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Antenne ASSEDIC
archives du 11 février 98
convergence des luttes
14 - COMATEC Paris
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CNT - CFDT- FO Appel au soutien des travailleurs de la RATP
Date: -
From: CNT scanné
To: -
CNT - CFDT- FO
Appel au soutien des travailleurs de la RATP

Depuis le 6 janvier, nous, nettoyeurs du métro de la société COMATEC
(lignes 1, 2, 3, 5, 10, 11, 13, RER A et RER B) sommes en grève, car
nous demandons l'embauche du personnel précaire de notre société,
I'augmentation des salaires, le respect des ouvriers ainsi que la
réorganisation du travail.

La société COMATEC emploie environ 300 intérimaires. Sa politique est de
remplacer un ouvrier qui part en retraite par un intérimaire. La RATP
est responsable de cette politique de précarité de I 'emploi. Les bons
de commande qu'elle transmet aux sociétés de nettoyage permettent à ces
dernières d'avoir une apparence de légalité dans ces embauches.

En même temps que cette politique de précarisation de l'emploi, la
COMATEC nous impose de plus en plus de tâches et d'exigences, à nous
ouvriers titulaires, et nous refuse toute négociation salariale. Nous
sommes aussi confrontés à l'arbitraire de nos chefs de services
(brimades continuelles et primes accordées selon leur bon vouloir). Nous
réclamons l'arrêt de l'arbitraire au sein de notre société.

La COMATEC, qui a payé un salaire fictif à Madame Cassetta (trésorière
officieuse du RPR), refuse de negocier avec notre intersyndicale
CNT-CFDT-FO.

La COMATEC emploie des intérimaires pour casser notre grève, et ce
en parfaite illégalité

Malheureusement les employeurs peuvent employer des intérimaires sur des
postes d'ouvriers grévistes, mais à la condition que ces derniers aient
été embauchés avant le déclenchement de la grève. Ces intérimaires ne
doivent pas dépasser le cadre de leurs missions. Par exemple, un
intérimaire qui est employé pour remplacer un ouvrier malade ne peut du
fait de sa mission initiale remplacer un salarié gréviste.

Personne ne veut contrôler dans quel cadre ces intérimaires travaillent
dans notre société. Ni la police qui dit ne pas être compétente, ni
l'inspection du travail qui s'est contentée d'un contrôle minimum. Elle
est intervenue tardivement, ce qui a permis à la COMATEC de faire
disparaître les intérimaires embauchés lors de la grève, et surtout elle
ne s'intéresse pas aux contenu des contrats des intérimaires, car sinon
elle s'apercevrait que la COMATEC est hors la loi.

A la négociation la COMATEC répond par la provocation.

Lors de l'audience des référés, selon le rapport de Monsieur POTTIER
(agent de la sécurité de la RATP) transmis par l'Avocat de la COMATEC
afin de demander l'expulsion de 12` ouvriers grévistes du site du métro,
18 GPSR (Groupement de Protection et de Sécurité de la RATP) était
chargé de dénombrer avec les membres de la direction de la COMATEC les
ouvriers grévistes.

Dés équipes de membres du GPSR et de la sécurité du métro ainsi que de
personnel externe et appartenant à la COMATEC ont été envoyées sur les
sites dans lesquels étaient présents des ouvriers grévistes.

Dans la nuit du 10 au 11 janvier une équipe patronale accompagnée de
nervis et composée de 60 personnes a été envoyé sur le site de la
Défense contre 5 ouvriers grévistes. Parmi cette équipe patronale,
certains étaient armé de battes de baseball. Une autre équipe composée
de 80 personnes appartenant à la direction COMATEC est intervenue sur le
site d'Auber contre 8 ouvriers grévistes. Un de nos camarade gréviste
qui protestait contre cette intervention a été attaché les mains
derrière le dos avec une lanière; en plastique. Toutes ces équipes
étaient accompagnées d'huissiers payées par la COMATEC
Fidèle à la non violence de notre mouvement de grève, nous n'avons pas
cédé à la provocation et avons   évité les affrontements. Pourtant la
COMATEC nous a assigné en référé, et a obtenu l'expulsion du site du
métro de 2 ouvriers sur les 12 demandées  à  (I'un d'entré eux n'était
pas gréviste à l'époque des faits reprochés et était en indisponibilité,
I'autre est accusé par un huissier d'avoir menacé un nongréviste de lui
trancher la gorge, or ce demier est prêt à témoigner du contraire). Il
est évident que nous sommes confrontés à des provocations patronales
pour trouver un prétexte pour briser notre grève par l'intimidation et
la menace d'un licenciement pour faute lourde. Nous souhaitons que de
véritables négociations dans le respect de nos personnes s'ouvrent avec
notre direction. Depuis deux semaines, un médiateur a été nommé par le
tribunal et bien que nous l'ayons rencontré à ce jour, nous n'avons
toujours pas été reçus par notre direction.

Pour débloquer les négociations nous allons demander à étre reçu par le
Ministre de Tutelle, Ministre des Transports, monsieur GAYSSOT pour que
notre droit de grève soit respecté et que les forces de sécurité du
métro ne soit plus utilisées à des fins de milice patronale, et que la
direction de la RATP ne soit plus complice de l'utilisation frauduleuse
d'intérimaires par nos sociétés.

Vous nous connaissez tous, car en plus de nettoyer les gares et
stations, nous sommes aussi à votre service et souvent à vos cotés.

BIG BROTHER COMATEC IS WATCHING YOU.

Le 29 janvier 1998, Monsieur Alain CAIRE, directeur du département
environnement et sécurité de la RATP a informé notre Direction que nous
aurions commis des dégradations` volontaires par dépôt d'ordures et que
nous aurions agressé des personnels de notre entreprise, dans la nuit du
26 au 27 janvier 1998.   `

Sur la base de ce document, la société COMATEC a réussi à obtenir du
Tribunal, par Ordonnance sur Requête (sans la présence de nos avocats),
qu'un huissier soit mandaté pour visionner les bandes de
vidéo-surveillance de la RATP, et d'identifier en compagnie de la
direction les ouvriers « coupables'». On nous demande par ailleurs de
collaborer à cette supercherie en invitant deux d'entre nous à
identifier les soi-disant « fauteurs de troubles ».

On peut s'étonner que la Direction de la Sécurité de la RATP n'ait pas
cru utile de saisir les services de police alors qu'elle aurait constaté
de telles indélicatesses de notre part. Elle a préféré agir en
auxiliaire antigrève de la COMATEC.

Nous sommes confrontés à une nouvelle provocation. Comment imaginer que
des ouvriers en grève puissent se prêter à l'identification de certains
de leurs camarades « fauteurs de troubles » aux dires de la direction de
la COMATEC ?

Comme nous refusons d'être des auxiliaires de notre puissante direction
et que nous ne nous prêterons pas à cette scandaleuse mesure, ils
pourront ainsi identifier qui ils voudront sans aucun contrôle.
L'huissier est l'huissier de la COMATEC, il a été proposé et désigné par
le Tribunal sur requête de la COMATEC, et l'identification se fera sur
désignation de la Direction.

Pourquoi la RATP, si les faits sont avérés, n'a-t-elle pas jugé utile de
déposer plainte contre nous ? Celai aurait permis une enquête judiciaire
contradictoire.

On en vient à supposer que la RATP est de collusion avec notre direction
pour casser notre grève.

Nous sommes tous concernés par ces graves atteintes à la liberté
individuelle. Nous vous demandons de nous aider et de protester à nos
côtés contre l'ensemble de ces provocations dont nous sommes victimes au
quotidien.

Nous vous appelons à nous soutenir car la COMATEC et la sécurité de la
RATP utilisent contre nous des méthodes qui vous seront opposées lors
des prochains conflits.
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PS
Une centaine de personnes qui occupaient vendredi 6/2/98 en fin d'après
midi, le siège central de la RATP pour protester contre la repression
dont sont victimes les travailleurs en lutte de la comatec, ont été
embarqués sous "haute protection" de la BAC, des gardes mobiles et des
CRS, vers le commissariat du 11ème, non sans avoir scandé "COMATEC
negriers, RATP complices!" Ils ont tous été relachés après verification
d'identité.
acratik

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le concierge est dans l'escalier.