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Lettre ouverte au Premier Ministre
Date: Fri, 23 Jan 1998 07:48:40
From: yotogui@ras.eu.org (laurent)
To: ac-forum@ras.eu.org
.../... Voici la lettre ouverte au Premier Ministre adressée par : Hubert CONSTANCIAS, MNCP ; François DESANTI, Comités de chômeurs CGT; Richard DETHYRE, APEIS ; Claire VILLIERS, AC ! Paris, le 20 janvier 98 Monsieur le Premier Ministre, Comment imaginer vivre avec 2000 F par mois ? Comment résister aux huissiers, aux saisies, aux coupures d'eau ou d'électricité ? Comment surmonter les humiliations, les rejets : vous êtes trop vieux, trop jeune, trop qualifié, pas assez qualifié... Depuis plus d'un mois, de milliers d'entre nous, chômeurs et chômeuses, nous sommes levés pour dire avec force notre volonté de changer profondément les conditions de notre vie. Nous n'acceptons plus de vivre ainsi. C'est tout de suite qu'il nous faut des réponses, pas dans six mois, pas dans un an. Nous voulons que nous, nos enfants trouvent leur place dans une société plus juste et plus humaine. Vous êtes le Premier Ministre d'une Gauche plurielle, et vous en êtes fier : vous nous l'avez dit lorsque vous nous avez reçus. Nous attendons que vous preniez les décisions qui s'imposent. Personne ne pourrait comprendre que dans ce pays qui est la quatrième puissance économique du monde, des millions d'entre nous restent sur le bord de la route. Cela bousculerait les équilibres si vous accordiez les 1500 f de relèvement des minima sociaux et ouvriez un droit pour les jeunes ? Mais regardez aujourd'hui les déséquilibres humains, ils minent toute la société et c'est l'extrême droite qui en fait son fond de commerce ! L'urgence et la détresse n'attendent pas , Vous pouvez décider que la gauche dans ce pays est celle qui choisit la population contre la dictature des marchés. Nous entendre, nous répondre, c'est aussi le seul moyen dont vous disposez pour qu'ensemble, tous ensemble, nous imposions au patronat les 35 heures avec la création d'emplois correspondante et sans diminution de salaire. Quel espoir pour tous et toutes, quel signe de temps réellement nouveaux seraient des décisions qui vont dans le sens de ce que demande ce mouvement : Monsieur le Premier Ministre, il faut en finir avec la peur et le désespoir, les chômeurs attendent vos décisions : il faut aller plus vite de suite ; nous sommes en fin de patience.
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