Communiqué à la presse

 

Les Organisations Syndicales d’Elf EP CFDT-CFTC- CGC- CGT-FO communiquent :

Elf EP : 17ème jour de grève avec occupation des centres informatiques.

Depuis le 12 avril dernier, les salariés d’Elf EP avec l’ensemble des Organisations Syndicales, ont engagé un mouvement de grève tournante avec blocage total des moyens informatiques et des télécommunications internes au Groupe Elf, lien entre ses filiales d’exploration-production. Les centres de calcul de Paris et de Pau sont occupés jour et nuit.

Les salariés s’opposent avec détermination à un plan appelé cyniquement " plan de performance ", plan qui prévoit la suppression de 1500 emplois dont 500 seraient " externalisables ".

Pour justifier ce plan, la Direction, après avoir invoqué un prix du baril très bas, s’est appuyée sur une étude qu’elle a fait réaliser entre autres par le cabinet de " consulting " Mc Kinsey. Les résultats de cette étude affirment, sans le prouver, que notre compétitivité serait en danger et qu’il faut prendre des mesures urgentes.

Les élus du CCE ont déclenché un droit d’alerte en janvier 99 dans le cadre de la Commission Economique du CCE. La volonté clairement affichée de la Direction de ne pas fournir les éléments nécessaires à une expertise sérieuse ont conduit les Organisations Syndicales à porter l’affaire en justice pour délit d’entrave.

Les arguments développés par la Direction pour justifier ce plan, qu’elle a savamment distillés dans la presse, n’ont à ce jour pas été étayés.

Elf EP a dégagé près de 1 milliard de francs de bénéfice net pour l’année 1998. La branche Exploration-Production dont fait partie Elf EP et qui comprend l’ensemble des filiales productrices du Groupe Elf, a dégagé en 1998 plus de 15 milliards de profits bruts alors que le baril était en moyenne à 13,5 $/baril sur l’année.

Par ailleurs, le Groupe Elf Aquitaine lui-même a dégagé 8,5 milliards de francs de bénéfice net en 1998. Enfin, le Groupe s’apprête à approuver lors de l’assemblée ordinaire des actionnaires le 28 mai 1999 un plan de rachat d’action qui s’élève à plus de 36 milliards de francs ...

Tout ceci démontre que ce plan n’a aucune justification économique. Le seul objectif, qui pilote cette tentative de destruction d’un outil pétrolier français patiemment construit au fil des cinquante dernières années, est la satisfaction des actionnaires, majoritairement anglo-saxons, en imposant un taux de rentabilité (ROCE) de 15% l’an.

Les salariés d’Elf EP, avec leurs Organisations Syndicales, combattent cette logique destructrice qui ne peut conduire qu’à une impasse. L’emploi, l’avenir d’une région et l’avenir même des salariés sont en jeu.

Les Organisations Syndicales ont, dès le troisième jour de conflit, exigé l’ouverture de négociations sur la base des revendications des grévistes. Depuis, la Direction joue le pourrissement du conflit et démontre sa totale irresponsabilité. C’est inadmissible.

Les négociations doivent s’ouvrir au plus vite pour dénouer le conflit.

Toujours aussi déterminés, nous attendons ce jour la réponse de la Direction.

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