Actions : la croissance plutôt que la réduction des coûts Le 14 Juin 1999 |
Si,
en Bourse, cest la croissance des bénéfices qui
permet dobtenir des valorisations élogieuses, une
étude, réalisée par Mercer Management Consulting sur
la corrélation du cours de Bourse et la croissance des
sociétés cotées, met en évidence la prime dont
profitent les sociétés dont le surplus de bénéfice
est lié à leur croissance. De 1988 à 1997, les
sociétés dont la croissance du résultat
dexploitation saccompagne dune hausse
de leur chiffre daffaires surperforment celles qui
obtiennent une amélioration de leur rentabilité grâce
à une meilleure maîtrise de leurs coûts. A
titre dexemple, de 1992 à 1997, Lafarge, qui a
connu une croissance moyenne de son résultat
dexploitation de 16 % sur cette période, où son
chiffre daffaires a progressé annuellement de 7 %,
a vu sa capitalisation boursière sapprécier de 8
%. A linverse, Ciments Français, bien que la croissance de son résultat dexploitation soit supérieure (18 %), a été pénalisé par une baisse de ses ventes de 2,5 % et son cours de Bourse a reculé de 12 %. Cet exemple est loin dêtre isolé. Selon Mercer Management Consulting, la segmentation opérée par le marché permet aux sociétés ayant une croissance rentable de créer 16 de valeur supplémentaire pour lactionnaire. Le consultant met aussi en évidence que la croissance du chiffre daffaires, même non rentable, lemporte aussi sur les stratégies de réduction des coûts, alors que cest bien sûr les sociétés en déclin, cumulant baisses des ventes et des résultats, qui enregistrent les plus mauvaises performances. Cette étude, qui porte sur 350 sociétés françaises cotées, révèle que la part des entreprises ayant une croissance rentable a tendance à se renforcer. Elles nétaient que 42,8 % sur la période 1988-1994 et occupent 56,8 % de léchantillon de 1994 à 1997. Les groupes qui affichent une croissance dactivité non rentable passent, pour leur part, de 31 % à 21,9 %. Contrairement à ceux qui prétendent réduire leurs coûts pour disposer dune base saine pour faire repartir la croissance de leur affaire, Mercer Management Consulting relève que seulement le tiers des entreprises ayant réduit leurs coûts pendant la période 1988-1994 a développé pendant les cinq années suivantes une croissance rentable. Mais cette proportion est plus du double (69 %) pour les sociétés qui avaient déjà une croissance rentable pendant la première période passée sous revue. C.T. |