Mondialisation. Accords internationaux.
ATTAC - GOUVERNEMENTS ~ GOVERNMENTS |
OMC: En route pour le nouveau round
Les objectifs américains concernant le commerce des services
Ambassadrice
Susan Esserman, Déléguée au Commerce mandatée par les Etats Unis. Membre du
Sous-comité du Commerce à la commission des finances du Sénat Monsieur le Président, Sénateur Moynihan, Membres de la Commission Merci de m’avoir
invitée devant la commission pour vous faire part de notre programme concernant
le commerce des services.. Nous nous
approchons à grands pas de la conférence ministérielle de l’OMC, qui aura
lieu le mois prochain, et du nouveau cycle de négociations commerciales
internationales que nous souhaitons lancer à cette occasion. Lors de ce round,
ouvrir les services à la commercialisation sera un objectif central, comme
l’a précisé le Président la semaine dernière, lors de son discours à
l’OMC. Les services dans l’économie américaine Laissez moi
commencer par des observations générales sur l’industrie des services, leur
place dans notre économie et sur les règles que nous avons instaurées à
l’OMC jusqu’à présent, afin de faciliter le commerce dans ces secteurs. Le secteur des
services aux US couvre un vaste domaine d'activités industrielles : de la
finance et des télécommunications à la distribution, la santé, l’éducation,
l’écologie, les voyages, le tourisme ; le bâtiment, le droit, l’ingénierie,
jusqu’à l’architecture et bien d’autres choses. Ces industries
fournissent 86 millions d’emplois dans le secteur privé et produisent pour
plus de 5,500 milliards de (5 500 000 000 000)$ de biens, soit plus de 75 % de
la production du secteur privé aux US, et plus d ’un dollar sur sept de la
production mondiale. Parmi nos
fournisseurs de service figurent aussi bien des sociétés dont la taille et le
prestige sont connus de tous, et de plus petites ou moyennes entreprises. Citons, en exemple
de ces dernières, la Stanley Group de l'Iowa, Morrisson-Maierle du Montana,
bien d'autres affrontent avec succès la concurrence au niveau mondial dans les
services liés à l'ingénierie, a l'environnement et au bâtiment. En plus des
grandes entreprises connues du secteur des services, télécommunication, studio
de cinéma, services financiers, production de logiciels, nombre de sociétés,
telles que la Ford Motor Company, IBM et General Electric, ont des secteurs de
services qui gagnent plus que leurs secteurs industriels. Outre ce dynamisme
productif, les services jouent un rôle discret mais essentiel dans l’économie
industrielle, par leur fonction organisatrice ils contribuent directement à
hauteur d'environ 2,1% au PIB, et ils fournissent l’infrastructure qui permet
à l’industrie et à l’agriculture de fonctionner. -
Des transports et une
distribution efficaces permettent aux agriculteurs de mettre leur produit sur le
marché sans pertes et garantissent aux usines d'assemblage automobiles un
approvisionnement, en temps voulu, de pièces détachées. -
- De solides secteurs
d'assurance, de comptabilité, de finance et d'assistance juridique assurent aux
agriculteurs et industriels un accès au capital, ils assurent que les contrats
signés seront garants d'affaires sans surprises, transparentes et fiables et
que les consommateurs bénéficient d'une protection de qualité. -
-Il est essentiel pour le
bon fonctionnement de toutes les industries modernes de multiplier les télécommunications,
les logiciels et la circulation des informations. -
- Le développement des
nouvelles industries, Internet et le commerce
électronique particulièrement mais pas seulement, nous promet une
augmentation importante de l’efficacité et de la productivité des industries
de service américaines dans les années à venir. Les Etats-Unis
sont les leaders sur le marché mondial dans beaucoup de ces domaines. Nos succès,
en général, s’appuient sur notre ouverture, aussi bien à l'étranger que
sur le marché intérieur, assortie de la garantie d’un niveau élevé de
protection du consommateur grâce à une législation transparente, équitable
et impartiale là où c’est nécessaire. La concurrence ainsi créée, stimule
les innovations et favorise le développement d’une économie efficace. Les services
dans le commerce américain. Les industries américaines
des services remportent de grands succès à l’exportation. En fait, les Etats
Unis sont, de loin, les leaders sur le marché mondial des exportations de
services, avec des exportations, pour le secteur privé, atteignant, l’année
dernière, un volume de 246 milliards de $, comparés aux 165 milliards de $
d’importations de services par ce même secteur privé, (parallèlement le
gouvernement US a exporté environ 18 milliards de $ de services). Pour donner
quelques exemples précis : Ces chiffres comprennent, en milliards de $ ·
Voyages : 71,3 ·
Droits d’auteur et
patentes (brevets) rapportés par l’audiovisuel, les logiciels, les
copyrights, les droits de franchises et autres : 36, 8 ·
Services portuaires et
services de fret : 25.5 ·
Affaires, services
professionnels et techniques : 24,3 dont : ·
Bâtiment, architecture,
ingénierie, mines 4,1 ·
Installation d'équipement,
entretien, réparation 3,7 ·
Services juridiques 2,4 ·
Ordinateurs et
traitements de données 2,0 ·
Services médicaux 1,2 ·
Recherche et développement
0,9 ·
Sports et spectacles
140,0 ·
Services financiers 13,7 ·
Education 9,0 ·
Exportations de
prestations de télécommunications 3,7 Globalement, notre
commerce (import et export) des services réalise à lui seul plus de 16% du
commerce mondial des services, qui s’élève 4 400 milliards de $. La configuration
du commerce des Etats-Unis pour ces industries diffère quelque peu de celle des
marchandises ; notamment, les Européens et les Japonais importent 46% de nos
services (dans le secteur privé, soit 114 milliards de $), contre seulement 30%
de nos marchandises. 1. Extension de
notre politique commerciale pour les services. Ces chiffres
montrent bien combien les industries de services contribuent désormais à notre
croissance économique et à nos résultats à l’exportation. Dans les grandes
lignes, les objectifs que nous poursuivons par cette politique commerciale sur
les services, sont d’ouvrir les marchés et de stimuler la concurrence, la
transparence, l'efficacité dans l’économie mondiale, comme nous le faisons
sur notre marché intérieur pour les services. Des marchés ouverts
faciliteront l’exportation de services américains et sont prometteurs d'une
aide à la création d’une économie mondiale plus stable, plus efficace et
plus productive. Contrairement à la celle menée pour les marchandises, la
politique commerciale concernant les services est relativement récente. En
fait, jusqu’à 1993, le système commercial mondial n’avait aucune règle
concernant les services. -
Ainsi, une des réalisations
majeures des négociations de l’Uruguay Round fut la mise au point de
l’Accord Général sur le Commerce des Services (Gats) qui établit pour la
première fois un ensemble de règles régissant le commerce dans ce vaste
secteur. Depuis lors, nous avons encore considérablement progressé. Alors que
le GATS créait des règles et établissait des précédents dans l'engagement
des pays à ouvrir leurs marchés, nos accords de 1997 sur les services
financiers et les télécommunications de base nous ont conduit plus loin
encore, comme en témoignent les engagements pris sur l’accès aux marchés et
dans deux des domaines de services parmi les plus intéressants. L’accord “
Basic Telecom ” en pratique depuis un an et demi, montre déjà des résultats
positifs. Les engagements de 70 membres de l’OMC à libérer l’accès au
marché, la clause de la nation la plus favorisée et les garde-fous régulateurs
ont encouragé à hauteur de milliards les investissements internationaux dans
les nouveaux équipements de télécommunications, la plupart dirigés par des
sociétés américaines. En conséquence, les services de télécommunications
à faible coût font disparaître les contraintes géographiques (et les frontières)
comme autant d'obstacles à la livraison d'une vaste gamme de services et
produits. L'application des
accords de l'OMC a affaibli la capacité des opérateurs leaders sur les marchés
à l’étranger à maintenir artificiellement des prix élevés et à maintenir
la demande de télécommunications et de commerce électronique au plus bas.
Facilitant ainsi la réduction par moitié des tarifs des communications entre
les Etats-Unis et d'autres pays, comme le Japon et le Mexique, dans les 18 mois
qui ont suivi la mise en application des accords de l'OMC, pour le plus grand bénéfice
des consommateurs, aux Etats-Unis comme à l'étranger. Parallèlement, grâce
à l’accès élargi au marché et à la stabilité croissante des
investissements que procurent les engagements pris à l’OMC, de nouveaux
investissements pourraient multiplier par 50, (par rapport milieu des années
1990), les capacités des câbles optiques sous-marins. Une telle expansion a
provoqué l’émulation parmi les investisseurs en vue de développer des
centres régionaux de données et de commerce électronique, encourageant de
nombreux membres de l’OMC, tels que Hong Kong, la Corée, le Japon, l’Inde,
Singapour et la Jamaïque, à améliorer unilatéralement leurs engagements à
ouvrir leurs marchés. De même l'accord
sur les Services Financiers de 1997 est aussi un exemple de la réussite des
E.U. à ouvrir les marchés des services financiers aux fournisseurs américains,
dans le domaine des assurances, des banques, des services de données financières
et de crédit. Cet accord a déjà contribué à l’extension des opérations
en cours menées par les fournisseurs américains, les a aidés à trouver de
nouveaux marchés parmi les pays développés aussi bien qu’émergents, en
Asie, en Europe, en Europe de l’Est et en Amérique latine. Ces progrès
incluent la possibilité de fournir des services par l’investissement dans les
marchés à l’étranger ou par le commerce extérieur. Et, comme pour les
autres accords de l’OMC, ces bénéfices sont garantis par un recours éventuel
à l’organisme de règlement des différents du GATS, si nécessaire, afin de
protéger les droits existants. Le potentiel de croissance pour des fournisseurs
américains compétitifs dans le secteur financier est élevé. Il inclut la
possibilité d’aider les marchés émergents à moderniser leurs services
financiers, à améliorer les infrastructures pour le commerce des services et
des marchandises. L'accord sera une rampe de lancement efficace pour obtenir des
résultats lors d’autres négociations sur les services financiers lors du
GATS 2000. Le travail en
perspective. Ceci cependant
n’est qu’un début. Si les années 90 ont été celles d'un progrès
fondamental, le commerce des services reste, dans de nombreuses régions d'un
accès très restreint. Lors du Round de l’Uruguay, la plupart des pays
s’engagèrent à respecter un “ statut-quo ”, c’est à dire qu’ils
s’engagèrent à ne pas restreindre d'avantage l’accès au marché, plutôt
qu’à adopter une véritable politique de libéralisation. Un certain nombre
de pays n’ont pris absolument aucun engagement dans d'importants secteurs des
services. Ceci constitue un
handicap important aux exportations américaines, ainsi donc le nouveau cycle de
négociations est riche d’un potentiel susceptible d’aider nos industries de
services à réaliser beaucoup plus. Mais les occasions perdues d'exporter sont
peu de chose face à ce que coûte au monde la fermeture des marchés de
services. -
Energie et transport
inefficaces et polluants réduisent l’efficacité, dégrade la qualité de
vie, et sont un gaspillage des investissements -
- Le monopole des états
sur le marché des télécommunications est la cause de la dégradation des
services pour les consommateurs et entrave les affaires. Economiquement, les
monopoles de la distribution diminuent l’efficacité de l’agriculture, des pêches,
et de la production de biens de consommation. -
La récente crise financière a mis en évidence la nécessité de
travailler à la consolidation du système financier international et à son
ouverture. Des mesures telles que celles mises en exemple dans l’Accord sur
les Services Financiers (Financial Services Agreement) sont des étapes
importantes à franchir en vue de cet objectif. La participation
d’investisseurs étrangers, en loyale concurrence, dans le secteur des
services financiers est un élément clef de la construction d’un système
financier fiable et pérenne. Réciproquement, ceci permet de bâtir des
relations fondées sur la confiance, de stimuler la croissance et constitue de
ce fait les bases de la stabilité. SE PREPARER AU CYCLE
Notre ordre du jour à l’OMC nous aidera à cerner les problèmes et
à donner aux américains de nouvelles opportunités. La dernière conférence
ministérielle de l’OMC ayant réitéré l’affirmation de sa volonté
d’ouvrir les négociations sur les services cette année, nous avons mis au
point un ordre du jour qui permettra une libéralisation importante,
l’ouverture des marchés, et des réformes couvrant le secteur des services au
niveau mondial ; en accord avec le Sous-Comité, les industries américaines et
les partenaires commerciaux intéressés au commerce des services, Le moment me
semble venu de dire à quel point le travail en commun du Département des
Affaires Commerciales et du monde des affaires a été primordiale à notre élaboration
de ces objectifs, et notre collaboration a été très étroite tout l'an passé.
En voici le fruit : 1.
Objectifs quant aux services : Tout d’abord, préparant la conférence ministérielle de Seattle,
notre but est de lancer une négociation qui nous permettrait de garantir de la
part de tous les membres de l’OMC une libéralisation maximale, couvrant un
domaine étendu de secteurs d’activités, par un élargissement et un
approfondissement des engagements sur les services de tous les pays membres de
l’OMC. A cet effet, nous avons déposé un document à l’OMC à Genève définissant
nos objectifs, et élaboré de façon à nous fournir la souplesse nécessaire
à la poursuite de négociations, dans une diversité d'approches, afin de réaliser
la plus grande libéralisation possible ; Ceci englobe : -
Une importante libéralisation d’une vaste palette de services : Celle
ci devrait comprendre des engagements plus approfondis en ce qui concerne les
finances et les communications, ainsi que des progrès fondamentaux dans les
engagements des membres de l’OMC sur la libéralisation des services, tels que
la distribution, l’audiovisuel, le bâtiment, les voyages, le tourisme,
l’emploi, l’éducation, la formation, la santé, la livraison expresse, l’énergie
et l’environnement (la libéralisation de la distribution est également un
point capital de la libéralisation du commerce des marchandises car elle
participe à la mise à disponibilité du marché des produits agricoles et des
biens de consommation dans les meilleurs délais. Plusieurs types différents de
négociations sont pris en compte, tous sont susceptibles de libéraliser de
manière importante de nombreux secteurs industriels, comme suit : -
-L'élaboration d'accords sectoriels à l’aide de la création de modèles
types d’engagements “ GATS ” pour des secteurs clés intéressant au plus
haut point les Etats-Unis. Ces accords - types, assortis d'un calendrier ou
"gabarit" seraient l'équivalent d'une élimination totale et réciproque
des barrières douanières, comme celle déjà réalisée pour les marchandises.
Dans l'essence, ces gabarits auraient pour effet une libéralisation quasi
totale des services dans un secteur donné de services, par élimination du
maximum possible de barrières dans ce secteur. -
-L'examen, à un niveau intersectoriel ou "horizontal", des méthodes
de libéralisation des services, par l'amélioration des politiques de réglementation
dans l’industrie à l'aide d'engagements de type général de grande
envergure. Par exemple, par l’engagement pour tout pays de pratiquer
transparence et bonne gouvernance. Pourrait également être inclus des
engagements supra-sectoriels à libéraliser les services, comme celui d'arriver
à un accord sur un niveau commun de propriété globale, par delà les limites
sectorielles. Afin de s’assurer un accès efficace au marché, les Etats-Unis
ont proposé un travail dont le but est de garantir la transparence des réglementations
locales et de s’assurer que ces réglementations ne sapent pas la valeur des
engagements de nos partenaires commerciaux. -
-Des discussions de type “offre - demande ”, comme celles de
l’Uruguay Round, lors desquelles nous avions sélectionné, chez certains de
nos partenaires commerciaux, des priorités absolues pour la libéralisation des
services. -
-L'accroissement du nombre de participants aux Accords sur les Télécommunications
et les Services Financiers. Comme nous l’avons mentionné plus haut, plusieurs
membres de l’OMC n’ont pas encore signé ces accords. Etendre ces accords à
d’autres participants est le but de nos initiatives dans les groupes de
travail sur les régions, notamment en Afrique, et sera également un des enjeux
principaux de ce Round. -
-Garantir que les législations sur les services anticipent le développement
des nouvelles technologies. Il existe, dans pratiquement tous les domaines, des
exemples rendant évident le potentiel des nouvelles techniques de
communication, des nouvelles technologies de l’information et d'Internet à
servir de vecteur au commerce des services : des universités sur Internet,
capables d’enseigner, de faire passer des examens et d’accorder des diplômes,
aux divertissements à consommer chez soi proposés par satellite ; de la
surveillance informatique de la qualité de l’air et de l’eau à distance ;
à une surveillance médicale à la pointe du progrès fournie par la télémédecine
à domicile ou dans les cliniques en zone rurale. Les années à venir
offriront, aux fournisseurs de service, une multitude d’opportunités qui leur
permettront d’utiliser les nouvelles technologies pour livrer leurs produits
outre-mer. Il ne faudrait pas qu’ils soient alors victimes d’une
discrimination motivée par un choix technologique. -
- Prévenir une discrimination excluant certains modes d'accès aux
services tels que le commerce électronique ou les droits d’établissement. 2 Le commerce électronique. En dehors des négociations sur les services, mais indispensables à
leurs succès, tels sont les objectifs américains en matière de commerce électronique.
Bien que nous pensions qu’une classification générale des produits numériques
dans la catégorie “ services ” ou “ marchandises ” est prématurée, il
est clair qu’un certain nombre de services peuvent être facilement et
efficacement livrés par l'électronique, comme la télémédecine, l’éducation
à distance, certaines distractions, les informations etc. C’est pourquoi nous
avons un vaste programme en cours à l’OMC pour garantir un développement
sans entraves du commerce électronique. Ceci débutera à la conférence ministérielle par un programme “
duty-free cyberespace ” dans lequel nous recherchons à pérenniser le
moratoire actuel de l’OMC sur le prélèvement de taxes sur les transmissions
électroniques. Nous poursuivrons par un programme de travail abordant des sujets tels
que : la garantie que les pays s’engageront à éviter toute mesure
susceptible d’entraver indûment le développement du commerce électronique ;
la garantie que les règles de l’OMC ne feront aucune discrimination à
l’encontre des nouvelles technologies et nouveaux moyens de commerce ; le
traitement approprié des produits numériques par les règles de l’OMC ;
garantir la propriété intellectuelle sur le réseau sera également au
programme. Un programme d’extension de capacités est associé à ces différents
points, afin de permettre aux pays en voie de développement d’accroître leur
capacité à utiliser Internet, accélérant ainsi leur accès au développement
et au progrès 3 Réforme de l’OMC
: faciliter le commerce et accroître les capacités. Parallèlement, nous travaillons sur la réforme de l’OMC et l’amélioration
des règles dans certains domaines directement liés aux services. Faciliter le commerce en est un exemple, avec une attention spéciale
portée aux procédures de douanes, que nous voulons rapides et fiables. Ceci
est spécialement important en ce qui concerne les services de distribution. Un
réseau de distribution efficace peut perdre beaucoup de sa valeur si des délais
trop longs occasionnent la perte des aliments en transit ou retardent d’expédition
de pièces détachées ou de semi-conducteurs pour les usines. Un autre exemple est la valorisation de la fonction qu'a l'OMC d'accroître
les capacités, afin de garantir que ses membres puissent prendre des
engagements et s'y tenir, dans le domaine des services. Le commerce des
services, pour bien des membres de l’OMC, particulièrement pour les pays les
moins développés est une question nouvelle et terriblement compliquée. Les Déclarations
Nationales faites à la conférence ministérielle de 1998 à Genève, par
exemple, ont révélé l’inquiétude largement partagée par beaucoup de ces
nations, quant aux difficultés que rencontrent leurs autorités de réglementation
à remplir les conditions des engagements déjà pris à l'OMC. Dans la mesure où nous recherchons une plus nombreuse participation aux
engagements sur les télécommunications et les accords sur les services
financiers, ainsi que la libéralisation d’autres secteurs, il est essentiel
d’aborder ces inquiétudes pour s’assurer que les engagements pris sur les
services soient réellement appliqués dans le monde. 4. Calendrier
des rencontres En plus de nos
efforts pour élaborer un consensus sur ces objectifs d’importance, nous
travaillons avec d’autres membres de l’OMC à la mise au point d’un
calendrier de rencontres, sur trois ans, avec pour objectif d’assurer que le
cycle de négociation porte rapidement des fruits tangibles. De ce point de vue,
notre programme triennal emporte l’adhésion de la plupart des pays membres. Pratiquement, le
calendrier serait le suivant : A Seattle les ministres prendront des décisions
qui inaugureront le cycle : ils se mettront d’accord sur les sujets à
traiter et définiront de façon précise les objectifs de ces trois années de
négociation. Les négociations à proprement parler devraient débuter avec
l’an 2000, la date butoir pour la présentation des propositions initiales étant
fixée, comme l’ont suggéré certains membres de l’OMC vers le milieu de
l’année. D’autres rendez-vous seront pris pour s’assurer de la
progression des négociations, telle une éventuelle évaluation, au niveau
ministériel, à la charnière des 18 mois. 5 . Enfin,
nous entretenons sur des points précis et dans tous les secteurs d’activité,
d’intenses consultations avec le Congrès et le monde de l’industrie, du
travail et de la société civile associative ainsi qu’avec les Gouverneurs et
les autorités législatives et judiciaires des différents états de notre
union è Il continuera bien sûr d’en être ainsi après la réunion de
Seattle. Nos consultations
avec les autorités des états de l’union sont de toute première importance
pour la réussite du cycle de négociation ; en effet, chez nous comme chez
d’autres, ce sont les gouvernements des états ou bien des regroupements
professionnels privés, plutôt que les autorités nationales, qui décident des
normes et des réglementations du secteur des services, et ce ne sont pas les
bonnes raisons qui manquent pour qu’il en soit ainsi. Dès lors une politique
du commerce ne peut s’élaborer qu’avec et dans le respect des institutions
pertinentes. 6. Préfigurer
Seattle Enfin, sur
quelques acquis précis nous nous efforçons d’obtenir un consensus, qui devra
être finalisé par les ministres à Seattle et dont de bien réels bénéfices
découleront, qui donnera de l’élan
aux négociations sur les services, et nous aidera à réaliser nos objectifs à
plus long terme. Parmi ces derniers citons la recherche d’un accord sur la
transparence en matière d’acquisition par les gouvernements, qui sont de
grands consommateurs de services de par le monde, ainsi que, dans le domaine du
commerce électronique, la recherche d’un prolongement du moratoire sur les
tarifs douaniers des transmissions électroniques. J’y ai précédemment fait
allusion. ROLE DES
ADHESIONS ET INITIATIVES REGIONALES. Permettez-moi,
enfin, de préciser nos initiatives dans deux autres domaines : celui des
33 négociations actuellement
en cours, indépendamment les unes des autres, en vue d’une adhésion, et
celui des initiatives régionales que nous avons commencées en Europe, en
Afrique, en Asie, au Moyen Orient et dans l’hémisphère occidental. Ces
initiatives ont des conséquences positives immédiates pour les fournisseurs de
services américains, de plus elles nous permettent de créer des précédents
et de développer des modèles adaptés aux buts que nous avons fixés pour ce
cycle. Adhésions à
l’OMC. En ce qui concerne
les adhésions, l’année passée a été celle de la finalisation pour la
Lettonie et le Kirghizistan. L’Estonie, elle, n’attend plus qu’un vote
positif de son parlement pour devenir membre. Nos négociations
bilatérales avec l’Albanie, la Croatie, la Géorgie, et Taiwan sont terminées
et des avancées substantielles sont à enregistrer avec nombre d’autres impétrants
dont L’Arménie, la Chine, la Jordanie, la Lithuanie et Oman. Dans chacun de
ces parcours à l’adhésion, nous avons été à la recherche d’engagements
de portée accrue dans les secteurs du service, ainsi qu’une acceptation à
participer aux accords sur les Services Financiers et les Télécommunications
de base. Engagement et acceptation donnent
les grandes lignes de ce que seront les futurs parcours à l’adhésion,
et l’exemple à suivre pour l’amélioration de l’engagement des pays déjà
membres, ils sont les fondements sur lesquels nous pourrons travailler lors du
cycle de l’OMC. Le dernier exemple
en date est celui de l’Albanie, nos négociations bilatérales se sont terminées
le 30 septembre dernier et comportent des engagements de grande qualité en ce
qui concerne les services, en effet les fournisseurs de services des E.U. se
voient garanti le droit de pourvoir le marché albanais, en s’établissant sur
place ou par approvisionnement trans-frontalier, contribuant ainsi à
la réforme économique de l’Albanie, à son développement
technologique et à sa croissance à long terme. Ces engagements
assurent à de nombreux secteurs de l’industrie américaine un accès au marché
et au traitement national. Parmi les secteurs concernés citons : les
services financiers (assurances, banques, marché mobilier) ; les services
en télécommunication, fondamentale ou à valeur ajoutée ; les services
aux professionnels tels que le conseil juridique pour l’extra-national ; la comptabilité et l’audit ;
l’architecture et l’ingénierie ; l’informatique et les services
associés ; la publicité ; le conseil en gestion ; la messagerie ;
l’audiovisuel ; les bâtiments et travaux publics et l’ingénierie qui
s’y rapporte ; la distribution, y compris le commerce de gros et de détail
ainsi que le commerce sous franchise ; les services liés à
l’environnement ; l’hôpital et autres installations de services médicaux ;
le tourisme et les services associés au voyage. Il conviendra de
faire preuve, à l’occasion, d’une certaine souplesse quant au délais. Les initiatives régionales
ont également un rôle important à jouer, non seulement pour les avantages
directs et intrinsèques qu’elles présentent, mais également en tant que modèle
pour ce nous serions en droit d’espérer atteindre au niveau mondial. Le travail en vue
de la mise en place d’une Zone de Libre Echange des Amériques est une
initiative particulièrement importante. Les pourparlers s’y rapportant
comprennent un Groupe de Négociation entièrement dévolu au commerce des
services, ce groupe, comme les autres groupes de la ZLEA, a rendu l’automne
dernier, une “ esquisse commentée ” de ce que pourrait être la
section services de la ZLEA. Ceci nous aidera
à la fois à créer un premier modèle pour la libéralisation au niveau
mondial du commerce des services, et à bâtir, au sein de l’hémisphère
occidental, un consensus sur nos objectifs communs à l’approche du cycle. De
la même façon, la ZLEA a mis sur pied une commission spéciale pour nous
conseiller en matière de développement du commerce électronique dans l’hémisphère
occidentale. Nous disposons également,
comme forum, du Partenariat Economique Transatlantique qui nous associe à
l’Union européenne ; notre principal marché outremer pour les services,
totalisant l’an passé plus d’un tiers de nos exportations de services au
privé. Nos objectifs, ici, sont de faciliter l’exercice des professionnels et
entreprises des U.S. en Europe, de sauvegarder les intérêts des U.S. à mesure
que l’Europe s’élargit, et de donner un exemple de libéralisation bilatérale
que le monde pourra suivre pendant le cycle. Nous travaillons
avec l’U.E., au sein du “ Plan d’Action du PET ”, à l’élaboration
d’un cadre de négociation sur les Accords de Reconnaissance Mutuelle, c’est
à dire à se mettre d’accord pour reconnaître les habilitations et licences
que les normes de réglementation respectives se seront mutuellement accordées,
dans le secteur des services. Les objectifs du
travail bilatéral avec le Japon sont identiques. Nos initiatives ont pour but
d’améliorer l’accès au vaste marché japonais des professionnels et
entreprises des U.S., par la négociation et l’application des accords
couvrants les secteurs tels que les assurances et les télécommunications. Lors
de le visite de M. Obuchi, Premier ministre du Japon l’été dernier, nous
nous sommes mis d’accord, par le biais de l’Initiative Etendue sur la Dérégulation
et les Politiques de Concurrence, pour que le Japon prenne des mesures concrètes
de dérégulation dans des secteurs comprenant les télécommunications, les
services financiers, l’énergie et les services de distribution ; ainsi
que sur d’autres questions horizontales, d’un champ plus large, telle que la
transparence. L’initiative présidentielle
pour l’Afrique ouvre la porte a
une expérience d’une autre dimension. Elle invite à un
engagement plus soutenu dans le secteur des services, ( le Ghana et l’Ouganda
ont accepté cette année d’intégrer l’Accord sur les Services Financiers),
et comprend un élément, essentiel, de développement des potentiels, elle aide
les nations africaines à développer, dans le secteur des hautes technologies,
des capacités en termes de réglementation, de législation, et sur le plan
technique. Le Programme Régional
de Restructuration des Télécommunications en Afrique Méridionale de l’USAID
en est un exemple remarquable, il participe à la promotion, dans le domaine des
télécommunications, de lois et réglementations modernes dans six pays du sud
de l’Afrique, par le biais de conseil technique, de séminaires pour les
responsables de la réglementation et par des suggestions dans le domaine de la
législation. Autre exemple :
Le projet Leland, qui a aidé huit pays africains a développer des accès à
Internet et pénétrer le monde du commerce électronique. Cette expérience
aidera l’OMC à renforcer son propre travail de développement de potentiels,
elle est cruciale dans le soutien ferme qu’elle assure, de la part de pays en
voie de développement, au cycle de négociation. Conclusion
Pour conclure,
Monsieur le Président, la tâche qui nous attend dans le domaine du commerce
des services est des plus stimulante, les bénéfices qui s’en suivront sont
immenses, à la fois en termes d’opportunités pour les fournisseurs américains
de service et pour le développement d’une économie mondiale plus stable,
plus efficace et écologiquement durable. Nous nous félicitons de notre proche
collaboration à venir avec la commission, à l’occasion du début du cycle
comme lors de l’année de négociations qui va suivre. Merci beaucoup.
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