Intervention
de la délégation américaine
Session du Conseil Général de l'OMC,
Genève, Suisse
29 juillet 1999
Monsieur le Président,
En novembre, les Etats Unis vont
accueillir et présider la 3° Conférence Ministérielle de
l'Organisation Mondiale du Commerce. Ce rôle est un grand honneur, et
nous partageons avec d’autres délégations la responsabilité de nous
assurer que les Ministres vont mettre au premier plan le rôle du commerce
pour la prospérité et le développement mondial et, et que cela va
aboutir à un programme qui ouvrira une ère d’accomplissement pour tout
le système commercial.
L’OPPORTUNITE
Dans son discours à l’occasion de la
Célébration du 50ème Anniversaire l’année dernière,
le Président Clinton a noté la contribution fondamentalement importante
du système GATT et de l’OMC pour la croissance globale, la création de
nouvelles opportunités et de meilleurs niveaux de vie, et aussi de paix
mondiale pendant les cinquante dernières années. Il a ensuite interpellé
l’OMC et ses Membres à :
"créer
un système mondial de commerce en accord à la fois avec le rythme et
l'ampleur d’une nouvelle économie globale, et avec les valeurs durables
qui donnent une direction et un sens à nos vies."
Comme nous nous approchons d’un
nouveau siècle et d’un nouveau Round de négociation, nous avons
travaillé avec nos partenaires commerciaux sur un programme qui reflète
un large consensus parmi ses Membres et qui nous aidera tous à réaliser
cette aspiration. Ce programme devrait être assez maîtrisable pour être
réalisé en temps normal, mais aussi assez ambitieux pour satisfaire les
priorités principales de tous ses Membres et atteindre les objectifs que
nos peuples et nos gouvernements partagent :
-
Prospérité et croissance pour l’économie mondiale;
- Développement des régions les moins
prospères du globe;
- Bénéfices largement partagés par
les familles et les travailleurs ;
- Promotion des avancées
technologiques, et de l'accès mondial aux bénéfices de nouveaux développement
tels que le commerce électronique ;
- Soutien du travail de lutte contre la
faim, assurer une stabilité financière, améliorer la santé, protéger
l’environnement, et faire avancer la justice sociale; et
- Assurance que l’OMC est
transparent, accessible, et répond aux préoccupations des citoyens.
Durant ces derniers mois, nous avons
tenu toute une série de consultations sérieuses dans notre pays et avec
nos partenaires commerciaux pour aider à développer un consensus sur un
tel programme. A l’intérieur des Etats Unis, nous avons eu des
discussions et sollicité des commentaires de la part du Congrès Américain;
des gouvernements locaux et fédéraux; et aussi des hommes d’affaires
américains, des groupes de producteurs agricoles, et des Organisations
Non Gouvernementales. Au niveau international, l’Ambassadeur Barshefsky
et beaucoup d’autres officiels Américains ont participé à des
discussions pour créer un programme consensuel durant la réunion ministérielle
Etats-Unis/Afrique, à la rencontre du Quad [Etats
Unis, Canada, Japon, UE] à Tokyo, à l’OCDE, chez les amis du
“Round meeting” à Budapest, à l’APEC et aux rencontres ministérielles
de l'ALENA (Accord de Libre Echange
Nord Américain) , et aussi pendant le récent sommet US-UE, aussi
bien que dans de nombreux meetings bilatéraux..
Cette
session du Conseil Général est un pas important dans notre travail pour
créer le consensus nécessaire. Les Membres ont travaillé sur 70
documents présentant des idées pour le programme de négociation. Nous
sommes impatients de revoir tout cela ; les réponses des Membres aux
propositions des U.S.A pour les Phases I et Phase II; et la création
d’un programme consensuel basé sur ce processus.
Les propositions que nous avons formulées
reflètent un grand nombre d'idées développées pendant ces sessions.
Nos consultations jusque là ont indiqué que dans le travail à venir,
nous devons nous centrer sur programme bien construit, élargir l’accès
au marché, mettre en œuvre les engagements existants et nous assurer que
nos actions renforceront l’engagement partagé pour intégrer d’autres
pays dans le système.
MISE EN OEUVRE DES ENGAGEMENTS DEJA PRIS
Nous sommes d'accord avec d'autres sur les besoins
prioritaires d'aller de l'avant et, une fois à Seattle, sur la question
de l'exécution des engagements.
Avant la fin de l'année, les Etats membres doivent
remplir les engagements contractés lors du Cycle de négociation en
Uruguay pour ce qui est des accords sur la propriété intellectuelle, sur
les TRIMs [Mesures Concernant les
Investissements Commerciaux], sur les subventions et sur les
expertises douanières. Dans les années à venir, des engagements définitifs
de libéralisation devraient progressivement entrer en ligne de compte
pour ce qui est des accords sur les vêtements et textiles ainsi que pour
certains aspects des ADPIC [Accord
sur les aspects des Droits de Propriété Intellectuelle qui touchent au
Commerce] et pour les accords sur les subventions. De même, les
engagements tarifaires du Cycle de négociation en Uruguay prendront bientôt
pleinement effet. Ces engagements constituent le contrepoids des
concessions qui a autorisé la clôture du Cycle en Uruguay et a permis
depuis d'en obtenir les bénéfices. Leur bonne marche est essentielle
pour que le système puisse mettre en confiance et pour que toutes
nouvelles négociations soient crédibles.
Des prolongements et des exceptions plus larges aux
règles clef de fonctionnement déstabiliseraient l'équilibre que nous
avons atteint lors du Cycle en Uruguay. Nous sommes disposés à traiter
de questions et de difficultés au cas par cas et à trouver des solutions
pour toute difficulté fondée.
Beaucoup de pays en développement ont demandé à
ce que l'OMC aide activement à la mise en œuvre des engagements. Répondre
à la plupart de ces inquiétudes est l'objet recherché par les
propositions dont nous avons dressé la liste pour les phases I et II du
processus préliminaire. Nous nous sommes polarisés sur les difficultés
particulières qui ont été identifiées dans la mise en œuvre des
engagements, sur les méthodes pour les traiter maintenant ainsi que dans
le cadre de nouvelles négociations, et la manière de rendre les
programmes d'assistance technique plus efficace dans leur promotion d'une
intégration complète à l'économie mondiale. Deux cas de figure
incluent un plan d'action qui devrait adapter, améliorer et développer
le concept de Structure Intégrée et le rendre plus efficace. Ils
comportent aussi de nouveaux travaux sur l'aide au commerce dans le
contexte précis de l'assistance technique.
Nous en appelons aussi aux membres de l'OMC, qui
n'ont pas ratifié les accords de base sur les télécommunications et les
services financiers, de le faire, pour que tous les membres puissent bénéficier
de leurs engagements et qu'ils puissent engranger les bénéfices que ces
accords offrent en termes de concurrence, de transparence et de progrès
technologique.
LE NOUVEAU CYCLE DE NEGOCIATION
Ensuite, nous devons définir un programme de négociation
qui réponde aux priorités essentielles que les membres de l'OMC ont établies.
Alors que beaucoup de délibérations sur des objectifs précis restent
encore à venir, nous croyons que le noyau du programme devra être le
problème de l'accès au marché y compris pour l'agriculture, les
services et les produits non-agricoles, et qu'il devra comporter des repères
pour être sûr que les négociations soient faites dans les temps. Une
fois qu'un consensus sera atteint sur ce programme, nous pourrons alors
adopter la structure appropriée pour les négociations. Il est bien sûr
évident que toute décision finale doit être suffisamment large, pour
obtenir un consensus politique en traitant des priorités de chacun dans
l'accès au marché. Ceci sera complété et nuancé par un programme de
travail pour traiter des domaines dans lesquels un consensus de négociation
n'existe pas encore ainsi que par une série de mesures pour améliorer le
fonctionnement interne de l'OMC.
Plus particulièrement, nos idées couvrent les
points suivants.
1. L'accès au marché
Les négociations sur l'accès au marché devront
couvrir le programme retenu pour l'agriculture et les services, et devront
traiter des produits non-agricoles.
En libéralisant le commerce pour l'agriculture,
nous avons la possibilité de créer de plus grandes ouvertures pour les
agriculteurs, de promouvoir la nutrition et la sécurité alimentaire en
s'assurant que l'approvisionnement en nourriture soit le plus large
possible, d'aider à augmenter la productivité, d'améliorer le développement,
et de se pencher sur les mesures qui faussent le commerce et qui
augmentent la pression sur la terre, l'eau et l'habitat. Pour garantir ces
ouvertures, nous espérons définir les objectifs suivants.
-
Supprimer toutes subventions à l'exportation
encore existantes, et interdire leur introduction dans le futur,
ainsi que l'accord sur l'agriculture l'a défini.
- Réduire
de manière significative les aides qui faussent le commerce et renforcer
les règlements qui garantissent que tout soutien lié à la production
soit sujet à des règles de fonctionnement, tout en conservant la réglementation
sur l'environnement pour autant qu'elle soit justifiée et
qu'elle aide l'agriculture tout en minimisant l'impact sur le
commerce.
-
Diminuer les taux douaniers et les mettre à parité, et inclure, sans s'y
limiter, des tentatives de taux zéro de part et d'autres.
- Améliorer
l'administration des quotas dans les taux douaniers.
-
Renforcer les règles de fonctionnement pour les activités des
entreprises d'état.
- Améliorer,
par divers moyens, l'accès au marché pour le bénéfice des pays membres
de l'OMC les moins développés et ce par l'intermédiaire de tous les
autres membres et
-
Traiter des règles de fonctionnement qui garantissent que le commerce de
produits biotechnologiques en agriculture dérive de processus
transparents, prévisibles et opportuns.
Pour ce qui est des services, la principale réussite
du Cycle de négociation en Uruguay a été de fait l'Accord Général sur
le Commerce des Services lui-même. Cependant, dans bien des cas, les
engagements effectifs sur l'ouverture de marché, secteur après secteur,
ont juste préservé le statu quo. Un accès réel au marché, et une
suppression des restrictions, permettront à la fois de stimuler le
commerce et d'aider au traitement de nombreuses questions économiques et
sociales plus larges. En sont des exemples le fait d'améliorer
l'efficacité des secteurs touchant aux infrastructures comme les
communications, l'énergie, les transports et la distribution, celui de
faciliter les échanges de produits, et par là même d'aider à créer
des ouvertures nouvelles pour les industriels et les producteurs
agricoles, celui d'aider à encourager la concurrence et la transparence
des milieux financiers. Pour mettre en œuvre ces possibilités, nous espérons
fixer des objectifs dont les suivants.
-
Libéraliser les limitations dans de nombreux secteurs de services ;
-
S'assurer que les règles du GATS anticipent sur le développement des
nouvelles technologies ;
-
Prévenir les discriminations à l'égard de certains modes de
distribution, tels que le commerce électronique ou le droit
d'implantation, et
-
Développer des règles de fonctionnement pour garantir la transparence et
la bonne administration dans la réglementation des services.
Pour
les produits non-agricoles, nous pouvons continuer les améliorations des
cinquante dernières années qui ont élevé les niveaux de vie et
encouragé le développement mondial en supprimant les les barrières
douanières ou non. Nous voulons nous engager dans des négociations pour
un accès libéral aux marchés lors du prochain Cycle de négociation.
Nous nous appuierons alors sur l'initiative pour la Libéralisation Accélérée
des Prix, pour demander la libéralisation de huit domaines particuliers,
en augmentant les chances d'ouvrir plus largement des marchés de type libéral.
Les objectifs comprendront en particulier les points suivants.
- Réduire
les disparités entre tarifs existants.
-
Approuver les réductions des tarifs des pays membres faisant partie des récentes
mesures de libéralisation, ainsi que pour les mesures de l'OMC.
-
Utiliser les tarifs déjà appliqués comme base de négociation et
introduire des procédures pour traiter des mesures non-tarifaires et des
autres mesures ayant un impact sur les importations ; et
- Améliorer
l'accès au marché pour les Membres les moins développés de l'OMC avec
un assortiment de moyens et ce par l'intermédiaire de tous les autres
membres.
2. Plan de travail futur et questions diverses
De façon claire, les intérêts de certains
membres dépassent cet ensemble de questions centrales. D'autres ont
souligné la difficulté de remplir les engagements déjà pris. Le
programme retenu autorise une relecture substantielle des différents Accords, comme
celui de l'ADPIC pour l'année
prochaine, qui orientera grandement les futures décisions. Nous passerons
attentivement en revue toutes les suggestions et nous travaillerons avec
les autres délégations pour un programme ambitieux mais maîtrisable,
dont l'achèvement puisse être réalisé d'ici à trois ans.
Il se peut que nous nous apercevions que certaines
questions relèvent d'un futur plan de travail qui aideraient les membres,
y compris nous-mêmes, à mieux comprendre les implications de thèmes
plus récents et à atteindre un consensus pour l'avenir.
Un exemple particulièrement important est la
question de la relation entre le commerce et les normes fondamentales du
travail. Comme le Président Clinton l'a affirmé, le développement du
système d'échanges commerciaux doit aller de pair avec des efforts pour
respecter ces normes. Le résultat doit être de telle sorte que les
travailleurs de toutes nations en bénéficient. Alors que la Déclaration
de Singapour sur les normes fondamentales du travail était un premier pas
significatif, on peut garantir qu'une plus grande attention sera portée
au chevauchement entre le commerce et les normes fondamentales du travail
du fait que les gouvernements et les industries affrontent les questions
complexes de la mondialisation et des ajustements. Comme nous l'avons déclaré
en janvier, nous croyons qu'une recommandation doit être fournie aux
Ministres pour que soit mis en place un plan de travail au sein de l'OMC
pour traiter de questions commerciales (par exemple le travail abusif des
enfants, l'exploitation des zones franches d'exportation, etc.) liées aux
normes du travail et au travers de laquelle les membres de l'OMC bénéficieraient
d'informations et d'analyses plus détaillées sur ce lien et ses développement
dans. Nous insistons de plus sur la prise en compte de liens
institutionnels spécifiques entre l'OIT et l'OMC pour aider à fournir un
programme commun sur les questions incombant aux deux organisations.
3. Réforme institutionnelle
L'expérience avec l'OMC sur les dernières cinq
années ont aussi mis à jour les domaines dans lesquels l'institution
peut être encore plus renforcée. Ceci permettra aux membres de bénéficier
au maximum des possibilités offertes par le commerce international ; de
s'assurer que le travail de l'OMC et des organisations internationales
dans les domaines concernés se conforte mutuellement, que ce travail
fait, autant que possible, avancer la perspective plus large d'une économie
mondiale plus supportable, plus adaptée et plus juste ; et de renforcer
le soutien public fourni à l'OMC.
Des résultats substantiels peuvent se concrétiser
dans plusieurs domaines qui comprennent :
Des réformes institutionnelles qui renforcent la
transparence, qui garantissent un accès aux citoyens et qui construisent
un appui public à l'OMC et à son travail. A ce sujet, les objectifs sont
les suivants.
- Améliorer
les moyens qu'ont les investisseurs de se mettre en relation avec les délégations
et l'OMC ; et
-
Renforcer le plus possible la transparence des procédures.
Une montée en puissance, pour s'assurer que tous
les membres peuvent remplir leurs engagements, qu'ils font bon usage des mécanismes
de règlement des différends et qu'ils profitent au maximum des
possibilités d'accès aux marchés. Voici les domaines particuliers à
inclure à ce sujet :
- Améliorer
la coopération entre les organisations internationales en identifiant et
en fournissant une assistance technique et trouver comment harmoniser les
relations entre donateurs bilatéraux, organisations internationales et
organisations non-gouvernementales ;
-
S'appuyer sur le concept de Structure Intégrée et l'élargir ;
-
S'assurer de la meilleure utilisation possible des ressources des
programmes d'assistance technique ;
-
Renforcer les efforts de montée en puissance de la régulation et autres
besoins d'infrastructure ; et
-
Projeter un programme partenarial de développement pour les pays sous-développés.
Au cours des dernières semaines, nous avons débattu
de ces idées avec des délégations et nous espérons poursuivre cet
effort commun.
L'aide au commerce, qui permettra aux économies
les moins développées et aux petites structures de profiter pleinement
d'une économie mondiale plus ouverte. Les objectifs sont les suivants.:
-
Clarifier et renforcer les contraintes de transparence des accords de
l'OMC ;
-
Aider à améliorer les procédures de douanes et autres procédures
commerciales, pour accroître la transparence et aider à une libération
plus rapide des marchandises ;.
4. Développement Durable et Comité sur le
Commerce et l'Environnement
A l'occasion de notre départ pour ce nouveau Cycle
de négociation, notre engagement partagé pour un développement durable
doit nous guider, en incluant la protection de l'environnement, comme ce
fut inscrit au cœur du Préambule de l'OMC. Il couvre un certain nombre
de domaines.:
-
Premièrement, souligner l'importance des réformes institutionnelles.
-
Deuxièmement, poursuivre le libre-échange en accord avec les meilleures
normes environnementales.
-
Troisièmement, identifier et s'engager dans ces domaines du libre-échange
qui présentent le meilleur potentiel pour offrir aussi des bénéfices
environnementaux immédiats.
- Les
situations dites "gagnant-gagnant". En sont des exemples l'élimination
des tarifs sur les produits environnementaux à travers l'initiative de
Libéralisation Accélérée des Tarifs; la libéralisation du commerce
sur les services environnementaux, et l'élimination des subventions à la
pêche qui participent à une surproduction. Nous pouvons travailler
ensemble pour identifier d'autres domaines où ces deux priorités pour
les membres de l'OMC sont complémentaires et se soutiennent mutuellement.
Pour nous permettre de vérifier que nous
atteignons ces objectifs, nous soumettons un ensemble de propositions dont
celle d'utiliser le Comité sur le Commerce et l'Environnement comme forum
pour identifier et discuter les implications environnementales des points
abordés pendant ce Cycle de négociation.
vers les
RENCONTRES
Venons-en maintenant au travail au cours des mois
qui nous conduisent aux Rencontres.
De même que nous arrivons à un consensus pour le
déroulement des négociations (y compris pour
les questions de date et les points de repères pour s'assurer que
les négociations commenceront et s'achèveront dans les délais) et que
nous nous préparons de manière opérationnelle pour une rencontre réussie
à Seattle, nous espérons aussi parvenir à un consensus sur une série
de mesures qui à la fois aideront à construire les bases d'un Cycle de négociation
réussi et à profiter des occasions existantes pour répondre aux grandes
aspirations des membres de l'OMC sur le court terme. Ces mesures aideront
l'OMC à mieux atteindre les objectifs partagés d'un système commercial
juste et ouvert sur le monde entier. Elles aideront les membres à trouver
de nouveaux débouchés à l'exportation et à accroître l'accès aux
technologies modernes. Elles renforceront la crédibilité du règlement
des différends. Elles contribueront à nos objectifs partagés de développement
et de meilleure administration, et elles renforceront la base mondiale de
soutien public à l'OMC au moment où commence le Cycle de négociation..
Toutes ces mesures doivent pouvoir être réalisées
facilement dans les mois à venir. Elles comprendront :
1. Les adhésions
En premier lieu, l'adhésion de nouveaux membres,
sur des bases commerciales significatives, est un effort majeur et elle
est essentielle pour la création d'une économie mondiale juste, ouverte
et prospère.
Depuis 1995, sept nouveaux membres sont arrivés :
la Bulgarie, l'Equateur, le Kirghizistan, la Lettonie, la Mongolie, le
Panama et la Slovénie, et bientôt l'Estonie. Avec 31 candidatures de
plus, nous pouvons nous attendre à une continuité dans les nouvelles adhésions
au cours des à venir. Nous félicitons ceux qui ont terminé ou ont
progressé dans leur processus d'adhésion, et nous croyons qu'à Seattle
leur travail sera reconnu comme une contribution à l'élargissement du
système. Cependant, il est clair que tous les candidats n'auront pas
terminé leur processus d'adhésion à l'occasion des Rencontres et du début
du nouveau Cycle de négociation. Pour ceux-là, comme ce fut le cas lors
du Cycle de négociation en Uruguay, nous devons mettre en place une
formule adaptée par laquelle les économies en questions pourront
s'impliquer dans les nouvelles négociations tout en avançant dans leur
processus d'adhésion.
2. Examen de règlement des différends
En second lieu, un système de règlement des différends,
qui garantit la conformité, qui permet de clarifier les domaines de désaccord
et qui est ouvert aux observateurs publics est indispensable pour la crédibilité
du système de l'OMC pris dans son ensemble. Ces objectifs ont influencé
la contribution américaine à l'examen en cours du " règlement des
différends", en se polarisant sur la transparence et en s'assurant
de la mise en œuvre dans les délais des résultats du comité d'experts.
Nous souhaitons vivement une mise en circulation plus rapide des
informations figurant aux rapports des comités, rendre publiques les
soumissions au comité des différentes parties, autoriser les exposés
amicaux et ouvrir les débats à des observateurs extérieurs. Les tenants
des rencontres devront être en mesure de ratifier les résultats de
l'examen lors des Rencontres.
3. Le commerce électronique
Troisièmement, l'un des développements
commerciaux les plus passionnants au cours de ces dernières années est
l'adaptation aux échanges commerciaux des nouvelles technologies de
l'information et de la communication, et en particulier d'Internet. Les
implications sont particulièrement importantes pour l'accélération de
la croissance dans les régions en voie de développement, du fait que
l'accès à Internet réduit considérablement les obstacles que
rencontrent entrepreneurs, artisans et commerçants dans la recherche de
clientèle et dans les tâches administratives.
Cependant ces bénéfices ne seront payants que si
le commerce électronique continue de se développer sans entraves. Par
exemple, aucun membre de l'OMC ne considère désormais les transferts électroniques
comme des importations soumises à des droits de douane - en mai dernier
dans les déclarations multilatérales, une ligne d'action a été définie
pour ne pas appliquer de droits de douane aux transferts électroniques.
Cette ligne de conduite devra être étendue. De plus, nous devrons
travailler à un accord pour clarifier la mise en application des règles
existantes au sein de l'OMC sur le commerce électronique ; et à un
accord sur les modalités d'intégration du commerce électronique dans le
travail permanent de l'OMC après les Rencontres.
4. Un accès facilité aux marchés
Quatrièmement, beaucoup d'entre nous s'attachent
à remplir les accords qui élargissent les possibilités d'accès aux
marchés pour une gamme de produits intéressants pour des pays quelque
soit leur niveau de développement. Ceci devrait donner une impulsion pour des négociations sur un accès plus large aux marchés
lors du Cycle de négociation. Ceci comprend :
- ITA
II -- Un "Accord n° 2 sur les Technologies de l'Information"
ajoutant de nouveaux produits aux secteurs déjà couverts par le premier
ITA ; et
-
Une Libéralisation Accélérée des Tarifs douaniers - Elimination
ou harmonisation des tarifs sur les produits chimiques, sur les équipements
pour l'énergie, les produits environnementaux, les poissons et les
produits de la mer, les pierres précieuses et les bijoux, les équipements
médicaux et les instruments scientifiques, les jouets et les produits
forestiers.
5. La cohérence
Cinquièmement, la réglementation sur le commerce
présente de forts atouts pour appuyer les efforts internationaux dans
d'autres champs réglementaires. Nous devons développer un consensus pour
améliorer la capacité de l'OMC à collaborer avec les institutions
internationales en rapport avec ces champs, par l'intermédiaire d'un
statut d'observateurs mutuels, d'éventuels programmes de recherche
appropriés, et d'autres méthodes pour s'assurer que les questions
d'importance pour le commerce et d'autres objectifs réglementaires soient
traités aussi efficacement que possible. Les institutions concernées
seraient la banque mondiale, le FMI[Fonds
Monétaire International], l'Organisation Internationale du Travail,
le Programme Environnemental des Nations Unies, le Programme de Développement
des Nations Unies, l'OCDE, l'UNCTAD [Conférence
des Nations Unies sur le Commerce et le Développement], et d'autres
encore.
6. La transparence
Sixièmement, nous devons nous mettre d'accord sur
des mesures spécifiques pour améliorer la transparence.
- OMC - L'OMC devra faciliter les échanges et
ouvrir au plus les rencontres et les procédures, en accord avec la nature
d'intermédiaire intergouvernementale de l'institution. Ainsi que je l'ai
déjà souligné, le règlement des différends est un sujet central à
cet égard. Les buts essentiels comprennent des mesures supplémentaires
comme la publication plus rapide de rapports des experts et une mise à
disposition publique plus rapide des documents.
- Transparence dans les marchés publics - L'OMC
peut aider aussi à promouvoir la transparence et les bons principes de
gouvernement à travers le monde. A cet égard, un accord sur la
transparence dans les marchés permettrait de faire des appels d'offres
plus prévisibles et concurrentiels, ce qui réduirait les risques de
pot-de-vin et de corruption, et assurerait une répartition des ressources
plus efficace.
7. Reconnaître les intérêts des investisseurs.
Septième et dernier point, il est évident qu'il
existe un intérêt croissant pour l'OMC et son travail avec les
organisations de la société civile (qui inclut le monde du commerce, les
organismes syndicaux, les producteurs agricoles, les groupes
environnementaux, les organismes académiques et d'autres). De même, les
délégations et le personnel de l'OMC gagneront à être mis au courant
d'un éventail large d'opinions et de perspectives sur le développement
des réglementations sur le commerce. Au moment des Rencontres, nous espérons
donc nous mettre d'accord sur les méthodes qui permettent aux organismes
investisseurs de participer aux réunions appropriées et d'échanger
leurs points de vue quand les délégations élaboreront des règlements.
En résumé, Monsieur le Président, comme les
membres de l'OMC vont prendre en charge le travail des mois et années à
venir, nous disposons d'une opportunité exceptionnelle.
Nos prédécesseurs - les fondateurs du GATT en
1947, ainsi que ceux qui ont étendu ce système dans les décades
suivantes, les négociateurs du Cycle de négociation de l'Uruguay il y a
bientôt six ans - nous ont laissé un monde économique plus productif et
prospère que jamais auparavant. Dans les années à venir avec un Cycle
de négociation réussi, nous pouvons faire de même pour la générations
suivante, en élevant le niveau de vie et en créant de nouvelles
ouvertures pour des milliards de personnes à travers le monde entier.
En tant que pays hôte et Président de la Conférence
Ministérielle à Seattle, Les Etats-Unis se sentent une forte
responsabilité dans l'aide à la construction du consensus qui nous
permettra de mettre notre vision en œuvre. Au cours de cette session du
Conseil Général de l'OMC, les tous derniers préparatifs pour Seattle
commencent pour de bon. Nous apprécions cette possibilité d'avancer nos
idées et il nous tarde aussi d'examiner et de discuter celles de nos collègues.
Merci beaucoup
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