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INTERNATIONAL - Plate-forme de l'Autre Davos | |
Exproprié-e-s du monde construisons ensemble une autre mondialisationPlate-forme de L'Autre DavosVers la Première Planétaire
Thèses
I. DAVOS C'EST L'INACCEPTABLE - C'EST LE PASSE!
1.- Lors de leur réunion annuelle, les gens de Davos (World Economic Forum) prétendent, selon leurs propres termes, façonner l'agenda mondial. En un mot, ils déterminent les priorités pour les 1000 principales firmes mondiales. Ce faisant, ils déclarent répondre aux besoins du monde d'aujourd'hui et de demain Or, leur agenda est étranger à celui des habitants de la Terre. Il ne tient pas compte des conditions de vie, des besoins et des aspirations de quelque 5 milliards d'êtres humains. Il n'énonce que les intérêts étriqués des cercles dominants. Autrement dit, de ceux qui concentrent dans leurs mains la propriété stratégique et, partant, l'essentiel du pouvoir de décision et de contrôle en matière d'allocation des ressources matérielles et immatérielles à l'échelle planétaire. Ces deux dernières décennies, les choix effectués et mis en pratique par les gens de Davos : ont amplifié les inégalités entre les pays et en leur sein ; ont accru la paupérisation, la perte d'un habitat, la faim et même les famines ; ont entretenu les discriminations entre genres (hommes/femmes), notamment sur le marché du travail ; ont avivé les réactions xénophobes et racistes ; ont favorisé le pillage des ressources vitales de la planète, au nom de la prétendue rentabilité financière. 2.- Pour imposer leurs options, les gens de Davos et leurs fondés de pouvoir dans les appareils étatiques et technocratiques ont assailli les conquêtes passées des salarié-e-s et ils essayent systématiquement d'affaiblir les formes d'organisations indépendantes que ces derniers se donnent sur les lieux de travail. Au moment où ils évoquent la nécessité de la concertation et des réformes, ils appuient activement ou passivement la mise au pas, voire, dans certains pays, la répression et l'intimidation des organisations syndicales, des mouvements de paysans sans terre (qui luttent pour l'accès à ce bien indispensable), des sans-logis et des chômeurs de longue durée. En un mot, ils tentent de brider les innombrables initiatives citoyennes, venant d'en bas, porteuses de valeurs et de pratiques sociales alternatives et innovatrices. Dans leur diversité, elles traduisent l'exploration de nouveaux chemins, de formules et d'instruments démocratiques susceptibles d'assurer la satisfaction des besoins et des droits fondamentaux d'une ample majorité des êtres humains, que ce soit dans la sphère sociale, économique, politique, civique ou écologique et culturelle. En effet, les participant-e-s à ces initiatives prétendent voir le bout de leurs actes, construire un avenir en se prenant en main et, de ce fait, ils commencent à peser sur l'évolution de la société. 3.- L'étranglement financier des institutions mondiales onusiennes telles que l'UNESCO, la FAO, l'OIT, la CNUCED relève de la même logique. A l'opposé, les organisations économiques et financières internationalisées qu'elles soient privées (Chambre du Commerce Internationale, Club de Londres des banques créancières) ou proto-étatiques (Banque Mondiale, Fonds Monétaire International, Organisation Mondiale de Commerce), disposent d'une capacité d'intervention effective dans la gestion des affaires du monde. Elles sont aux mains de l'oligarchie de la minorité des pays les plus riches de la planète. Elles ne font qu'un avec les gens de Davos. Ensemble, ils partagent le même credo absolutiste: l'intégrisme du marché. 4.- Les gigantesques fusions-acquisitions dans tous les secteurs redessinent la configuration de l'économie mondiale et de ses réseaux productifs et distributifs, alors que le capital argent se recycle dans des paradis fiscaux au-dessus de tout soupçon. Un nombre réduit de global citiez, de plus en plus intégrées entre elles, sont devenues les curs et les cerveaux d'une mondialisation qui largue les pans entiers de pays et de continents non compétitifs et non conformes à une culture mondiale exprimée actuellement par la consommation occidentale. Dès lors, s'opère une confiscation par les ì1000 firmes les plus importantes du pouvoir de décision; le projet d'Accord multilatéral sur l'investissement (AMI) manifeste, au plus haut point, cette volonté d'un pouvoir sans borne. Face à ce constat, difficilement réfutable, les gens de Davos entonnent sur divers registres, selon la conjoncture politique et économique, l'antienne de l'alliance insurpassable entre la démocratie parlementaire et un marché de plus en plus libéré de toute entrave. Ils veulent ainsi légitimer leur mondialisation comme option exclusive pour l'humanité. La déréglementation et la dérégulation ont donné libre champ aux exigences de la rentabilisation des actifs financiers à l'échelle internationale. Pour ce faire, un large éventail de mesures a été mis en uvre afin que les gens de Davos et leurs pairs s'assurent l'appropriation maximale de la valeur ajoutée issue du travail à l'échelle planétaire. Ainsi, logiquement, les êtres humains ne sont, à leurs yeux, que des ressources humaines qui n'existent qu'en fonction du degré de leur rentabilité. Ces politiques dites néo-libérales aboutissent à dégrader et à démanteler: l'emploi, le Welfare, l'éducation et la formation, la santé, la gestion du territoire et du patrimoine commun (de l'eau au fonds d'énergie en passant par l'héritage culturel et sa production présente). Plus rien ne doit échapper au règne de la marchandise. L'exploitation privée marchande (brevets) du génome humain symbolise les horizons sans rivages de cette prédation. Les mesures généralisées de libéralisation, de déréglementation et de privatisations ont donc abouti à dévaster le politique, à affaiblir les institutions démocratiques et à coloniser l'Etat. Bref, ce que les gens de Davos ont construit n'est pas une économie mondialisée, mais l'archipel capitaliste mondial dont quelques îles, grandes ou petites, concentrent la quasi-totalité des capacités scientifiques et technologiques, de la puissance financière et du pouvoir symbolique et médiatique. Par contre, il n'y a pas de véritable mondialisation de la société, de l'économie, de la condition humaine. Il n'y pas de mondialisation de la régulation politique (de l'Etat), des institutions démocratiques assurant des garanties et exerçant un contrôle sur les décisions affectant les diverses régions et populations du monde. 5.- La globalisation actuelle a aussi exproprié la vie et les droits de base à la vie. Ainsi, elle exproprie: la personne humaine de ses droits fondamentaux;
II.- APPROPRIONS-NOUS NOTRE DEVENIR. LE MONDE - LA VIE APPARTIENT A TOUS LES HABITANTS DE LA TERRE.
1.- Des millions de personnes luttent contre les forces de l'expropriation et les logiques de l'archipel capitaliste mondial. Fait majeur, se manifeste un début de réflexions et d'actions communes. Elles sont sur la voie d'une inévitable coordination mondiale. On assiste, lentement, à la naissance de la Première Planétaire autour d'une priorité, d'une méthode et d'une action. Les exproprié-e-s du monde, sur la base de leurs expériences, prennent en fait, pas à pas, conscience:
2.- La priorité: le droit à la vie pour huit milliards d'êtres humains qui habiteront la Terre dans 20 ans ou plus, pour un Welfare mondialisé et pour un écosystème global soutenable. Les luttes sociales les plus significatives et les plus dures menées à travers le monde portent sur l'accès à la vie, aux sources de la vie afin de satisfaire les besoins individuels et collectifs de base pour l'existence. Elles portent sur l'obtention et sur l'utilisation de la terre; sur l'accès à l'eau potable; sur le droit de se nourrir, de se réchauffer, de disposer d'un habitat digne des êtres humains. Elles portent sur le droit au travail, sur les droits à l'éducation et à l'organisation propre des enfants travailleurs et, plus généralement, sur les droits des enfants (Convention de 1989); sur l'ensemble des droits liés à l'émancipation des femmes et à leurs luttes pour l'égalité; sur les droits d'association et d'organisation, sur les libertés syndicales, donc sur des droits démocratiques élémentaires; contre le sacro-saint droit patronal de fermer des entreprises au nom de la recherche d'une plus grande rentabilité du capital. Elles portent sur l'accès à des soins de santé de qualité et à une éducation de base pour toutes et tous. Elles portent sur le droit à l'existence et à la sécurité, en cas de maladie, d'accidents, et à des conditions apaisantes pour vivre une vieillesse convenable. Elles portent sur le niveau des salaires et, plus en général, sur le droit à un revenu qui permette de vivre dans des conditions dignes et humaines, y compris pour les chômeuses et les chômeurs et les salarié-e-s précarisé-e-s. Elles prennent en compte, malgré toutes les difficultés, le respect impératif et solidaire des droits des immigrés et des réfugiés. Enfin, les mobilisations pour la défense de l'environnement articulent le combat immédiat avec une conscience aiguë du long terme, du droit des générations futures à hériter d'une planète vivable. Au travers de leurs luttes et des réflexions qu'elles suscitent, les exproprié-e-s du monde sont à l'origine de la définition d'une nouvelle anthropologie de la vie mondiale pour le XXIe siècle. La reconnaissance de l'eau en tant que bien commun patrimonial en est le symbole le plus immédiat. Dans la même logique se situe la lutte capitale pour (re)mettre les ressources financières au service d'un Welfare social mondialisé et de la création de richesses communes en termes de biens et services de base individuels et collectifs. Dans le cadre de l'établissement d'un autre ordre du jour, une révision profonde du droit de propriété intellectuelle (semence, biotechnologie, informatique, etc.) est décisive. En effet, cela ouvrirait la voie à la définition d'une nouvelle génération de droits patrimoniaux publics relatifs aux biens et services considérés comme indispensables à la survie et au fonctionnement juste et efficace de la société et à une régulation adéquate de l'écosystème Terre.
3.- La méthode: partir de la mise en réseau des expériences innovatrices et des luttes politiques, sociales et économiques pour une autre mondialisation. Les luttes multiples et variées doivent être mises en synergie; c'est ainsi que sera re-conquise la capacité d'écrire la narration de la mondialisation par les exproprié-e-s, par celles et ceux qui sont en train de construire le devenir solidaire et soutenable. Les réseaux les plus divers, qui tous ont un rôle important, se doivent de resserrer les liens, de construire des convergences en constatant souvent qu'une communauté d'objectifs existe et, dès lors, que priorités et modes d'actions pourraient se combiner. Un élément central de cette dynamique réside dans le développement d'un syndicalisme mondial effectif et démocratique. Cette mise en synergie ? dont l'Autre Davos de 1999 est un moment ? peut permettre une définition et une mise en uvre de la narration de l'autre mondialisation. Dans un délai de trois à quatre ans, il serait possible de faire fonctionner ? avec un écho politique croissant ? la Première Planétaire.
4.- L'action: chantiers du devenir à court, moyen et à long terme. Les principaux chantiers à court terme qui doivent mobiliser des énergies mises en commun sont: Le chantier de la finance qui inclut les actions telles que celles réunies dans ATTAC (taxe Tobin, etc.); la poursuite d'une mobilisation contre une nouvelle version de l'AMI; le maintien des actions pour l'annulation de la dette du tiers-monde que la chute des prix des matières premières et la crise asiatique ou latino-américaine réactualisent avec force; la bataille contre l'indépendance des banques centrales; des propositions visant à bloquer la défiscalisation des concentrations imposantes de richesses. Le chantier du travail et de l'emploi: dans cette perspective l'axe central, à l'échelle mondiale, doit rester le plein emploi. Le chantier des privatisations: les luttes restent faibles et limitées sur ce terrain. Toutefois, la priorité doit être donnée à la mobilisation contre la privatisation de l'électricité, du gaz, des transports et, surtout, de l'eau. De là peut être revalorisée la notion de bien commun et de services publics (santé, éducation...), où salariés et usagers peuvent agir de concert.
5.- Les principaux chantiers à moyen et long terme peuvent être énumérés ainsi: Le chantier de la régulation politique mondiale ou de la mondialisation politique, de l'Etat qui renvoie à une redéfinition, à une refonte, à une réforme d'organismes tels que l'ONU. Simultanément, se pose la question clé des intégrations régionales-continentales. Cela posera directement le problème de la souveraineté de l'Etat et, en enfilade, celui de la citoyenneté ainsi que de la propriété sous ses diverses formes. Le chantier de la sécurité sociale collective mondiale: sur ce terrain, la clarté devra être faite, en tenant compte de la diversité des situations, sur des questions telles que l'allocation universelle, la nécessité ou non de dissocier travail et revenu, la fiscalité internationale et les processus de redistribution qui y seraient liés. Le chantier des médias et de l'éducation. Pour ce qui a trait aux médias, des exemples indiquent des pistes à suivre: le développement d'associations permettant d'assurer l'indépendance éditoriale d'une publication comme Le Monde diplomatique. Une alliance peut aussi être établie entre le monde des médias indépendants et l'éducation, au travers d'une claire définition des priorités du système éducatif et du rôle vivifiant de médias écrits ou électroniques indépendants. Le chantier de la dénucléarisation, de la démilitarisation et de la paix. Une nouvelle génération de pacifistes radicaux émerge. La jonction peut être établie entre les objectifs de tels mouvements et une orientation socio-politique mettant en question les fondements mêmes de la guerre économique entre capitaux. Cette dernière organise le triptyque compétitivité/rivalité guerrière/ lutte pour la conquête des marchés, au prix de la destruction d'êtres humains et de biens productifs. Plataforma del Alter DavosTraduction: I.- Davos es lo inaceptable. (Es el pasado!) 1. Con ocasión de su reunión anual, los participantes en Davos (World Economic Forum) pretenden diseñar la agenda mundial, de acuerdo a sus propios intereses. En una palabra, ellos determinan las prioridades mundiales para las 1000 principales firmas. Y al hacerlo, declaran responder a las necesidades del mundo de hoy y de mañana. Pero, su agenda es ajena a aquella de los habitantes de la tierra. Esta
no tiene en cuenta las condiciones de vida, las necesidades y aspiraciones de 5 mil
millones de seres humanos. Esta tan solo enuncia los intereses estrechos de los
círculos dominantes. Dicho de otra manera, de quienes concentran en sus manos la
propiedad estratégica y, por lo tanto, lo esencial del poder de decisión y del En estos dos últimos decenios, las opciones escogidas y puestas en práctica por los integrantes de Davos: han ampliado las desigualdades entre los países y al interior de ellos; han incrementado la pauperización, el hambre y las hambrunas; han incrementado las discriminaciones entre los géneros, particularmente en el mercado de trabajo; han reavivado las reacciones xenofóbicas y racistas; han favorecido el pillaje de recursos vitales del planeta; a nombre de la pretendida rentabilidad financiera. 2. Para imponer sus opciones, los integrantes de Davos y los investidos de poder en los aparatos estatales y tecnocráticos han atracado las conquistas pasadas de los asalariados y asalariadas y sistemáticamente tratan de debilitar las formas de organización independiente que estos últimos han adoptado en sus lugares de trabajo. Cuando evocan la necesidad de la concertación y las reformas, apoyan activa o pasivamente la imposición de controles, cuando no, en ciertos países, la vigencia de la represión y la intimidación dirigida a las organizaciones sindicales, al movimiento de campesinos sin tierra (que luchan por el acceso a este bien indispensable), de los sin casa y desempleados. En resumen, apuntan a debilitar las numerosas iniciativas ciudadanas, provenientes de las base, portadoras de valores y prácticas sociales alternativas e innovadoras. En su diversidad, estas iniciativas expresan la búsqueda de nuevos caminos, de formulas e instrumentos democráticos, susceptibles de garantizar la satisfacción de las necesidades y derechos fundamentales de una amplia mayoría de seres humanos, en la esfera social, económica, política, cívica, ecológica y cultural. En efecto, quienes participan a estas iniciativas aspiran ver cumplidas sus expectativas, construir un porvenir en conjunto y, por lo mismo, comienzan a pesar en la evolución de la sociedad. 3. El estrangulamiento financiero de instituciones mundiales de la ONU, tales como la UNESCO, la FAO, la OIT, la CNUCED, responde a la misma lógica. Al opuesto, las organizaciones económicas y financieras internacionalizadas, que sean privadas (Cámara de Comercio Internacional, Club de Londres) o para-estatales (Banco Mundial, Fondo Monetario Internacional, Organización Mundial de Comercio), disponen de una capacidad de intervención efectiva en la gestión de los negocios en el mundo. Ellas están en manos de la oligarquía de la minoría de países más ricos del planeta. Y son uña y carne con los miembros de Davos. Juntos, comparten el mismo credo absolutista: el integrismo del mercado. 4. Las gigantescas fusiones y adquisiciones en todos los sectores, rediseñan la configuración de la economía mundial y de sus redes de producción y distribución, mientras que el capital monetario se recicla en los paraísos fiscales, libres de cualquier sospecha. Un número reducido de ciudades globales, cada vez más integradas entre ellas, se han convertido en el corazón y el cerebro de una mundialización que excluye a segmentos enteros de países y continentes no competitivos y no conformes a una cultura mundial expresada actualmente por el consumo occidental. Y entonces, se opera una confiscación del poder de decisión por parte de las mil firmas más importantes; el proyecto de Acuerdo Multilateral de Inversiones -AMI- manifiesta, al más alto grado, esta voluntad de un poder sin límites. Frente a estas constataciones, difícilmente refutables, los miembros de Davos entonan en diversos registros, según la coyuntura política y económica, cantinela de la alianza insuperable entre la democracia parlamentaria y un mercado cada vez más liberado de cualquier impedimento. Ellos quieren legitimar de esa manera su mundialización como opción exclusiva para la humanidad. La desreglamentación y la desregulación han abierto libre campo a las exigencias de la rentabilidad de activos financieros a escala internacional. Para hacerlo, se ha puesto en marcha un amplio abanico de medidas, con el fin de que los miembros de Davos y sus pares se garanticen la apropiación máxima del valor agregado que resulta del trabajo a escala planetaria. Así, lógicamente, los seres humanos no son, a sus ojos, sino recursos humanos que existen sólo en función de su grado de rentabilidad. Estas políticas dichas neo-liberales, conducen a degradar y desmantelar: el empleo, el bienestar, la salud, la educación y capacitación, la gestión del territorio y patrimonio común (desde el agua hasta las reservas energéticas, pasando por la herencia cultural y su producción presente). Nada debe escapar al reino de la mercancía. La explotación privada mercantil (patentes) del genoma humano simboliza los horizontes sin fronteras de esta depredación. Las medidas generalizadas de liberalización, de desreglamentación y de privatizaciones, han llevado a devastar lo político, a debilitar las instituciones democráticas y a colonizar al Estado. En breve, lo que los miembros de Davos han construido, no es una economía mundializada sino el archipiélago capitalista mundial, en el cual algunas islas, grandes o pequeñas, concentran casi la totalidad de las capacidades científicas y tecnológicas, la potencia financiera y el poder simbólico y mediático. Al contrario, no hay una verdadera mundialización de la sociedad, de la economía, de la condición humana. No hay mundialización de la regulación política (del Estado), de las instituciones democráticas para asegurar garantías y ejercer un control sobre las decisiones que afectan a las diversas regiones y poblaciones del mundo. 5. La globalización actual también ha expropiado la vida y los derechos básicos a la vida. Es así que expropia: la persona 'humana de sus derechos fundamentales; - la sociedad de su razón de ser, en tanto sistema de organización y de valorización de sus vínculos interpersonales e interinstitucionales, así como de las interacciones y transacciones correspondientes; - lo social de sus funciones de identidad y de solidaridad; lo político de su rol fundamental de poder de regulación; - lo cultural de su variedad, de su drama y sacralidad; - la ciudad de su función de espacio comunitario; la democracia de sus valores de libertad, de igualdad y de solidaridad. II.- Apropiémonos de nuestro porvenir. El mundo - la vida pertenecen a todos los habitantes de la tierra 1. Millones de personas luchan contra las fuerzas de la expropiación y las lógicas del archipiélago capitalista mundial. Como hecho mayor, se manifiesta un inicio de reflexiones y de acciones comunes, que están en la vía de una inevitable coordinación mundial. Asistimos, lentamente, al nacimiento del Lanzamiento Planetario en torno a una prioridad, a un método y una acción. Los/as expropiados/as del mundo, en base a sus experiencias, toman en los hechos, paso a paso, conciencia: - que deben concentrar sus luchas de resistencia, sus capacidades de innovación, su creatividad sobre las prioridades, sobre una agenda diferente a aquella de la gente de Davos; - que deben dotarse de un método de reflexión, de pensamiento y de acción autónoma, para construir y promover otra visión del mundo, de la sociedad, de la economía, de las instituciones sociales, de los principios éticos; - que deben jerarquizar sus acciones, identificando los caminos (objetivos por lograr) a corto, mediano y largo plazo. 2. La prioridad: El derecho a la vida para los 8 mil millones de seres humanos que habitarán la tierra en 20 años o más, por un bienestar mundializado y por un ecosistema global sostenible. Las luchas sociales más significativas y las más duras, levantadas en el mundo, tienen que ver con el acceso a la vida, a las fuentes de vida, con el fin de satisfacer las necesidades individuales y colectivas básicas para la existencia. Ellas tienen que ver con la obtención y utilización de la tierra; con el acceso al agua potable; con el derecho a alimentarse; a abrigarse; a disponer de un hábitat digno de los seres humanos. Ellas tienen que ver con el derecho al trabajo, los derechos a la educación y a la organización propia de la niñez trabajadora y, en general, sobre los derechos de la infancia (Convención de 1989); con el conjunto de derechos vinculados a la emancipación de las mujeres y a sus luchas por la igualdad; con el derecho a la asociación y organización, con las libertades sindicales, con los derechos democráticos elementales; contra el sacrosanto derecho patronal a cerrar empresas bajo el pretexto de la búsqueda de una mayor rentabilidad para el capital. Ellas tienen que ver con el acceso a cuidados de salud de calidad y la educación básica para todas y todos. Tienen que ver con el derecho a la existencia y a la seguridad, en caso de enfermedad, de accidentes y, a condiciones apropiadas para vivir una vejez digna. Tienen que ver con el nivel de los salarios y, en general, con el derecho a un ingreso que permita vivir en condiciones dignas y humanas, incluyendo a las personas sin empleo y quienes perciben salarios precarios. Tienen en cuenta, a pesar de todas las dificultades, el respeto imperativo y solidaridad con los derechos de los/as inmigrantes y refugiados. En fin, las movilizaciones por la defensa del medio ambiente articulan el combate inmediato con una conciencia aguda del largo plazo, del derecho de las generaciones futuras a heredar un planeta vivible. A través de sus luchas, y de las reflexiones que estas generan, las personas expropiadas del mundo están creando la definición de una nueva antropología de la vida mundial para el siglo XXI. El reconocimiento del agua como un patrimonio es el símbolo más inmediato. En la misma lógica se ubica la lucha capital por (re)atribuir recursos financieros al servicio de un bienestar social mundializado y la creación de riquezas comunes en términos de bienes y servicios de base individual y colectiva. En el marco del establecimiento de una nueva agenda, es decisiva una revisión profunda del derecho de propiedad intelectual (semillas, biotecnología, informática, etc,). En efecto, ello abrirá la vía a la definición de una nueva generación de derechos patrimoniales públicos, relativos a los bienes y servicios considerados como indispensables para la sobrevivencia y funcionamiento, justo y eficiente, de la sociedad y a una regulación adecuada del ecosistema tierra. 3. El método: partir del intercambio en red de las experiencias innovadoras y de las luchas políticas, sociales y económicas para otra forma de mundialización. Las luchas múltiples y variadas deben ponerse en sinergia; es así como será re-conquistada la capacidad de escribir la narración de la mundialización por las personas expropiadas, por aquellas que están escribiendo el porvenir solidario y sustentable. Las redes más diversas, que todas tienen un rol importante, deben estrechar sus vínculos y construir convergencias, constatando que, la mayoría de veces, existe una comunidad de objetivos y, por lo tanto, se puede combinar prioridades y polos de acción. Un elemento central de esta dinámica reside en el desarrollo de un sindicalismo mundial eficiente y democrático. Este enganche de sinergia -para la cual el Otro Davos de 1999 es un momento- puede permitir una definición y puesta en marcha de la narración de la otra mundialización. En un plazo de tres o cuatro años, será posible hacer realidad -con un eco político creciente- un Lanzamiento Planetario. 4. La acción: vías para el porvenir a corto, mediano y largo plazo Las principales vías que deben movilizar a corto plazo las energías comunes son: la vía de las finanzas, que incluye acciones tales como las de ATTAC (impuesto Tobin, etc); el seguimiento de una movilización contra una nueva versión del AMI; el mantenimiento de acciones por la anulación de la deuda del Tercer Mundo, que la caída de los precios de materias primas y la crisis asiática o latinoamericana, reactualizan con fuerza; la batalla contra la independencia de las bancas centrales; las propuestas dirigidas a bloquear la desfiscalización de las concentraciones descomunales de riquezas. El campo del trabajo y del empleo: en esta perspectiva el eje central, a escala mundial, debe seguir siendo el pleno empleo. El campo de las privatizaciones: las luchas siguen débiles y limitadas en ese terreno. No obstante, debe acordarse prioridad a la movilización contra la privatización de la electricidad, del gas, de los transportes y, sobre todo, del agua. De allí, puede revalorizarse la noción del bien común y de los servicios públicos (salud, educación..), donde asalariados y usuarios pueden actuar conjuntamente. 5. Los principales campos a mediano y largo plazo El campo de la regulación política mundial o de la mundialización política, del Estado, que conlleva a una redefinición, a una refundación, a una reforma de organismos tales como la ONU. Simultáneamente, se presenta el tema clave de las integraciones regionales-continentales. Esto planteará directamente el problema de la soberanía del Estado y, en consecuencia, aquel de la ciudadanía como también de la propiedad, bajo diversas formas. El campo de la seguridad social colectiva mundial: en el cual se debe aclarar, teniendo en cuenta la diversidad de situaciones, sobre temas tales como la subvención universal, la necesidad o no de disociar el trabajo del ingreso, la fiscalidad internacional y los procesos de redistribución vinculados a ella. El acápite de los medios de comunicación y de la educación. En lo que concierne a los medios, algunos ejemplos ofrecen las pistas a seguir: el desarrollo de asociaciones que permitan garantizar la independencia editorial de una publicación, como Le Monde Diplomatique. Puede establecerse también una alianza entre el mundo de los medios independientes y la educación, a través de una clara definición de prioridades del sistema educativo y el rol vivificante de los medios impresos o electrónicos independientes. El acápite de la desnuclearización, de la desmilitarización y de la paz. Una nueva generación de pacifistas radicales surge. Se puede establecer una conjunción entre los objetivos de tales movimientos y una orientación socio-política, que cuestione los fundamentos de la guerra económica entre capitales. Esta última organiza la trilogía entre competitividad/ rivalidad guerrera/ lucha por la conquista de mercados, al precio de la destrucción de seres humanos y bienes productivos.
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