ANTASS présentation - pourquoi/comment - IRC - débats
infos du jour - infos par thèmes - liens - contributions
ANTASS

liste de diffusion
Antenne ASSEDIC
archives du 26 janvier 98
Convergence des luttes
41 - SEL
précédent - sommaire - suivant


Réflexions libres sur le SEL
Date: 26Janvier 1998
From: acratik@club-internet.fr (Yves MICHEL)
To: antenneassedic@internatif.org
Il se développe depuis quelques années deux système d'échanges en réseau
(et non pas d'une personne à une autre personne), il s'agit des réseaux
d'échanges de savoir (mettant en inteconnection les savoirs faires) et
les Systèmes d'Echanges Locaux (S.E.L: mettant en interconnection
l'échange de biens et de services, dont les savoirs faire.
Ces deux expériences sont en plein développement dans de nombreux pays
du monde. En France depuis deux/trois ans on assiste à une
multiplication exponentielle de ces réseaux d'échange.
Fin 1994 : Il y avait 1 SEL ... en Ariège
Début 1996 : Il y avait 50 SEL dans 36 Départements.  
Au 21.07.96 : il y avait 109 SEL dans 57 départements
Au 12.09.96 : il y avait 118 SEL dans 64 départements
Au 11.11.96 : il y avait 170 SEL dans 72 départements
Au 31.12.96 : il y avait 180 SEL dans 76 départements
Au 25.02.97 : il y avait 192 SEL dans 80 départements
Au 01.05.97 : il y avait 225 SEL dans 81 départements
Au 10/11/1997 : il y avait 268 SEL dans 87 départements.
Le Fisc est inquiet, en effet ces réseaux ont la particularité
essentielle de fonder la base des échanges sur une monnaie artificielle
de crédit, c'est à dire une monnaie [base "]fondante[per thou] qui est instaurée dans le
but de mesurer les échanges et garantir la viabilité de ces systèmes.
Il y a donc création de communauté ouvertes d'échanges évitant tout
recours à la monnaie capitaliste. En dehors bien sur des frais de
participation aux outils minimaux nécessaires à la bonne vie du réseau
(Éditions de bulletins recensant les offres et les demandes, selon les
réseaux ou les besoins et les moyens selon d'autres, location éventuelle
de salle pour organiser les rencontres entre sociétaire...). C'est une
cotisation.
Ces réseaux ont tendance à se coordonner au niveau national comme au
niveau international et pour ce faire l'outil internet
(http://altern.com/sel/) est aussi utilisé optimisant le développement
de ces réseaux ou systèmes locaux.
Le FISC, évidement tente actuellement d'estimer la valeur, en monnaie
capitaliste, des échanges réalisés, afin de taxer les sociétaires sur ce
qu'il estime lui revenir de droit.
Évidement l'irruption d'une monnaie créditiste, comme réponse à un
certain blocage des échanges via la monnaie capitaliste, qui manque
cruellement à nombre de gens porte en elle une subversion à l'heure de
la monnaie unique!
Cependant, à l'intérieur de ces réseaux, le débat existe, car outre
cette base créditiste, les bases sur lesquelles se coordonnent les
réseaux locaux peuvent être très différentes et porter en elles des
germes soit de régression, soit de réelle émancipation.
Il y a bien sur les SEL du Parti humaniste (secte), que nous traiterons
brièvement à la fin de cet article. A Paris, ce sont les SEL
d'arrondissement, dont vous pouvez voir les affichettes dans certains
quartiers. Ces SEL humanistes sont bien sur mis en quarantaine de la
coordination des SEL qui en dénonce la dimension sectaire.
Mais en ce qui concerne les autres SEL, les critiques et débats portent
le plus souvent sur deux risques:
1- Le risque d'établir une inégalité horaire en grains de SEL, selon le
type de service effectué (travail intellectuel et travail manuel par
exemple). 
Le SEL de Dijon, ou sont investi un certain nombre de libertaires, a
posé comme base fondamentale que qu'une heure de travail manuel ou
intellectuel vallait la même chose (en grains de raisins).
2 - Le risque aussi de voir se reproduire à l'intérieur des réseaux une
certaine inégalité économique, qui existe forcément à l'extérieur, c'est
à dire la mise ne jeu dans les rapports entre sociétaires de leur
conditions plus ou moins stables, plus ou moins précaires.
Certain SEL ont déjà integré et résolu ces contradictions et sont
porteurs d'émancipation et d'autonomie vis-à-vis de l'economie
marchande, d'autres SEL fonctionnent encore selon les [base "]lois[per thou] de l'offre
et de la demande. (SEL d'Issy les Moulineaux)
Je tente ici d'apporter quelques suggestions afin de remédier aux
risques de régression et de reproduction de l'exploitation, qui malgré
le caractère fondant de cette monnaie fondante, est toujours présent..
A propos des SEL, la critique souvent entendue est celle concernant la
valeur du temps de travail. En effet, pourquoi, par exemple une heure de
conseils juridiques ou d'enseignement par exemple, coûterait autant de
grain de SEL que 2 heures ou plus de travaux physique ?
Le risque est toujours dans une micro-société de reproduire l'aliénation
ou l'exploitation existant à l'extérieur.
Exemple si moi, profession libérale, en dehors du SEL, j'offre au sein
du SEL quelques heures de mon savoir faire, je ne devrais pas pouvoir
avoir quelques jours de réparation de ma maison, ce qui me permettrais
en outre de la revendre bien plus chère... Pour pas un rond, dans notre
système.
En fait le risque, est que la coexistence au sein d'un même SEL, de gens
aux statuts sociaux et financiers différents et (dans notre société
inégaux) recrée à terme un néo-système d'exploitation au sein duquel
certains auraient intérêts à bosser beaucoup pur y gagner les éléments
de leur survie tandis que d'autre pourraient (à l'extreme) se contenter
de remettre en circulation quelques objets devenus inutiles - et servant
là, potentiellement - de néo-capital.
Et dans un contexte de micro-société SEL, se serait catastrophique comme
un retour à des micro sociétés féodales.
Si l'on ne peut éviter, au sein d'une société qui n'a pas accompli sa
révolution sociale, le fait qu'il existe chez les gens des revenus
inégaux, il faut pourtant éviter que cela se reproduise à l'intérieur
des SELs.
Comment, c'est une proposition offerte gracieusement, en dissociant la
sphère des besoins fondamentaux de celle des échanges libres.
En fait le SEL pourrait avoir 2 niveaux:
Un niveau collectif, ou le SEL serait engagé à travers tous ses membres
et savoir-faire à assumer collectivement l'assurance que tous ses
membres ont leur besoin fondamentaux comblés: Logement, alimentaire,
accès à la santé, accès aux transports et à la possibilité de
communiquer par courrier et téléphone, accès au savoir, scolarisation
des enfants et solidarité français-immigrés.
Pour cela le SEL, s'engagerait à lutter pour le maintien hors échanges,
d'un accès stable aux besoins fondamentaux d'un de leur membres par
ailleurs précaire dans la société.
Un deuxième niveau où, les échanges de services et de biens,
inter-sociaux aux SEL, ne concernerait donc que des individus libres
d'échanger, puisque assuré de ne pas mettre en balance, dans le contenu 
même des échanges, la précarité des uns contre la stabilité des autres.
Si un membre du SEL a des ennuis mettant en jeu son accès aux besoins
fondamentaux, c'est tout le SEL qui doit se mobiliser, avec les
ressources de soutien et d'informations, pour maintenir le membre dans
ses droits (y compris celui du logement , de bouffer et de se vêtir). Il
est hors de question, que la précarité des uns rentre en jeu dans les
échanges libres, sinon on verra des gens devant bosser beaucoup à rendre
de multiples services, pour maintenir un statut précaire,  à des gens
dont le statut est stable, qui n'auront que quelques marchandises à
mettre en circulation ou quelques heures de savoir-faire à offrir pour
rester dans le SEL. Dans ces conditions, ce serait la reproduction de
l'exploitation et pire, dans une micro-société telle qu'un SEL, de
l'aliénation. Et dans ce cas, le boulot au noir est bien plus avantageux
avec monnaie capitaliste sonnante et trébuchante.
Si l'ensemble des SEL, fonctionnait sur ces deux niveaux: solidarité
effective pour le maintien des besoins fondamentaux (En grignotant sur
la société marchande) et échanges libres entre individus libre, alors
les SEL représenteraient le germe d'une alternative concrète au
capitalisme (libéral ou anti-libéral) 
Une autre solution, pour éviter certains trocs non équitables, serait de
dissocier ce qui relève des services de ce qui relève des biens
matériels, en faisant coexister deux systèmes monétaires non
inter-pénétrables. Ce qui amènerait une réflexion d'ajustement de la
part des sociétaires de tous les SEL, sur la valeur (en SEL) des objets
périssables ou non, fonction des besoins ou bien de l'envie, et en ce
qui concerne les services, sur le temps de travail, fonction aussi de
l'energie physique et/ou psychique que nous coûte ce travail, fonction
d'une durée globale... Pas facile, mais réflexion importante à mener.
Attention DANGER !, le Parti humaniste, qui s'est présenté d'ailleurs
aux dernières législatives, constitue aussi ses SEL.
Dans le IIème arrondissement de Paris, par exemple, comme ils l'ecrivent
dans leur journal [base "]Communications[per thou] dont les annonceurs sont les
commerçants de cet arrondissement, le Parti Humaniste appelle à la
constitution d'un Sel.
Mais là, on s'en doute, comme nous le disions plus haut, la précarité
des uns sera certainement au service (pour pas un rond et dans un cadre
confiné) delà plus grande richesse des autres.
Un moyen d'affecter exclus et précaires à de petits travaux en échanges
des quelques surplus et autres invendus des dits-commerçant annonceurs
du quartier.
En fait un véritable régime féodal, présenté comme alternative par le
parti humaniste !
Ce n'est pas là le SEL de Solidarité et d'échange qui porterait en germe
une alternative au capitalisme.
C'est pourquoi les SEL devraient se doter de deux niveaux, l'un de
solidarité collective, afin de faire sortir de la précarité ses membres
et l'autres consacrés aux échanges libres entre individus libres et
libérés de la pesanteur de la précarité, pour que la précarité des uns
ne rentre pas dans la balance des libres échanges .
Si vous souhaitez des information détaillées sur les SEL (Systèmes
d'échanges locaux) et les RERS (Réseaux d'Échanges Réciproques de
savoirs ), voici,  deux adresses qui vous permettrons de rebondir au
coeur de ces pratiques:

Mouvement des Réseaux d'échanges Réciproques de savoirs-MRERS
MRERS  BP  56  3 bis, cours Blaise Pascal, 91002 Evry Cedex
Tel: 01 60 79 10 11
Fax: 60 79 15 41.

SEL, systèmes d'échanges locaux.
Envoyez un chèque de 50F pour recevoir le guide SEL Mode d'Emploi à :
SEL'IDAIRE
09500 LAPENNE
Tel./Fax : 05 61 67 51 01
Site WEB (internet): http://altern.com/sel/


ANTASS présentation - pourquoi/comment - IRC - débats
infos du jour - infos par thèmes - liens - contributions
ANTASS
contacts - Accès Public - Agir contre le Chomage - Maison des Ensembles
pouvez aussi causer au webtrimeur