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elf en
résistance |
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Depuis le début du conflit, notre action a
été l'occasion de quelques dérapages que la Direction s'est
empressée d'exploiter savamment et même d'entretenir (?) comme
elle sait le faire. Il est peut-être utile de remettre les
choses à leur juste mesure.
L'Intersyndicale condamne sans ambiguité les faits et
gestes qu'elle ne saurait cautionner. Ces actions,
exceptionnelles et rares, qui sont le fait d'éléments isolés,
ne peuvent que jeter un discrédit sur notre mouvement et
éloigner de notre lutte des agents que ces méthodes répugnent.
Pour autant, une poignée de "chevaux sauvages" ne doit
pas mettre en cause une action soutenue depuis plus de 3 semaines
par près de 900 grévistes. On peut même s'étonner du petit
nombre de ces actions tant le désarroi et le mal-être sont
grands chez une partie importante des agents Elf EP, des
sous-traitants, de leurs familles et de leurs proches...
La faute à qui ?
A-t-on estimé les dégâts occasionnés par le mépris de nos
directeurs et PDG devant ce conflit ?
A-t-on estimé les dégâts psychologiques, familiaux et sociaux
occasionnés par des centaines de personnes externalisées ou
mises à la rue ?
Pourquoi ces méthodes d'un autre âge, sous couvert d'une
philosophie ultra-libérale, où la part de l'homme est réduite
à néant, n'attirent-elles pas la même répugnance et le même
rejet chez nos expatriés ou dans une population plus
douillettement installée dans ses certitudes ?
Pourquoi la violence en col blanc serait-elle plus acceptable et
impunie ?
Dans l'Inde de Gandhi, à l'aune de la non-violence, il y avait
déjà des gestes incontrôlés et incontrôlables de la part de
malheureux pourtant inconditionnels du Mahatmah ? Pour autant,
Gandhi a condamné ces actions et il a continué sa quête.
Alors, vous qui nous lisez, ne cédez pas à la tentation facile
d'accroire la Direction, ou des gens mal intentionnés, qui
veulent réduire notre mouvement à des épiphénomènes certes
condamnables et condamnés, mais qui ne sont que les
manifestations d'êtres humains qui expriment leur violence
interne et leur rage devant le cynisme et le mépris d'une
nouvelle race de "saigneurs".
"Quand le
sage montre la lune, l'imbécile ne voit que le doigt."
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