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Les problèmes posés par la production, le commerce et lusage des drogues sont pour un économiste à la fois un révélateur des limites de sa discipline et un stimulant puissant pour leur étude. Lobjet est mal défini, la mesure est pour le moins difficile et souvent « foklorique », les comportements des traficants peu connus, leur changement possible de statut diificile à évaluer. Lobjet est mal défini car sa définition dépend dun interdit, or ce dernier varie selon les pays et surtout lépoque. La consommation de feuilles de coca est autorisée dans certains pays, interdite dans la plupart, le trafic est prohibé mais lutilisation de drogues peut ne pas être réprimée dans dautres pays. La variété est considérable et les modalités de celle ci peu connue : la différentiation peut être horizontale ou bien verticale selon le type de produits et surtout le degré de pureté, variable selon la répression, lévolution des prix. La qualité est donc difficile à apprécier, la variété nétant pas définie préalablement à lacte de vente par les dealers. La substitution entre les produits est également peu connue, elle dépend de lévolution différentiée des prix, de limportance de laddiction, des modifications du contexte « culturel ». Lessor de produits de synthèse - de nouveaux coktails chimiques - est considérable et se substitue en partie à lusage de drogues naturelles, tirée des plantes transformées à laide de produits chimiques, se mélange parfois à celles-ci, et la distinction entre ce qui est médicament (donc licite parce que délivré sur ordonnance), et ce qui ne lest pas nest pas toujours aisé, surtout si ces produits aident à augmenter des performances, telles que vitesse ou endurance. La professionalisation du sport et sa mercantilisation à outrance conduisent naturellement au « dopage » des sportifs. La drogue entre alors comme composante de la reproduction de la force de travail des sportifs. Lentrée en force de ces produits est révélatrice de problèmes sociétaux profonds (ici marchandisation du sport, de manière plus générale, au stress lié à la nécessité datteindre certaines performances dans le travail, et à défaut, aux craintes souvent légitimes de le perdre), mais aussi des difficultés rencontrées pour définir ce qui est drogue et ce qui est médicament - quon songe à la proportion considérable de la population en France addicte de calmants les plus divers et parfois très puissants -, des limites et parfois de larbitraire du légal. Vieux problème puisque déjà rencontré maintes et maintes fois lors des discussions internationales portant sur la légalisation ou non de lopium à la fin du siècle passé et au début de celui-ci (G.Fabre, 1998), mais problèmes nouveaux puisquil sagit ici de produits de synthèse, cest à dire mal définis quant aux effets sur la santé à moyen et long terme pour ceux qui sessaient aux multiples coktails à la composition plus ou moins mystérieuse. La mesure est imparfaite principalement parce quil sagit de produits dont la production, la transformation, la commercialisation sont illicites et, comme nous le verrons les évaluations sont souvent fokloriques. Celles ci sont dautant plus difficiles à effectuer que les formes dorganisation pour la commercialisation, à ses différents stades, sinsèrent dans un ensemble dactivités informelles qui leur servent de support et revêtent laspect de réseaux mouvants, divers, loin de limage donnée par la presse lorsquelle évoque tel ou tel cartel. Paradoxalement, on peut obtenir une évaluation, plus exactement une fourchette, macroéconomique crédible de la production des drogues et sa valeur. A linverse, lévaluation des montants répatriés directement attribuable à ces activités criminelles est plus problématique. Les comportements des trafiquants sont difficiles à évaluer. Louverture croissante des économies, tant au niveau des échanges de marchandises que des mouvements de capitaux à la fois facilitent les exportations de produits illicites, rend plus aisé apparemment le blanchiment des capitaux, mais paradoxalement augmente leur coût, ainsi que nous le verrons. Lentrée en crise profonde de nombreuses économies ex-socialistes en « transition vers le capitalisme », déconomies dites hier émergentes, le maintien dans une quasi-autarcie de certaines régions asiatiques - que ce soit des pays comme la Birmanie ou des régions regroupant plusieurs pays - à lexception de ce commerce illicite, tendent à multiplier loffre au moment même où la demande dans certains pays développés parmi les plus importants tend soit à stagner, soit à régresser, et à se diversifier vers plus de produits de synthèse et ou lefficacité de la répression semble augmenter au niveau des saisies. Ces comportement sont dautant plus difficiles à évaluer lorsquil sagit destimer lampleur de largent rapatrié dans les pays de production. A partir de quel niveau de la chaîne de commercialisation doit on considérer que ce comportement cesse? Epineuse question lorsquon connaît les facteurs de multiplication des prix particulièrement élevé entre le prix à la production, de gros à lembarquement, à larrivée, de semi-gros et de détail (Machado L.O., 1997, Steiner, 1997, Thoumi, 1997 et supra). Quelle est la part darbitraire lorsquon fait lhypothèse que les prix considérés à partir desquels on évaluera le rapatriment possible, sont ceux de gros à larrivée pour la cocaïne, mais ceux de départ pour lhéroïne pour les trafiquants colombiens? Enfin, au delà de cette question, quest ce qui fonde ce rapatriment? Les techniques de blanchiment aussi sophistiquées soit elles ne peuvent contourner une question essentielle, celle du statut de cet argent. Quest ce qui légitime la possession de comptes conséquent dargent propre? La réponse à cette question est fondamentale et trace les limites de la notabilisation recherchée des traficants. Dans la mesure où il paraît plus simple dans de nombreux pays de légitimer largent propre lorsquil est utilisé dans des activités de construction, de spéculation immobilière ou dachat de terrain, on comprend la préférence des traficants pour ces activités, mais aussi leurs difficultés à se transformer en « bourgeois industriels ». Lobjet de ce papier est dans une première partie desquisser les problèmes soulevés par une évaluation de la production - commercialisation des produits illicites « naturels », et dans une seconde partie danalyser les effets possibles du rapatriment sur les modes de reproduction des économies semi-industrialisées. I. I.1 Evaluations de la production et de la consommation Le moins quon puisse dire est que lévaluation des drogues produites et consommées seffectue en information imparfaite. Lobservateur na pas de données fiables; le producteur, le trafiquant, le consommateur ignorent également, à des degrés divers, les données macroéconomique du marché. Lutilisation des probabilités est difficile, seules des fouchettes de prix, de production, peuvent avoir un degré de crédibilité satisfaisant; lutilisation de la théorie des jeux na pas été faite à notre connaissance; les techniques de léconomie industrielle visant à cerner des comportements en information imparfaite, comme celles de laléa moral ou de la sélection adverse aident peu, à ce jour, tant linformation est imparfaite et la vérification à posteriori difficile à faire pour réevaluer les comportements. Lapproche probablement la plus crédible consiste à croiser des informations et des évaluations obtenues en amont (la production et la transformation) et en aval (la consommation). Cest celle que nous priviligérons car cest la seule qui rende cohérents les résultats obtenus du côté de la loffre. Lanalyse en amont conduit à une succession dévaluations. Considérons le cas de la cocaïne, probablement le plus étudié dans la littérature. On peut estimer la quantité dhectares consacrées à la culture de la feuille de coca en sélectionnant les pays susceptibles de les produire (principalement les pays andins : Pérou, Bolivie, Colombie, mais aussi Equateur, auxquels il faudrait probablement ajouter dautres pays dont loffre cependant apparaît jusquà présent relativement marginale). On estime ensuite les rendements à lhectare, différents selon les fertilités des terres consacrées à cette culture, les engrais utilisés et enfin les modications climatiques (Thoumi et alli, 1997). On obtient une fourchette de quantités produites, à laquelle il convient de soustraire la consommation locale de feuilles de coca, importantes au Pérou et en Bolivie. Une fois déduite cette consommation, on obtient une quantité de feuilles dont la transformation en « pâte» puis en « base » constituent des étapes relativement simples du processus de transformation. Celle-ci est ensuite transformeé en HCL, cest à dire en cocaïne, grâce à ladjonction de divers produits chimiques dans des laboratoires. Cette transformation nest pas localisée dans les lieux de production. Un pays domine largement les autres : la Colombie. Les organisations criminelles colombiennes importent la base de Bolivie et du Pérou, qui, ajoutée à celle à celle produite en Colombie, est transformée en HCL et exportée, à destination principalement des Etats-Unis. La division du travail entre dune part ceux qui produisent des matières premières sans les transformer en cocaïne et celui qui opère cette transformation tend cependant à changer. On considère par exemple que la participation de la Bolivie sest accrue ces dernières années puisquelle aurait transformée un peu plus dun tiers de la base en cocaïne en 1990 alors que ce chiffre était seulement de 7% en 1986, en même temps quelle accroissait de manière considérable sa production de base (Franks, 1991, dans Steiner, 1997, p18) et développait ses exportations vers le Brésil (Geffray, 1997). Selon de Rementeria (1995), on considère quen 1990, la Bolivie aurait exportée 114 tm de base et 61tm de HCL (cocaïne), le Pérou 360 et 40 tm respectivement et la Colombie exporterait 70% approximativement de la cocaïne produite dans le monde, soit 455 tm. graphique sur les volumes exportés in Rocha p157 pour la colombie Production de feuilles et de cocaïne
NB: feuilles (production potenteille) en milliers de tonnes et hcl en tonnes. Ne sont considérés pour la production dhcl que 80% des feuilles (les 20% restant étant pour la consommation interne et les saisies). Ces 80% sont transformés en hcl selon les facteurs de conversion (Pérou 334/1, Bolivie 373/1, Colombie 500/1). Enfin, pour chaque pays, la production dhcl est déduite de celle des feuilles, indépendamment du lieu où elle se réalise, cest à dire principalement la Colombie. source: Steiner op cit p.27 Pour connaître la valeur de la cocaïne exportée, il faut multiplier la quantité nette produite par un prix, ou une fourchette de prix. Différents prix sont à considérer : le prix de gros à lembarquement, celui à larrivée dans les pays consommateurs, les prix de semi-gros et de détail. Lhypothèse forte faite est que la Colombie contrôle le transport et quil faut donc considérer les prix de gros à larrivée pour déduire la quantitité dargent qui pourrait être rapatriée, une fois blanchie. Hypothèse forte pour deux raisons : la première est quune partie des activités criminelles dans les pays de destination est le fait également de réseaux colombiens et quen conséquence leur participation dans la chaîne qui va de la production à la consommation finale nest pas limitée à à la transformation et le transport, la seconde est quune partie conséquente du transport seffectue grâce à une participation croissante et de plus en plus importante des réseaux criminels mexicains [Rivelois, (1997), Dupuis, (1998)] parallèlement aux changements de route. Quoiquil en soit, cette hypothèse forte étant admise, on peut calculer le rapatriment possible année après année, quon croise alors avec les estimations concerant les modalités le rendant possible (contrebande, sur et sous facturation etc) que nous analyserons ensuite, en tenant compte à la fois des variations de loffre et de celles très élevées et orientée nettement à la baisse des prix de gros (ceux-ci étant se sont élevés à un peu plus de 50000 dollars le kilo en moyenne en 1981 à légèrement au dessus de 10000 dollars en 1994, après être passés par un creux en 1991 [Rocha (1998) dans Thoumi, p.155]. Les chiffres obtenus, une fois déduites les saisies internationales, ne sont crédibles quà la condion que les estimations faites sur loffre soient proches de celles effectuées sur la demande. La crédibilité de lévaluation repose donc sur la confrontation entre les estimations de la production et celles de la consommation. Reste donc à estimer la consommation. Une manière simple mais trompeuse de lévaluer a consisté à multiplier par dix les quantités saisies, celles-ci étant connues. Cette approche est cependant peu crédible : la consommation apparaitrait comme très élevée et largement supérieure aux estimations hautes de la production. Une autre façon de procéder est dopérer par enquête, en distinguant les consommateurs occasionnels de ceux qui sont devenus dépendants. Une fois connue la dépense totale et divisée celle-ci par une fourchette de prix de détail, on obtient la consommation Consommation, saisies et exportations nettes de cocaïne
(1) en supposant que les Etats-Unis représentent 90% du marché mondial (2) en supposant que la Colombie fournit 75% du total source : Steiner (1997), p 24 (pour la production, calculs de lauteur, pour la consommation, données fournies par lONDCP ) en volume quon peut alors comparer à celle déduite par des estimations faites sur loffre. On obtiendrait ainsi pour les Etats-Unis une estimation de la consommation de 244 tonnes (estimation basse) à 311 (estimation haute) en 1988, soit un chiffre bien plus faible que les estimations reprises par The Economist en 1989 des travaux dun sous comité du Sénat Américain, estimant le trafic mondial des drogues à quelques 500 milliards de dollars, dont 300 pour les seuls Etats-Unis, dont un tiers pour la cocaïne, soit 100 milliards de dollars, chiffre venant dune estimation qualifiée de foklorique par Steiner, faite (op.cit.p.6 et 23), sans quon ne connaisse la méthodologie, par la revue Fortune. Cette évaluation est souvent évoquée dans la presse, mais aussi par des chercheurs, y compris dans des études sérieuses mais qui se préoccupent peu des conséquences macro-économiques dune telle évaluation [FMI, de Maillard, (1998), . Divisée par les prix de gros en vigueur à cette époque, soit à peu près 40000 dollars le kilo, la consommation aurait été de 2500 tonnes et divisée par les prix de détail de plus de 800 tonnes (!). Quoiquil en soit, après un pic en 1989, la consommation décroît pour se situer entre 224 tonnes et 283 tonnes en 1993. Lorsquon tient compte de la consommation dautres pays et quon ajoute les saisies, on obtient une évaluation des exportations mondiales, soit 571 tonnes en moyenne de 1988 à 1993 (voir tableau). Si on considère que les exportations colombiennes correspondent à 75% des exportations mondiales, on obtient le montant des exportations de ce pays, cest à dire la production nette des consommations locales. Si cette évaluation correspond à celle obtenue à partir de lanalyse de loffre faite précédemment, on peut penser quelle est globalement pertinente. Ce qui est globalement le cas. La consommation mondiale moyenne de cocaïne, de 1988 à 1993, se situe aux alentours de 265 tonnes et les saisies autour de 294 tonnes. Les exportations totales sont donc de 571 tonnes en moyenne sur la période. La production estimée, en moyenne sur la même période est de 628 tonnes selon Steiner (voir tableau n° ). Lécart entre les deux estimations est donc approximativement de 10%, ce qui est faible et certaines années, il est très faible (par exemple en 1989), mais important dautres années (surtout en 1990). Cet écart serait en moyenne inférieur si on avait pris lestimation haute de la consommation et non la moyenne entre les deux estimations. Les deux estimations, production et consommation apparaissent donc comme crédibles, parce que cohérentes entre elles. Deux conclusions peuvent être déduite de ce chiffrage. La première : la consommation de cocaïne tend à baisser aux Etats-Unis en même temps que le prix baisse fortement. Lévaluation du chiffre daffaire de la cocaïne, que ce soit au niveau des prix de gros ou de détail, est bien en deça de celles quon trouve en général dans la presse. La seconde : les saisies se situent à un niveau très élevé, largement supérieure aux estimations faites couramment puisquelles sétabliraient à 90% en moyenne de la consommation mondiale, soit un peu de 50% de la production mondiale. Diminuer limportance des saisies, cest rendre incohérent le croisement des données établies du côté de loffre et de la demande et soit surestimer la consommation, soit sous estimer la production, soit enfin les deux. Nous sommes loin des estimations « fokloriques » annoncées ici et là et bien souvent par des organismes officiels, dont lobjectif paraît davantage être la lutte contre la criminalité que lexposé scientifique de l économie de la drogue. 1.2. le rapatriment 1.2.1 Le rapatriment-blanchiment Les estimations concernant le rapatriment sont difficiles pour deux raisons : la première concerne les motivations à rapatrier des capitaux, la seconde le blanchiment proprement dit et les différentes techniques utilisées. Les motivations sont difficiles à cerner. Pourquoi une organisation criminelle colombienne par exemple aurait intérêt à rapatrier des capitaux des Etats-Unis en Colombie? Elle pourrait très bien laisser une partie substancielle de ses gains dans des banques américaines, ou autres, une fois blanchis. Evoquer le nationalisme des mafieux colombiens est un argument un peu court, bien quil doive probablement jouer, à légal des tueurs liés à ce trafic, fortement imprégnés par la religion, qui se signent avant de commettre leurs actes et remercient Dieu du succès de leur opération. Un autre argument apparaît plus pertinent : le blanchiment est davantage quun ensemble de techniques visant à transformer largent « sale », cest à dire à le faire changer de forme. Il doit également procéder à un changement de « phase » selon lexpression dun financier du cartel de Cali (F.Jurado), reprise par de Maillard (1998, p.92), cest à dire donner à largent un statut et le rendre ainsi honorable. Dit autrement, il ne suffit pas de blanchir de largent sale, encore faut il que lacquisition de capitaux rendus ainsi « propre » ait une justification plausible. Là réside en fait la grande difficulté. On peut penser que la proximité géographique diminue les coûts de transaction et quil soit ainsi plus facile de donner un statut dargent propre à des capitaux rapatriés. Ce changement de statut recherché expliquerait donc en partie le rapatriment. Nous verrons par la suite quil ne suffit pas à donner au mafieux des « titres de noblesse » , que la notabilisation de ces derniers est difficile et rend aléatoire leur transformation en entrepreneurs ordinaires en une génération. Quoiquil en soit la recherche dun statut honorable à largent blanchi et rapatrié influe sur le choix des techniques utilisées pour le blanchiment. Comme le blanchiment - rapatriment ne parvient pas toujours à donner un statut à largent, celui-ci suit des parcours particuliers : il sinvestit dans limmobilier, lélevage, la finance spéculative. Outre les facilités offertes par la géographie - caractérisée par un secteur informel important, des facilités pour contourner la loi, létendue de la corruption - pour offrir un statut à largent blanchi, ces placements sapparentent à du recyclage-blanchiment. Dans ce cas, le blanchiment sert alors au blanchiment. Lobjet de cette section nest pas dexposer longuement les multiples manières de rapatrier et blanchir largent sale, celà a été fait ailleurs et en général fort bien [les rapports du GAFI, Kopp (sous le dir.de) (1995), de Maillard, (1998), Dupuy, (1998), Thoumi (sous la dir.de), 1997]. Son objet est probablement moins technique et plus inductif puisquil est de montrer que ces techniques imposent un type de comportement particulier qui, par la suite, rendra difficile la notabilisation de certains mafieux, limitera leur aire dinvestissement dans des activités de support au blanchiment (hôtellerie, restauration, salles de jeu...), spéculatives (élevage, construction immobilière,titres côtés en bourse...) et développera leur consommation de prestige. Les techniques utilisées sont nombreuses et évoluent avec le temps selon lévolution des réglementations. La particularité du blanchiment dans ce cas de figure est quil inclut lla transformation dune monnaie en une autre, et ici le dollar, devise forte, contre une monnaie locale, devise faible. Cest pourquoi il convient de distinguer ce que nous pourrions appeler le rapatriment-blanchiment du recyclage-blanchiment. Les deux mouvements peuvent certes se croiser, se nourrir lun de lautre, mais les problèmes soulevés à loccasion de chacun dentre eux dont différents. Les techniques les plus simples pour le rapatriment-blanchiment consistent à envoyer des billets de 100 dollars par voie postale par des résidents colombiens aux Etats-Unis à leur famille ou à leur faire executer des virements bancaires limités au maximum autorisé par les législations en vigueur, ou bien à utiliser des « mules » qui transportent des dollars au retour après avoir « avalé » des sachets de cocaïne à laller. Les sommes transférées ou transportées de cette manière sont conséquentes bien que modestes eu égard à lampleur des gains, ces techniques, mais elles restent artisanales. Lorsquun contrôle des changes existe, ce qui a été le cas il ny a pas encore très longtemps, la technique du clearing peut être utilisée. Elle consiste à fournir des devises à un non résident désirant faire du tourisme aux Etats-Unis, en échange de la contrepartie dans un pays latino-américain. Le clearing peut également être utilisé lorsque le désir dindustriels de placer des capitaux illégalement en dehors de leur pays rencontre celui dorganisations criminelles de rapatrier une partie de leurs gains. Dans ce cas, en raison de lampleur des sommes en jeu, un blanchiment préalable aux Etats-Unis est nécessaire. Ces techniques peuvent être sophistiquées, tout en demeurant encore artisanales, lorsquon tient compte des taux de change, officiel et parallèle, des taux dintérêt domestiques et étranger et de leurs évolutions respectives (cest pourquoi dailleurs on peut en partie évaluer lampleur de ces mouvements par les évolutions du différentiel de taux [Urrutia et Ponton, 1993]). Reste trois grandes voies de rapatriment-blanchiment : la contrebande, les sur et sous facturation des marchandises à lexportation et à limportation et lutilisation des marchés financiers internationaux. La sousfacturation des importations est intéressante à analyser car elle met en jeu plusieurs facteurs : dun côté, elle nécessite la mise en place dun vaste réseau de complicité pour être effective puisquil sagit de manipuler des prix, donc des entreprises, afin de blanchir de largent sale. Dun autre côté elle fait intervenir un arbitrage classique entre les différents taux de change. Donnons un exemple : en période de contrôle de change, on observe en général la coexistence entre deux taux de change, lun officiel et lautre parallèle. Lampleur des fonds transférés, suite aux activités criminelles étudiées, a conduit à une situation paradoxale en Colombie : le taux de change parallèle était apprécié par rapport au taux de change officiel durant de longues périodes. Les transferts de fonds devenaient alors relativement moins rentables que la pratique de la sous facturation, puisque pratiquées au taux de change officiel. A linverse la sousfacturation permettait dacquèrir davantage en monnaies locales par dollar « lavé ». Ajoutons enfin quon a pu établir une liaison entre les mouvements du différentiel de taux dintérêt et la sousfacturation (Steiner,p.72 et suiv.). le graphique p 71 Les sommes transférées par ce biais ont été considérables. Leur évaluation, bien quévidemment approximative, est cependant assez fiable. Elle consiste à comparer les prix déclarés faites par les sociétés qui exportent en Colombie et les prix annoncés au niveau des importations, en corrigeant par un coefficient de redressement tenant compte du prix FOB et du prix CIF et en tenant compte des retards. Bien que fluctuantes et avec des évaluations parfois différentes selon les auteurs, Soufacturation (-), surfacturation (+) des importations en Colombie selon différents auteurs, en milliards de dollars
source : CID, op cit , p.28. La méthodologie du CID est la même que celle de Steiner et Rodriguez les sommes transférées atteignent parfois des niveaux très élevées (avec un pic de plus de 1,7 millards de dollars en 1992 en Colombie (CID, p28). Il suffit que les taux de change et de taux dintérêt jouent différemment pour que la surfacturation remplace la sousfacturation (en 1993, 1994) comme moyen de blanchir les narcodollars, mais lampleur des sommes transfées par cette voie est plus modeste et les séquences plus rares. Il peut paraître pardoxal que la contrebande puisse jouer encore un rôle important au moment où les frontières souvrent avec la libéralisation des économies depuis une dizaine dannées. On pourrait certes tenter de lepliquer par des différentiels de taux dimposition indirecte, notamment pour les alcools et cigarettes. Mais largument est insuffisant compte tenu de lampleur même de la contrebande. La raison essentielle est que le blanchiment des narcodollars selon ce mécanisme coûte relativement moins chère. Les conditions dun fonctionnement efficace de cette voie sont simples : il faut dabord quil y ait un secteur informel important, notamment dans des activités commerciales, ensuite quexiste une zone libre. Cest le cas de Colon au Panama. Des organisations criminelles achètent des marchandises dans la zone libre, les paient en espèce ou en argent « peu blanchi », utilisant parfois des lettres de crédit (les contrôles étant moins importants, voire inexistants dans les zones libres). Ces marchandises sont transférèes ensuite en contrebande en Colombie où elles sont vendues dans des magasins particuliers, quon nomme les « San andrés » du nom dune ile colombienne. Le blanchiment passe donc par une activité de contrebande et par un commerce illégal qui est loin dêtre marginal : les « San andrés » constituent un véritable réseau, constitué parfois de supermarchés, où on trouve des produits très divers à des prix compétitifs (CID, 1997). Les sommes blanchies sont importantes : environ 1,3 millards de dollars en 1993 et en 1994, soit beaucoup plus quen 1991 (327 millions) et 1992 ( 634 millions). Reste enfin les marchés financiers internationaux. De Maillard (1998) a montré comment la dérégulation de ces marchés a permis un essor de la finance criminelle. Les techniques de sur et sous facturation utilisées à grande échelle, le passage de compte à compte, utilisant les centres off shore, les pratiques de secret ou de comptabilités double de certaines banques, des placements à très court terme dans des produits à hauts risques, la nécessité de donner un statut à largent reçu, puis enfin le rapatriment sont de plus en plus pratiquées. Lutilisation de lensemble de ces techniques est à coût croissant. On aurait pu penser que la libéralisation financière et le dessor des places off shore, le développement des bourses émergentes, abaisserait le côut de ces transactions. Cest linverse qui se produit. La complexification, la sophistication des produits financiers, permettent certes de faire transiter des capitaux de manière particulièrement opaque, et ce faisant de les blanchir, voire de leur donner un statut, mais lensemble des opérations à un coût élevé Les observateurs saccordent pour reconnaître que le coût du blanchiment serait passé de 5% à 8% au milieu des années quatre-vingts à 15 à 20% à la fin des années quatre-vingt dix (Steiner p.38 et 39). 1.2.2. Une évaluation macroéconomique du rapatriment Lévaluation macroéconomique du rapatriment est difficile pour les raisons que nous avons citées mais aussi parce que largent sale rapatrié et blanchi ne se réduit pas à celui de la drogue. Dune manière générale, les organisations internationales considèrent que la moitié de largent blanchi proviendrait du trafic de drogues illicites. En Thailande, ce pourcentage est bien plus faible (Fabre, 1988), le jeu, les armes et surtout la prostitution étant responsable de la grande majorité des opérations de blanchiment. Selon les données rassemblées par G.Fabre (p.77 et suiv.), le trafic darmes, le proxénétisme, la coontrebande dhydrocarbures, les jeux clandestins, le trafic de main doeuvre et le narcotrafic rapporteraient 24 à 32 milliards de dollars par an, soit un montant équivalent du budget de lEtat. Le narcotrafic serait évalué à un milliard de dollars et constituerait ainsi une activité mineure...Inversement, en Colombie, il peut sembler naturel de penser que largent blanchi provienne essentiellement de la drogue. Cest le cas, mais ce serait cependant une erreur de penser que la le narcotrafic constitue la seule composante de ce balnchiment. La Colombie produit des émeraudes et vend une grande partie de celles-ci clandestinement (Guillelmet, 1998).Guilllelmet estime la commerce illicite des gemmes en Colombie à 10% approximativement de la valeur des exportations - ce chiffre étant probablement moins élevé dans les années 1993 à 1995 - soit quelque 700 à 800 millions de dollars. En limitant le banchiment ici au seul narcotrafic, lévaluation des sommes passe par un simple calcul dont les termes cependant sont connus avec une marge derreur plus ou moins importante. Les revenus bruts sont le résultats des quantités exportés effectivement - cest à dire nettes des saisies - par le prix de gros moyen tel quil a été estimé, soit 17000 dollars le kilo en 1990. Il faut soustraire à ce revenu brut - ici 17600$ pour un kilo - lensemble des coûts occasionnés par cette activité. Lapproche de Steiner (op.cit p.38 et suiv.) est intéressante : elle repose sur une séparation entre les coûts et les revenus. Elle consiste à soustraire des revenus bruts les coûts de transformation, de corruption et de transport, et le revenu net ainsi obtenu servira à payer les paysans, les travailleurs et les exportateurs colombiens. Cest pourquoi nous allons briévement la présenter. Les coûts de transport de la base de la Bolivie et du Pérou, régions productrices, est de 100$ le kilo et ceux correspondant au transport de la cocaïne de Colombie aux Etats-Unis seraient de 3000$ le kilo, dont 50% serait payé directement en espèces. on considère que le coût de transport à destinantion de lEurope serait 30% plus élevé. En pondérant les destination par limportance des marchés, on obtiendrait un coût moyen de transport de la cocaïne de 3100$ le kilo. La transformation de base en HCL est réalisée grâce à lutilisation de produits chimiques dont le coût peut être estimé à 200$ par kilo de cocaïne produite (certaines estimations font référence à des sommes plus importantes). Largent sale doit être blanchi. Nous avons déjà noté que le coût de cette opération sest fortement accru des années quatre-vingt à aujourdhui. On lestime entre 15 et 20% des sommes à blanchir. Steiner retient le chiffre de 10% jusque 1989 et 20% des revenus nets ensuite. On peut enfin ajouter à lensemble de ces coûts, 500$ par kilo de cocaïne représentant les sommes versées pour corrompre, acheter des silences etc. Comme nous lavons indiqué, le prix de gros moyen approximatif du kilo de cocaïne était de 17600$ le kilo. Au détail ce prix sélevait en moyenne à 130 000 $ le kilo alors que le kilo de base (exprimé en équivalent HCL) était de 500$ au Pérou et 700$ en Bolivie, soit 600$ en moyenne. Lensemble des coûts de transport (au sein des Andes et vers les Etats-Unis), de transformation, de corruption et de blanchiment sélèvent à 6800$ par kilo, soit un peu moins de 40% des revenus bruts par kilo. Les quelques 60% restant serviront à financer le paiement des paysans, des chimistes et de lensemble des mafieux colombiens impliqués dans le narcotrafic de gros. Les mafias mexicaines, qui font transiter une part substancielle de la cocaïne (50 à 70% selon les estimations officielles en 1996), recoivent selon une part importante de ce qui est comptabilisé comme frais de transport. Les sommes perçues à loccasion de cette opération seront blanchies par ces organisations criminelles et ne sont donc pas comptabilisées dans celles quont à blanchir les mafias colombiennes. pour autant, la participation croissante des mexicains dans le narcotrafic, et le paiement dune part importante directement en espèces, ampute probablement les revenus nets des colombiens tels que nous les avons calculés en augmentant la part du coût des transports et en diminuant corrélativement celle des exportateurs colombiens. Lévaluation des revenus nets des colombiens est donc probablement surévaluée, dautant plus quune part croissante de la base et aujourdhui transformée en Bolivie et passe par de nouvelles routes, notamment brésiliennes (Geffray, 1997 et 1998). Quoiquil en soit, les estimations des revenus nets blanchis obtenus avec cette approche aurait été en moyenne de 1987 à 1995 de 1,638 milliards de dollars avec un minimum de 1,2 en 1994 et un maximum de 2,5 en 1989. On ajoute à ces revenus nets ceux tirés de la production exportée de marijuana et de celle récente dhéroïne (avec lhypothèse pour cette dernière que ce sont les prix de gros à lembarquement qui sont pris en compte), et on obtient approximativement 2,5 millards de dollars auxquels il conviendrait dahjouter les sommes balnchies tirées du trafic illicite démeraudes, soit 600 à 700 millions de dolars nets de frais de blanchiment. Les résultats, hors émeraude, de ces estimations peuvent être présentés dans le tableau suivant :
source : Steiner op.cit. p.48; *GSM pour Gomez H et Santa Maria M (1994) : « La economia subterranéa en Colombia » in Steiner; **Rocha R (dans Thoumi, op.cit). Les sommes blanchies sont considérables. Rapportées aux exportations officielles, elles atteignent des proportions significatives : 35% en 1992, 34% en 1993, 27% en 1994 et 24% en 1995 pour le balnchiment du seul narcotrafic. La tendance est certes décroissante, en raison de louverture de léconomie et à la très forte croissance des exportations à partir de 1994, mais elle reste à un niveau très élevé. Il est dés lors évident que dun point de vue strictement macroéconomique, cet afflux de dollars, sous les formes diverses empruntées par le blanchiment, nest pas sans influence sur lactivité économique dune manière générale. On pourrait penser par exemple, quà légale de la rente, elle puisse provoquer un « dutch desease », cest à dire apprécier le taux de change, participer à la destruction de pans entiers de léconomie faute de compétitivité suite à une différenciation des prix relatifs entre secteurs exposés et protégés. Cette évolution nest cependant pas inscrite nécessairement dans la logique de cette narcoactivité (Salama, 1994). Il est problématique dattribuer à la culture, la transformation, lexportation de drogues illicites, le qualificatif de rente dans la mesure où, dun côté il sagit dactivités reproductibles à la différence de lor noir par exemple, et dun autre côté, dactivités privées illégales sur lesquelles, par définition, lEtat ne peut collecter limpôt. Le seul rapprochement quon puisse faire avec la rente est que les revenus provenant de cette activité illicite ne dépendent pas du travail, mais dun interdit. Comme pour une rente minière, lenrichissement nest pas le produit dune capacité à exploiter de manière efficace la force de travail, mais de la possibilité de sinscrire dans le circuit de la rente. Cela étant les sommes considérables tirées de cette activité pourraient provoquer une appréciation de la monnaie nationale. On a pu le constater dans les années quatre-vingt en Colombie lorsque le taux de change parralèle était apprécié par rapport au taux de change offic iel, à la différence de ce quon observait à la même époque dans la plupart des économies latino-américaines. A linverse, lévolution récente des taux de change des pays andins nest pas orientée vers une appréciation et bien au contraire de nombreux pays ont du dévaluer avec la contagion de la crise asiatico-russe de 1997-1998. De nombreux facteurs peuvent en effet contrecarrer les effets possibles dun afflux de narco dollars : une balance commerciale fortement déficitaire suite au désarmement douanier, un déséquibre de la balance des comptes courants croissant et conséquent suite aux paiements du service de la dette et des dividendes, un déficit budgétaire. Ceci étant on peut faire un certain nombre de réserves. Les chiffres présentés reposent sur des hypothèses discutables. On suppose dabord que lensemble des revenus nets est rapatrié, ce qui peut ne pas être le cas et surestime de ce fait le blanchiment-rapatriment, ensuite que les organisations criminelles colombiennes ne sont pas présentes dans la filière de distribution aux Etats-Unis, ce qui nest pas le cas et sous estime la valeur du blanchiment - rapatriment. Comparer les sommes blanchies par le narcotrafic à la valeur des exportations, au PIB pour sinterroger ensuite sur des effets possible de type « dutch desease » paraît conduire à des impasses pour deux raisons : la première est dodre statistique, la seconde se situe au niveau des comportements. Les exportations ne sont pas ajustées, dit autrement elles portent lempreinte des techniques utilisées pour blanchir largent. Il en est de même pour les transferts et dune manière générale les mouvements de capitaux. Les comportements sont influencées par les techniques utilisées pour le recyclage et il est difficile dès lors de concevoir la transformation dentreprises mafieuses en entreprises ordinaires. Ce sont ces deux points que nous allons voir. Le blanchiment affecte les composantes de la balances des paiements puisquelle consiste à utiliser les importations, les exportations, transferts et mouvements de capitaux. La balance des paiements peut sécrire de cette manière : R = (X - M + Ynx + Trx) + Ck +eo où R correspond à la variation des réserves, X aux exportations, M aux importations, Ynx aux revenus nets des services, Trx aux transferts nets, (lensemble étant la balance des comptes courants), Ck au compte capital et eo aux erreurs et omissions. Les ajustements a effectuer dans la balance des comptes courants peuvent être représentés de cette manière: Acc = Mc -Xc + Trx +Ynx où Acc correspond aux capitaux cachés dans le compte courant, Mc et Xc la contrebande du côté des importations et des exportations, Trx et Ynx les capitaux déclarés comme transferts nets et comme revenus nets de service. En suivant la présentation de Rocha (dans Thoumi, op cit)la contrabande peut se définir ici comme la somme des sousfacturations (contrebande technique) et de la contrebande (physique). on a ainsi Mc = -M + Km et Xc = X - Kx, où Kx et Km représentent la contrebande physique et M et X les sous et sur facturation des importations et exportations (le signe indiquant la sous ou la surfacturation). On peut dès présenter la variation des réserves de la manière suivante : R = (X -Xc) - (M -Mc) + (Ynx -Ynx) + (Trx -Trx) + (Ck + Acc) +eo, qui peut sécrire : R = (X-X) - (M +Mc) continuer ensuite en mettant les valeurs mais aussi la modélisation
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