Revenu garanti :
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Mot d'ordre d'AC !, scandé lors des occupations des Assedic, qui signifie: un revenu minimum garanti pour tous, à hauteur du Smic car, autre mot d'ordre d'AC !, "le Smic c'est rien, moins que le Smic, c'est moins que rien". Les revendications portant sur une prime de 3 000 francs et une augmentation des minima sociaux de 1500 francs participent de notre bataille pour le droit à une vie décente. Ces revendications renvoient à des problèmes d'économie quotidienne, mais aussi à un problème de civilisation: faut-il travailler pour avoir le droit d'exister ? Les revendications mises en avant dans la lutte des chômeurs et des précaires appellent à une large révolution culturelle. Ce que nous contestons en revendiquant un revenu minimum garanti pour tous, ce n'est rien moins que le définition de la richesse. Ce que nous bousculons en cascade, ce sont les autres piliers du système: les concepts de travail et de production qui déterminent les modalités de participation à la société. Qu'est-ce qui mérite une rétribution et de la reconnaissance sociale ? Pour nous, la notion de richesse ne peut être réduite à sa mesure économique, ni assimilée à la seule production matérielle. Les formes mêmes du mouvement de lutte des chômeurs nous en proposent une autre acceptation. Que font-ils avec leurs associations, sinon produire les conditions nécessaires d'une vie sociale commune ? La production de lien social est une richesse au même titre que la production de biens de consommation, mais elle échappe à l'évaluation monétaire, bien qu'elle participe à l'enrichissement de tous. La question du revenu garanti interroge les fondements constitutifs de la vie démocratique. Il ne s'agit pas d'une question abstraite. Les effets des actions et des activités des "exclus" et de leurs alliés est un travail politique mesurable. Droits devants !, Droit au logement ont fait bouger les bases mêmes de la constitution en réhabilitant concrètement la loi sur le droit de réquisition. Si AC ! et les fractions syndicales obtiennent l'amélioration des conditions de vie des chômeurs et des précaires, ce travail politique et éthique sera un bénéfice pour les droits de l'homme, pas pour les droits de l'homme pauvre... Le bénéfice culturel, idéologique
est également palpable: les militants tendent à prouver qu'il
existe une vie civique et active après le salariat. Les "exclus"
restent et demeurent politiquement alliés et productifs. C'est une
incitation au partage du travail - au sens de production - et une incitation
à s'impliquer, tous et chacun, dans la vie de la cité. Ça
se discute.
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