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Les 10 mensonges de la globalisation

Gerald Boxberger & Harald Klimenta

Traduction: JF Bourdin 

Die 10 Globalisierungslügen
Alternativen zur Allmacht des Marktes

[traduit avec l’accord de Harald Klimenta]

http://www.physik.uni-regensburg.de~klh04326/wirtschaft/wir.htm

Toute une série de conférences et de séminaires nous ont fourni en 1997 l’incitation à écrire ce livre. Dans "Les dix mensonges de la globalisation" nous cherchons à mettre en lumière les mécanismes complexes à l’oeuvre derrière les politiques économiques. Au fil de ce travail il est devenu évident que des mensonges néolibéraux comme "On n’a plus les moyens de financer l’Etat social" ne pouvaient pas recevoir comme réponses des formules toutes faites du même genre. Il était nécessaire d’apporter des réfutations plus détaillées. Nous voulions aussi suggérer des alternatives, ce qui manquait jusqu’ici à des ouvrages comparables.

Les 10 mensonges de la globalisation
Alternatives à la toute puissance du marché

Mensonge n°1: "La globalisation n’est pas contrôlable"

Ce sont les politiciens qui décident des abaissements de droits de douane, de la création de monnaies communes et qui autorisent les transferts massifs d’argent; la globalisation ne nous est pas tombée dessus par un coup du destin, elle est voulue telle et pilotée. Les organisations internationales comme l’Organisation Mondiale du Commerce (OMC, successeur du GATT) ou l’OCDE ouvrent la voie à un processus qui dépouille les Etats de leur souveraineté (par exemple avec l’Accord Multilatéral sur l’Investissement, AMI)pour les mettre sous la tutelle de multinationales soumises au seul profit. S’il y avait une volonté politique il serait évidemment possible d’agir autrement qu’au seul bénéfice des entreprises.

 

Mensonge n°2: "L’Etat providence coûte trop cher"

Depuis 23 ans les dépenses sociales représentent sensiblement la même part du produit social brut : 33%. Seule a augmenté la charge des prélèvements sociaux des salariés,  pour les motifs suivants : niveau élevé du chômage (donc moins de cotisants), surcharge de l’assurance sociale par des prestations qui lui sont étrangères, petits boulôts à 620 DM [exonérés de "charges" , NdT], taxation trop faible des entreprises et progression salariale trop faible pour les assurés sociaux.

 

Mensonge n°3: "La globalisation est une chance pour vaincre le chômage"

La concurrence internationale exacerbée contraint à abaisser toujours plus les coûts de production. En conséquence la productivité doit être améliorée par la robotisation et l’informatisation, ce qui entraîne rationalisation et licenciements. En 1997 la productivité s’est accrue de 3,7%. La promesse d’une croissance économique augmentée par la globalisation ne permettra jamais de combattre le chômage, car cela nécessiterait des taux de croissance utopiques et écologiquement désastreux.

 

Mensonge n°4: "Les salaires allemands sont trop élevés"

Si c’était le cas il ne devrait plus y avoir de production en Allemagne. C’est précisément le niveau de la productivité qui justifie celui des salaires. Les excédents commerciaux montrent que l’Allemagne est concurrentielle. Les salaires pourraient même être encore plus élevés.

 

Mensonge n°5: "L’Etat s’ingère trop dans l’économie"

A 50%, la part de l’Etat est à peu près constante depuis 23 ans alors que ses tâches se sont fortement élargies (par exemple les aides aux chômeurs). Cette part est dans la moyenne des autres pays industrialisés. Le caractère antisocial de l’"amaigrissement" de l’Etat se révèle dans la privatisation de la Poste et des Chemins de fer avec la disparition de 200000 emplois.

 

Mensonge n°6: "Les investissements allemands à l’étranger montrent combien l’Allemagne manque d’attrait"

Si l’industrie allemande investit à l’étranger, c’est pour conquérir de nouveaux marchés, pour échapper aux risques de change, pour être présente sur place et bien souvent pour absorber des firmes étrangères. En outre on entend de plus en plus souvent parler d’entreprises qui, après s’être délocalisées pour des raisons de coûts, sont revenues en Allemagne. On peut citer Varta, les usines de radio Schneider, Faure, Ex-Cell-O et Lemken. Parmi les raisons figurent la qualité de production, le niveau de formation des employés et la fiabilité nettement plus élevée en Allemagne.

 

Mensonge n°7: "L’Euro nous est utile à tous"

L’Euro abaissera les coûts du commerce européen pour les entreprises, ce qui renforcera la pression de la concurrence. Il en résultera des rationalisations, des licenciements et une nouvelle progression du chômage. La pression sur les salaires sera encore accrue par la facilité des comparaisons au niveau européen.

 

Mensonge n°8: "La Grande Bretagne et les Etats-Unis sont des modèles en matière de création d’emplois et de bien-être social"

Aux Etats-Unis 2% de la population masculine en äge de travailler est en prison. Dans les deux pays le chômage caché est nettement plus élevé qu’en Allemagne. En Angleterre la loi sur le mode de calcul du taux de chômage a été modifiée 32 fois. Sans ces manipulations le taux de chômage atteindrait 14 %. Les salariés américains travaillent en moyenne 430 heures de plus par an que les Allemands.

 

Mensonge n°9: "La globalisation est profitable aux pays en voie de développmenet"

80 % de l’humanité est pauvre, 1 milliard 300 millions de personnes disposent de moins de 1 dollar par jour. En 1962 les 46 pays les plus pauvres du monde (environ 500 millions d’habitants) avaient une part de 1,4 % du commerce mondial. En 1995 cette part était tombée à 0,4 %. Afin d’attirer le capital, les pays en développement se prostituent devant les trusts, les syndicats y sont interdits, la législation du travail est inexistante.

 

Mensonge n°10 : "La globalisation apporte la diversité partout dans le monde"

Alors qu’il y a de moins en moins de variétés de pommes, que presque tous les films projetés sont américains et que le néolibéralisme est présenté comme le seul choix politique ! A l’ère de la globalisation seul le profit compte et seuls survivent les grands trusts et les grandes séries. La diversité réelle n’est pas rentable. Ce qui nous est proposé comme diversité n’en est pas une (20 marques de dentifrice).

 

Des alternatives réalistes

La mobilité du capital peut être limitée par une taxe Tobin (impôt sur les transactions de devises). Une réforme fiscale sociale et écologique peut augmenter progressivement les coûts de transport pour rendre plus régionales et plus écologiques les structures économiques. Une augmentation de la demande par l’accroissement de salaires nets conjuguée avec une réduction du temps de travail permettrait de réduire sensiblement le chômage. Le droit de l’Union européenne ne s’y oppose pas, seulement la volonté des industriels. Mais l’industrie ne se délocalisera pas s’il est plus favorable de produire sur place que par exemple transporter une caisse de vin de Californie en Bade-Wurtemberg.