Propositions. Société

Claire AVRIL - Synthèse réalisée à partir de documents publiés

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FONDS DE PENSION : UNE ARNAQUE A LA RETRAITE

L'ARNAQUE:

 Il y a une arnaque . En effet, depuis quelques années, une action médiatique sans précédent, utilisant la peur et une bonne nouvelle(l'allongement de l'espérance de vie) retournée en catastrophe (le soi disant vieillissement) tente de proposer une fausse solution à un faux problème:

-----> Les fonds de pension ou retraite par capitalisation.

BUTS DE L'ARNAQUE:

Permettre à la sphère financière de mettre  main basse sur les 1040 milliards de la « protection sociale » qui lui échappent actuellement à cause du système de retraite par répartition.

Les pages « fonds de pension: une arnaque à la retraite » sont inspirées du document produit par Attac-Rhône « La finance contre le salaire » (retraites par capitalisation et fonds de pension) ou le salariat, fondement de la citoyenneté(retraites par répartition et cotisations), un choix de société.  Mél d'Attac-Rhône: rhone@attac.org

LE MENSONGE DU « CHOC DEMOGRAPHIQUE »

Les tenants de la capitalisation (avec l'appui du rapport Charpin et des médias » affirment que:

A partir de 2005, le ratio inactifs/actifs devrait(conditionnel) entraîner un refus des actifs à supporter la charge des retraités.

CONTRE-ARGUMENT 1

Seuls les retraités sont comptés comme inactifs dans le ratio inactifs/actifs considéré.

OR, les jeunes de moins de 19 ans sont aussi, pour la plupart, inactifs et les prévisions démographiques annoncent une baisse du nombre des jeunes qui compensera à peu près la hausse du nombre des retraités.

ET les chômeurs qui sont des « actifs inoccupés »sont comptés dans le ratio inactifs/actifs du rapport Charpin au dénominateur avec les actifs alors qu'ils ne cotisent pas.

Plutôt que de prendre en compte le ratio inactifs/actifs, le rapport Charpin aurait dû prendre pour référence le ratio inoccupés/occupés soit: ( jeunes+retraités+chômeurs) ou non cotisants/ actifs occupés et donc cotisants.

Si l'on considère ce dernier ratio alors l'argument démographique perd toute sa valeur.

Et si le manque d'actifs occupés est comblé par la baisse du chômage, alors là vraiment, il n'y a plus de problème

Seulement voilà, le rapport Charpin effectue ses calculs en supposant un taux de chômage à 9% en 2040

9%? D'où vient ce chiffre?

9%,c'est le taux de chômage conseillé par la banque mondiale,le FMI,l'OCDE,l'Union européenne (le NAIRU).

--->Cela montre qu'il y a une volonté politique mondiale de maintien du taux de chômage à un niveau élevé dans les prochaines décennies.

CONTRE ARGUMENT 2

L'augmentation du ratio retraités/actifs n'est pas nouvelle. Depuis l'instauration des régimes de retraite, ce ratio n'a cessé de croître:

1973-83: =0,7%/an      1983-91:+0,5% /an            1991-96:+0,35%/an

Depuis 40 ans: ratio x10

Il n'y a pas eu de séisme social, ni de refus des actifs de supporter l'accroissement du poids de la charge des retraités.

Aucune raison qu'il y ait séisme social en 2005 ou en 2040!

---->L'argument de la démographie vise à nous faire accepter la capitalisation par le biais d'une pédagogie de la peur.
EN REALITE,

LA DEMOGRAPHIE CONTRE LES FONDS DE PENSION.

C'est la démographie qui sert de prétexte pour attaquer la répartition.

Qu'en est-il de la capitalisation?

Serait-elle insensible à la démographie?

En réalité,la démographie qui ne menace pas le système par répartition menace gravement le système par capitalisation :

En effet, au fur et à mesure que les membres des générations du baby boom partiront à la retraite, ils seront,sans doute, tentés de vendre une partie de leurs fonds de pension accumulés dans leur vie de travail.

OR, la génération suivante est moins nombreuse

ET,  l'offre  sera donc supérieure à la demande .

PAR CONSEQUENT, les actions , donc les retraites baisseront.

L'insécurité, c'est du côté de la capitalisation qu'elle se trouve, non de celui de la répartition.

AUTRE  MENSONGE :

CELUI DU SOI-DISANT RENDEMENT ET DE LA SOI-DISANTE SECURITE DES FONDS DE PENSION.

Le système par capitalisation serait supérieur au système par répartition du fait que le rendement des marchés financiers serait supérieur à la croissance.

Le système serait plus sûr du fait qu'il ne repose que sur la décision individuelle d'épargner tout au long de la vie.

Dans le mécanisme des fonds de pension, le cotisant supporte seul les risques liés au transfert de son épargne sur le marché boursier.

Ces risques sont multiples et s'additionnent:

1) Risque du marché: la croissance n'est pas infinie. 

  • «  Même les arbres ne montent pas au ciel »(Alan Greenspan: Directeur de la Banque Centrale américaine)

  • Or, la croissance est indispensable au succès des fonds de pension.

  • En cas de krach: effondrement des fonds de pension!

2) Risque de gestion: Le cotisant est à la merci d'une faute de gestion par l'organisme chargé de gérer les fonds.

3) Risque individuel lié à chaque valeur mobilière:

  • La retraite dépendra alors de l'évolution en bourse de l'action d'une entreprise.

  • Elle dépendra donc de la perception de la santé de telle ou telle entreprise par les organismes de gestion des fonds de pension.

LE BUT REEL, NON AVOUE: IMPOSER LES FONDS DE PENSION,LES RENDRE OBLIGATOIRES

Toutes les tentatives de financement des retraites par la capitalisation ont , jusqu'à présent, échoué à cause de :

  • malversations

  • mauvais rendements des placements à long terme.

Ou n'ont pas rencontré de succès car ils étaient basés sur le volontariat d'où l'idée d'installer, à côté des régimes actuels, des fonds de pension qui deviendraient rapidement « obligatoires de fait ».

-----> Avantages pour les Libéraux:

  • Transfert de sommes colossales sur les marchés financiers.

  • Non comptabilisation de l'épargne salariale pour la retraite dans la catégorie des prélèvements obligatoires.

  • Les fonds de pension phagocyteraient rapidement le système des retraites par répartition et le feraient disparaître.

  • Le  salariat serait livré pieds et poings liés à la finance internationale

LES MENSONGES FRANCS ET MASSIFS: L'APPORT D'ARGENT AUX  ENTREPRISES FRANCAISES

On nous dit que l'épargne pour les retraites,les fonds de pension, permettraient l'apport d'argent aux entreprises pour s 'autofinancer.

OR, le taux d'autofinancement des entreprises françaises atteint aujourd'hui 120% de leurs besoins.

Les entreprises ont non seulement assez d'argent pour s'autofinancer mais elles engagent même des surplus pour spéculer.

Cet autofinancement et cette spéculation des entreprises sont le résultat de la compression des salaires,de la part de plus en plus faible des salaires et de plus en plus forte du capital dans le revenu national.

Remarques:

1)La diminution de la part des salaires provoque la diminution des cotisations sociales et donc des cotisations consacrées aux retraites.

2)Quant à l'investissement,loin de créer des emplois, il sert à le réduire par des gains de productivité.

3)Français ou étrangers(américains ou autres), les fonds de pension investissent  toujours là où les rendements sont les plus élevés donc pas forcément dans les entreprises françaises ou européennes.

MENSONGES PAR OMISSION: LES ECHECS DES FONDS DE PENSION AU COURS DE NOTRE HISTOIRE.

Les fonds de pension ne sont pas une nouveauté contrairement à ce qu'on nous dit.

Ils ont déjà existé et ont déjà échoué, ce que l'on ne nous dit pas.

1673:Colbert invente les retraites par capitalisation pour les mairies. Une retenue est effectuée sur leurs gages. L'argent est géré par la Caisse des Invalides de la Marine. Hélas, deux siècles plus tard, une affaire vide les caisses.

--->Un système par répartition est alors mis en place et donne satisfaction.

1888: Même mésaventure à la Compagnie des Mines de Bessègues(Loire).

1889: Le comptoir d'Escompte de Paris est victime de malversations sur sa caisse de retraite.

La capitalisation étant, de toute évidence, une tentation malsaine pour ses gestionnaires, une loi de 1895 oblige les entreprises à déposer l'argent des pensions dans des Caisses agrées par l'Etat.

1910-1912: Deux lois sur les retraites ouvrières et paysannes rétablissent la répartition jusqu'en 1928-1930. Ensuite, retour à la capitalisation avec la création des Assurances sociales.

1941:( Sous Vichy), nouvel échec de la capitalisation et retour à la répartition.

Le yoyo finit toujours par revenir du côté de la répartition, le meilleur et le plus juste des systèmes de retraite. Depuis 1941, la répartition a permis une amélioration importante des conditions de vie des personnes âgées sans nuire au progrès social, au contraire.

LES ECHECS DES FONDS DE PENSION DANS LE MONDE

Les fonds de pension ont connu de multiples échecs dans le monde:

1) Le détournement de Robert Maxwell des 700 millions de livres des fonds de pension de ses salariés en 1991. Des courtiers d'assurances avaient abusé un million de souscripteurs de fonds de pension de 1986 à 1994.

2)Les faillites aux USA et au Japon. Aux USA et au Japon, l'Etat, tant décrié par certains, a dû venir au secours des fonds de pension touchés par les faillites bancaires, non sans éviter de gros dommages pour les retraites de fonds concernés. Aux USA, le nombre de salariés couverts par un fonds de pension est en baisse:

        1987:53%        1995:40%

3) Faible rendement des fonds de pension au Chili

1981: Privatisation au Chili par Augusto Pinochet.

Etés 97 et 98: crise asiatique---> perte de valeur des fonds:25%

Rendements moyens des fonds de pension chiliens:

94:+18%

95:-2,5%

96:+3,5%

97:+4,7%

Août 97-août 98: baisse de 5% (Courrier International n°434- Février 99).

En Grande Bretagne, Tony Blair a déclaré à propos des fonds de pension qu'un retour en arrière ne serait pas forcément une mauvaise chose.

MENSONGES PAR OMISSION (fin?)

Les échecs récents des équivalents des fonds de pension en France

Des équivalents aux fonds de pension existent déjà en France mais le Commissariat Général au Plan et le Conseil Economique et social les ont écartés de leur étude dans l'analyse des systèmes de retraite, car ils ont échoué.

Echecs retentissants:

  • Contrats Madelin offerts aux « Non-Non » (non salariés,non agricoles) , pourtant dopés par d'énormes exonérations fiscales (1993): 22000 souscripteurs en 98 sur les 2 millions visés.

  • La Préfon(1976): 148000 adhérents,53000 retraités sur 5 millions potentiels.

  • L'Afer (Association française d'Epargne Retraite) 153000 adhérents sur 50 millions de Français concernés.

  • PEA(1992) Collecte: 328 milliards pour 3,4 millions de personnes. Visait les classes moyennes- Succès auprès des classes aisées uniquement.

  • Assurances Vie. Uniquement achetées par les classes moyennes.

Conclusion:

On comprend que les « Libéraux » et les médias se gardent bien de  dire que la répartition revient chaque fois à la suite d'une faillite pour sauver les pensions des retraités pris au piège.

QUI A RELANCE LES FONDS DE PENSION?

Dès 1982, une étude financée par l'Association Internationale pour l'Etude et l'Economie de l'Assurance parle de « l'avenir des retraites préfinancées »

  • Les auteurs sont Denis Kessler, aujourd'hui n°2 du MEDEF-CNPF, et Dominique Strauss-Kahn.

  • Le titre de leur ouvrage est : « L'Epargne et la Retraite »

Denis Kessler, devenu président de la FFSA (Fédération Française des Sociétés d'Assurances) proposera la création des fonds de pension en 1991.

Dominique Strauss-Kahn, devenu Ministre des Finances en 1998, crée, en 1999, un fonds spécial destiné  à atténuer les « effets passagers » sur les retraites de la « bosse démographique » des années 2005-2040. Il amorce la création des fonds de pension.

En 1994, via la Banque Mondiale (qui rédige le rapport pour faire plus dirigiste), les ultralibéraux recommandent l'institution des fonds de pension, d'un système par capitalisation... afin de :

  • supprimer toute forme de protection sociale qui sécurise trop les gens et les habitue à ne pas épargner.

  • transférer les charges sociales sur les individus

  • alimenter la spéculation financière

  • imposer la victoire définitive du capital sur le travail déjà déstabilisé par les licenciements et le chômage de masse.

LES FONDS DE PENSION: INSECURITE TOUS AZIMUTS ET DESTRUCTION A TERME DE LA REPARTITION

En dehors du fait qu'ils ne constituent pas une "solution miracle", les fonds de pension introduiraient une dose d'insécurité. C'est la raison principale d'un nécessaire refus.

Insécurité économique d'abord:

  • Risque de baisse des  retraites suite à la mise en vente de ses actions par toute une classe d'âge de son portefeuille, celles-ci ne trouvant pas forcément toutes preneurs puisque les générations suivantes sont moins nombreuses.

  • En effet, la capitalisation est en réalité bien plus mal placée que la répartition pour faire face à l'évolution démographique. Elle préparerait  les krachs de demain.

Insécurité sociale.

  • Les fonds de pension introduiraient des tensions entre les actifs et les inactifs , les salariés aisés et les autres et, sous une forme plus nette,  entre les actionnaires d'une part et les retraités et salariés d'autre part.

  • La capitalisation préparerait aujourd'hui les tensions sociales de demain.

Insécurité financière:

  • L'introduction de fonds de pension représenterait une soumission accrue à la finance qui est déjà à l'origine de tellement de dégâts sociaux (licenciements massifs- précarité-misère- violence..)

  • Il faut refuser absolument le principe des fonds de pension.

  • Même une dose de capitalisation est inacceptable car , à terme, elle détruirait la répartition.

Fonds de pension: Première étape vers un marché de la protection sociale?

La pression exercée pour organiser le recul des systèmes de retraites par répartition et leur remplacement progressif ou partiel par des systèmes par capitalisation (fonds de pension) traduit la volonté des puissances financières de créer un véritable marché de la protection sociale:

  • Aujourd'hui, les retraites.

  • Demain, la santé.

  • Un jour, un marché de l'éducation.

pour draîner des masses d'argent considérables qui leur échappent encore.

L'appétit de la finance est d'autant plus stimulé que, par ailleurs, la privatisation de la monnaie est en cours avec la généralisation de l'indépendance des banques centrales.

Pour rendre la vie en société soutenable, les solidarités de base doivent être préservées et développées: La protection sociale universelle en est un moyen essentiel Mais, la protection sociale est financièrement menacée par le chômage qui est lui-même la conséquence de la logique de rentabilité que certains veulent introduire partout. Les retraites par répartition et l'emploi doivent être sauvées en même temps. Vaincre le chômage, donner une place digne aux "Vieux" constituent véritablement un choix de civilisation.

La vraie fonction des fonds de pension , de la capitalisation?:

La cannibalisation de la répartition.

Pour cannibaliser le régime par répartition, une dose seulement de capitalisation suffit. En effet, comme chacun sera "libre" de compléter ou non sa retraite par répartition avec plus ou moins de capitalisation, alors, on pourra geler la progression de la répartition.

Intéressant? Pour qui? Pour le patronat.

1) C'est le patronat qui aura la charge  de prélever sur les salaires la part consacrée à la capitalisation. Cela lui permettra de ne pas reporter sur les retraites la totalité de ce qu'il a prélevé sur les salaires donc de baisser les salaires dans la plus grande discrétion. Autrement dit, le patronat pourra alors modifier le partage de la valeur ajoutée en sa faveur et, en plus, sans en avoir l'air!

2) Les retraités étant intéressés à une meilleure rémunération du capital, ils ne pourront qu'appuyer les mesures visant à réduire le coût salarial

Une  forme d'association capital-travail particulièrement perverse!

FONDS DE PENSION: LE RISQUE REPORTE SUR LES SALARIES

Avec les fonds de pension, le montant des retraites ne serait plus garanti, il dépendrait des marchés financiers.

En effet, les fonds de pension dont le rapport Charpin préconise l'instauration seraient à cotisations définies (on sait ce qu'on doit payer) mais pas à prestations définies (on ne sait pas ce que l'on va percevoir)

Des lors que les retraites ne sont plus garanties, ce sont les salariés qui portent tous les risques.

En effet, si personne ne leur assure plus un certain nombre ou pourcentage de leur salaire au moment de la retraite, ils supportent nécessairement -et eux seuls- les risques financiers.

Si la Bourse est mauvaise, ils auront une mauvaise retraite.

Le Commissariat au Plan et le Conseil d'Analyse Economique (Rapport Charpin) ne disent pas si les retraites seront garanties, ni par qui en cas d'instauration des fonds de pension.

PARI BOURSIER ET VOL A L'EGARD DU TRAVAIL

Les défenseurs des fonds de pension « oublient » volontiers qu'il est toujours possible d'ajuster le système des retraites par le montant global des cotisations.

En effet, l'augmentation du PIB (produit intérieur brut) ,autrement dit, de la richesse produite chaque année par le Travail suffirait à compenser l'augmentation du nombre des retraités et d'un éventuel ratio retraités/ actifs occupés si celui-ci venait à être déséquilibré dangereusement.

Pour cela, il faudrait que les revenus du Travail suivent la même évolution que le PIB.

CE N'EST PAS LE CAS.

En effet, on ne redonne pas au Travail la part des gains de productivité qui lui revient.

DEPUIS 80, BAISSE DE LA PART DES SALAIRES DANS LA VALEUR AJOUTEE PRODUITE DE 69 A 60 %.

Les gains de la productivité sont aujourd'hui quasi intégralement reversés aux actionnaires.

Retraites et rapport de forces capital/travail

Le Capital n'engendre pas de lui-même, à l'échelle du monde, un capital plus grand. C'est le travail qui est la seule source de la valeur créée (valeur ajoutée)

Pourquoi donc les désordres sociaux actuels (chômage de masse, licenciements et l'accroissement de la misère et de la violence qui en résultent)?

La répartition de la valeur créée par le travail dans le monde s'est modifiée

  • au détriment du Travail.

  • au profit du Capital

Le Profit l'emporte sur le Travail

Le rapport de forces Capital/Travail est déséquilibré au profit du Capital. Quand Renault ferme Vilvorde, que se passe-t-il? Les salaires sont comprimés de manière à ce que la part qui va aux profits augmente. Résultat: L'action monte en bourse et le capital gonfle. Or, il n'y a pas de Profit sans Travail.  C'est le Travail qui est la source du Profit.

Quand les profits augmentent, c'est que le gâteau fabriqué par le Travail de plus en plus productif est partagé encore plus à l'avantage du Capital.

  • "Grâce" à l'AMI et ses clones , les Multinationales ont pour objectif de ligoter les Etats.(Prochaine tentative: Millenium Round -Novembre 99-Seattle) Pourquoi?: pour que le rapport de forces actuel Capital/Travail qui est très largement à l'avantage du Capital "grâce" au chômage ne soit pas remis en cause.

  • "Grâce aux retraites par capitalisation (fonds de pension ou fonds de réserve) on veut faire disparaître le système actuel par répartition et associer le Travail à sa propre aliénation, faire du salarié un petit actionnaire pour lui ôter sa combativité.

Quel salarié n'est pas à même de comprendre qu'en souhaitant une rente la plus élevée possible, il contribuerait à fragiliser son propre emploi et à condamner celui de son enfant... qui devrait pourtant le faire vivre plus tard par son travail?

L 'HABILLAGE TRICOLORE ou LA MAUVAISE FOI A L'OEUVRE

Après l'échec du Rapport Charpin(mars 99) dans la préparation de l'opinion publique à la création des fonds de pension via le prétendu « choc démographique »,voici l'argument de la « francisation » du capital des grandes entreprises .

OR,  à raison de 40 milliards par an (montant de la collecte annuelle française, selon le député JP Thomas, champion des fonds de pension),il faudrait au moins 100 ans pour « franciser » le capital des grandes entreprises. (Actions françaises détenues par les investisseurs non résidents aujourd'hui: 2000 milliards).

OR, en aucun cas ,ces fonds ne pourront être français car ils iront d'abord et avant tout là où le retour sur investissement est le plus élevé.

LES GOUVERNEMENTS FRANCAIS SUCCESSIFS ONT FAVORISE L'ENTREE DES CAPITAUX DES INVESTISSEURS NON RESIDENTS (INR) DANS LE CAPITAL DES ENTREPRISES FRANCAISES

Part détenue par les INR

  • Total fina:77%

  • Rhône-Poulenc:59%

  • Elf:56%

Part des actions INR dans le total des actions en France:

  • 1987:146 milliard de F (12,3% des actions)

  • 1997:1016 milliards de F(26,6%des actions)

  • 1998:35,7% des actions

Royaume-Uni: 27,8%

Allemagne:11,8%

USA:7%

COMMENT? PAR LES PRIVATISATIONS.

La France détient le record des pays développés:

  • du nombre de  privatisations depuis 1993.

  • des politiques les plus actives dans l'affaiblissement des syndicats(1997:15921 élus syndicaux,objets de procédure de licenciement)

  • de l'organisation de la pression la plus forte sur les salariés

  • de la recherche des investisseurs étrangers depuis le début des années 80.

La puissance des investisseurs non résidents transforme la vocation de l'entreprise qui devient une simple machine à « créer de la valeur » pour l'actionnaire tandis que  la volatilité accrue du prix des actions (10 mois de stabilité en moyenne en 99) rend impossible toute politique industrielle cohérente.

--->OU la France sombre totalement dans le modèle libéral anglo-saxon, OU elle trouve une voie originale qui peut même servir de référence universelle.

Cette nouvelle voie , selon J.Nikonoff,passe par:

a)La création d'un nouveau type de plein emploi, ce qui suppose une volonté politique stimulée par une forte demande citoyenne et un élargissement du concept de travail.

b) La réduction de l'influence des investisseurs non résidents dans le capital des entreprises et d'abord le coup d'arrêt donné aux causes de cette influence (arrêt des faveurs aux investisseurs non résidents) ainsi qu'une véritable politique de l'emploi.

c)La  constitution  d'une épargne populaire et salariale  autour du pôle financier  de la Caisse des Dépôts et Consignations et au profit des PME (non côtées en Bourse)...

d)L'évolution vers des modes de propriété partagée et l'intauration des besoins humains comme seul moteur de l'économie.

Texte inspiré de l'article de J.Nikonoff « Des fonds de pension sous habillage tricolore » Le Monde Diplomatique de février 2000 pp20 et 21  .A lire pour connaître les développements des points ci-dessus.

FONDS DE PENSION  « A LA FRANCAISE »: UN TOUR DE PASSE- PASSE PARTICULIEREMENT  MALHONNETE

1) FAIRE ENTRER LES INVESTISSEURS NON RESIDENTS (avantages attractifs).

2) DONNER ENSUITE L' IMPRESSION QUE LE PHENOMENE EST NATUREL.

3) INQUIETER  ENFIN  L' OPINION PUBLIQUE DEVANT CETTE INVASION AFIN DE MIEUX CONVAINCRE DE LA NECESSITE DE CREER DES FONDS DE PENSION  «  A LA FRANCAISE ».

Source: J.Nikonoff, « Des fonds de pension sous habillage tricolore » pp 20 et 21 du Monde Diplomatique de février 2000

L'ACTIONNARIAT SALARIE: UN MARCHE DE DUPES

L'actionnariat salarié: une technique habile pour faire taire les revendications du salariat.

L'actionnariat salarié n'a pas pour but de procurer un financement aux grandes entreprises : elles n'en ont pas besoin.

Aujourd'hui, les grandes entreprises croulent sous les profits et les commandes,.La Bourse enregistre une progression stupéfiante et les salaires restent bloqués.

Quel est donc le but de ses partisans?

Il est d'institutionnaliser le fractionnement du salariat et d'attaquer encore davantage la protection sociale.

Que disent ses partisans?

Ils disent que le salaire est une forme dépassée de rémunération du travail dans la mesure où le travail est de moins en moins individualisable et de plus en plus immatériel.

Pour eux, ce qui est « moderne », c'est l'actionnariat, les fonds d'épargne et les stocks options.

LE MARCHE DE DUPES:

Les partisans de l'actionnariat salarié veulent mettre en place un nouveau contrat social selon lequel la progression des salaires et donc celle des cotisations sociales serait plus ou moins gelée en échange d'un intéressement financier aux résultats.

Pour obtenir l'accord des salariés et des syndicats,ils font miroiter la possibilité d'un contrôle syndical sur l'utilisation de ces fonds qui,disent-ils, permettrait aux salariés-actionnaires de peser sur la gestion des entreprises notamment en matière d'emploi.

Or, le bras de fer BNP/Société Générale, a montré l'absence de pouvoir réel des salariés-actionnaires et, au contraire, l'utilisation qui en est faite comme masse de manoeuvre.

La distribution d'actions a pour objectif de segmenter encore davantage le salariat et de faire obstacle à la constitution d'un acteur collectif.

Les « bas salaires » ( précaires, salariés des PME dit de la sous-traitance, les intérimaires, les femmes à temps partiel)recevraient des miettes et les cadres seraient quasi « associés »  de l'entreprise.

DES RAPPORTS QUI SE SUIVENT ET NE SE RESSEMBLENT PAS:CHARPIN...TEULADE...

Le rapport Teulade (janvier 2000) présenté le 12/1 au Conseil Economique et Social efface le rapport Charpin (mars 99).En même temps, un projet de fonds salariaux est mis en avant qui pourrait séduire le patronat car il vaut mieux abonder des fonds que verser des salaires (pas de charges) tandis qu' on cherche à convaincre les syndicats qu'ils vont pouvoir peser sur la gestion de ces fonds.

Attention! Si un tel consensus s'établissait, ce serait sur le dos de la Sécu.

En effet, le développement de l'actionnariat salarié au détriment du salaire entraînerait le tarissement des recettes de la sécu et ,dans quelques années, on pourrait aller déterrer le rapport Charpin, par exemple, juste après les Présidentielles.

LES SALARIES ( bas ou hauts salaires) NE DOIVENT PAS SE LAISSER ABUSER

L'actionnariat salarié entraînerait le déport de la représentation syndicale vers les hauts salaires, destinataires privilégiés des distributions d'actions. Ceci dit, les patrons, comptent sur l'épargne salariée pour « motiver » les salariés, leur apporter une meilleure « compréhension » des entreprises et du marché!

Les salariés ont à profiter de la conjoncture pour améliorer leurs conditions d'existence (de travail, de vie privée...) et refuser le développement de l'actionnariat salarié.

ON NE PEUT PAS REGULER LE CAPITALISME AVEC SES PROPRES ARMES!

Texte inspiré de l'article de Michel Husson, Economiste, Chercheur à l'IRES et Membre du Conseil Scientifique d'Attac.(Témoignage Chrétien, n°2898 p 17,jeudi 20/1/2000) L' IMPOSTURE DU FONDS DE RESERVE

Sans surprise, le rapport Charpin donne son aval à la mise en oeuvre du fonds de réserve qui a été creé par le gouvernement.

Celui-ci n'est pas autre chose qu'un fonds de capitalisation dont le rapport préconise qu'il soit essentiellement placé en actions. Pas plus que les fonds de pension traditionnels et pour les raisons évoquées plus haut, le fonds de réserve ne pourra répondre au soi-disant « choc du vieillissement ».

Le rapport Charpin indique que les réserves prévues doivent être immédiatement de 3 à 10 points de PIB. Cela n'a pas l'air d'affoler les mêmes qui poussent des cris d'orfraie à l'idée que le montant des retraites représenterait , au pire, 4 points de PIB supplémentaires dans 40 ans.

Rien n'est d'ailleurs indiqué sur le mode de financement de ce fonds. Certains journalistes sont plus diserts, évoquant un financement de ce fonds par une possible privatisation des services publics!

Source: Retraites, l'autre diagnostic p12 Fondation Copernic note n°1 - BP 32 75921 Paris cedex 19 - PRINCIPES POUR UNE REFORME PROGRESSISTE DES RETRAITES.

Premier principe: rendre au salaire ce qui est au salaire.

Deuxième principe: instaurer comme norme une part des salaires constante.

Troisième principe: priorité à la réduction du temps de travail.

Quatrième principe: indexation des retraites sur les salaires nets.

Cinquième principe: une programmation du régime de retraites.

Source: Retraites, l'autre diagnostic.(points développés pp 15 à 17) - Notes de la Fondation Copernic-n°1- juin 1999-20F - Fondation Copernic BP 32 75921 Paris cedex 9