28 Juillet 2001 - INTERNATIONAL

DE MONTPARNASSE … L'AMBASSADE D'ITALIE

" G8 Assassins "... Ces deux mots frappent la banderole blanche et noire ouvrant le cortège qui, jeudi soir, a défilé de la gare Montparnasse jusqu'à proximité de l'ambassade d'Italie. Plus de deux mille manifestants, souvent un oillet rouge à la main, ont crié leur colère et leur solidarité après la mort du jeune Carlo Giuliani tué par un policier à Gênes.

En tête du cortège, parmi les personnalités, Raphaël, retour de Gênes, présente aux objectifs son visage marqué de multiples bleus et contusions et ses mains abîmées par un tabassage policier en règle. Près de lui, Yves Dimicoli pour le PCF, Bernard Cassen président du mouvement ATTAC, José Bové, ou encore Annick Coupé pour l'Union syndicale du G10 solidaires... Suivent en ordre dispersé des banderoles de la CGT Finances, de la LCR, de la Fédération anarchiste, de la Confédération nationale du travail, de Droit au logement...

Le leader de la Confédération paysanne attire les micros et se montre prolixe : " Gênes a prouvé que la lutte contre la mondialisation prend de plus en plus d'ampleur. Nous étions 200 000 à Gênes, nous serons 500 000 à Rome le 10 novembre " (pour la réunion de la FAO sur l'alimentation mondiale).

Noyé dans la foule, un responsable d'AC ! (Agir contre le chômage) rappelle que " les chômeurs ont lancé les premières protestations internationales ", avant même Seattle, fin 1999, avec les marches européennes d'Amsterdam (1997), Cologne (1999), puis Nice en 2000, " et bientôt Bruxelles, pour le sommet européen de décembre 2001 ".

Entre des poteaux, des guirlandes de bandelettes blanches et noires répètent à l'envie " G8 : vergogna ! " (" honte " en italien), placées par un groupe d'Italiens de Paris, militants de Refondation communiste. Les slogans alternent: " Le G8 a du sang sur les mains ", " Berlusconi, assassin ", " commission d'enquête internationale ". Vers 20 heures, la grande majorité des manifestants se disperse sous une pluie battante tandis qu'une cinquantaine de personnes restent abritées sous les porches des immeubles de la rue de Varenne, où est située l'ambassade. Une dizaine de jeunes dansent au son du camion sono qui affiche une grande pancarte : " Larmes, crimes, ô Gênes ", devant le cordon de CRS qui barre la rue de Varenne, à cent mètres de l'ambassade d'Italie.

Presque au même moment, d'autres cortèges défilaient dans des rues de province : à Toulouse, à proximité du consulat italien ; à Millau, devant la sous-préfecture de l'Aveyron ; à Lyon comme à Marseille. Simultanément on apprenait le refus du gouvernement Berlusconi d'ouvrir la commission d'enquête parlementaire demandée par l'opposition italienne.

J. C.