Embauche et débauche
1 - Les recrutements
Qui recrute chez Ubi ?
Compte tenu de l'absence de Direction des Ressources Humaines, chaque employé peut un jour se retrouver en position de recruter un ou plusieurs collaborateurs. Pour ce faire, il doit faire valider par son supérieur la demande de recrutement et organiser seul son recrutement. Mais recruter, c'est un métier. Tout le monde n'a pas les capacités requises pour faire passer des entretiens, ni pour déceler en tout candidat les qualités professionnelles qui feront de lui un bon ubisoftien.
Qui est recruté par Ubi ?
A priori, tout jeune diplômé de moins de 26 ans. Mais ça n'est pas aussi simple. Les différents corps de métiers représentés au sein d'Ubi sont nombreux. On ne recrute pas de la même façon un ingénieur programmeur et un graphiste, un chef de projet et un ingénieur du son... Quoique ! Les critères d'Ubi sont assez simples : les nouvelles recrues doivent être 1°JEUNES, 2° sans expérience ou presque, 3° pas trop gourmands, 4° très diplômés. Ce qui fait que la plupart des annonces de recrutement émanant d'Ubi Soft se ressemblent !
Pour les postes de chefs de produits ou chefs de projets, le critère de recrutement devient de plus en plus le nom de l'école de commerce dont sort le candidat. Hors des 3 Grandes, pas de salut !L'incompatibilité d'humeur
Qui dit absence de DRH dit forcément problème de gestion humaine. Dans une société où la moyenne d'âge avoisine les 27 ans, ce qui fait le plus défaut, c'est l'expérience. Des employés sont propulsés, à peine arrivés, responsables d'un secteur d'activité qui les dépasse bien souvent. Ainsi, il nest pas rare que de jeunes diplômés se retrouvent avec la responsabilité de gérer des équipes de 50 à 60 personnes ou des budgets de plusieurs millions de francs. En parallèle, il est fréquent davoir un poste à cheval sur le poste de quelquun dautre, puisque la définition de poste nexiste pas chez Ubi Soft. Au bout de quelques mois, inévitablement, les rivalités internes se déchaînent, et on assiste fréquemment à des combats des chefs au sein d'un même service.
Le vainqueur est celui qui écrasera son adversaire. Il faut le savoir : tout est affaire de camp chez Ubi. La vraie difficulté consiste à choisir son camp. Si on a choisi le mauvais, l'air devient vite irrespirable. Le vainqueur n'aura de cesse de vous éliminer, vous qui avez eu le mauvais goût de ne pas vous rallier à lui. Quitter le service et / ou quitter Ubi Soft devient alors la seule alternative.
2 - Débauche
Comment part-on d'Ubi ? Il existe plusieurs cas de figure : Tout d'abord, les fins de contrats. Toute nouvelle recrue commence chez Ubi en CDD. Mais Ubi Soft est composé de différentes sociétés. Ainsi, on peut être employé 1 an en CDD par Ludimédia, puis 6 mois par Ubi Pictures, puis 6 mois par Ubi Sound, puis 1 an par X ou Y, et se retrouver du jour au lendemain remercié, à la fin du 5ème CDD consécutif avec une ancienneté pouvant aller jusqu'à 3 ans ! Sachez, tout de même, qu'un conglomérat de petites sociétés est considéré comme une seule société et que si d'aventure vous êtes dans ce cas de figure, la loi est pour vous. Un CDD ne peut être renouvelé qu'une seule fois et ce durant une période ne pouvant excéder 18 mois.
Il existe deux politiques concernant les fins de CDD chez Ubi : la première consiste à ne pas annoncer à l'employé que son contrat ne sera pas renouvelé, jusqu'à la veille de son ultime jour. Et ce afin de conserver entière sa motivation et sa dévotion à l'entreprise.La seconde consiste à annoncer à l'employé, dans un délai variant de 1 à 3 mois avant la fin de son CDD, que son expérience chez Ubi prend fin au terme de son contrat, mais qu'il peut - qu'il doit ? - rester chez lui dorénavant car sa présence n'est plus désirée. L'employé banni touche son salaire normalement et attend sans rien faire que le contrat qui le lie à Ubi prenne fin pour trouver un autre emploi.
Pour ceux qui sont parvenus à passer en CDI et qui se trouvent en situation dincompatibilité dhumeur, quitter Ubi devient plus difficile. On peut bien sûr négocier sa démission et partir sans faire de vague, avec un petit chèque compensatoire. Solution aisée lorsqu'on a l'assurance de trouver un autre emploi dehors, mais qui complique bien les choses lorsque ce n'est pas le cas. Car qui dit démission dit pas d'Assedic. Ou on peut choisir la méthode dure et négocier un licenciement. Dans ce cas, il faut soi-même se renseigner sur les motifs possibles et les démarches nécessaires car chez Ubi, personne ne connaît la législation du droit du travail. Pas même l'avocat qui gère les questions judiciaires. Avec beaucoup de détermination et de volonté, cette solution est matériellement de loin préférable à la démission, car elle assure un droit aux allocations chômage. Mais elle est psychologiquement difficile, car il faut se battre seul contre l'entité Ubi et accepter de se voir privé de toute la reconnaissance à laquelle on avait droit jusqu'alors. La meilleure recette pour obtenir un licenciement est la menace.
Les ingrédients dont vous aurez besoin :
1° une pincée de menace (« et si jallais voir les prudhommes ? »)
2° un soupçon de promesses (« je travaillerai dorénavant 39 heures par semaine ! »)
3° un nuage de prise de contact (« jai un bon ami, il est avocat ! »)
Enfournez, laissez reposer 24h, et dégustez !
Bon appétit
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