L'INTERSYNDICALE (SNTRS-CGT, SNCS-FSU, SNESup-FSU)
du Laboratoire de Physique Corpusculaire (LPC)
Collège de France,
11 pl. Marcelin Berthelot,
75231 PARIS Cedex 05
(afin d'assurer la bonne réception du courrier, nous vous prions
d'adresser toute reponse:
- soit à Jacques MAILLARD au courrier
electronique maillard@cdf.in2p3.fr,
- soit au Téléphone - Fax 0145830720
à Paris,
- soit à Luis GONZALEZ-MESTRES, 17 rue Albert BAYET, Appt. 1105 ,
75013 PARIS)
Monsieur le Premier Ministre,
Nous avons l'honneur de vous saisir de l'actuelle situation du LPC du Collège de France.
1. Confirmation de nos précédents courriers
Par courrier électronique du 3 septembre courant, nous vous adressions nos observations sur la mise en place d'une commission chargée d'intervenir sur la situation de notre laboratoire. Sa formation a eu lieu sans que nous en ayons été officiellement informés et sans qu'aucune lettre de mission établissant sa composition, son mandat et ses règles de fonctionnement n'ait été, ni affichée, ni communiquée aux personnels concernés. Nous ne pouvons que confirmer les termes de ce premier courrier, dont le souci était la transparence et le bon déroulement de toute mission concernant le LPC du Collège de France, vu l'importance des enjeux scientifiques, culturels, stratégiques et humains. Nous eûmes pour seule réponse à notre démarche constructive l'initiative unilatérale de la Direction du LPC supprimant sans notification les moyens informatiques du membre de notre Intersyndicale qui vous avait adressé ledit courrier électronique. Il s'agit d'une violation flagrante de la liberté syndicale et d'une mesure d'intimidation tendant à nous imposer le silence. Cet incident vous a été signalé par un nouveau courrier électronique du 9 septembre (joint pour rappel à la présente), resté également sans réponse.
2. Absence de moratoire et aggravation de la situation
A ce jour, la situation continue à se dégrader. Nous venons d'apprendre la suppression de l'accès d'autres membres du laboratoire aux ordinateurs du LPC avec disparition de fichiers informatiques, ainsi que la suppression de plusieurs bureaux et le déménagement des affaires des agents. Ces mesures ont été prises sans en informer les intéressés. Des contrats européens en cours font toujours l'objet de blocages alors que des visiteurs sont attendus, et nous sommes contraints de financer sur nos deniers nos déplacements professionnels. Contrairement à ce que nous avions demandé, toutes les initiatives prises tendent à aggraver la situation et à créer une atmosphère de pression croissante contre les personnels.
Nous
sommes toujours dans l'ignorance de la lettre de mission, voire
même de l'existence et composition officielles, de la
commission.
Aucune suite n'a été donnée, à notre connaissance, aux
demandes formulées dans notre courrier du 3 septembre tendant
à garantir:
a) la mise en place d'un vrai moratoire et
d'une véritable enquête contradictoire;
b)
l'indépendance de la commission;
c) une situation normale pendant
les travaux de celle-ci.
3. Quel statut et mission pour cette commission?
Nous souhaitons voir cette situation évoluer favorablement. Toutefois, dans l'absence d'une réponse à nos observations et dans le présent contexte nous ne pourrions donner suite aux convocations qui nous seraient adressées au milieu d'une telle opacité et entourées de pressions auxquelles, nous sommes sûrs, vous êtes étranger. Compte tenu des enjeux et de la complexité du dossier, l'actuelle commission (dont la composition a fait l'objet d'une objection sérieuse de notre part) ne se donne pas des délais suffisants pour effectuer une enquête contradictoire. L'enquête nécessit'e par ailleurs que nous ayons accès à l'ensemble des documents et correspondances concernant le LPC depuis 1990 . Nous avons donc l'honneur de vous demander respectueusement de bien vouloir répondre à notre démarche afin que nous puissions examiner la situation en toute connaissance de cause et formuler éventuellement des propositions pour le travail de la commission.
Dans l'attente de votre réponse, nous demandons que toute audition soit reportée à une date ultérieure. En effet, la définition de "mission d'information et de propositions" transmise de façon officieuse ne s'accorde pas avec celle d'une "mission de bons offices afin de permettre le règlement du conflit par la conciliation" donnée par Monsieur le Ministre de tutelle aux parlementaires (lettre de Monsieur C. ALLEGRE à Monsieur H. NAYROU du 6 juillet 1998, reconnaissant par ailleurs la nécessité de l'indépendance et de l'impartialité de la commission). Une "mission de bons offices" doit au préalable faire l'objet d'une consultation de toutes les parties sur sa composition, ses objectifs et sa procédure. De surcroît, il est indispensable que les mesures imposées par la force soient retirées et que cesse cette politique de pressions et de faits accomplis qui cherche à exploiter la précarité (y compris, financière) de notre situation. En outre, il est souvent arrivé que des contacts de notre intersyndicale ou de membres du laboratoire avec des autorités aient par la suite été utilisés en dehors de leur contexte en déformant leur signification réelle. Il est donc important d'éviter toute ambiguïté, incohérence ou refus de transparence.
Seul nous anime le souci de créer les meilleures conditions pour la réussite d'une mission concernant la situation de notre laboratoire.
Veuillez recevoir, Monsieur le Premier Ministre, l'expression de notre haute considération.
R. BRUERE-DAWSON, SNTRS-CGT
J. MAILLARD, SNCS-FSU
G. MAUREL, SNESUP-FSU
From maillard@cdf.in2p3.fr Wed Sep 9 20:33:25 1998
Monsieur le Premier Ministre,
Quelques jours après l'envoi du message dont la teneur suit pour rappel,
la Direction du Laboratoire de Physique Corpusculaire du Collège
de France
a supprimé l'accès de son expéditeur,
Roger BRUERE-DAWSON, délegué
SNTRS-CGT, aux ordinateurs du laboratoire. Cette mesure témoigne de
l'atmosphère dans laquelle se déroule l'actuelle mission sur le
laboratoire et nous vous demandons de bien vouloir intervenir à ce sujet.
Vu la disparition de l'adresse électronique de Roger BRUERE-DAWSON, nous
vous prions de bien vouloir envoyer toute réponse à
l'expéditeur
du
présent courrier électronique.
Nous vous prions de recevoir l'expression de notre haute considération.
Le 2 septembre 1998
L'Intersyndicale du Laboratoire de Physique Corpusculaire du Collège de
France, LPC (SNCS-FSU, SNTRS-CGT, SNESup-FSU, SNPCEN-FSU)
à Monsieur Lionel JOSPIN, Premier Ministre
Copie à Madame et Messieurs les Présidents du Sénat
et de l'Assemblée
Nationale et les Ministres chargés de l'Education Nationale
et de la Culture.
Nous avons eu l'honneur à plusieurs reprises d'attirer
votre attention, ainsi
que celle de votre Ministre chargé de l'Enseignement Superieur, de la
Recherche et de la Technologie, sur les dysfonctionnements du CNRS et du
Collège de France et leurs conséquences pour notre laboratoire.
Le LPC du Collège de France a, par la volonté de certains
dirigeants du CNRS
et du Collège de France, été programmé en
déclin dès 1992, puis mis en
réaffectation en 1997 par ces mêmes responsables.
Cette opération s'est
accompagnée d'une réduction drastique de ses
thèmes de recherche et de son
personnel (scientifique et technique), allant jusqu'à détruire
des équipes
performantes de qualité reconnue. Dans nos différents
courriers, nous vous
demandions un moratoire et la nomination d'une commission d'enquête.
A ce
jour, aucune reponse officielle ne nous est parvenue.
En date du 10 juillet dernier, nous apprenions par Monsieur H. NAYROU,
Député,
qu'une commission venait d'être nommée, ayant pour
rôle de "permettre le
règlement de ce conflit par la conciliation",
sans que les demandeurs n'aient
été informés ni consultés à propos
de sa constitution. Ce n'est que la semaine
dernière, suite à des recherches et contacts officieux,
que nous avons eu
confirmation de l'existence de la commission et connaissance de sa composition.
De surcroît, les modalités dans lesquelles cette
commission de trois personnes
a été mise en place appellent de très
fortes réserves de notre part:
- La participation à ladite commission de Monsieur J.E. AUGUSTIN, actuel
Président du Conseil Scientifique de l'IN2P3,
directeur de laboratoire et
présenté de façon officieuse comme le probable
successeur du directeur
démissionnaire de cet Institut, nous apparaît
incompatible avec l'indépendance
que doit avoir une instance d'enquête et de médiation.
En outre, Monsieur
AUGUSTIN, membre de la Collaboration DELPHI, a été
impliqué depuis plusieurs
années dans des décisions directement en rapport
avec le conflit du LPC.
- Il ne semble pas que cette commission ait pour but une vraie enquête,
sauf
quelques auditions de responsables et membres du LPC. Car ni les mutations
n'ont ete retirées,
ni les moyens de travail des personnels "exclus" n'ont été
rétablis et toute éventuelle médiation se
trouve confrontée à de nombreux faits
accomplis. Enfin, la communication de documents administratifs fait l'objet de
nombreux blocages. Il nous est impossible d'accepter une telle situation.
Outre le remaniement indispensable de la composition de la commission et
l'affirmation claire de son role d'enquête,
il nous paraît indispensable que,
préalablement: a) toutes les mutations soient retirées;
b) nos moyens de
travail soient rétablis;
c) une totale transparence soit faite sur l'ensemble
des documents concernant le LPC et ses personnels depuis 1992; d) tous les
personnels exclus de l'actuelle UMR soient convoqués.
Il nous serait autrement
impossible d'accorder une quelconque crédibilité
au travail de la commission.
Veuillez recevoir, Monsieur le Premier Ministre, nos salutations respectueuses.
Pour l'Intersyndicale,
Date: Wed, 9 Sep 1998 20:20:59 +0200 (MET DST)
From: Jacques Maillard
To: premier-ministre@premier-ministre.gouv.fr
Cc: allegre@ipgp.jussieu.fr, c.allegre@education.gouv.fr,
ministre@culture.fr
Subject: RAPPEL sur la commission chargée du LPC du Collège
de France
L'Intersyndicale du LPC
Date: Thu, 3 Sep 1998 17:42:58 +0200 (MET DST)
From: Roger Bruere-Dawson
To: premier-ministre@premier-ministre.gouv.fr
Cc: allegre@ipgp.jussieu.fr, c.allegre@education.gouv.fr,
ministre@culture.fr
Subject: URGENT, sur la commission chargée du LPC du Collège
de France
J. MAILLARD (SNCS-FSU), R. BRUERE-DAWSON (SNTRS-CGT), G. MAUREL (SNESup-FSU)