Bem-vind@ - Benvenuto - Bienvenido - Bienvenue - Velkommen - Welcome - Welkom - Willkommen

Attacbouton.jpg (1599 bytes)

La mondialisation de quoi, comment, pour qui?

Réseau québécois sur l'intégration continentale (RQIC)

3720 Avenue Du Parc- Montréal, (Québec) H2X 2J1
(514) 982-6606, poste 2243 - Télécopieur: (514) 982-6122
Adresse électronique: rqic@alternatives-action.org
http://www.alternatives.ca/rqic/
voir aussi: http://www.sommetdespeuples.org/

Télchargement du document en version PDF:

Table des matières

Préambule
Présentation du document

Introduction: La mondialisation de quoi, comment, pour qui?

Première partie: les acteurs de la mondialisation

Deuxième partie: les instruments de la mondialisation des marchés

Troisième partie: les conséquences de la mondialisation des marchés

Quatrième partie: les résistances à la mondialisation des marchés

Liste des sigles
Annexe: Le rôle des institutions spécialisées de l'ONU 


 

Préambule

Le Réseau québécois sur l'intégration continentale

Le Réseau québécois sur l'intégration continentale (RQIC) existe depuis 1994. Il a développé des liens et des échanges avec des réseaux semblables au Canada, au Mexique, et aux États-Unis d'abord et aussi, plus récemment, au Brésil, au Chili, au Pérou, et en Amérique centrale. Le Réseau regroupe des organisations syndicales et populaires, de coopération internationale, communautaire et environnementales, ainsi que des groupes de recherche. Depuis quelques années, à travers le continent, des coalitions se sont développées pour critiquer l'approche commerciale et affairiste de l'intégration des Amériques. Ces coalitions proposent une vision alternative du développement des Amériques fondée sur la sanction des droits sociaux, des droits des travailleurs, des droits humains , sur la démocratie et la participation, sur le respect de l'environnement, ainsi que sur l'élimination de la pauvreté.

Les milieux d'affaires des Amériques ont, depuis le tout début, leur Forum des hommes d'affaires des Amériques. Les organisations sociales et civiques de toutes sortes, syndicales, communautaires et populaires doivent également développer leur propre Forum social et populaire à l'échelle des Amériques. 

La plate-forme du RQIC

Les principaux thèmes de la plate-forme du Réseau comprennent les éléments suivants:

Démocratisation. Favoriser la participation démocratique de nos organisations et des citoyens et citoyennes du Québec aux débats sur l'intégration continentale et sur les accords de libre-échange.

Renégociation. Favoriser la renégociation de l'ALENA pour faire place à des mesures favorables au développement social, culturel, démocratique et environnemental des sociétés. Des mesures compensatoires doivent être inclues à l'égard du Mexique pour favoriser la justice et la démocratie , ainsi qu'à l'égard des pays moins développés en général.

Forum social des Amériques. Collaborer, avec les Réseaux et organisations du continent, à la construction et aux activités d'un forum social des Amériques, opposé aux politiques néo-libérales et capable de faire valoir les préoccupations sociales, culturelles, environnementales et démocratiques.

Solidarité continentale. Favoriser les liens d'échange et les actions entre les organisations sociales québécoises et celles des autres pays des Amériques.

La double action du Réseau

L'action du Réseau comprend deux volets: un volet international qui vise à étendre les solidarités à l'échelle des trois Amériques, et un volet interne qui vise à favoriser la formation sur les dimensions sociales de l'intégration des marchés. Le guide s'inscrit dans cette seconde stratégie.

Présentation du document

Le présent document s'adresse à des formateurs. Il s'agit d'un outil de formation qui vise à faciliter la compréhension de la mondialisation. Il veut rendre accessible un processus complexe, mais qui ne l'est pas davantage, au fond, que n'importe quel autre processus à dimensions multiples où les aspects économiques, politiques et sociaux sont présents en même temps. 

Si la mondialisation telle qu'elle a cours et telle qu'elle se déploie tout autour de nous est essentiellement dictée par des exigences issues du monde économique, c'est que cette mondialisation est pilotée par des acteurs qui défendent leurs propres stratégies de croissance. À leur tour, ces stratégies sont reprises par des pouvoirs politiques et des organisations qui sanctionnent ces pratiques dans leurs propres aires de compétence. Or, les rapports et relations entre les dimensions économique, politique et sociale dépendent des priorités que l'on se fixe et donc des points de vue où l'on se place. À l'heure actuelle, et depuis quelques décennies déjà, l'ensemble des idées-force qui soutiennent et valident l'actuel processus de la mondialisation appartiennent à ce que l'on appelle l'idéologie néolibérale. 

Le néolibéralisme, comme son nom l'indique, prend sa source dans le libéralisme, un courant de pensée et une idéologie qui ont joué un rôle important dans la promotion du capitalisme, qu'il soit commercial, industriel ou financier. Une des idées centrales du libéralisme soutient que le marché devrait assurer seul et sans entrave la distribution des biens, des services et de l'investissement, faute de quoi nous n'aurions pas en bout de ligne une répartition optimale des revenus entre les facteurs de production, c'est-à-dire entre le travail et le capital. Historiquement cependant, le marché n'a pas fait ses preuves, avec le résultat que, dans l'Après-guerre surtout, les gouvernements et les grandes organisations internationales ont été poussés à accumuler les interventions dans l'économie et la société. 

Par exemple, sous la pression des forces sociales et politiques de tous ordres, on a assisté à l'adoption de toute une panoplie de politiques sociales (en santé et en éducation) et environnementales; par exemple, sous la pression des forces nationales, les gouvernements ont eu recours à des politiques économiques qui ont accru leur action dans le domaine de l'économie. 

Cependant, après un demi siècle d'interventions, les grandes entreprises d'un côté, les gouvernements aux prises avec d'importants déficits de l'autre, remettent en question la stratégie passée et proposent plutôt d'unir leurs forces pour lever le plus grand nombre d'obstacles qui entravent le fonctionnement du marché. Appliquée sous la gouverne du Parti conservateur de la première ministre Thatcher au Royaume-Uni, l'année suivante, en 1980, aux États-Unis, avec l'arrivée au pouvoir du président Ronald Reagan, la stratégie néolibérale sera reprise à compter de 1984 par le Parti progressiste-conservateur de Mulroney et au Québec par le Parti libéral de Robert Bourassa. Dans tous ces cas, au-delà des rivalités partisanes, l'approche néolibérale repose essentiellement sur une démarche à quatre volets complémentaires: la libéralisation, la déréglementation, la privatisation et la réduction des politiques sociales.

La libéralisation, c'est celle des prix de tous les produits et services qui, pour une raison ou pour une autre, avaient été fixés à partir de critères politiques ou sociaux. Il peut s'agir aussi bien des prix de services publics comme l'éducation, la santé, le transport, ou de ceux de produits dispensés par des autorités publiques ou subventionnés par elles comme l'électricité, l'eau ou le lait. 

La déréglementation, c'est cette démarche qui conduit au démantèlement des agences publiques et autres organismes qui avaient pour fonction d'encadrer la prestation du travail (normes de travail, salaires minima, durée du travail), de surveiller la dispense de certains services, comme le trafic aérien, d'accorder des licences d'exploitation (radio, télévision), ou encore de veiller à la protection de certains actifs collectifs, comme l'environnement. 

La privatisation, c'est l'activité qui consiste à transférer au secteur privé l'exploitation et/ou la distribution, de produits ou de services qui étaient jusque là produits ou mis en marché par les pouvoirs publics. Dans certains cas, l'étatisation étant prévue par la constitution des pays, comme c'est le cas pour les terres collectives et le pétrole au Mexique, la privatisation exige la déconstitutionnalisation des droits de la collectivité.

La réduction des politiques sociales et des programmes sociaux, c'est la stratégie qui consiste à limiter l’accès à certains programmes sociaux, à réduire le montant des prestations elles-mêmes, ou encore à restreindre le nombre et la qualité des services fournis.

Aux yeux du néolibéralisme, l'extension des marchés à l'échelle mondiale remet en cause la mission sociale des gouvernements, tout simplement parce que les politiques sociales s'avèrent de moins en moins compatibles avec les exigences du processus d'intégration économique. Or, si ces politiques faussent les règles du jeu, il faudrait alors les ramener à un plus petit dénominateur commun de manière à placer les partenaires commerciaux sur un pied d'égalité en matière de normes sociales, environnementales ou autres. Ceci dit, il n'est pas question de retirer aux pouvoirs publics des lieux précis d'intervention, qu'il s'agisse du financement des infrastructures routières, portuaires, de la recherche-développement, voire de la lutte contre l'extrême pauvreté.