L'exemple de la réussite des IUT fondée sur un enseignement en petit groupe et de bons taux d'encadrement montre la corrélation étroite entre taux d'encadrement et taux de réussite.
Propositions du SNESup :
L'élévation du niveau de formation de la jeunesse est une aspiration de la population qu'il serait irresponsable de décourager.
En conséquence :
Un étudiant sur trois, en moyenne, parfois jusqu'à un sur deux, est obligé de travailler au moins 20h/semaine (petits "boulots", le plus souvent) pour pouvoir vivre : c'est dire la nécessité de construire au bénéfice de chaque étudiant les moyens d'étudier à temps complet (bourses, logement, restauration, transports, vie culturelle et sportive, humanisation des campus).
Recherche et enseignement sont indissociables dans l'Enseignement Supérieur et à tous les niveaux. Il s'agit de toute autre chose que d'un "contact" avec la recherche, et même qu'un "appui sur la recherche".
La science se fait pour une part importante dans les laboratoires universitaires où 9000 thèses sont soutenues chaque année. Les 60000 enseignants-chercheurs dispensent aux étudiants une formation irriguée par les connaissances scientifiques les plus neuves, lui donnant sa qualité, sa modernité : un savoir qui, pour être à jour et évoluer, doit être en permanence critique et soumis à critique.
La recherche, c'est le sang d'un enseignement supérieur de haute qualité scientifique et humaniste nécessaire aux futurs enseignants, médecins, ingénieurs chercheurs, techniciens, cadres, qu'il a mission de former.
Coupé de la recherche, il s'anémie, se dogmatise, se sclérose.
C'est pourquoi toute réponse "au rabais" à la formidable demande de formation des étudiants, toute volonté de dissocier les 1ers cycles de la recherche, de condamner la masse des jeunes à des formations tronquées, de massacrer le CNRS et les CHU, sont doublement négatives aussi bien pour l'avenir des étudiants que pour l'avenir de la recherche française.
Aujourd'hui, un nombre beaucoup trop important d'enseignants-chercheurs effectue une quantité d'heures complémentaires incompatible avec une activité de recherche.
Plus grave, l'insuffisance du nombre de créations de postes, conduit certains établissements à imposer des heures complémentaires à leur personnel enseignants-chercheurs. C'est inacceptable !
La France est l'un des pays développés qui a le plus faible taux de scientifiques par milliers d'habitant. De plus, aux USA ou en Allemagne, 50% des ingénieurs et administrateurs du privé ont une formation par la recherche. Ce taux n'est que de 10% en France. Alors que depuis 1991 les entreprises ont réduit leur recrutement de scientifiques, le secteur public n'a pas compensé cette diminution. L'effort doit porter sur la reconnaissance des diplômes de doctorat dans les conventions collectives et surtout sur les aides gouvernementales aux entreprises (crédit impôt recherche, par exemple) qui doivent être accordées sous condition d'embauche de scientifiques de niveau doctoral.
Alors que les besoins sont considérables, les choix gouvernementaux conduisent au chômage des jeunes diplômés. Le stock de hors-statut ne cesse de croître : CES, vacataires, ATER, demi-ATER voire quart d'ATER ou contractuels de tous types pour un temps limité. Alors qu'il conviendrait de rajeunir les équipes, d'anticiper les départs massifs à la retraite par des recrutements sur emplois stables, la contractualisation des thèmes, des établissements et des organismes accentuera la précarité de l'emploi des jeunes.
Les thésards en fin de thèse sans rémunération et les docteurs qualifiés en attente forcée d'emploi sont de plus en plus nombreux. En 1994, 10% des docteurs ayant soutenus leur thèse en 1993 étaient au chômage et 40% devaient se contenter d'un emploi précaire (post-doc, ATER). La situation des docteurs ayant bénéficié d'un financement spécifique (allocation MESR, bourses CIFRE, etc...) n'était pas meilleure. A titre de comparaison, le taux de chômage un an après l'obtention du doctorat n'était que de 1 à 2% en 1990-91. Depuis un an, la situation s'est dégradée. Parmi les moniteurs parvenus à la fin de leur contrat en 1994, seuls 2,5% ont été recrutés comme maîtres de conférences en 1995. Nous faisons deux constats sur cette situation :
Nous demandons l'intégration dans des emplois de titulaire, des personnels sur emplois précaires qu'elle qu'en soit la nature (ATER, vacatiares n'ayant pas d'emploi principal, etc...). Ces personnels ne doivent pas être exclus des mesures pour la résorption de l'emploi précaire.
Le bon fonctionnement de l'enseignement supérieur nécessite des personnels IATOS ayant une qualification, une carrière en rapport avec leur responsabilté et leur mission : des personnels titulaires bien payés. En deux ans, la productivité de ces personnels a doublé. Il est plus que nécessaire de créer rapidement plusieurs milliers d'emplois en adéquation avec l'ensemble des tâches.
L'appel grandissant aux CES est une autre démonstration des besoins. Toutes les formes de précarité doivent disparaître. Il y a suffisament de jeunes qualifiés pour permettre des recrutements de qualité en nombre suffisant.
En plus du recrutement sur ces 5000 emplois nouveaux, il faut recruter des enseignants-chercheurs titulaires sur les emplois devenant vacants par départ à la retraite, décès, démission. C'est possible :
En ce qui concerne les emplois de chercheurs et d'ITA (CNRS), nous demandons 3% net de créations pour ces deux catégories d'emplois en plus des départs.
Créer des emplois d'enseignants-chercheurs, de personnels IATOS, de personnels de bibliothèques, d'infirmier(e)s, d'assistants sociaux, c'est aussi participer à la lutte contre le chômage.