28 avril 1999

Question d'actualité de Martine Lignières-Cassou à l'attention de Monsieur le Ministre de l'industrie, sur la situation à ELF Aquitaine

Le 19 mars dernier, Philippe Jaffré, le PDG d'Elf Aquitaine, annonçait, depuis Londres, sans en avoir informé au préalable son conseil d'administration et avec des propos méprisants pour ses salariés, un plan de restructuration au sein de la société Elf Exploration Production.

Un mois plus tard, le 16 avril, la Direction annonçait, cette fois ci de manière Officielle, le contenu du Plan dit "de performance ": 1500 suppressions d'emplois temps plein dans l'ensemble de la branche Exploration production, sans compter les emplois induits.

La réponse du Béarn est aujourd’hui à la hauteur du mépris et de la méthode utilisée. Toute la population, salariés, syndicats, élus, commente, se mobilise pour refuser les externalisations et les suppressions d'emplois envisagées.

Lorsqu'un groupe annonce un bénéfice de 8 milliards de francs pour 1998, comment peut-il se permettre de sacrifier les hommes et les femmes qui ont contribué à sa réussite au nom d'une seule logique spéculative et financière ?

Si Elf Aquitaine fut une aubaine pour le Béarn, l'entreprise ne doit pas pour autant oublier son territoire d'origine. A ce jour, sont en grève les salariés du centre des métiers pétroliers de Pau et de l'usine de Lacq. A la volonté de négociation des salariés, la Direction oppose la menace de l'arrêt de la production à Lacq et refuse la moindre remise en cause de son plan à Pau.

L'Etat ne peut rester indifférent à un territoire qui a contribué grandement à l'indépendance énergétique de la France.

Malgré la privatisation d'Flf Aquitaine en 1993, contre laquelle les socialistes s'étaient élevés, pouvez-vous nous dire, Monsieur le Ministre, quels sont aujourd'hui les moyens d'actions du gouvernement et comment l'Etat souhaite mettre à profit son action spécifique ?

Je vous remercie Monsieur le Ministre de bien vouloir répondre aux inquiétudes des milliers de salariés, de l'ensemble des syndicats et d'élus, dont je me fais l'écho ce jour.

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