Tous à Amsterdam le 14 juin 1997 !

marches

Marches européennes
contre le chômage
et les exclusions



Revue de Presse

Libération L'Europe des chômeurs se met en marche 14 avril 1997
Libération De Brest à Amsterdam en passan par Moulinex 14 avril 1997

Libération Lundi 14 avril 1997
L'europe des chomeurs se met en marche
Quatorze cortèges en route pour la manif d'Amsterdam le 14 juin.
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Les chômeurs européens montent sur la capitale,Amsterdam, en l'occurrence, où doit être signé le 14 juin un nouveau traités (une sorte de Maastricht 2) par l'ensemble des dirigeants de l'Union européenne.
Et comme les chômeurs ont des moyens limités, ils iront à pied, voire, dans le cas des Lapons, en skis de fond.
Ce week-end, les premières marches ont démarré à Brest, Grenoble, Algesiras (Es- pagne), Ivalo (Finlande) et Crotone (Italie). Pour la symbolique Nord-Sud, 400 marcheurs sont partis depuis Tanger (Maroc). Clin d'oeil Est-Ouest) un petit cortège s'est mis en branle à Sarajevo. . Au, total, 14 marches européenns vont converger dans deux mois, via un millier de villes étapes, jusqu'à la capitale néerlandaise.
Les plus enthousiastes évoquent un «mouvement qui doit faire trembler les gouvernements européens». Plus raisonnables les organisateurs de ces marches tablent sur un objectif de 30000 personnes à Amsterdam, dont 5OOO Français.
Car il s'agit de manier la symbolique: le futur traité européen parlera de tout (institutions, diplomatie, vote à la majorité qualifiée au sein du conseil européen monnaie unique ... ) sauf du chômage.
D'ailleurs, les quinze chefs d'Etat et de gouvernement ne vont pas se réunir à l'hôtel de ville d'Amsterdam, qui fut jadis envahi par des révolutionnaires, mais dans les locaux de la banque centrale néerlandaise (l'une des plus orthodoxes en Europe).
«L'idée est de porter la parole des chômeurs dans le débat européen, souligne Christophe Aguitton, l'un des organisateurs. Il faut réintégrer la préoccupation de l'emploi, si tant est que cette préoccupation s'exprime publiquement.»
Côté français, on retrouve toute la mouvance qui avait organisé la marche des chômeurs en 1994: AC! (Agir ensemble contre le chômage), MNCP (Mouvement national des chômeurs et précaires), Droits Devant!!, épaulés par quelques syndicats (SUD et FSU, pour l'essentiel).
A l'étranger, c'est plus compliqué. «Nos traditions culturelle et motivations idéologiques sont différentes, admet un responsable du Réseau européen des chômeurs (ENU, European network of unemployed). mais nos objectifs sont communs: cristalliser la demande d'Europe sociale.»
En Irlande, l'association des chômeurs est une ANPE à elle toute seule, puisqu'elle est chargée de distribuer les allocations à ses membres. En Allemagne, ce sont les syndicats de salariés qui se chargent de défendre les demandeurs d'emplois.
Tout ce beau monde se retrouve quand même pour revendiquer une baisse générale du temps de travail. "Le Poulpe", personnage fétiche de jean-Bernard Pouy, sera aussi de la partie. Cet auteur de polars rédigera plusieurs nouvelles tout au long du parcours des marcheurs. L'épilogue du livre est presque déjà écrit: «Le siège de la banque centrale risque de morfler".

Renaud Lecadre