SUISSE | |||
Grand Conseil de Genève
Proposition de motion sur la taxation des transaction financières
LE GRAND CONSEIL,
invite le Conseil d'Etat à promouvoir la mise sur pieds dune conférence internationale de lancement coordonné de la taxe Tobin, en collaboration avec le WEF (world economic forum), et éventuellement les organisations internationales telles la banque modiale, le FMI et lOMC.
EXPOSÉ DES MOTIFS Mesdames et De plus en plus souvent on constate que léconomique prime sur le politique, que les transactions financières ne connaissent pas de frontières nationales, alors que les parlement nationaux (ou, pire encore, cantonaux!) sont de plus en plus souvent coincés par des carcans administratifs qui les empêchent de faire leur travail. Comme le dit si bien le financial times, dans son numéro du 30 septembre 94 : "Parce que ce sont eux qui traitent les milliards et les milliards de dollars qui transitent dun pays à lautre chaque jour, les marchés financiers sont devenus le juge, le gendarme et le jury de léconomie mondiale, ce qui ne laisse pas dêtre inquiétant, étant donné leur propension à voir les évènements et les politiques à travers les verres déformants de la peur et de la cupidité" Depuis la fin des accords de Bretton Woods (74) les marchés financiers ont pris de plus en plus dimportance, les fluctuations se sont accentuées, et le plus inquiétant est que ce sont maintenant les banques, les caisses de pension et les spéculateurs qui dictent les valeurs des monnaies, en empochant au passage de coquets bénéfices lorsquils ont réussi à prévoir des fluctuations quils ont eux-mêmes contribué à créer. La récente crise en Asie et en Russie en est lillustration inquiétante. Une taxe de 0.1% sur ces transactions financières, qui frapperait aussi bien les transactions simples que celles sur les produits " dérivés " (swaps, options, futures, et autres produits exotiques qui rapportent beaucoup dargent aux spéculateurs internationaux et appauvrissent les économies locales) a été proposée dans de nombreuses conférences internationales. Cette taxe aurait pour effet de lisser les fluctuations des devises, permettant ainsi aux gouvernements de gouverner. De plus cette taxe rapporterait gros aux économies exangues, elle rapatrierait des milliards par jour dans léconomie réelle, ce qui sauverait les Etats de la faillite. A ce taux de 0.1% elle ne frapperait pas les transaction réelles (le paysan Texan qui cherche à sassurer contre le risque de change à lexportation de son blé vers la Russie) mais uniquement les transactions spéculatives. De nombreuses personnalités se sont prononcées à titre individuel pour une telle taxe, tels Barber Conable (président de la banque mondiale de 86 à 91) Boutros Boutros Ghali, François Mitterrand et Jacques Delors. Mais ce quil faut aujourdhui cest la mettre sur pieds, au niveau international. Or, quel gouvernement prendra le premier la responsabilité de réunir le G8 et de lancer le débat au niveau officiel et mondial ? Genève nous semble approprié, puisque ville international au renom mondial, siège de lONU et de lOMC, abritant de nombreuses banques et instituts financiers intrenationaux. Mais il va de soi que le canton de Genève à lui seul ne peut pas prendre cette initiative. Il lui faut donc la collaboration dune institution internationale, le WEF (World economic Forum), organisateur du forum de Davos, qui connaît bien la logistique de telles conférences, et qui est outillé pour les organiser. Cest le sens de notre invite. Les dirigeants du WEF, contactés, se sont montrés très intéressés par notre idée et seraient prêts à organiser une telle conférence à Davos.
Pour ces raisons, Mmes et MM les députés, nous vous prions de faire bon accueil à cette motion!
|
|
SUISSE |