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Antenne ASSEDIC
19 janvier 98
CHRONIQUE DE L'OCCUPATION DE L'ANTENNE ASSEDIC INTERNET
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Tract/contribution de FIL
Nantes, Samedi 17/01/98 Manifestation
From: phcoutant@hol.fr
« Le chomage n'est pas une fatalité, le travail non plus »


Bonjour

Voici un texte d'un camarade / ami diffusé lors de la manif de Samedi à
Nantes. Il peut être repris en signalant d'où il vient.

l'auteur : un dénommé   FIL
>
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Le chômage n'est pas une fatalité. le travail non plus.

« Simuler le dialogue et préparer la trahison, c'est la devise du bon
gestionnaire... »

     Le gestionnaire se trouve aujourd'hui face à un grave problème :
comment calmer les pauvres sans rien changer au système? Le gestionnaire
fait tourner ses ordinateurs jour et nuit, essaye de nouvelles
équations, pour faire semblant d'accorder quelque chose tout en n'
accordant rien.      Le gestionnaire est un magicien comme on n'en fait
plus, mais les secrets de son art sont éventés depuis longtemps. Le
gestionnaire aime bien les catégories. Il lui faut des groupes à opposer
les uns aux autres : les chômeurs contre les salariés, les salariés du
public contre les salariés du privé, les salariés contre leurs
employeurs, les employeurs contre les chômeurs, etc. Mais tout cela est
une vieille Histoire, l'important là dedans est de faire que l'on ne
remette surtout pas en cause le travail lui même, et son abrutissante
idéologie.
     Il faut que l'on soit persuadé qu'il faille travailler plus dur,
pour
gagner plus d'argent, pour acheter plus de chose, pour être heureux.
Malheureusement on ne le croit pas, l'on croit même que cela correspond
plus à une fuite en avant devant une réalité misérable qu'à une quête du
bonheur : s'oublier dans le travail, s'oublier dans la consommation
accélérée de n'importe quoi.
     Il n'y a aucune dignité à trouver dans le travail et tous les
employés le savent bien : le monde de l'entreprise c'est le royaume de
la bassesse et de la mesquinerie, il faut se taire et faire semblant
pour ne pas avoir d'ennuis, il faut trouver passionnantes des tâches
désespérément ennuyeuses. Ce n'est pas cela la dignité. La dignité
commence par le refus de l'avilissement. Refuser l'avilissement c'est
instaurer un rapport de
force à même de contrarier ceux qui se sont trop habitués à se croire
propriétaire de la vie d'autrui, en raison de la position favorable que
leur offrait l'ordre économique.
     Nous entendons bien nous réapproprier ce monde dont on souhaitait
nous tenir séparer, nous entendons bien discuter des principes et
finalités de toutes choses... Et exiger bien plus que quelques francs.

Et vivre, combien ça coûte ?

     Le bon pauvre n'a pas de parole propre, ce sont les spécialistes
qui parlent à sa place, et il parle à son tour comme les spécialistes.
Le bon pauvre touche ses allocations et baisse la tête. Le bon pauvre a
honte de vivre. On lui dit qu'il est inutile, que c'est bien malheureux,
qu'il y a de quoi se tirer une balle dans la tête. Le bon pauvre est
bien d'accord, tellement les journaux lui ont bourré le crâne avec ça.
Le bon pauvre fait régulièrement des stages de réinsertion dans
l'environnement afin de nettoyer un peu le monde polluer par ceux qui
travaillent à polluer le monde. Parfois lorsque le bon pauvre regarde
les aménagements urbains, les rond-points, les banques qui s'ouvrent
partout; lorsqu'il voit le coût des enquêtes inutiles qu'on lui
consacre, et tous ceux qui gagnent de l'argent en s'intéressant à lui;
lorsqu'il voit les cours de la bourse, et toutes ces marchandises
produites et détruites aussitôt ou qui pourrissent dans des entrepôts,
>lorsqu'il voie les entreprises qui produisent de la misère faire du
marketing social parce que c'est bon pour leur image, le bon pauvre se
demande si l'on ne se fout pas ouvertement de sa gueule. Le bon pauvre
se rend alors compte que bien loin d'être exclu il est la figure
centrale de la société, une sorte de faire valoir qu'on essaye de
maintenir
dans un rôle particulier. Il sait qu'il va lui falloir briser ce rôle.
>Il sait  aussi qu'il y aura de grandes répercussions.

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«Ils exagèrent tout de même les chômeurs, avec tout le chômage qu'il y a
!»
La bonne parole, leçon N°1

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