présentation -
pourquoi/comment -
IRC -
débats infos du jour - infos par thèmes - liens - contributions |
liste de diffusion
Antenne ASSEDIC
19 janvier 98
DEPECHES D'AGENCES
précédent -
sommaire -
suivant
Le mouvement des chômeurs se renforce
samedi 17 janvier 1998, 18h28 heure de Paris (Reuters)
Paris, 17 janvier, Reuters - Plusieurs milliers de personnes ont participé en France à la troisième journée nationale d'action des chômeurs, dont le mouvement semble se renforcer en dépit d'un long mois de conflit. Lentement, mais avec obstination, les associations de chômeurs accentuent leur mobilisation sur le terrain avec le soutien désormais appuyé de la CGT et du PCF. Près de dix mille manifestants, selon la police, et 20.000 pour les organisateurs, ont ainsi participé au cortège parisien, soit plus du double de la semaine dernière. "Incontestablement, ça prend de l'ampleur", a dit un syndicaliste. François Desanti, des comités de chômeurs CGT, a avancé que le mouvement devrait garder à peu près le même caractère la semaine prochaine mais se développerait en direction des entreprises sur la question des 35 heures. "Il y aura probablement des initiatives en direction des entreprises", a-t-il dit. A l'exception de Marseille, d'où était parti le mouvement avant Noël, le nombre des manifestants était également à la hausse dans de nombreuses villes de province. Dans le Nord, 2.500 manifestants ont défilé dans les rues de Lille en présence de Marie-Christine Blandin, présidente (Verts) de la région et d'Alain Bocquet, président du groupe communiste à l'Assemblée nationale. Près de 3.000 personnes, selon la police, et 5.000 d'après les organisateurs, ont également manifesté à Toulouse, en Haute-Garonne. Des cortèges ont également réuni 1.500 personnes à Montpellier (Hérault) 700 à Nîmes (Gard), 1.500 à Nantes (Loire-Atlantique) 800 à 1.500 à Rennes (Ille-et-Vilaine). La police a dénombré 1.100 manifestants au Mans (Sarthe), 900 à Caen (Calvados), un millier à Grenoble (Isère) et àBordeaux (Gironde)."Part ageons la richesse, pas la misère", "Qui sème la misère récolte la colère", scandaient un peu partout les manifestants. En revanche, la déception était de mise dans les Bouches-du-Rhône. De 700 à 2.500 personnes - contre 4.000 à 10.000 la semaine dernière - ont manifesté dans les rues de Marseille. L'engagement du préfet de région de débloquer un minimum de 2.000 FF pour chaque dossier justifiant une aide d'urgence a, semble-t-il, apaisé la colère des chômeurs marseillais. Charles Hoareau, responsable CGT, a laissé entendre que cet engagement marquait la fin des occupations de bâtiments publics en donnant "rendez-vous pour d'autres luttes" à la fin du défilé. ------------------------------------------------------------------------- "La patience? Non" Dans l'Est, les cortèges n'ont pas dépassé le millier de manifestants (700 à Nancy, 500 à Metz, 300 à Strasbourg). Matignon avait fait savoir vendredi qu'un relèvement des minima sociaux - au centre des revendications des chômeurs - n'était pas exclu mais sans s'engager sur son calendrier et son ampleur. Louis Viannet, secrétaire général de la CGT, a prédit samedi que le mouvement social ne s'arrêterait pas si le gouvernement ne prenait pas des mesures dès cette année. "S'il ne le fait pas, il va se trouver en présence d'une multiplication de situations conflictuelles parce qu'il y a des exigences fortes", a-t-il dit sur Europe 1. "Il est bel et bien confronté maintenant à ce mouvement qu'on appelle le mouvement des chômeurs mais qui est en réalité le mouvement plus large de tous ceux qui sont aujourd'hui exclus de cette société", a-t-il ajouté. A Paris, les organisateurs du mouvement n'ont pas caché leur souci d'élargir le mouvement avant qu'il ne s'essouffle "car les chômeurs seuls ont du mal à faire reconnaître leurs droits". "Il faut aussi que les chômeurs qui n'ont pas encore relevé la tête nous rejoignent", a dit Hubert Constancias, du Mouvement national des chômeurs et des précaires (MNCP). "Tous ensemble, on continue", lisait-on sur la banderole en tête du cortège, qui a défilé de la place de la République à la place de la Nation, dans l'est de Paris. Les associations de chômeurs à l'origine de cette manifestation (Apeis, MNCP, AC!, Comité CGT des chômeurs) réclament un relèvement de 1.500 FF par mois des minima sociaux et le versement d'une allocation aux jeunes de moins de 25 ans sans travail, ceux-ci n'ayant pas droit au RMI. La perspective, évoquée à Matignon vendredi, d'une hausse des minima sociaux (ASS, RMI, etc) d'ici l'année prochaine ne semblait pas calmer les ardeurs des militants et sympathisants. Pour eux, les arguments avancés par Lionel Jospin pour différer une telle mesure - ne pas sortir des rails budgétaires fixés - sont hors de saison. "Si quelqu'un doit attendre, c'est l'euro, c'est pas les chômeurs", estime François Desanti, du comité CGT des chômeurs. "La patience? Non, nous n'en avons aucune. Le seul budget qui m'intéresse c'est celui de ceux qui n'en ont plus pour payer leurs factures EDF, leurs loyers, pour vivre tout simplement", dit-il en demandant que l'on prenne l'argent "là où il est: il y a eu 420 milliards de FF de dividendes versés aux actionnaires". De toute façon, estime Michel Deschamps, secrétaire général de la FSU, syndicat de la fonction publique, "la durée ne joue pas forcément pour le gouvernement. Le délitement social va plus vite". A Lyon, Bruno Mégret, délégué général du Front national, a dénoncé le même jour un "désordre total" susceptible, selon lui, de servir les interêts de son parti qui va "s'imposer comme le remède évident, incontournable".
présentation -
pourquoi/comment -
IRC -
débats infos du jour - infos par thèmes - liens - contributions |