20 novembre 1997
Manifestation européenne à Luxembourg
Pour une Europe
sans chômage, sans précarité, sans exclusion !
L'Europe, la zone du monde qui concentre le plus de richesses, est aujourd'hui trois fois plus riche qu'il y a 30 ans. Alors, pourquoi tant d'inégalités, d'injustice, de chômage ? Pourquoi tant de misère, de mal-logés, d'exclusion sociale ? Pourquoi renvoyer les femmes au foyer ? Pourquoi expulser les immigrés ? Pourquoi une Europe sociale aussi légère que le vent ?
Les mouvements sociaux se développent en Europe
Face à cette situation, nous voyons des mouvements sociaux se développer dans toute l'Europe. Il en existe dans le cadre des états nationaux, mais, pour la première fois, nous assistons à l'émergence de mouvements sociaux réellement européens.
Ce fut le cas, il y a 6 mois, du mouvement de solidarité qui entoura le conflit de Renault Vilvorde. Ce fut le cas, plus récemment encore avec les Marches Européennes contre le chômage, la précarité et les exclusions qui traversèrent toute l'Europe et qui se conclurent par la manifestation d'Amsterdam qui réunit plus de 35 000 personnes en juin dernier.
Les manifestants d'Amsterdam, comme ceux qui ont défilé pour Renault Vilvorde, exigeaient une autre politique en Europe. Une politique
radicalement différente de celle qui a abouti à la mise sur pieds des critères de convergences du traité de Maastricht ou du pacte de stabilité signé à Amsterdam, l'un et l'autre ayant comme effet premier, au nom de la lutte contre les déficits budgétaires, de réduire les budgets sociaux et d'empêcher toute politique active de création d'emplois.
La "question sociale" au centre des débats européens
Va-t-on vers le sommet de l'hypocrisie? Allons-nous accepter la mascarade de gouvernements qui cachent derrière les "critères de convergences" les lois du marché et des profits ? Si rien ne contrecarre l'évolution actuelle des choses, ce sommet n'aboutira à rien.
La commission de Bruxelles avait proposé que l'Union Européenne se fixe des objectifs de lutte contre le chômage, l'objectif proposé par la commission étant de faire passer en 5 ans le taux de chômage des 11% actuellement reconnus à 7%. Objectif totalement insuffisant et surtout sans aucune mesure d'accompagnement contraignante qui aurait permis de garantir un tant soit peu la crédibilité d'un tel engagement alors que, par ailleurs, le pacte de stabilité est accompagné de tout un dispositif d'amendes extrêmement lourd pour tout Etat ne respectant pas les indicateurs prévus.
Mais c'était malgré tout trop pour les Etats membres qui ont rejeté ces propositions lors d'une réunion des ministres préparatoire au Sommet. Le parlement européen a été dans le même sens en refusant, à quelques voix de majorité deux résolutions : une en faveur des 35h, l'autre en faveur des objectifs proposés par la commission.
La mobilisation sociale est indispensable !
Devant un tel cynisme, seul un mouvement de masse, un mouvement européen peut changer le cours des choses. L'échéance du sommet social de Luxembourg peut être une étape importante.
Le mouvement syndical européen "officiel", la CES, n'avait pas mobilisé pour la manifestation d'Amsterdam. Là, au contraire, la CES a décidé d'appeler à une manifestation européenne à Luxembourg.Celle-ci se tiendra le jeudi 20 novembre à 14h 30, un jour et à une heure qui permettra difficilement une réelle mobilisation de masse, avec des centaines de milliers de salariés, de chômeurs, de jeunes à Luxembourg pour exiger une autre politique.
Les mots d'ordre de la CES restent également très vagues : pour l'Europe sociale, mais sans préciser les revendications essentielles pour changer réellement les choses.
Il est donc important que le mouvement social européen puisse s'affirmer dans l'unité, avec le plus de force possible. C'est pourquoi le réseau des associations et forces syndicales qui avait organisé les Marches et la manifestation d'Amsterdam appelle à manifester en masse le 20 novembre à Luxembourg, sur deux mots d'ordre essentiels :
Pour une réduction du temps de travail massive et généralisée dans toute l'Europe, sans perte de pouvoir d'achat ni flexibilité et avec embauches correspondante, les 35 h étant une première étape qui doit pouvoir être appliquée partout !
Pour un revenu qui permette à tous et toutes de vivre décemment, que l'on soit salarié à temps plein, avec un temps partiel imposé, sous un statut précaire, ou que l'on soit au chômage.
Tous et toutes dans la rue le 20 novembre 1997
Luxembourg 14 h à la Gare
Marches europeennes contre le chomage, la precarite et les exclusions
104, rue de Couronne, 75020 Paris
Tel : +33 1 44 62 63 44 - Fax : +33 1 44 62 63 45
E-mail : marches97@ras.eu.org