Voilà 11 mois que nous luttons pour la reconnaissance de nos droits en revendiquant régularisation de tous les sans-papiers.
Voilà un an que le gouvernement et les autorités répondent par le blocage et la répression.
Pour nous, sans-papiers du 3e Collectif, qui vivons, travaillons, élevons nos enfants en France depuis bien longtemps, le maintien dans la clandestinité nous expose quotidiennement à la terreur arbitraire des contrôles policiers, à l'exploitation systématique des employeurs, au chantage des propriétaires.
Comme nos amis de Saint-Bernard et de tous les collectifs de sans-papiers de France, nous refusons d'être des citoyens de seconde zone. Notre travail, nos cultures, nos sensibilités, nos enfants enrichissent d'une manière vitale et nécessaire la France. Nous sommes une part de la richesse du pays. Nos libertés, nos droits sont ceux de tous ceux qui habitent ici.
Les artistes, les cinéastes, les écrivains, tous les signataires des pétitions d'appel à la désobéissance civile ne disent pas autre chose en refusant de nous dénoncer et de devenir des auxiliaires de police.
Nous n'accepterons jamais d'être le bouc-émissaire du chômage au moment où notre travail est indispensable à bien des secteurs d'activité et alors que nous sommes les premières victimes, ici et là-bas, d'une économie mondialisée impitoyable.
Pour toutes ces raisons nous appelons tous les sans-papiers à nous rejoindre dans la dignité de notre lutte, pour obtenir notre régularisation et la reconaissance de nos droits.
Les gouvernants n'ouvriront les yeux que le jour où des dizaines de milliers de sans-papiers, exigeront ensemble leur régularisation.
Nous appelons tous les citoyens de ce pays à nous soutenir et à nous épauler dans la conquête de nos libertés et dans la défense des leurs.
La loi Debré en discussion devant le Parlement, accentue la criminalisation des immigrés quelle que soit leur situation, légitime les thèses xénophobes et s'attaque aux libertés des Français. Si elle est votée, elle ouvrira la voie à l'apartheid et à la ségrégation sociale. Il faut donc, une nouvelle fois, que nous, sans-papiers, apparaissions aux yeux du monde pour obliger le gouvernement à nous entendre.
Nous avons donc décidé d'occuper
Rejoignez-nous pour exiger :
le 22 février 1997
3 e Collectif de sans-papiers de Paris et de la région parisienne
21 ter rue Voltaire 75011 Paris
tél. : 01 43 72 15 73