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Antenne ASSEDIC

17 janvier 98:
DEBATS SUR LES REVENDICATIONS ET SUR LA FORME DU MOUVEMENT

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Misère et richesse: 3 500 000 Chômeurs c'est 35 milliardaires de trop !
3 500 000 Chômeurs 
c'est 35 milliardaires de trop !


La fortune des 358 personnes les plus riches de la planète, milliardaires
en dollars, est supérieure au revenu annuel de 45 % d'habitants les plus
pauvres de la planète, soit 2,6 milliards de personnes. 
Ignacio Romanet
Le Monde Diplomatique, manière de voir, N° 33 (Février 1997) 

L'un des mensonges néolibéraux consiste à dire que la croissance économique
des entreprises produit une meilleure répartition de la richesse et de
l'emploi. C'est faux. De même que l'accroissement du pouvoir d'un roi n'a
pas pour effet un accroissement du pouvoir de ses sujets (c'est plutôt le
contraire), l'absolutisme du capital financier n'améliore pas la
répartition de richesses et ne crée pas de travail. Pauvreté, chômage et
précarité sont ses conséquences structurelles.
Dans les années 60 et 70, le nombre de pauvres (définis par la banque
mondiale comme disposant de moins de un dollar par jour) s'élevait à
quelques 200 millions. Au début des années 9, leur nombre était de 2
milliards. 
Sous-Commandant Marcos.
La quatrième guerre mondiale a commencé, Le monde Diplomatique (Août 1997)


Du pognon, l'Etat en trouve pour fabriquer des porte-avions, jouer avec
Superphénix, équiper des CRS, payer les ministres et « leurs bureaux
d'études », éponger les gabegies des banquiers, etc... Il peut donc en
trouver pour calmer les chômeurs en colère. Mais il ne le fera que
contraint et forcé, et à seule fin de désamorcer une révolte qui risque de
faire tâche d'huile et entraîner  « l'explosion sociale » qu'il redoute car
elle pourrait le mettre à son tour au chômage de longue durée.
C'est être fort naïf que de compter aujourd'hui sur des hommes d'état
compréhensifs pour satisfaire aux doléances des pauvres. Les gouvernants,
quelle que soit leur étiquette politique, ne sont que des administrateurs
au service des véritables maîtres du monde : les propriétaires des
multinationales trans planétaires. Ils sont valets de haut niveau et ne
peuvent être que cela sous peine de perdre leur place ou être liquidés.
Certes, le peuple les « choisit » dans un panier de crabes
interchangeables, mais il n'en est pas le maître, n'ayant aucun pouvoir
réel dans un monde où seul l'argent en a. Et ils n'ont évidemment pas fait
carrière en politique pour le servir mais plutôt pour jouir des nombreux
avantages, officiels et officieux, qui rétribuent leurs fonctions. Ils
remplissent donc, avec un parfait professionnalisme de techniciens de la
manipulation, leur rôle qui est de soumettre les gens au credo résigné
selon lequel on peut que se plier, avec toute la « flexibilité » requise,
aux « impératifs du marché », c'est à dire : aux diktats du capitalisme,
aussi impitoyables soient-ils.

Ainsi lorsqu'ils disent que leur priorité est de « favoriser la croissance
et l'emploi », il faut bien entendre qu'il vont continuer à faire des
fleurs aux patrons - surtout les plus gros - et dégager le plus possible
tous les obstacles qui pourraient ralentir l'exploitation des travailleurs
et l'affectation de tout l'argent ainsi récolté à la spéculation boursière.

Ils ne changeront donc rien « structurellement » ni à la condition des
sans-emploi, ni à ce qui cause l'accroissement constant du chômage et des
exclusions en tous genres. Et, s'ils accordent aux chômeurs quelques uns
des moyens qu'ils réclament pour vivre un peu plus « décemment » (sans
parler de vivre bien !), ce ne sera qu'en fonction de la menace qu'ils
ressentiront et des possibilités qu'ils verront de grignoter rapidement dès
demain ces « avantages acquis » comme ils en ont grignoté bien d'autres.
 Mais qu'ils fassent beaucoup ou peu de concessions, ce seront toujours que
des aumônes, qui ne changeront rien à l'indigne condition de chômeur c'est
à dire : l'esclave salarié condamné à la misère  parce que les exploiteurs
n'ont plus d'emploi.

Pour vivre décemment, il ne faut pas être dépendant de la bonne volonté
d'acheteurs choisissant sur le « marché du travail » les plus corvéables et
le plus dociles, et condamnant les autres à l;inexistence, à la pauvreté et
à la mort. Il ne faut pas être asservi à l'obligation de se vendre pour
avoir le droit de survivre. Pour retrouver une digité d'être humain, pour
échapper à la sordide condition d'outil de l'horreur économique, utilisé ou
jeté au rebut, il faut en finir avec une société où une infime minorité
fait agir, agir l'immense majorité à son service et à la perpétuation de la
machinerie économique garantissant son pouvoir et ses avantages.

Pour cela, il faut avoir l'esprit d'entreprendre la création d'une autre
société : une société dont la finalité ne serait pas la rentabilité
financière, si néfaste à l'humanité et à la planète elle-même, mais dont le
but au contraire serait d'assurer le bien être, la sécurité, la santé et la
liberté de chacun de ses membres; une société  ayant détruit le pouvoir qui
l'opprime et la mène à sa perte, et l'ayant remplacé par une organisation
sociale dont chacun aurait le pouvoir réel de déterminer les choix, les
orientations, les règles les lois.

Certes, c'est là une tache plus compliquée qu'encaisser un chèque et
retourner se coucher jusqu'au retour de la vache enragée, ou attendre que
des hommes providentiels résolvent les problèmes à notre place. Et il ne
manquera pas de « réalistes » pour qualifier ce projet « d'utopie »
irréalisable et dangereuse. mais ces « raisonnables » là, qu'ont-ils à
proposer sinon la soumission à la toujours plus ignoble barbarie «
civilisée » , Parier qu'une société plus humaine est possibles et commencer
à s'associer et à agir pour la réaliser, n'est certes pas forcément un «
ticket gagnant » ni un choix sans difficultés sans risques, car il est bien
évident que les maîtres de ce monde n'auront aucune envie de la laisser
faire et qu'ils n'abdiqueront pas leurs privilèges sans luttes. mais c'est
ça ou le triomphe du malheur. Agir ou subir, il faut choisir. Et puis ,
enfin ....

Voilà un travail digne d'êtres humains !


Un « précaire » parmi tant d'autres : 
Gérard Lambert 

12 janvier 1998

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