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Les chômeurs répondent à Jospin en occupant le PS
Date: 22 Jan 1998
Source: reuter

Les chômeurs répondent à Jospin en occupant le PS-

Paris, 22 janvier, Reuters - Une centaine de militants anti-chômage ont
occupé jeudi le siège du Parti socialiste, rue de Solférino à Paris,
pour dénoncer l'insuffisance des mesures annoncées la veille par le
Premier ministre, Lionel Jospin.
"Les déclarations de Jospin sont insultantes pour les gens. Le Premier
ministre vient du Parti socialiste, il a été élu pour faire une certaine
politique et il ne la fait pas", a déclaré Alain Véronèse, de Agir
ensemble contre le chômage (AC!). Montrant un chômeur assis sur un
canapé de cuir au premier étage du bâtiment, il a remarqué: "C'est la
France réelle, celle que Jospin ne rencontre pas".
Des unités de police se sont déployées dans la rue de Solférino située
entre le boulevard Saint-Germain et la Seine mais des représentants de
la direction du PS ont déclaré qu'ils n'avaient pas requis l'évacuation
par la force.
Les manifestants qui s'étaient rassemblés place du Châtelet ont pénétré
à l'intérieur du siège du PS vers 14h15 (13h15 GMT). Ils ont envahi le
bâtiment sans rencontrer de résistance.
     * "Nous voulons tout... et nous prendrons le reste", lit-on sur une
banderole accrochée au dernier étage.
     * Les manifestants ont été reçus par plusieurs représentants de la
direction, dont Stéphane Le Fol, directeur de cabinet de François
Hollande qui a succédé au mois de décembre à Lionel Jospin au poste de
Premier secrétaire.
     * La rencontre a donné lieu à un débat animé.
     * "Prenez la place d'un chômeur, alors vous comprendrez", a lancé
un militant. "Avec vos Safrane vous nous faites ch... depuis des
années".
     * "Ce gouvernement a écouté les chômeurs et pris des mesures", a
tenté d'expliquer Stéphane Le Fol.
     * D'autres dialogues parfois vifs retentissaient dans les couloirs
du bâtiment.
     * - "Au PS on est solidaire du mouvement des chômeurs", a tenté de
faire valoir une permanente du PS.
     * - "Renier ses promesses à ce point, c'est fou", lui a lancé une
militante anti-chômage.
     * - "Mais l'argent on le prend où", a répliqué la militante
socialiste.
     * Au même moment, à l'extérieur du bâtiment, les forces de l'ordre
interpellaient des manifestants venus soutenir la manifestation.
     * A une centaine de mètres de là, les CRS ont bouclé l'accès à la
Maison de l'Amérique latine où débutait une réunion des dirigeants de la
gauche plurielle, dont François Hollande et Robert Hue, secrétaire
national du Parti communiste, sur la préparation des élections
régionales.

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