C'est décidé ! Dans moins de trois mois, Paris accueillera, à l'initiative d'Attac, un forum international. Plus de 2000 participants sont attendus dont un quart représentant les pays du Sud. L'ambition est grande. Cette rencontre pourrait être à l'image de véritables états généraux, un lieu permettant d'échanger réflexions, analyses mais également d'élaborer ensemble des stratégies de résistance à la mondialisation.

Face à la mondialisation et à ses conséquences dramatiques pour les peuples, la construction d'un mouvement de solidarité s'avère urgente. L'Afrique, dans sa diversité, doit prendre toute sa place dans cette rencontre. Et notamment les Africaines qui, à l'instar des femmes du reste du monde, sont les premières victimes des politiques libérales et des coupes sombres réalisées dans les domaines de la santé, l'éducation, la protection sociale... et subissent de plein fouet la montée des intégrismes et des guerres de tout ordre. Ce serait faire preuve d'une grave erreur d'analyse et donc des stratégies à mettre en place si nous entendions lutter contre les conséquences de la mondialisation sans inclure dans nos réflexions la dimension femmes, cette dimension si souvent occultée.

Dans ce vaste chaudron qu'est la mondialisation, le continent africain peine à se faire entendre, à susciter l'intérêt, à l'image de sa faible insertion dans le marché mondial. Qu'est-ce que la mondialisation pour l'Afrique ? Qu'est-ce l'Afrique dans la mondialisation ? Les Africain(e)s peuvent-ils (elles) se sentir membres d'un " village global " hérissé de frontières qu'ils ne franchissent qu'au péril de leur vie ? Sont-ils concernés par une éventuelle taxation des flux financiers, coincés qu'ils sont entre l'impossibilité de satisfaire leurs besoins et leur insolvabilité?

Comme l'affirme la plate-forme d'Attac, " la plupart des engrenages de cette machine inégalitaire entre Nord et Sud comme au cœur des pays développés eux-mêmes peuvent encore être enrayés. Trop souvent, l'argument de la fatalité se nourrit de la censure de l'information sur les alternatives ". Pour que les Africains et Africaines puissent faire entendre leur voix, pour qu'avec eux le débat prenne corps, que nous puissions échanger nos approches, introduire d'autres formes de réflexion, transgresser les isolements, informer différement, L'Afei et les Pénélopes*, deux associations membres d'Attac, se proposent d'animer un forum de discussion sur internet sur les questions qui concernent le continent africain plus particulièrement.

Avec la question des femmes et son instrumentalisation par les institutions internationales, avec ses paradis fiscaux ou ses zones franches comme l'île Maurice, la Tunisie et le Maroc, avec le poids de sa dette et de ses remboursements, avec les plans d'ajustements structurels qui lui sont imposés, avec la corruption qui gangrène les économies nationales, avec la zone franc et les questions brûlantes de la convertibilité du franc CFA, l'Afrique est directement concernée par la régulation et la transparence des transactions financières.

Nous vous demandons de réagir. Vos idées et vos suggestions sont les bienvenues. Quand nous aurons compilé vos réponses, nous vous proposerons un, puis des forums thématiques jusqu'au 25 juin, date du rassemblement : dette et souveraineté, questions linguistiques, visibilité des résistances, société civile, micro-crédit, spécificités du Maghreb...

Coordination :
Anne Marchand et Philippe Daguerre <philane@easynet.fr>
Joëlle Palmieri <penelope@planete.net>

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Coordination:
AFEI
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Les Pénélopes

Anne Marchand et Philippe Daguerre
&
Joëlle Palmieri