DECLARATION DE L’INTERSYNDICALE D’ELF EP

CFDT, CFTC, CGT, FO, SICTAME/CGC

 

Monsieur le Président,

 

Depuis maintenant plus de 6 mois, le personnel d’Elf EP est en lutte contre le plan dit de «Performance» dont vous avez lancé l’étude le 21 octobre 1998.

La lutte du personnel a pris une nouvelle forme, suite aux annonces du Président Jaffré dans la presse de supprimer 2000 emplois dans la branche Exploration-Production, dont l’essentiel frapperait le personnel d’Elf EP de Paris et de Pau.

Ainsi, dès le 12 avril à Pau et le 14 avril à Paris, le personnel gréviste, par des grèves tournantes, avec occupation des centres informatiques et de communication, manifeste son rejet d’un projet qui n’a comme perspective que le démantèlement de l’entreprise, des suppressions massives d’emplois et des licenciements déguisés sous forme d’externalisations que vous voulez imposer à des centaines de salariés.

Dès le 14 avril, nous vous avons demandé, par lettre, l’ouverture de négociations afin de trouver une issue à la situation de crise grave et sans précédent dont le contenu de votre plan est à l’origine.

Ce n’est que le 20 avril que vous nous avez signifié par lettre la désignation de A.Thébault, afin de définir un cadre de négociations.

A l’issue de 4 rencontres, A. Thébault ne disposant pas du mandat de négocier les éléments de l’étude, nous n’avons pu faire qu’un constat d’échec.

Le 27 avril, nous réitérions par écrit notre demande d’ouverture de véritables négociations, en appelant à votre sens des responsabilités.

Ce n’est qu’à la suite de notre lettre du 3 mai, que vous avez accepté la réunion de ce jour.

Il aura donc fallu 25 jours de grève pour que vous daigniez rencontrer les représentants du personnel en grève, dont la détermination ne faiblit pas.

Permettez-nous de vous dire combien le personnel a été choqué, que durant cette période, à aucun moment, vous n’ayez eu un seul mot dans vos courriers, pour évoquer cette situation dont l’ampleur et la gravité auraient dû, en tant que premier responsable, vous amener à prendre des initiatives pour sortir de la crise.

Quant à nous, nous réaffirmons aujourd’hui sans ambiguïté, Monsieur le Président, comme au premier jour, notre volonté de trouver une issue rapide à la situation, en instaurant un dialogue social constructif afin d’apaiser le climat et mettre un terme au conflit.

Pour cela, l’ouverture rapide de négociations sur l’évolution d’Elf EP, doit permettre de trouver les solutions mettant en place un projet global cohérent et ambitieux, sur la base d’objectifs industriels et sociaux.

Nous plaçant dans la perspective de la défense de l’entreprise et de l’emploi et ayant la volonté de dénouer le conflit, nous restons disponibles pour négocier sur la base des revendications en 5 points du personnel en grève depuis 25 jours.

Y a t-il de votre part une volonté identique de sortir de ce conflit ?

C’est par la concertation et le dialogue, sans préalable, que nous pourrons assurer un avenir à Elf EP et à tout son personnel.

 

Paris, le 6 mai 1999.

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