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A-HU-RIS-SANT !!!
Date: 12 Feb 1998
From: douillard@calvanet.calvacom.fr (Luc Douillard)
To: acratik@club-internet.fr
[Dans le cadre de la préparation du deuxième « réveillon du 1er mai contre la dictature des marchés financiers », dans la nuit du 30 avril au 1er mai 98, sur le parvis de la Bourse de Paris, un rendez-vous festif et revendicatif, sans violence ni argent, pour obtenir la taxation Tobin des revenus des flux spéculatifs.] A-HU-RIS-SANT !!! Proprement ahurissantes, les toutes dernières nouvelles de la dictature en marche des marchés financiers mondialisés. D'ici quelques mois seulement, le mauvais rêve qu'on nous prépare en grand secret sera inéluctable. Ce scénario de Science-Fiction cauchemardesque a pour appellation un sigle pourtant sympa : "AMI", pour Accords Multilatéraux d'Investissements. Alertez les bébés ! Révoltons-nous pendant qu'il est temps contre le nouvel ordre totalitaire. Sommaire des inter-titres : - Un hold up sur 70 pays - Pour la confiance des marchés financiers - Pire que tout ce que nous avons vu - La World Company et l'éducation des enfants - Restreindre les libertés publiques - Négociations secrètes à Paris - « Le test de Dracula » - L'écriture de la Constitution du monde - Abdications et problème éthique des élites (pour une anthropologie critique) - Qui résiste à l'AMI ? - « Aucune influence sur notre législation » Il y en encore quelques jours, en toute bonne foi, je me croyais ressortissant français, c'est-à-dire citoyen bon gré mal gré d'un ensemble national & européen où s'exerçe la souveraineté pleine des institutions. Une souveraineté souvent mal employée, certes, imparfaitement articulée aux principes des droits de l'homme et de la séparation des pouvoirs. Mais au moins, je croyais avoir en face de moi un État souverain, doté de la volonté de se maintenir, c'est-à-dire un pilote dans l'avion, à qui je pouvais me plaindre à qui de droit, le cas échéant. Comme mes ancêtres et ceci depuis au moins l'époque de l'Empire romain. Ce temps est révolu. À partir de cette année 1998. Désormais la barbarie du néo-capitalisme spéculatif, fonctionnant en réseaux polycentriques, sera anonyme, multiforme, et surtout, sans limite. UN HOLD-UP SUR 70 PAYS Explication. Tout à commencé le mardi matin 20 janvier, pendant que les enfants prenaient leur petit déjeuner. Moi, je lisais les pages éco du « Monde ». C'est alors que j'appris que la République française avait décidé en secret de se suicider, délibérément, et en secret. L'article de Jean-Claude Buhrer « Comment l'accord mondial sur les services financiers a été négocié » (« Le Monde », supplément Économie, page VI, 20.01.1998) relatait un événement survenu discrètement un mois plus tôt, en pleine nuit, à Genève. « Après les accords sur les télécommunications, les technologies de l'information, les Occidentaux ont obtenu, le 13 décembre, l'ouverture des marchés de la banque et de l'assurance. » Traduction en clair : les lobbys spéculatifs, contrôlant l'administration américaine, ont commis un hold-up définitif sur les institutions financières des 70 pays membres de l'OMC. (OMC = Organisation mondiale du commerce, ex-Gatt). Sincèrement, on avait y bien cru, nous autres, ou en tous cas, on aimerait tant y croire, que le gouvernement Jospin faisait son possible pour sauver les acquis d'un siècle et demi de conquêtes sociales et démocratiques. Mais qu'il avait la tâche difficile pour agir, ce malheureux gouvernement de gauche ! Ses faibles mains étaient liés par les accords internationaux contraignants, tels que Maästricht, et la nécessité de respecter la « parole donnée » par la France. OK Lionel. Mais un doute surgit : Encore faudrait-il qu'on cesse d'adopter sans cesse de nouveaux traités pour s'empêcher toute politique alternative. Des traités négociés en catimini, de surcroît. Jamais je n'avais entendu parler de cet accord du 13 décembre 97. Honte sur moi et sur tous ceux qui ne sont pas initiés à décrypter ce qui se passe de véritablement important. A décoder le réel derrière les débats écrans tels que les 35 heures ou le cumul des mandats électoraux. Et vous, que faisiez-vous au juste ce 13 décembre à l'aube, Chirac étant président, Strauss-Kahn grand argentier, Johnny cocaïnomane, Platini cheftain d'un grand stade ? Peut-être, comme tous les Français, vous dormiez d'un |il, l'autre branché sur la télévision, laquelle ne parle jamais des vrais enjeux de l'OMC. En découvrant trop tard ces accords adoptés en secret, j'avais l'impression d'un réveil brutal dans une réalité sordide, avec en plus avec la gueule de bois. Mais je n'étais pas au bout de mes surprises. POUR LA CONFIANCE DES MARCHES FINANCIERS Curieusement, pendant que la France dormait, les USA veillaient. A la date butoir du 12 décembre, on arrête fictivement les horloges à minuit pour continuer à négocier. « Le temps aussi de consulter le Congrès américain et d'obtenir le feu vert du président Clinton, qui a été l'un des premiers à se féliciter de l'aboutissement des négociations. » Ceci selon « Le Monde », qui précise que les pays pauvres sont restés discrets sur cette affaire, floués. Que les USA ont monté un suspense d'enfer aux dernières minutes pour balayer les pays récalcitrants tels que Malaisie, Brésil, Inde et Egypte, qui n'avaient pas le choix de toute façon. Qu'il s'agissait, bien entendu, de redonner « confiance » aux marchés financiers. Que cet accord « historique » ouvre à la spéculation totale 95% des services financiers de la planète, sans plus aucune protection publique des pays. Et qu'après ce haut fait, le patron de l'OMC a parlé d' « année miracle ». Tu l'as bien dit : notre acquiescement est prodigieux. Mais je devais tomber à nouveau de mon arbre, le 6 février. Ce jour-là, Perline (une animatrice de « Radio-Libertaire » à Paris, rencontrée récemment pour parler du réveillon du 1er mai, et par ailleurs experte antinucléaire, auteur de « Tout nucléaire : une exception française », Édition Dagorno/l'Esprit frappeur, 112 p., 10 FF) m'envoyait un message intitulé « AMI », document émanant d'un groupe militant suisse. PIRE QUE TOUT CE QUE NOUS AVONS VU Il commençait par ces mots : « Cela peut paraître difficile a croire, mais les représentants des gouvernements sont en train maintenant de négocier un nouvel accord international qui est encore pire que tout ce que nous avons vu jusqu'à présent. Cet accord, appelé Accord multilatéral sur les investissement (AMI), envisage entre autres de donner aux sociétés transnationales le même statut juridique que les États, d'interdire tout contrôle sur le mouvement des capitaux (y compris de spéculation), de rendre impossible pour les gouvernements de poser des conditions aux investisseurs, de contraindre les États qui veulent introduire une nouvelle législation sociale ou sur l'environnement à payer des milliards aux investisseurs étrangers, et il veut rendre pratiquement impossible pour les parlements d'introduire de nouvelles règles pour limiter le rayon d'action des multinationales et des spéculateurs, allant jusqu'à les forcer d'abroger toutes les lois existantes d'ici cinq ans. » LA WORD COMPANY ET L'EDUCATION DES ENFANTS Ce qu'on m'expliquait noir sur blanc était véritablement cauchemardesque : 1- L'accord AMI ne doit d'abord être négocié qu'entre les 29 pays les plus riches du monde (ceux de l'OCDE, réunis en secret à Paris), pour être ultérieurement imposé aux autres. 2- Le traité de l'AMI vise à rendre impossible tout contrôle des mouvements de capitaux. 3- L'AMI ne donne que des devoirs supplémentaires aux États, que des droits nouveaux aux investisseurs. 4- L' AMI donne une nouvelle définition juridique du mot "investissement", incluant toute forme de propriété, y compris intellectuelle, et permettant la privatisation des semences, des animaux et des parties du corps humain. 5- L'AMI prévoit que tous les pays du monde devront obéir au FMI, même s'ils ne sont pas endettés, pour avoir la permission, provisoire, de légiférer sur les mouvements de capitaux (le FMI dépend des sept pays les plus riches). 6- L'AMI veut que la libre circulation des capitaux, des biens et des services, soit entièrement libre. Ce libre-échange obligera les pays à se concurrencer pour offrir les meilleures conditions aux détenteurs de capitaux. Il deviendra encore plus difficile de retenir sur un territoire national une partie des bénéfices de la production (fuite vers les paradis fiscaux). 7- Une fois adopté, l'AMI enlèvera toute base légale aux notions de développement durable ou de clause sociale, pourtant adoptées solennellement aux conférences de Rio et de Kyoto. 8- Selon l'AMI, un service public national à but non lucratif, par exemples la Poste ou l'Éducation Nationale, ne pourra être toléré que s'il ne gène pas les gains potentiels d'un investisseur étranger. 9- « Précision particulièrement choquante : les prestataires de services éducatifs, comme tout autre "produit" (à l'exception du domaine militaire, qui seul bénéficie d'une protection absolue dans cet accord !), ne pourront limiter le contrôle ou la domination étrangère dans ce domaine. Vos enfants, la World Company s'en charge ! » 10- L'AMI interdira qu'un État fasse appel au "principe de précaution" pour justifier l'interdiction d'un produit (transgénique, par exemple). RESTREINDRE LES LIBERTES PUBLIQUES 11- Selon l'AMI, les sociétés multinationales pourront poursuivre les gouvernements chaque fois que les législations nationales leur sembleront hostiles, même s'il ne s'agit que leur réputation (« "expropriation" de leur image de marque »). Les lourdes réparations financières seront payées par les contribuables de ces pays. 12- Les organismes capitalistes pourront attaquer en justice toutes les dispositions nationales qui leur sembleront gênantes : retraites, aide aux minorités, à l'agriculture, aux petites entreprises, à la protection de l'environnement, aux droits de l'homme, etcS Déjà, depuis trois ans, l'OMC a instruit une centaine de plaintes qui ont été toujours jugées en faveur des multinationales. (L'OSCE a ainsi réussi à faire casser les accords de Lomé entre l'Union Européenne et des pays pauvres des Caraïbes, qui garantissaient à ces derniers des revenus d'exportation de bananes). Pourquoi cette partialité ? Parce que les juridictions sont prévues par l'OMC pour ne pas donner raison aux peuples et aux institutions publiques. L'AMI prévoit par exemple que les arbitrages pourront être soumis à la Chambre de commerce internationale. « Les renards siégeant pour juger la poule ». NEGOCIATIONS SECRETES A PARIS 13- Détail significatif : l'AMI prévoit que ces recours juridiques soient permis aux entreprises et aux investisseurs, mais interdits aux citoyens et à leurs associations. 14- L'AMI prévoit de rendre responsable les États des manques à gagner dus aux « troubles de l'ordre public », manifestations, grèves, boycott, guerre. Ainsi, alors qu'on privatise les protections sociales des citoyens, on socialise les risques des entreprises privées. Faut-il ainsi encourager aussi ouvertement les gouvernements à restreindre les libertés publiques ? 15- L'AMI amènera les pays à baisser leur impôts, et diminuer les services étatiques, avec toutefois deux notables exceptions prévues par le traité : la police et l'armée, nécessaires à la bonne "condition" du capital. 16- Un pays signataire de l'AMI ne pourra s'en retirer avant un délai de vingt ans (5+15), le temps de rendre inéluctable la restructuration définitive de l'humanité !!! 17- L'AMI prévoit un « effet de cliquet » (citation authentique) qui verrouillerait toutes les mesures de libéralisation économique, sans possibilité ultérieure d'abrogation ou d'invalidation, même s'il s'agit d'un vote démocratique des citoyens d'un pays. Une situation bloquée pour l'éternité : un rêve stalinien. « LE TEST DE DRACULA » 18- L'AMI est en négociation secrète à Paris depuis trois ans, mais des parlementaires tels que Jack Lang ont avoué ne pas en avoir été informés, ni de l'identité des négociateurs côté français. L'existence de l'AMI n'a été révélée que par une fuite en janvier 1997. (Il est vrai que peu de députés avaient lu auparavant les 20 000 pages du précédent traité instituant l'OMCS) Selon « Public citizen », une organisation américaine de consommateurs, le traité de l'AMI ne passerait jamais « le test de Dracula », s'il était divulgué : la lumière lui serait fatale. 19- L'AMI doit être approuvé par les négociateurs internationauxS dès le mois de mai de cette année 1998 ! C'est donc la fuite effrénée en avant. [Notes d'après O. de Marcellus, Gutknecht, Bulletin de l'action mondiale des peuples (Suisse) après analyse du texte provisoire de l'AMI). Après avoir lu tout ceci, je fut pris d'un doute. Et si cette dénonciation de l'AMI exagérait ? Si elle émanait d'un groupe de doux fêlés grenouillant sur l'internet ? De paranoïaques ayant cru découvrir un nouveau complot mondial ? Pour en avoir le c|ur net, je suis allé consulter « Le Monde diplomatique » de février, un journal qui n'a pas pour habitude de plaisanter. Et là, je du me rendre à l'évidence. « Le Monde diplo » publiait justement un long article de Lori M. Wallach, de « Public Citizen's Global Watch », qui commençait ainsi : « Élaboré au sein de l'OCDE, à l'insu des citoyens. Un nouveau manifeste du capitalisme mondial. Il faut remonter aux traités coloniaux les plus léonins pour trouver exposés avec autant d'arrogance dominatrice que dans l'Accord multilatéral sur l'investissement (AMI) les droits imprescriptibles du plus fort - ici, les sociétés transnationales - et les obligations draconiennes imposées aux peuples. A tel point que les négociateurs gardent le secret sur un texte, élaboré au sein de l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), que le gouvernement français s'apprête à signer, si l'on en croit le communiqué des services du premier ministre du 7 janvier selon lequel" les règles de l'AMI contribueront à assurer la solidité du cadre juridique des échanges ". » L'ECRITURE DE LA Constitution DU MONDE « Imaginez un traité de commerce autorisant les entreprises multinationales et les investisseurs à poursuivre directement en justice les gouvernements pour obtenir des dommages et intérêts en compensation de toute politique ou action publique qui aurait pour effet de diminuer leurs profits. Cela n'est pas l'intrigue d'un roman de science-fiction sur l'avenir totalitaire du capitalisme. Seulement l'une des clauses d'un traité sur le point d'être signé, mais méconnu : l'Accord multilatéral sur l'investissement (AMI). Le directeur général de l'Organisation mondiale du commerce (OMC), M. Renato Ruggiero, a assez justement décrit la nature de cet accord : " Nous écrivons la Constitution d'une économie mondiale unifiée. » « Si l'AMI avait été en vigueur dans les années 80, M. Nelson Mandela serait toujours en prison, car l'accord interdit le boycottage des investissement ou leur restriction, tels qu'ils ont été pratiqués à l'encontre de Pretoria du temps de l'apartheid, sauf pour des motifs de "sécurité fondamentale". » ABDICATIONS ET PROBLEME ETHIQUE DES ELITES : POUR UNE ANTHROPOLIGIE CRITIQUE Pourquoi les États abdiquent-ils ainsi leur souveraineté ? Pourquoi, pour la première fois dans l'histoire humaine, les hommes politiques lâchent sans combat un pouvoir ? Un pouvoir qui ne leur appartient pas, d'ailleurs, puisqu'il ne leur a jamais été que délégué par le peuple souverain. La question est sociologique : elle met en cause l'interpénétration à huis clos des milieux affairistes et des dirigeants politiques et médiatiques. La question est donc aussi et d'abord éthique, et pose le problème de la moralité de nos élites, fussent-elles « de gauche » . Il faudra bien un jour entreprendre une anthropologie politique du carriérisme des élites, - avec son cortège inévitable de lâchetés, de paresse intellectuelle, de misères morales, - de bizutages (rites initiatiques de cooptation par l'apprentissage du reniement), - du mépris-des-autres adossé à la haine-de-soi-même, - de l'angoisse de mort repérable dans la temporalité puérile des calendriers des décideurs, - de la corruption morale des élites dues à l'extension illimitée de la domesticité, avec le droit de cuissage inhérent (TUC-Travaux d'Utilité Collective, CES-Contrats Emploi Solidarité, CEJ-Contrats Emploi Jeunes), - du caractère matérialiste de l'accaparement de la rente fiscale par un groupe social spécialisé, dans les ex-démocraties social-démocrates (« décentralisation »), - de la fragilisation des élites elles-mêmes, par la menace du chômage, - de l'économie de la flatterie et du service rendu médiatique, considérée dans le cadre global du dénigrement systématique du corps social (perpétuellement suspecté d'arriération, d'inadaptation, de lepénisme, de « conservatisme », d'incivismes divers, etc) - Dénigrement dont le paradigme est la refabrication de l'histoire de la collaboration des élites avec le nazisme entre 1940-1944, refabrication destinée à occulter le courage spontané et massif de Français anonymes qui ont souvent aidé et réussi à sauver des dizaines de milliers de Juifs persécutés, courage dont la seule invocation est insupportable pour nos élites actuelles. QUI RESISTE A L'AMI ? Actuellement, ces accords sont combattus, depuis quatre mois seulement, par une coalition de 22 organisations, parmi lesquelles WWF, les Amis de la Terre, Ecoropa, Public Citizen, etc, que rejoignent de nombreux syndicalistesS Ces derniers se posent également la question de l'attitude des syndicats représentés à l'OCDE, qui selon « Le Monde diplomatique » se sont bornés à réclamer l'adjonction à l'AMI d'une "clause sociale", au lieu d'en remettre en cause l'essentiel. D'autre part, ce matin 12 février, la presse française fait état de la résistance de cinéastes et créateurs à l'AMI sur le thème de l'exception culturelle. C'est bien mais encore trop peu. Le « Monde diplo » a souligné que l'aménagement d'exceptions partielles fait partie de la tactique de négociations de l'AMI, du moment qu'elle confirment la règle. Il se trouve qu'Yves Cochet, député vert, a posé une question publique au gouvernement, lors de la séance de la Chambre du 4 février. « SPour savoir de quoi il s'agit, j'ai dû passer par le site Internet du Monde diplomatique. Ce que j'ai trouvé m'a inquiété. Il s'agit de lever toute barrière, tout contrôle sur la possibilité pour une firme multinationale d'investir dans un pays signataire. [S] Alors, qui négocie cet accord pour la France, où en sont les négociations, et quel est l'intérêt d'un tel accord pour notre pays ? » « AUCUNE INFLUENCE SUR NOTRE LEGISLATION » Réponse intégrale de son Excellence M. Dominique Strauss-Kahn, ministre de l'économie, des finances et de l'industrie : « Je vous remercie de me donner l'occasion de faire le point sur ces négociations. L'investissement étranger est essentiel pour notre croissance. 30 % de nos emplois en dépendent directement ou indirectement, et chacun a à l'esprit les exemples de Mercedes et de Toyota. Parallèlement, la France est le troisième investisseur mondial, ce qui profite à nos exportations. Notre législation sur l'investissement étranger est déjà très ouverte, sauf dans des domaines comme la défense ou la santé où il faut des autorisations. L'AMI ne modifie en rien notre législation nationale. En effet ce n'est pas un accord de réglementation, mais de non-discrimination. Les signataires s'engagent à ne pas traiter différemment les investissements nationaux et étrangers sur leur sol. Cela n'aura donc aucune influence sur notre législation, sur le droit du travail, sur le secteur public. Allons-nous signer ? Ce n'est pas sûr. Nous ne signerons pas si l'accord devait d'une quelconque manière remettre en cause notre exception culturelle, préconiser le dumping social et fiscal de certains pays ou légitimer les législations d'exception des Etats-Unis par exemple contre Cuba ou l'Iran. S'il n'y a pas de bon accord, il n'y aura pas de signature de la France -et ce qui devrait vous rassurer, est que les négociations seront conduites par mon ministère ! Enfin, pour ceux qui veulent être régulièrement informés, il y a le site Internet de l'OCDE -il n'est même pas nécessaire d'aller chercher l'information sur le site du Monde diplomatique ! » (Applaudissements sur les bancs du groupe socialiste, cornaqué par son chef Monsieur Jean-Marc Ayrault, député-maire de Nantes) Alors, faut-il alerter les bébés ? Faut-il informer les députés ignorants ou inconscients ? Écrire aux journaux ? Bloquer en gare le TGV du mardi matin qui conduit Jean-Marc Ayrault à son bureau parisien ? Faire une grève du vote régional ? Obstruer les sous-sols de l'OCDE à Paris, où se trame en secret l'AMI ? Rendre nos cartes d'identité de citoyens d'États déchus ? Perturber la coupe du monde ? Saboter la télévision ? Préparer le deuxième réveillon du 1er mai contre la dictature à venir ? ----------- Texte annexe : [ Appel ] Nous cherchons des partenaires pour le Deuxième "réveillon" annuel du 1er mai qui aura lieu devant la Bourse de Paris, le soir du jeudi 30 avril 98 contre la dictature des marchés financiers pour la taxe "Tobin" sur les profits spéculatifs (Départs en car de Nantes, fête, retour dans la nuit, frais : 100 F) La mainmise de l'économie spéculative déréglementée et défiscalisée (bourse, fonds de pension, taux d'intérêts, politiques monétaristes, FMI, blanchiment de capitaux S) est l'une des premières causes de la crise et du chômage, et par conséquent de la misère, de l'exclusion, de la peur, du racisme. L'an dernier, l'association citoyenne et culturelle « Nantes Est Une Fête ! » (N.E.U.F.) a mis en place ce premier rendez-vous : * un car venu de Nantes, * des participants parisiens et venus de la province, * un contrat pour ce réveillon : pas de violence et pas d'argent (tout est donné gratuitement sur place : manifestations artistiques, apéritifs et buffet - les Nantais fournissent les huîtres et le muscadet, bien entendu). Ce premier réveillon en 97 a été évoqué par France 3, M6, AFP, Libération, France Inter, France Culture, Radio Libertaire, Charlie-Hebdo, La Croix, la presse locale nantaise. Faut-il maintenir et développer ce rendez-vous autogéré ? « Nantes est une fête » ne se considère pas comme propriétaire de ce réveillon revendicatif,S à développer désormais, chaque année, devant les bourses de chaque pays du monde. Pour cela, nous cherchons des partenaires, individuels, associatifs, syndicaux, culturels, si possible avec des idées nouvelles et des suggestions. Déjà, le journal « Le Monde diplomatique » vient d'annoncer qu'il veut créer une organisation internationale pour la taxe "Tobin" contre les profits des marchés financiers. Affaire à suivre. ------------------------------------------------------------ À renvoyer à : «Nantes Est Une Fête ! » (N.e.u.f. !) * chez J.-M. Allain, 4 rue docteur Schweitzer, 44100 Nantes. Ou écrire à : douillard@calvanet.calvacom.fr Je suis intéressé/e par ce réveillon et désire en être informé/e: NOM, PRENOM : ADRESSE : VILLE : E-MAIL :
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