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La contre-OPE d'Elf offre plus de chances d'une opération amicale, selon M. Desmarest


PARIS, 19 juil (AFP) - La contre-offre publique d'échange (OPE) du groupe pétrolier français Elf sur son concurrent TotalFina offre "plus de chances d'arriver à une opération amicale" entre les deux compagnies, estime le pdg de TotalFina Thierry Desmarest dans une interview au Figaro à paraître mardi.

"Je pense qu'avec la plus grande convergence qui vient d'apparaître sur le projet industriel, nous avons plus de chances d'arriver à une opération amicale sur des bases raisonnables", déclare le pdg du groupe franco-belge.

La contre-OPE d'Elf sur TotalFina, lancée lundi, représente "dans le fond, le même projet" que le raid lancé il y a tout juste deux semaines par TotalFina sur Elf, selon M. Desmarest. "Nous sommes satisfaits de voir qu'il y a désormais unanimité sur la nécesssité d'un rapprochement entre les deux groupes", ajoute le président.

Dans une interview au même quotidien, le président d'Elf, Philippe Jaffré, réfute cette analyse : "Nos visions sont différentes", affirme-t-il, accusant TotalFina d'avoir, par son OPE inamicale, créer un climat d'hostilité entre les deux groupes, ce qui "n'est pas la meilleure manière de réussir une fusion entre entreprises".

"Pour qu'il y ait discussions, il ne faut pas chercher à imposer sa loi", ajouté M. Jaffré, pour qui la réaction d'Elf permet toutefois de "recréer un climat de confiance pour restaurer un rapport d'égalité entre les équipes".

Répondant aux affirmations de M. Desmarest, qui estime "contre-productif" de séparer le pétrole et la chimie, comme le prévoit le projet Elf, M. Jaffré estime que le plan de Thierry Desmarest "répond aux préoccupations pétrolières mais n'anticipe ni les évolutions à venir dans le domaine du gaz et de l'électricité en Europe, ni celles concernant l'industrie chimique".

M. Jaffré a assuré qu'il avait, "avant l'OPE de TotalFina, longuement discuté avec les équipes d'Elf de l'éventualité d'une fusion". "L'avenir, c'est le rapprochement d'Elf avec une société pétrolière de même taille, de façon à ce que l'égalité des équipes des deux entreprises soit assurée. Trois entreprises correspondaient à notre projet, dont TotalFina", poursuit M. Jaffré sans plus de précisions.

"Ce que je propose aujourd'hui ce n'est pas un lapin sorti de mon chapeau. Cette vision industrielle est partagée par le conseil d'administration. Elle a été approuvée à l'unanimité et une abstention", selon le président d'Elf.

Reconnaissant que son projet aboutirait à la création d'un groupe "un peu plus endetté que dans le schéma TotalFina", M. Jaffré assure que, dès lors que sera effectuée la scission des activité chimiques, "deux champions" seront créés et pourront chacun "optimiser leur structure de capital, leur endettement et leur gestion d'actifs".