la taxation des transactions financières...
Les transactions financières représentent des flux de capitaux financiers entre différents lieux. Déplacer ses capitaux peut être une stratégie pour réaliser des profits, lorsque la conjoncture économique s'avère plus favorable dans un pays qu'un autre. Le fait de miser sur un scenario d'évolution conjoncturelle pour retirer des profits par l'achat et la vente de monnaie constitue ce qu'on appelle la spéculation monétaire. La spéculation financière d'aujourd'hui atteint des montants astronomiques qui dépassent de loin le PIB mondial, si bien que la spéculation se décroche de l'économie réelle. C'est la création des bulles spéculatives. L'éclatement de ces bulles, c'est à dire le retrait brutal et massif de capitaux financiers d'une région qui n'apparaît plus comme source de profit provoque les krach boursiers, comme récemmenrt, en Asie et au Brésil. Le "jeu" spéculatif se solde donc l'insécurité et la fragilisation des Etats et de leurs systèmes productifs et sociaux.
En 1972, James Tobin, Prix Nobel d'économie, avançait l'idée d'une taxation modérée de toutes les transactions spéculatives sur les marchés des changes, afin de permettre aux gouvernements de retrouver des marges d'autonomie en matière de politique économique.
Cette taxe Tobin représente avant tout "un moyen d'affronter des intérêts économiques et financiers qui sont hostiles à toute politique de contrôle des mouvements de capitaux" . Ces intérêts, précise Suzanne de Brunhoff *, "favorisés depuis vingt ans par des politiques néolibérales, ont été privilégiés aux détriments des revenus du travail." Contrairement aux remèdes appliqués d'ordinaire lorsque éclatent les crises financières, la taxe Tobin aurait un rôle préventif. Par ailleurs, la mise en place de la taxe Tobin impliquerait une nouvelle forme de relation entre Etats. La taxe Tobin n'est pas la panacée, mais un moyen de réduire l'instabilité financière mondiale, présentée par beaucoup d'experts comme la rançon inévitable des bienfaits apportés par la libre circulation des capitaux.
*Suzanne de Brunhoff est docteur du Centre National de la Recherche Scientifique, Paris et membre du Conseil scientifique d'ATTAC.
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