Nous entendons ainsi protester contre l'ingérence de la préfecture dans les études des étudiants étrangers. Les étudiants étrangers sont soumis à des discriminations : la circulaire Sauvé-Marchand d'octobre 1991 permet à la préfecture de décider de la "réalité des études" d'un étudiant étranger sans critères établis, ce qui permet l'arbitraire le plus total. Par exemple, un redoublement ou un changement de filière est considéré comme suspect et permet aux autorités préfectorales de ne pas renouveler la carte de séjour, alors que l'étudiant est inscrit à l'université. Par cette action, nous dénonçons la main-mise policière sur les études des étudiants étrangers.

Cette politique discriminatoire envers les étudiants s'inscrit dans une logique plus large de répression à l'égard des étrangers en France, c'est pourquoi cette action s'inscrit aussi en solidarité avec tous les étrangers en lutte pour la régularisation de leur situation (luttes de Pajol, Versailles, Colombés, Toulouse, Morlaix), luttes qui se développent depuis quelques mois.

Face à la politique xénophobe de l'État (lois Joxe, Pasqua, projets de loi Toubon et Debré, rapports de commissions parlementaires racistes, etc.), nous affirmons le droit de chacun à vivre où il l'entend et à circuler librement. Chaque personne, française ou étrangère et quelque soit son statut, doit pouvoir bénéficier des mêmes droits.

Collectif "Des papiers pour tous"
29 mai 1996