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jeudi 8 juillet 1999, 12h03

Jaffré (Elf) juge prématurée une fusion avec TotalFina =3

Philippe Jaffré a ainsi mis en cause 'l"hostilité" et la "précipitation" de son partenaire dans son initiative hostile à laquelle "nous étions préparés".

Selon lui, les deux groupes auraient "pu travailler ensemble pour trouver des solutions satisfaisantes, mais l'hostilité et la précipitation détruisent instantanément l'indispensable relation de confiance entre égaux pour construire un vrai projet". Et il en veut pour preuve que "le président de Total n'a fait absolument aucune tentative pour nous convaincre tous de la pertinence de son projet, le management de Total n'a fait aucune tentive auprès du nôtre".

Le président n'entend pas pour autant rester longtemps silencieux "sous le feu de l'agresseur", même si le groupe n'aura "aucune communication publique tant que (son) conseil d'administration n'aura pas délibéré avec tous les éléments en main : "Notre silence n'est que celui qui précède l'initiative que nous déclenchons à l'heure et sur le terrain choisi par nous", a-t-il prévenu sans plus de détail.

Devant ses cadres dirigeants, il s'est dit convaincu que le projet de Total, jugé "schématique", "miroitant", "flou" et "très tourné vers un public financier", est voué à l'échec.

La tentative de Total, a ajouté Philippe Jaffré, va au contraire accélérer la réalisation des projets stratégiques d'Elf. De grands projets par lequels l'entreprise veut donner toute sa place à ses actifs, à ses intérêts et ses "équipes qui l'ont construite et la font vivre", a-t-il affirmé. /JS