Du 26 au 28 septembre 2000, le Fonds monétaire international (FMI) et la Banque mondiale tiennent à Prague leur assemblée générale annuelle. Vingt cinq mille "décideurs" économiques et politiques sont attendus pour, une fois encore, imposer les recettes néo-libérales aux peuples du monde. De quoi s'agit-il ? Cette fois comme les autres fois, d'examiner comment les pays pauvres, ceux de l'est notamment, vont pouvoir s'endetter, rembourser toujours plus pour s'endetter encore. Ce cercle vicieux est de ceux qui ont conduit partout dans le monde à appauvrir les peuples, exacerber toutes les inégalités, stériliser le développement. Il participe, avec d’autres institutions financières internationales et l’OMC, d'une marche forcée à la mondialisation des marchés financiers, à une véritable "marchandisation" du monde et des êtres humains. Véritables huissiers mondiaux, au service des opérateurs privés que sont les grands agents financiers des pays de l'OCDE - banques et multinationales -, le FMI et la Banque mondiale ont partout imposé, à travers les programmes d'ajustement structurel, les mêmes politiques économiques : réduction du rôle des États dans la régulation économique, réduction des dépenses publiques de santé et d'éducation, pression sur les salaires et les systèmes de protection sociale, libéralisation des marchandises et exploitation effrénée des ressources, libéralisation des mouvements de capitaux et privatisations, etc. Promoteur de cette logique libérale, le FMI et la Banque mondiale portent une lourde responsabilité dans les dernières crises financières et l'hyper spéculation actuelle. Certes, leurs politiques s'appliquent prioritairement aux pays dits pauvres, du sud et de l'est. Mais leurs médecines ont force de loi et inspirent celles que nous subissons dans nos pays, dits riches ; elles attaquent nos emplois, notre santé, notre protection sociale, notre service public d'éducation. Emettant en concurrence les peuples entre eux, les travailleurs du sud contre ceux du nord, ces politiques constituent le premier facteur d’instabilité et d’insécurité partout dans le monde. Les plans d’ajustement structurels ont entre autres effets d’immigration contrainte, avec son cortège d’injustices humaines et sociales. Le bilan économique, social, humain et écologique de ces institutions, de leurs orientations économiques, de leur mode de fonctionnement est désastreux. Comme l'OMC, le FMI et la Banque Mondiale sont aujourd'hui des institutions massivement rejetées par les opinions publiques du monde entier. C'est ce qu'ont traduit les rassemblements de la société civile notamment à Seattle, Washington, Millau… Pourtant, même si elles reconnaissent du bout des lèvres l'existence d'une "société civile", elles renvoient la transparence à plus tard, refusent toute politique alternative, combinent autisme et arrogance, tout en continuant d'épuiser les peuples et la planète. La réunion de Prague doit être l'occasion de porter un coup d'arrêt aux décisions du FMI et de la Banque mondiale, aux gouvernements et aux marchés financiers qui les inspirent. Il est temps, il est grand temps d’annuler la dette, de refonder les institutions financières internationales, d'exiger une autre politique, tournée vers une économie au service de l'humanité, la réduction des inégalités, la promotion des droits fondamentaux indispensables à un développement durable. Il est temps de se réapproprier, ensemble, les mécanismes de notre monde. Le 26 septembre sera, partout dans le monde, une journée de manifestations de débats et de pour exiger une autre politique. Cela sera le cas à Prague, où se retrouveront des manifestants de France et l'Europe toute entière. Cela sera le cas dans de nombreuses villes de France, notamment à Paris où les organisations sous signées appellent à une manifestation au métro Iéna, à 18 heures, proximité des sièges du FMI et de la Banque mondiale. Sommet de Prague : quels enjeux ? Pour aller manifester à Prague, inscription aux départs en commun de Paris, renseignements et inscriptions au 01 42 58 82 28, de 18 à 21 H. e-mail : prague2000@ras.eu.org Signataires : Plus d'informations: Ile de France: http://www.local.attac.org/paris11/prague2000.htm Strasbourg: strasbourg@attac.org http://www.local.attac.org/strasbourg/ ATTAC-Strasbourg organise, a l'occasion du sommet de Prague, le 26 septembre 2000, un rassemblement unitaire, sans doute devant le Conseil de l'Europe a 18H (le Conseil est en Assemblee parlementaire du 25 au 29 septembre). Cahors: attac46@attac.org Rassemblement devant la Banque de France 16h. Contacts et infos.
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