension pour
retraite, chômage et vieillesse
LOGEMENT Entre janvier 1997 et juin 1999, pour raison
de réquisition, phénomènes naturels et expulsion, 39.500 familles
furent privées des logements où elles vivaient. La politique financière qui doit répondre
aux demandes de logement exclut plus de 40% du total des familles
mexicaines par manque de conditions de percevoir plus de 3 salaires
minimums. C'est pourquoi 60 à 70% de la population construit pour son
compte sans avoir d'appuis gouvernementaux.
La présence des militaires au Chiapas pour
1997 atteint l'effectif de 65.000 pour un total de 182.328 au niveau
national, c'est à dire que, pratiquement un tiers des militaires
mexicains sont au Chiapas. Le Chiapas compte avec un médecin pour 1.178
habitants, ce qui représente un peu plus de la moitié de la moyenne
nationale. Cependant, dans la zone de conflit le nombre de médecin peut
descendre jusqu'à un pour 18.900 habitants. Le pourcentage de population analphabète y
est de 30.12%, presque trois fois supérieur au pourcentage national.
C'est un état commun dans les états du pays qui détiennent un fort taux
de population indigène et/ou rural. De 1994 à novembre 1998, il y avait un
chiffre approximatif de 21.159 déplacés au Chiapas, qui représentaient
environ 4.063 familles indigènes. Il est préoccupant que le gouvernement
mexicain n’ait pas répondu de façon satisfaisante aux observations et
recommandations que le Comité des DESC formule au sujet du Second Rapport
Périodique (E/C.12/1993/16). Nous croyons que la révision que ce comité
fait du Troisième Rapport gouvernemental, les questions, les observations
et les recommandations qui dérivent de l’examen, seraient d’une
importance vitale dans la construction de conditions qui assurent la
pleine validité, le respect et l’exercice des DESC et des droits
humains en général au Mexique.
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