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.. Passeport (4)
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..Les femmes et les enfants d'abord

La mondialisation touche plus fortement les moins avertis, les plus démunis ; à des degrés divers, elle a aggravé la condition des femmes partout où elles étaient en position de risque. Les femmes sont confrontées à la déstabilisation des Etats, avec les régressions qui en découlent pour la vie collective et celle des individus. La précarisation des systèmes de protection sociale, l’essor de politiques nationalistes, chauvines, sexistes, constituent un facteur d’insécurité majeur dont les femmes – comme les enfants – sont les premières victimes. Les mesures de restriction des politiques de soutien aux plus démunis, des dépenses publiques, des services sociaux, sont un autre aspect de discrimination et d’appauvrissement, excluant les ménages à faibles ressources et les familles monoparentales.

Dans la sphère du travail, les femmes sont pénalisées dans les pays industriels au travers des organisations du travail et du temps ; ainsi le temps partiel est-il massivement imposé et... féminin. La discrimination joue également dans l’accès aux possibilités de carrière, de formation, de responsabilités. Dans les pays du Sud, la pénurie d’emplois condamne les femmes à des stratégies de survie : travaux serviles, domestiques ou formidablement sous-payés dans des zones d’exploitation maximale, telles les maquilladoras de l’Amérique centrale. Là, privées des droits les plus élémentaires (se déplacer, communiquer), les femmes – provenant souvent d’ethnies minoritaires – travaillent de 15 à 17 heures par jour et doivent affronter la violence physique et sexuelle de l’encadrement.

Plus généralement la déréglementation a favorisé la marchandisation du corps des femmes et ce commerce a pris un essor considérable, en s’alimentant aux nouveaux marchés des pays d’Europe centrale.

 

 

 

- Parmi les 1,25 milliard de pauvres que compte la planète, 70% sont des femmes.

- Parmi les 900 millions d’analphabètes, les deux tiers sont des femmes.

- 70% du travail agricole, 80% de la production de denrées alimentaires, presque 100% de la transformation des produits de base, 60 à 90 % de leur commercialisation sont le fait des femmes.

- En 1985, ces formes de travail précaires concernaient 15% de la population active du Japon, 33% en République de Corée et 50% au Mexique, au Pérou et au Sri Lanka.

- En Grèce et au Portugal, les femmes représentent 90% des travailleurs à domicile, emplois précaires et sous-payés.

- L’entrée massive dans la société salariée ne diminue pas la part des femmes dans le travail familial non rémunéré. Au Bangladesh, 42% des femmes sont salariées et jouent un rôle important dans la croissance des exportations, à travers l’industrie textile. Elles passent en moyenne 31 heures par semaine à préparer les repas, à s’occuper des enfants, à aller chercher du combustible, de la nourriture et de l’eau.