Jean CONAN
Président ADIAS
Paris, ce 29 mai 1999
AG des actionnaires : Explication de vote contre le rapport de gestion
Monsieur le Président, Mesdames, Messieurs,
Nous vous devons de dire en quoi nous votons contre la première résolution, non pas contre les comptes, qui sont bons, mais contre le rapport de gestion. Pour faire court, nous ne commenterons pas nos votes sur les autres résolutions.
Comment vous dire brièvement les choses ? Je suis furieux ! Les douze mille personnes que je représente ici sont furieuses ! Quel gâchis !
Alors que notre groupe dispose de tous les atouts humains techniques et financiers pour se développer, un tout petit nombre de " directateurs ", dont le passé est truffé de coûteuses erreurs techniques, aussi intransigeants qu’opposés à l’option technologique qui est la seule vrai force du groupe, causent aujourd’hui les plus grands dommages à notre entreprise.
Qui sera comptable de l’incroyable accumulation de maladresses, d’incurie, de bévues, de mépris hautain ? Mais quelle est cette organisation qui permet à de second couteaux, soigneusement défaussés ensuite, d’annoncer force suppressions de postes, à charge au Président de monter en première ligne ? Nous marchons sur la tête !
- Oui, les dirigeants de l’Exploration - Production poussent les personnels au désespoir. Or, vous savez ce qu’il advient quand on a le sentiment de n’avoir plus rien à perdre !
- Oui, l’un des défis majeurs auquel le groupe se trouve confronté reste le développement de ses activités pétrolières amont. Pourquoi ce qui est réalisé en pharmacie, en chimie ou bien au raffinage ne serait-il pas possible en Exploration - Production ? Le management de l’Exploration - Production a-t-il compris qu’il ne peut pas conduire les entreprises qui lui sont confiées sans un minimum d’assentiment de la part des personnels ?
- Non, l’absence de préparation attentive, l’absence la plus totale de pragmatisme le mépris et la provocation ne sauraient tenir lieu de politique sociale !
- Non, le malthusianisme et l’abandon de pans entiers de nos activités, sous couvert de réduction des coûts, ne sauraient tenir lieu de politique industrielle ! Que le groupe donne l’impression d’être prêt à payer n’importe quel prix pour se débarrasser de milliers de salariés est un sujet de scandale.
Il n’est que grand temps que les dirigeants de l’Exploration - Production veuillent sincèrement explorer les compromis possibles, ils existent ! Ni les personnels, ni leurs représentants ne sont des boeufs ! Nous avons plutôt le sentiment que la maîtrise avec laquelle le personnel et ses représentants ont mené les choses jusqu’ici est plutôt une preuve de maturité juridique et de savoir faire en communication !
Il n’est que grand temps de cesser de justifier l’intransigeance des uns par de soit - disant refus acquis d’avance des autres. Nous vous le disions déjà en 1995 à cette même tribune, le personnel ne saurait accepter d’avoir pour seul horizon à ses efforts, la seule réduction à marche forcée des activités et des effectifs.
Nous nous réjouissons aujourd’hui de la perspective de rachat de SAGA, et nous souhaitons de tout coeur qu’elle aboutisse favorablement. Elle est de nature à donner un nouvel élan à l’Exploration - Production. Notre groupe mérite mieux que l’actuelle dilapidation patrimoniale qui justifie notre vote d’opposition de ce jour. Je vous remercie de votre attention.