1- C'est sous le regard mi-figue, mi-raisin de milliers d'automobilistes qui, chaque dimanche serpentent la route du pays du pastis et des cigarettes, qu'Attac a pu faire une démonstration haute en couleurs. Nous étions devenus des passeurs de valises bourrées d'argent sale, poursuivis par quelques juges claudiquant sur un pied. Bien entendu, ces pauvres juges, privés de l'usage de leurs deux jambes ne pouvaient arrêter ces passeurs intrépides, qui connaissaient parfaitement la grande lessiveuse, celle qui lave plus blanc que blanc!!! Nous avons pu tester l'opacité du mur de l'argent érigé par les criminels en col blanc, et c'est avec énergie, détermination, et beaucoup de plaisir et d'espoir que nous nous sommes acharnés à l'écrouler. Affaires à suivre... (Thérèse)
2- "Il fallait voir le sourire complice des automobilistes lorsque, vitre baissée, nous donnions les tracs avec un bref discours: le pastis OUI, le blanchiment NON. Ce fut une journée très intense en actions, chaleureuse envers nos concitoyens avec la complicité d'une "crème" des comités locaux venus du grand sud-ouest." Remarque : l'absence de cette action dans la presse aujourd'hui, et sur les chaînes de télévision me confortent : nous pouvons nous passer d'eux. (Mireille)
3- Le fait d'avoir prévu TROIS points de rencontre successifs (Ax les Thermes à 11h 30, Frontière à 15 h ; Tarascon à 18 h 30) a permis à plus de monde de participer, au moins partiellement. A chacun des rassemblements environ 200 participants. Au moins quinze groupes locaux étaient représentés, venant d'un quadrilatère délimité par Bayonne, Limoges, Nîmes, Perpignan. La distribution de tract sur la route de l'Andorre a permis de toucher du monde : 2000 tracts, dans chaque voiture ou cars (très nombreux) plusieurs personnes sont concernées. A Ax les Thermes, animations, notamment habillage en noir d'une succursale de banque... Pique-nique sympa, nombreux contacts inter-groupes. A la frontière, la manifestation a été particulièrement colorée : animations prévues par les organisateurs (mur de l'argent sale, blanchiment des valises d'argent sale) auxquelles se sont ajoutés des apports de chaque groupe participant. Pendant une heure, belle ambiance, aussi festive que militante. A Tarascon, réunion avec débat fort intéressant : autour du compte-rendu de la rencontre avec le Gouvernement d'Andorre ; cela débouche sur un texte des représentants de tous les comités locaux présents, destiné au "Co-prince d'Andorre (Chirac)" pour lui demander d'agir pour "faire disparaître le caractère de Paradis fiscal de la principauté d'Andorre" (texte transmis par ailleurs). Très appréciée aussi, la cassette de ATTAC-ROMANS sur les paradis fiscaux. (Henri)
4- Samedi midi, Ax-les-thermes, l'opération blanchiment des valises se prépare. Des valises bourrés d'argent sale partent du coffre fort d'attac 81, passent d'intermédiaire en intermédiaire : qui sont ils ? mafieux ? avocats
d'affaire? ... nombreux en tout cas. Mais, d'où vient cet argent : trafic de drogue, d'organes, d'armes, corruption; prostitution... Pas de souci, leur point de ralliement le paradis fiscal symbolisée par la blanchisseuse d'attac 65. Blanchies les valises, continuent ensuite leur cheminement pour finir devant l'agence de la Société Générale. Etonnant celle-ci s'est drapée de noir pour l'occasion, vraisemblablement pour dénoncer la complicité passive du système bancaire français et international. Il n'y aura pas d'entrevue avec le directeur d'agence, dommage. Samedi frontière andorrane. Distribution aux automobilistes des Joyeuses : une nouvelle monnaie basée sur les valeurs humaines, symbolisant la réappropriation par les citoyens du système financier. Mais, méfiez-vous ils sont également capables de les blanchir, ils blanchissent tout, ils n'ont pas de moral dans les paradis. alors les valeurs humaines... (Sébastien)
5- Compte-rendu de la rencontre entre ATTAC 09 et le Gouvernement andorran, le 8 juin 2001
La délégation formée de quatre membres d’ATTAC a été reçue par le Président du gouvernement andorran Marc FORNE, son ministre des affaires étrangères et son chef de cabinet.
M. FORNE apparaît tout au long de l’entretien comme un politicien volubile, plaidant avec conviction la cause de l’Andorre, petit pays qui aurait un potentiel bancaire « peu signifiant » et « non agressif », à la différence d’autres micro-états, ou même de « grands états ».
Dans un premier temps il se défend d’être à la tête d’un Paradis fiscal : la justice de son pays collabore avec les pays étrangers dans la lutte contre la criminalité financière ; le personnel dans les banques andorranes reçoit une formation à cet effet.
Reprenant l’ensemble des critères qui définissent un paradis fiscal, la délégation ATTAC amène M. FORNE à reconnaître que certains d’entre eux correspondent bien au cas de l’Andorre :
- Pas d’impôt direct : seules les banques apportent une « contribution volontaire » au budget de l’état ; l’imposition de l’épargne, telle que la préconise la Communauté Européenne, sous la forme même très édulcorée négociée à Nice, n’est pas souhaitée par ce gouvernement. La fiscalité des entreprises sera évitée « autant que nous le pourrons »
- Secret bancaire très protégé, inscrit d’ailleurs dans la constitution
- Possibilité d’évasion fiscale pour les non-résidents : cela concerne surtout, d’après les autorités andorranes, les ressortissants espagnols.
La délégation ATTAC attire l’attention sur le livre « Révélation$ » qui dénonce des dérives dans les sociétés de clearing et cite le cas de l’Andorre (page 207) où une banque (BANCA REIG SA) possède un compte non publié. Nos interlocuteurs semblent découvrir l’existence de ce livre ; ils minimisent l’implication éventuelle de la BANCA REIG.
ATTAC pose pour terminer une question sur la Société Andorrane ORFUNG (qui se serait intéressé, un temps, aux problèmes de l’ex-mine d’or de SALSIGNE, dans l’Aude). Pour M. FORNE cette entreprise est bien une firme andorrane, avec une participation de fonds espagnols ; elle exerce une activité de raffinage de minerai importé surtout du Libéria ; son activité (une trentaine d’emplois) s’exerce dans un ancien séchoir à tabac . Nous avons remarqué, dans la salle de réception, une plaque à en-tête de la Société ORFUNG remerciant de son soutien le gouvernement andorran. M. le Président nous indique que la législation sur l’importation des matières qui peuvent favoriser le développement industriel de la principauté a été justement modifiée récemment dans un sens favorable à de telles entreprises.
L’impression générale de notre délégation est que les paroles entendues plaident en faveur du développement de l’Andorre dans le sens d’un libéralisme économique accru, ce qui atténue grandement, à nos yeux, les sentiments exprimés au début de l’entretien.
attac09@attac.org
6- Lettre aux autorités françaises.
A Monsieur le Président de la République, Co-Prince d’ANDORRE - Palais de l’Elysée - PARIS
Copie à Monsieur le Premier Ministre, Hôtel Matignon, Monsieur le Président de l’Assemblée Nationale, Monsieur Augustin BONREPAUX, Député de l’Ariège, Président du groupe d’amitié Franco-andorran
Monsieur le Président de la République, Co-Prince d’ANDORRE
Le 9 juin 2001 les Comités Locaux de l’association ATTAC du sud de la France ont mené une action de sensibilisation et d’information relative aux paradis fiscaux.
A cette occasion, une délégation d’ATTAC 09 a rencontré M. Marc FORNE Chef du Gouvernement de l’Andorre ainsi que deux de ses collaborateurs.
Les sujets abordés au cours de cette entrevue ont confirmé que la Principauté d’Andorre présente certains caractères propres à un paradis fiscal. Comme dans tous les paradis fiscaux la faiblesse de la protection sociale ainsi que les salaires très bas sont liés à une exploitation salariale, critère dont la principauté d’Andorre ne fait pas secret.
Les signataires de ce texte, réunis le 9 juin 2001 à Tarascon-sur-Ariège, s’adressent à vous, M. le Président de la République, en tant que co-prince d’Andorre :
Ils demandent que, dans le cadre des prérogatives de votre fonction (titre 3 de la Constitution d’Andorre) vous agissiez pour que soient prises, le plus rapidement possible, des mesures faisant disparaître le caractère de paradis fiscal de la principauté d’Andorre.
Veuillez agréer, Monsieur le Président de la République, l’expression de nos sentiments les plus respectueux.
ATTAC 64 PAU et BAYONNE ; ATTAC 65 ; ATTAC ALES ; ATTAC 82 ; ATTAC 87 ; ATTAC BEZIERS ; ATTAC « Les Hauts Cantons de l’Hérault » ; ATTAC Comité UZES ; ATTAC GARD ; ATTAC Comminges ; ATTAC Toulouse ; ATTAC 66 ; ATTAC 09.
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