Mondialisation. Etat des lieux
Les compromis nécessaires - Texte paru sur la liste de discussion francophone d'ATTAC - septembre 1999 | |
Les compromis nécessaires ...“ Pauvreté, maladie, pourriture, eau insalubre et égouts saturés, chômage, suicide, surpopulation,malnutrition, illetrisme.... Le nombre de mendiants et de prostitués des deux sexes augment régulièrement à Suva (Fidji), Les taudis s’implantent à Nukualofa (Tonga), Port Vila (Vanuatu) et Honiara (Iles Salomon).... AFP LE MATIN... Août 1999... Après des années d’abondance économique et de surconsommation, les Iles du Pacifique sombrent dans l’enfer...Reportages télévisés, dépêches d’agence, encarts et pages spéciales... Depuis la publication des récents rapports du PNUD sur la croissance et le développement humain, pauvreté, ravages de la société de consommation offrent à l’évidence un sujet d’analyse hautement fréquentéquand ce n’est pas un thème à sensation. Rare désormais l’édito ou le TJ en vue qui ne trouve à faire étal des chiffres et considérations portés à la connaissance générale sur l’immense détresse du monde. Au terme de trente années de fulgurante croissance économique, jamais les disparités de revenus et de conditions d’existence des personnes et des pays n’ont été aussi grandes. Pour 20 personnes qui jouissent de tous les aspects du confort matériel, culturel et médical, 80 végètent dans le dénuement et l’exlusion. Pour 15 pays asiatiques qui ont connu une croissance économique sans précédent, 100 ont stagné quand encore ils n’ont pas regressé, 70 d’entre eux ayant aujourd’hui une moyenne de revenu inférieure à celle de 1980. Les pays du G7 qui ne comptent que 12,5% de la population mondiale drainent à leur seul profit 64% du PNB mondial. Un milliard de pauvres d’entre les plus pauvres vivent avec un peu moins de 6FF par jour. La fortune du plus riche des mexicains s’élevait en 1995 à US$ 6,6 Milliards, soit l’équivalent du revenu cumulé de 17 millions de ses compatriotes. Les 200 plus grandes fortunes du monde ont grossi à proportion de US$ 500 par seconde entre l994 et l998. Et qu’on se ne réjouisse pas. Si dans les pays de l’OCDE, la pauvreté se dissimule sous l’élégance du vocabulaire , l’exclusion (du latin excludere, mettre dehors) autant que la précarité (état de ce qui est révocable) marginalisent un nombre toujours croissant de citoyens. l10 Mio. de personnes n’ont pas ou plus accès aux services de l’instruction et de l’entraide sociale, 35 millions sont sans emploi etc... etc... Des chiffres qui parlent d’eux-mêmes. Or à l’horizon 2000, 42% de la population mondiale s’entassera dans les villes d’Afrique, 75% dans les zones urbaines d’Amérique du Sud. 26 villes dont Lagos, Rio de Janeiro, Sao Paulo et Manille dépasseront les 10 millions d’habitants. Si l’on considère qu’à ce jour, 900 millions de personnes, dont 20% de jeunes de moins de 25 ans, soit un tiers de la population active mondiale, sont sans emploi; si l’on sait que pour la seule Afrique où la population augmente de 2,9% par an, ce sont plus de 8 millions de demandeurs d’emplois qui chaque année arrivent sur le marché du travail, on imagine sans peine la nature explosive du composé d’indigence et de désoeuvrement qu’un tel entassement pourra engendrer dans des pays écrasés sous le fardeau croissant de leur endettement. La nuit du 3 août l999, deux jeunes adolescents guinéens sont morts de froid dans les soutes d’un Jumbo 747 pour avoir voulu fuir la famine, la violence, l’incurie des corps et des esprits auxquels le hasard de la naissance les condamnait. Deux clandestins. Une affaire plus ou moins téléguidée qui aurait mal tournée. Qu’importe. Ce drame qui n’est pas le premier, pourrait bien cette fois prendre valeur d’appel pour des multitudes de plus en plus résolues, de moins en moins résignées, et les pousser dans le sillage de quelque miraculeux visionnaire. Il y a péril, et péril d’autant plus grand qu’à l’heure de la globalisation et de la communication, il en va des idées comme des capitaux. Une fraction de seconde suffit à les projeter d’un bout à l’autre de la planète. Affranchies des frontières, libérées des contraintes de la distance et du temps, elles peuvent ensemencer à leur guise dans l’obscure galaxie des consciences et fédérer en un rien de temps de féroces énergies. Si rien n’est fait pour infléchir l’ordre du monde, celui-ci promet de basculer dans le chaos, tant il est vrai que qui n’a plus rien à perdre peut céder aux pires extrémités de la haine et du fanatisme. On peut certes s’interroger sur les raisons d’un tel déséquilibre, constater avec étonnement que pour la seule année 1998 le budget du PNUD s’élevait à US $1036 Milliards, qu’en 1995 l’Union Européenne a consacré US$ 70 Milliards à l’aide au développement, soit 10% de toute l’aide fournie par l’OCDE. On peut aussi déplorer qu’une grande part des milliards de fonds privés publics injectés en 1997 ait été indirectement restituée aux pays donateurs par les voies du financement des frais d’expertise et d’assistance technique ou d’achats de biens d’équipement . On peut également revenir à plaisir sur les détournements, les dessous de table et le scandaleux gaspillage dont ces sommes ont fait l’objet, gloser sur le fait que plutôt que de servir une agriculture et une industrie hautement vitales, 53% du PIB des pays du Tiers Monde passent à l’entretien d’un secteur tertaire pléthorique. 80% des montants accordés aux Philippines n’ont jamais quitté les banques occidentales. Au Mexique et en Argentine dirigeants, hauts fonctionnaires et entrepreneurs ont en quinze ans évadé à leur profit 50% de l’aide internationale. Le résultat ne s’en impose pas moins. Le montant de la dette ne cesse de croître. Elle dépasse actuellement les 2 trillions de dollars, dont 235 Milliards pour la seule Afrique Sub saharienne. Autant de créances qui pour être honorées absorbent la quasi totalité des ressources des états débiteurs et par conséquent empêchent de satisfaire aux besoins essentiels des populations locales. Entre 1980 et l992, PVD (pays en voie de développement) et PMA (pays moyennement avancés) ont remboursé en capital et intérêts US£ 1662,2 Milliards, soit trois fois le montant des sommes empruntées. Les emprunts qui devaient permettre au Tiers Monde de moderniser son agriculture et ses infrastructures industrielles, l’ont pratiquement ruiné, rendu totalement tributaire des orientations politiques et économiques des grandes puissances, repoussent toujours plus loin l’espoir d’entrer à part entière dans le monpoly des pays riches. Contraints de négocier de nouveaux emprunts contractés auprès du FMI ou de la Banque Mondiale pour assurer le service de leurs dettes, les PVD assèchent les revenus qui permettraient de structurer un outil industriel et scientifique performant. Pris dans l’engrenage du crédit , leurs gouvernements n’ont d’autre priorité que de prouver leur solvabilité et leur aptitude à contenir les soubresauts d’une sédition quasi endémique . Hopitaux, école, armée, douanes ou police, le choix est vite fait d’un régime fort à la botte des pourvoyeurs de fonds internationaux. Le budget militaire absorbe en moyenne 19,2 % du PNB (contre 15,6% dans les pays industrialisés) le service la dette 14,2%, la santé publique un modeste 12, 8%. En Tanzanie le service de la dette équivaut neuf fois le budget alloué à la santé et quatre fois celui de l’éducation. Mieux lotie la république démocratique du Congo, avec une dette de US$ 13Billions, soit l’équivalent de 2 fois et demie d’un PNB dont elle grignote un modeste 0,5 %! Et le gouffre ne cesse de se creuser , toujours plus vertigineux. La hausse des taux d’intérêts, la baisse des cours sur le marché des matières premières, la chute des exportations vers des zones chahutées par la crise financière et le jeu des dévaluations monétaires, la hausse des prix à l’importation aggravent chaque année un peu plus le déficit des balances commerciales et ce faisant enferrent le Tiers Monde dans l’étau toujours plus resserré de la dépendance. Une situation en regard de quoi tout ce qui, en n’exigeant que peu, voire pas d’investissement , promet de générer un minimum de profit est exploité aux limites du tolérable, sans aucune considération de l’hypothèque qu’un tel pillage reporte sur l’avenir. En trente ans la couverture forestière par habitant est passée de 11, 4 à 7,3km. En Côte d’Ivoire 400000 ha de forêts sont perdus chaque année, 250000 au Nigeria. En l’an 2000 les basses forêts de Malaisie et des Philippines n’existeront plus. Un quart des ressources halieutiques sont aujourd’hui épuisées. Entre l950 et 1998, les réserves d’eau de la planètes ont passé de 17000m3 à 7000m3 par habitants. 130 millions de personnes dans le monde ne disposent que d’un m3 d’eau par an. Aux Philippines, où faute de réseau d’adduction un quart de la population n’a pas accès à l’eau potable, il s’agit de répondre à une demande en eau supérieure de 33% à l’offre, et la concurrence est rude entre vendeurs à la sauvette et sociétés privées locales pour soustraire aux trusts étrangers le marché de la vente en bouteilles, marché estimé à plus de 10 Millliards de dollars américains. Un peu partout, en Amazonie, en Afrique, en Asie, On massacre des singes ou des oiseaux prisés pour la délicatesse de leur chair. On vend des femmes et des enfants aux bordels des grandes villes. Familles et clans mafieux organisent le trafic, affrètent bateaux et camions. 4 millions de clandestins, généreraient annuellement pour US$ 7 Milliards de chiffre d’affaire. Et puisque les quotas de pollution fixés lors du dernier sommet de Rio ne comblent pas les besoins des pays hautement industrialisés autant négocier avec eux des droits d’émission de CO2 et d’oxyde de plomb inutilisables. L’essentiel est de survivre. Entre 1863 et 1879 à l’initiative d’Ismaël Pacha vice-roi d’Egypte et successeur de son oncle Saïd, l’Egypte souscrivit auprès des banques françaises, britanniques et allemandes des emprunts publics gagés sur les recettes fiscales et les récoltes. Les gouvernements occidentaux orientait alors les placements de leurs épargnants vers des pays peu développés recommandés pour garantir des taux d’intérêt particulièrment élevés. Dès 1875, dans l’incapacité de souscrire aux engagements, Ismaël Pacha mit en vente ses parts dans la Cie de Suez, soit 40% du capital actions qui seront rachetés par le gouvernement britannique. Une simple anecdote qui montre que les temps n’ont guère changé en 100 ans. Sauf qu’après avoir tiré les leçons de l’inefficacité criante de l’aide au développement, les pays industrialisés s’efforcent aujourd’hui de réduire au mieux la part de PNB qu’ils entendent y affecter . Ramenée à une moyenne de 0,15%. 0,7%, pour les plus généreux que sont les pays scandinaves, le Canada et le Royaume Uni, l’aide n’est désormais attribuée qu’après une stricte évaluation de sa rentabilité. Pareil désengagement a pour effet d’’inciter les gouvernements du Tiers Monde à rechercher l’appui des capitaux privés et pour ce faire mener des politiques abusivement attractives. Celles-ci, principalement articulées sur le relèvement systématique des taux d’intérêts et l’étranglement du crédit aux industries locales, s’inscrivent le plus souvent dans le cadre d’accords multilatéraux , lesquels , outre qu’ils définissent les devoirs du débiteur veillent pour l’essentiel à fixer les droits de l’investisseur avec ce préalable “qu’ un cadre approprié permet aux entreprises d’exploiter leur dynamisme, leurs ressources mondiales et leurs vastes capacités dans le sens d’un renforcement des moyens technologiques locaux des pays en développement et de l’expansion des possibilités d’exportation et de l’accès à des structures et à des instruments compétitifs tels que les réseaux d’information et de transport et les filières de distribution et de commercialisation. ” (1) Libre circulation des capitaux, octroi de régimes fiscaux préférentiels, suppression de toute contrainte administrative de nature à entraver les processus de production et d’exportation . Sous prétexte d’assainir et rentabiliser, il s’agit en fait pour l’investisseur d’imposer les conditions qui assureront le rendement du capital investi. Un marché de dupe dont la première conséquence est de lessiver via le service de la dette le plus gros des recettes fiscales tirées des revenus du travail national. A quoi viennent s’ajouter de brutales restructurations assorties de faillites en cascade et de licenciements massifs, le tout très souvent ponctué par le rachat pur et simple des entreprises en difficulté. Ce sont ainsi des secteurs entiers de l’économie nationale, télécommunication, distribution, recherche, qui passent peu à peu aux mains des grands groupes multinationaux, illustration s’il en fallait des méfaits d’une mondialisation débridée, qui éclaire cruellement l’impasse dans laquelle les pays pauvres se trouvent désormais enfermés. Nombreuses sont néanmoins les voies qui s’élèvent pour réclamer une restructuration des modalités de l’aide au développement. Nombreuses également celles qui réclament l’instauration d’urgence de mesures visant à alléger voire annuler la dette du Tiers Monde. De fait, les négociations menées dans le cadre du G7 en février 1999 ont conduit à l’annulation d’une part des créances publiques des pays pauvres hautement endettés. Une simple écriture comptable pour effacer US$ 71 Milliards, compensée par la vente sur les réserves du FMI de 10 Mio d’onces d’or. Une faveur qui prend soin de ne pas léser les intérêts des investisseurs privés et qui pourrait s’étendre à ceux des 52 pays portés candidats, qui auront mérites et qualités en suffisance pour en bénéficier. Comprendre, comme le précise les termes la CNUCED, ceux qui outre répondre à tous les critères sociaux, politiques et financiers de leurs créanciers, sont à même de “ créer des condtions propices aux flux d’investissement... ” (2). S’agissant des autres, attribution de nouveaux prêts ou réechelonnement de la dette continuent à se traiter au cas par cas, sur la base de ce qu’il est convenu d’appeler des programmes d’ajustement structurel , à savoir des plans d’austérité élaborés par le FMI qui incitent les gouvernements à strictement contracter les investissements publics et rogner toujours plus sur les budgets de santé et. d’éducation. Des mesures on ne peut plus aisées à prendre à en croire les recommandations des fonctionnaires de l’OCDE “ Si l’on diminue les dépenses de fonctionnement, il faut veiller à ne pas diminuer la quantité de service quitte à ce que la qualité baisse. On peut réduire par exemple les crédits de fonctionnement aux écoles ou aux universités mais il serait dangereux de restreindre le nombre d’élèves ou d’étudiants. Les familles réagiront violemment à un refus d’inscription de leurs enfants, mais non à une baisse graduelle de la qualité de l’enseignement et l’école peut progressivement et ponctuellement obtenir une contribution des familles ou supprimer telle activité.Cela se fait au coup par coup dans une école mais non dans l’établissement voisin de telle sorte que l’on évite un mécontentement général de la poulation ” (3) On le voit les horizons sont partout bouchés. La tentation serait ici de baisser la garde, de conclure que quelle que soit la manière de gérer l’aide développement, on ne fait jamais qu’évoluer sous des plafonds pourris. De là, fermer les yeux sur les terrifiants dérapages inscrits dans la logique d’une évolution sans issue, tant il est difficile d’imaginer que les deux tiers des humains puissent tolérer plus longtemps encore cette forme de hiérarchisation bi-polaire qui les soumettrait sans rémission possible au bon vouloir et bien plaire d’une oligarchie de nations. Or, loin de céder aux sirènes du catastrosphisme, jamais la conscience n’a été aussi répandue du danger déployé sur le devenir de l’humanité. Deux centres d’étude sur le développement humain, sorte d’observatoire de la pauvreté ont été créés au Pakistan à Islamabad et au Mexique à Guanajuanto. 120 pays ont participé à la publication de 260 rapports nationaux. On suit désormais l’évolution des hautes et basses pressions de la misère. “ Les pays les moins avancés), en particulier ceux d’Afrique et d’autres pays en développement continuent d’être freinés dans leurs efforts par la faiblesse de leurs capacités de production et ne parviennent pas à tirer profit du commerce. La marginalisation intérieure et extérieure de ces pays s’est aggravée. De trop nombreuses personnes continuent à vivre dans une extrême pauvreté. A l’approche d’un nouveau millénaire c’est là une situation intolérable ” (4) “ Governements are financially and politically challenged as never before ” (5) “ The collapse of space, time and border may be crating a global village , but not everyone can be a citizen ” (6) “ Financial support must be accompanied by economic reform and restructuring- taking account of the human goals, not just economic and financial ones ” (7) “ La mondialisation imprègne l’ensemble de la vie économique et sociale. Elle parait, à travers l’affaiblissement des instruments traditionnels d’intervention mettre en cause la capacité des Etats à définir et à maîtriser leur destin ” (8) Discours et déclarations se répètent nourris de voeux pieux qui en appellent au sens de la responsabilité collective, à la mobilisation internationale des acteurs civils et gouvernementaux. En même temps qu’ils prennent conscience de l’exiguité et de la fragilité de leur niche économique, les terriens se découvrent une responsabilité collective, une destinée commune. Il n’est plus question désormais que de besoins fondamentaux, de droits et de libertés imprescriptibles. Il faut défendre, protéger, garantir, promouvoir, soutenir. Les frontières sont tombées. La mode est à la solidarité, à la citoyenneté mondiale. Un seul défi l’avenir de l’espèce. Un seul credo : le développement humain. Il est intéressant de se souvenir ici d’un ouvrage de Dennis Meadows “ Les limites de la croissance ” paru en 1972 et fort décrié à l’époque. Un rapport rédigé avec la collaboration d’une équipe de chercheurs, économistes et , sociologues du MIT, et qui, en faisant intervenir les indicateurs des variables que sont la population, le capital industriel, la production alimentaire, l’utilisation des ressources non renouvelables et la pollution entendait démontrer pourquoi, si rien n’était fait dans les dix prochaines années, l’espèce humaine courait à sa perte. Une analyse qui, constatant l’écart grandissant entre nantis et déshérités, l’aggravation des disparités de développement entre les diverses régions du globe et l’imbrication toujours plus complexe des problèmes du monde, concluait à l’urgence d’ une refonte globalisante des systèmes politiques, sociaux et économiques de la planète. Par voie de fait, la redistribution à l’échelle mondiale du travail et de ses produits, la modification des modes de penser et d’agir, la lutte contre les égoïsmes nationaux et donc le renoncement aux options à court terme qui, pour satisfaire de petits intérêts locaux ou servir le profit immédiat léguaient aux générations futures la charge d’honorer la facture, la fin de l’exploitation inconsidérée des ressources naturelles, l’ouverture du Nord au Sud des portes de la concertation entre riches et pauvres, et surtout la restructuration du système monétaire international avec création d’une monnaie unique. Un défi colossal qui présupposait par delà les frontières la collaboration de toutes les organisations non gouvernementales, la coordination de l’ensemble des forces syndicales, la solidarité des énergies politiques, religieuses et culturelles. Un vaste chantier dont dépendait la survie même de l’humanité. Un vaste programme qui ne pouvait s’accommoder de frilosités historiques, de querelles partisanes ou d’ambitions personnelles et qui, ambitionnait déjà de promouvoir une société de welfare mondial, en inscrivant au bénéfice de tous, le progrè s porté au crédit d’une minorité de privilégiés . Placées au centre du débat, les conclusions et propositions du Club de Rome ont alimenté les travaux des sessions extraordinaires de l’Assemblée Générale des Nations Unies en 1974 et 1975 et conduit à la mise au point d’un programme d’action pour l’Etablissement d’un nouvel ordre économique international ainsi qu’à la rédaction d’une Charte des droits et devoirs économiques des Etats. Mais les détracteurs n’ont pas manqué pour dénoncer ce qui a été appelé “ l’imposture du Club de Rome ”. Reproche était particulièrement fait à ce rapport d’avoir été initié par un capitaine de l’industrie italienne Aurelio Peccei (9), de gratter la corde sensible des terreurs gravées dans l’insconcient collectif, de jouer sur les angoisses millénaires de cataclysmes apocalyptiques. Mais aussi, et plus gravement, de s’appuyer sur une croissance exponentielle des variables prises en compte en négligeant les facteurs modérateurs; notamment l’interaction au long terme entre progrès technologique et développement, et donc la capacité de la découverte scientifique à repousser à l’infini les limites de la croissance. Pire, de s’en prendre à la souveraineté des états, coupables à leurs yeux d’entretenir les ferments de la dictature, du racisme et du nationalisme et donc de faire obstruction à la nécessaire solidarité des peuples. Pire encore, de vouloir organiser la planification mondiale de tous les secteurs de l’économie, le nivellement des identités, le démantèlement des pouvoirs politiques en appliquant, cela va de soi, à l’ensemble des sociétés civiles les règles d’efficacité et de flexibilité propres à l’entreprise, dans le but entier et unique de créer “ un état industriel global ”. En somme, d’avoir trop allègrement anticipé sur l’avenir. Force aujourd’hui est bien de constater que 30 ans plus tard les ombres de la pollution, de la surpopulation et de l’épuisement des ressources naturelles ont largement contrecarré, voire discrédité, les succès de la technologie ou de la recherche scientifique. Force aussi est de constater que les champs du discours médiatique est aujourd’hui investi par des propositions sans autre originalité que d’ être reformulées à la lumière de l’expérience contemporaine et qui toutes vont dans le sens de l’approche globalisante du Club de Rome. Inscrire au patrimoine mondial l’eau, l’air, les forêts, les océans et le corps humain . Créer d’une banque centrale mondiale. Instaurer une agence supra-nationale pour l’investissement chargée de l’attribution et de la redistribution des excédents des pays riches.Instituer une commission internationale pour la supervision et l’encadrement des rachats et fusions d’entreprises. Elaborer et rédiger un droit international contre la criminalité organisée. Constituer un fonds mondial d’aide à l’éducation et la santé. Fixer un calendrier pour l’élimination de toutes les formes de discrimation raciales ou sexistes. “ La mondialisation et la libéralisation rendent tous les pays plus sensibles à la conjoncture extérieure, en accélérant la transmission des impulsions positives mais aussi des ondes de choc. D’où une interaction croissante des politiques nationales et internationales. Ces phénomènes peuvent atténuer certaines difficultés liées aux obstacles au commerce et à l’investissement mais risquent de créer des problèmes nouveaux. La coopération et le partenariat à l’échelle internationale sont donc appelés à jouer un rôle essentiel ” (10) Quant à savoir si dans le cadre de ce partenariat , il faut ou non déposséder les états de leur souveraineté et les ranger sous l’autorité d’un pouvoir économique supra-nationa. mieux vaut constater que la question ne se pose plus. Dégraissage, délocalisations, ventes, achats , fusions, anticipant sur toute décision, les multinationales ont pris les devants et mènent tambours battants la réorganisation de la planète en pliant les individus et les nations aux seules lois du rendement et du profit. Deutsche Telecom prévoit de supprimer 20000 emplois d’ici à l’an 2000, Citigroup 10400, Royal Dutch/Shell Group 105000. Dans un premier temps le rachat de Mobil par Exxon conduira à la suppression de 9000 postes de travail, à quoi s’ajouteront plusieurs milliers de licenciements supplémentaires, une fois fermées les unités de production et de distribution à faible rentabilité. En Europe 10% de la population actives est chômage, 7% en moyenne dans les pays asiatiques. Le niveau de revenu estimé nécessaire pour satisfaire les besoins de base des ménages américains a doublé entre l986 et l994, ceux des canadiens exigent 77h voire 83,6 heures de travail hebdomaires, une contrainte autant liée il est vrai à l’accroissement des besoins qu’à la hausse de leurs coûts. Petits boulots, travail à l’appel, partout on s’organise, on veut faire front. Des expériences sont menées. Ici , qui tentent ici de rétablir les pouvoirs des communautés locales dans le choix économiques. Ailleurs, qui cherchent à d’ouvrir des brèches dans les murs de l’exorbitante dictature des banques et autres grands organismes financiers. Au Bangladesh, la Banque Grameen, spécialisée dans le micro crédit , accorde des prêts aux femmes désireuses de réaliser un projet à l’échelon du village ou du district. Nombre d’entre elles ont ainsi pu acheter des machines à coudre, des étoffes et, en contre partie de la vente des vêtements confectionnés, assurer le salaire d’un instituteur. Certaines ont constitué le stock d’un petit commerce, acheté les outils nécessaires à une meilleure exploitation des champs, d’autres ont préféré acquérir et louer du matériel agricole ou des barques de pêche. Une démarche également conduite dans les ghettos de Chicago, dans les communautés lapones de Norvège, les réserves sioux et apaches des Etats-Unis. Au Burkina Fasso, plutôt que de se fier aux promesses de faramineux projets d’endiguement ou de détournement de fleuves, des villages entiers se sont organisés sous l’autorité traditionnelle des anciens pour assurer l’aménagement de plus de 100 puits et bassins de rétention. A l’ancienne, avec les matériaux du cru, sans apport financier extérieur, sans conseiller ou expert hautement qualifié. Aux villages de s’associer et collaborer à l’élaboration des projets, de planifier la réalisation des travaux. A charge aux habitants d’assurer construction, entretien et réparation des canalisations , digues ou déversoirs, de s’entendre sur les modalités de distribution de l’eau d’irrigation, d’empoissonner ce qui peut l’être, de fixer les tarifs et répartir les frais sur l’ensemble de la collectivité. Nulle perspective de profit dans ces remises sur pied de l’entraide collective et du sens des responsabilités. Uniquement l’ambition de motiver l’initiative, de procurer une tâche à chacun et couvrir les besoins alimentaires de la communauté. En Europe, on a choisi de contourner les circuits officiels de l’argent par la création de zones de monnaie franche. Généralement émise sous forme de bons garantis par dépôt bancaire, cette monnaie permet circule dans un secteur rigoureusement limité, village ou quartier. Elle permet à quiconque fournit une prestation de l’échanger en biens de consommation courante et vice versa. Pain,volaille, essence ou tabac contre dentiste, plâtier ou répétiteur. Ni salaire, ni épargne d’aucune sorte, chacun tirant de ses compétences et talents l’à-valoir nécessaires à la couverture de ses besoins. Le système fait florès. En Irlande, où les LETS (Local Exchange Trading) sont fiscalement encadrés de manière à ne pas décourager l’emploi salarié, mais aussi aux Etats-Unis avec le Time dollar, en France avec les Troc-Temps et les SEL (Systèmes d’échange local), au Japon avec l’Epargne Temps, où il s’agit chaque fois d’échanger du crédit temps contre des services, des denrées ou des fournitures. Des d’expériences sporadiques, qui, lorsqu’elles ne sont pas découragées par des contre-mesures juridiques ou administratives, peinent à trouver la publicité qui leur permettrait de se coordonner et diffuser à plus grand échelle. Car si discours et conférences jouent à l’unisson sur le grand air de la fraternité universelle, les accents se font nettement plus réservés dès lors qu’il s’agit d’ouvrir des voies à emprunter. “ La démocratie de libre marché a apporté l’abondance à un tiers environ de la population mondiale au cours du dernier siècle grâce essentiellement à un arrangement entre le travail et le capital dans un contexte capacitant créé par la production en série de type fordiste et la consommation de masse. Il convient aujourd’hui de trouver un arrangement similaire afin que la démocratie globale de libre-marché puisse apporter le confort matériel aux deux autres tiers de l’humanité tout en le maintenant pour le tiers déjà riche.... l’objectif principal de la coopération au développement doit être, dans ce contexte, de veiller à ce que la croissance née de la mondialisation augmente les capacités et diminue les disparités ” (11) “Il ne sert à rien de vitupérer la globalisation ou de mener un combat d’arrière-garde contre un processus irréversible. La vraie question est de savoir comment renverser l’écart entre les plus riches et les plus pauvres ” (12). En clair . Ne changeons rien, le système est bon pour autant que l’on soit capable de s’y adapter. Une approche qui reporte sur les victimes la responsabilité des méfaits. Une assertion doublée du postulat selon lequel pour garantir les félicités du futur, la croissance se doit d’être exponentielle. Une allégation proche de la foi, qui veut croire et faire croire qu’il sera un jour possible de hisser de hisser le train de vie planétaire au niveau de celui des pays les plus développés. Un train de vie qui tient à ceci qu’il consomme 45 % de la viande et du poisson mangés dans le monde, utilise 58% de l’énergie mondiale , engloutit 84% du papier utilisé, possède 87% des véhicules en circulation. Nul besoin d’être grand savant pour apprécier l’ effet multiplicateur qu’une pareille boulimie aurait si elle venait à contaminer 4 milliards de sujets supplémentaires. De toute évidence, quelque chose doit quand même changer, le tout étant de savoir quoi et comment . Dans la mesure où, selon la formule désormais consacrée, quels que soient les efforts et les démarches, les pauvres deviennent toujours plus pauvre et les riches toujours plus riches, la réponse semble aller de soi,. Il faut quelque part reconsidérer des modes de faire et de penser dont il n’est plus nécessaire de vérifier les désatreuses conséquences, consentir ici de nouveaux droits, fussent-ils les plus légitimes, qui ailleurs impliquerotn des renoncements, voire des sacrifices mal ressentis lesquels en bousculant les intérêts en viendront inévitablement à déstabiliser le consensus social. Une cure d’amaigrissement est nécessaire dont il faut bine se demander qui est sincèrement prêt à la suivre. Il serait en effet bien naïf de croire que brusquement touchés par la grâce les pays riches puissent spontanément décider de reconsidérer des méthodes et des préceptes qui ont assuré leur prospérité et par conséquent remettre en cause leur suprématie. Ils ont tous les jours sous les yeux les chiffres qui prouvent que le monde a plus que jamais besoin d’eux. Ainsi des études récemment conduites par la Commission Européenne et par l’OCDE ont, au vu de l’expansion démographique et des effets de la globalisation, conclu à un formidable accroissement de la demande alimentaire mondiale. Il faudra demain 6000 tonnes de denrées alimentaires pour nourrir les mégalopoles d’Asie et d’ailleurs. Dans les cinq prochaines années à venir, compte tenu de l’incapacité des PVD à augmenter leur production intérieure, les exportations de viande de l’OCDE devraient augmenter de 66%, celles des céréales de 30%. Les prix promettent eux aussi de monter. 190 dollars la tonne de blé . 135 dollars la tonne de maïs. On se réjouit! On aiguise les faux. On emmanche les rateaux. Chez Ciba Geigy, Shell et Cargil la culture du riz génère déjà en pesticides et herbicides un chiffre d’affaire de US$ 3 Milliards. Monsanto tient déjà dans ses laboratoires de biotechnologie les intrants et anti-virus dont l’agriculture du troisième millénaire aura dramatiquement besoin. L’Argentine consacre déjà 11% de ses surfaces cultivables aux cultures transgéniques, la Chine 14%, le Canada 10%, les Etats Unis 63%, le Mexique seulement 1% mais nul doute qu’initié par l’exemple ce dernier ne fasse de rapides progrès. Véritables Midas des temps capitalistes, en péril d’étouffer sous leurs excédents, les pays riches n’ont en fait de destinée que d’ouvrir de nouvelles routes, de conquérir les nouveaux far-west qui, en leur permettant d’écouler leurs excédents de matière grise et de production, rentabiliseront les capitaux investis et viendront alimenter le flux les dividendes exigés par un actionnariat toujours plus gourmand. Perpétuellement confrontés aux impératifs de la croissance intérieure et donc la compétitivité de leurs entreprises, ils se doivent de sans cesse renforcer les mesures qui leur ouvrent les chemins de leur prospérité. Il s’ensuit que s’ils n’ont que peu d’intérêt à trop activer les ressorts d’économies émergentes qui au long terme pourraient s’avérer dangereusement concurentielles, encore moins à répondre sans réserve à une surenchère de revendications humanitaires et sociales, ils ont en revanche tout avantage à rendre les disparités à la fois lucratives et supportables. Dans ce contexte, rien de ce qui peut mener à l’optimalisation des outils à disposition ne saurait être négligé, rien non plus de ce qui en corrigeant les effets les plus grossiers du sous-développement assure la paix civile indispensable à la bonne marche des affaires. Ainsi, le chômage généralement présenté comme un fléau, n’est-il aux yeux de certains économistes qu’un banal instrument de régulation des coûts de production, essentiel pour faire baisser les salaires, augmenter la pression de la rentabilité sur la main-d’oeuvre, constituer une réserve de compétences et de savoir-faire suffisamment souple pour s’adapter aux impératifs de la productivité et de la demande. De même, indépendamment des abus et dérives, toute aide ou assistance de quelque forme ou de quelque étendue géographique que ce soit, vise-t-elle à créer les débouchés et les courants d’échange nécessaires à l’écoulement d’une production industrielle menacée de compulsion, l’espoir étant que les moyens mis à disposition contribuent à apaiser de redoutables tensions et relever le pouvoir d’achat de 4 à 5 milliards d’humains qui, s’ils étaient trop longuement privés des joies de la consommation entraveraient la croissance et menaceraient d’attiser un peu partout les incendies de la démagogie nationaliste ou du fanatisme religieux. Quant aux efforts soutenus en vue de promouvoir les principes de liberté et de droit des personnes qui ont fait et font encore la force des démocraties, s’ils prétendent obéir au noble désir d’améliorer le sort de millions d’êtres humains, ils ne font que reprendre à la lettre l’antique recette de toutes les soumissions, maintes fois éprouvée aux temps reculés des conquêtes romaines “ ils (les romains) laissaient aux peuples qu’ils ne détruisaient pas la faculté de vivre sous leurs lois; ils accordaient cet avantage non seulement à ceux qui devenaient leurs alliés mais encore à ceux qui se soumettaient comme sujets; ils ne laisaient subsister chez eux aucune marque de l’autorité du vainqueur,mais les obligeaient à remplir certaines conditions et tant que ces peuples étaient fidèles ils étaient plus fidèles encore à leur conserver leur dignité et leur existence comme nation... ” (13) Chômeurs et indigents des banlieues, qu’on s’efforce d’assister et maintenir sur les chemins tracés du droit et du devoir citoyen, nations en déroute qu’il faut instruire, conseiller et progressivement associer au jeu subtil du libre-échange et de l’union douanière, comme jadis les dames de la bonne société, les riches ont désormais leurs pauvres rassemblés dans les périphéries plus ou moins lointaines d’une communauté de destin économique. Aux empires du début du siècle ont succédé les triades, des noyaux à fort pouvoir d’attraction, Japon, Etats-Unis, Union Européenne, qui en aimantant la troupe désordonnée des électrons vassaux satellisent les plus conformes à leurs perspectives marchandes. Encadrer et gérer la misère, atomiser les forces et redistribuer la carte des alliances politiques au plus serré des implications commerciales, deux faces d’un vaste plan d’aménagement du territoire planétaire conçu pour assujettir la gestion et l’exploitation optimales des biens, des êtres et des machines à la mathématique financière du modèle occidental. Assujettir, planifier, autant dire, fusionner les aspirations, laminer les particularismes,, conditionner les énergies, sacrifier le pluralisme sur l’autel d’un projet proclamé généreux et sacré. Cela porte un nom : totalitarisme. La tentation suprême, face à tous les désastres annoncés, d’embrasser d’un même élan prétenduement salvateur les nébuleuses enchevêtrées de la désillusion et de l’espérance.Mondialisation, globalisation, échanges, croissance, développement, pacification, démocratisation. Sous le velours des promesses, l’intention, sans fard : la planification globale du monde au seul usage de la civilisation industrielle. Or, pour si dépendant qu’il puisse être de la sollicitude des pays développés, rien ne dit que le Tiers Monde entende se plier à la radicalité de la manoeuvre ou se laisser convaincre de l’unicité des solutions. Il peut opter pour le droit à la différence. Il a pour lui la force du nombre. Et l’Histoire est là pour raconter comment au plus fort de la détresse les peuples accouchent des monstres censés les libérer de l’oppression et les guider dans la lutte de tous les triomphes. Le danger est donc réel de voir un peu partout la résistance nourrir les appétits de puissance et cristalliser les mécontentements au sein d’une pluralité de réseaux idéologiques rivaux d’autant plus dangereux que commandés et fédérés à distance, ils pourront essaimer quasiment sans risque et enclencher partout à la fois les redoutables mécanismes d’une internationalisation de la terreur dont il deviendra quasiment impossible de contenir les débordements. Il y a, à n’en pas douter urgence à mettre en oeuvre les moyens qui permettront d’harmoniser les intérêts des parties, de répondre à des ambitions et des attentes qui pour être fondamentalement antagonistes n’ont que le choix de la conciliation. Non qu’il y en aille nécessairement de l’intérêt des démunis. Il s’agit d’abord pour les tenants du nouvel ordre libéral, s’ils croient devoir rester aux commandes du navire, de négocier sinon une utopique égalité des moyens d’existence, du moins de nouveaux équilibres, d’inévitables compromis. Alors? Demain, la première conférence non pas contre mais pour la mondialisation ? Le rapport syndicat-patronat réactivé et transféré à l’échelon planétaire pour prévenir l’effondrement? Les princes de la haute finance, les industriels, les associations de défense des droits de l’homme, les ligues écologistes, les travailleurs, au coude à coude à la même table pour circonscrire les uns le péril , les autres la fin de leurs privilèges? Au seuil de troisième millénaire Davos, Matignon d’un nouvel ordre mondial ?
1) CNUCED Un partenariat pour la croissance et le développement. 9ème session de Midrand. Fev.1996 2) CNUCED ib 3) Christian Morrisson : La faisabilité de l’ajustement structurel- 1996 (Source La Bourse ou la vie - Eric Toussaint - Ed. Luc Pire 1998 p209) 4) CNUCED ib 5) PNUD Rapport sur le développement humain 1999 6) ib 7 ib 8) Catherine Lalumière : Rapport sur les négociations multilatérales 9) Responsable de Fiat Amérique, et entre autre fondateur de sociétés de financement et d’investissement, Aurelio Peccei fut chargé de 1964 à1966 de la réorganisation de l’entreprise Olivetti. 10) CNUCED ib 11)Jos Jonckers : L’aide au développement ou la nécessité de nouveaux compromis. Le Courrier Août-Juillet l996 12) Claude Smadja - Le Matin juillet l999 13) Machiavel - Oeuvres Complètes - La Pleiade p 573
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