présentation - pourquoi/comment - IRC - débats
infos du jour - infos par thèmes - liens - contributions

liste de diffusion
Antenne ASSEDIC
19 janvier 98
CHRONIQUE DE L'OCCUPATION DE L'ANTENNE ASSEDIC INTERNET
précédent - sommaire - suivant


Contribution de N@ndo au débats et à la lutte
Date : samedi 17 janvier 1998 09:32
De : Fernando Martins fremart@hol.fr
ac-forum@ras.eu.org
Nantes: Samedi 17/01/98

Intelligence et progrès au service de la dignité humaine  ou
Redéfinition cynique de l'humainement supportable imposée par le 
modèle socio-économique anglo-saxon?
                                       
Vaste question n'est-ce pas?
Tellement vaste qu'on ose à peine la poser. 
Et pourquoi ne la poserait-on pas en ces termes? 
Qu'est-ce qui nous en empêche et qui nous l'interdit? 
 
Puisque nous sommes conscients de l'extrême difficulté que nous
éprouvons aujourd'hui pour comprendre l'évolution du monde tel qu'il
nous est presenté dans les massmedia pourquoi ne pas essayer de porter
un regard différent sur la réalité de notre vie et sur l'avenir que nous
construisons ensemble?
 
Il y a surabondance d'informations et nous ne savons plus vers où ni
vers qui tourner nos regards? Sans doute.
 
Le pouvoir démesuré des quelques réseaux planétaires qui monopolisent
les télécommunications est détenu précisément par la poignée de nantis
qui a tout intérêt à nous faire admettre comme seule alternative viable
l'abérration humaine que représente la sauvagerie néolibérale? Bien sûr.
 
Cela peut-il nous empêcher de continuer à lutter pour exiger que la
modernité et les progrès scientifiques et technologiques soient repensés
pour être définitivement mis au service de l'espèce humaine à l'échelle
planétaire? Absolument pas.
 
Beaucoup de questions me direz-vous et qui ne nous permettent pas
d'aller bien loin.
Quelques questions parmi beaucoup d'autres que nous sommes en droit de
poser et qui peuvent constituer un point de départ susceptible d'ouvrir
de nouvelles voies à notre réfléxion et de faire émerger des éléments de
réponse constitutifs d'une alternative globale. 
 
Face à la complexité du monde actuel nous ressentons une difficulté
croissante pour accéder à une information objective nous permettant de
comprendre l'évolution de nos sociétés. Les évènements et
bouleversements majeurs du monde contempoirain nous sont présentés comme
inéluctables et irréversibles. La mondialisation des échanges est
imposée à toute l'Humanité dans un contexte de diktat de l'économisme
qui prévaut sur toute autre valeur...
 
Chacune et chacun d'entre nous est en droit d'exiger que le débat
politique retrouve toute sa place afin de redéfinr nos choix de société:
l'activité économique doit définitivement être mise au service de l'être
humain et en aucun cas l'inverse.
 
Aujourd'hui, les élites qui prétendent nous diriger, relayées par les
réseaux de télécommunication planétaire qui leur appartiennent, font
l'impossible pour continuer à nous faire croire que le bonheur du plus
grand nombre d'entre nous viendra de l'économie de marché, dogme absolu
et vérité suprême, devant laquelle toute autre approche alternative
serait non viable et vouée à l'échec.
 
L'intoxication médiatique par surabondance de désinformations
anesthésiantes développe chez les majorités silencieuses un sentiment
d'impuissance mêlé de fatalisme. La responsabilité de l'immense majorité
des journalistes et intellectuels est écrasante, qui entretiennent,
développent et nous communiquent une vision parcellaire et déformée des
liens réels entre les choix économiques qui nous sont imposés et leurs
conséquences sociales et environnementales à l'échelle planétaire.
 
Il devient de plus en plus difficile de prendre du recul vis-à-vis de
l'actualité immédiate et de situer notre réflexion dans une perspective
historique. Difficile, il est vrai, et ceci d'autant plus que tout est
mis en oeuvre pour nous placer jour après jour en spectateurs passifs et
impuissants face à notre devenir d'êtres humains. Comme si nous étions
pris dans un formidable tourbillon, un cercle infernal à l'intérieur
duquel nous n'aurions d'autre choix que de tourner en rond toujours plus
vite. Tant pis pour toutes celles et ceux éjectés en chemin, nous
claironnent les décideurs
libéraux anglo-saxons, rejoints en coeur par tous ceux qui rêvent de
prendre la part de gâteau qu'ils n'ont pas encore ou d'augmenter celle
qu'ils ont déjà.
 
Le gâteau que se partage cette élite auto-désignée est - vous l'aviez
compris - notre planète et toutes ses ressources matérielles et
humaines. Les règles du partage de ce gâteau sont exclusivement décidées
par ceux qui ont su déjà s'en approprier la plus grosse part en
s'imposant à eux-mêmes leur règle d'or: "Dégager, toujours plus vite, un
maximum de profits avec un minimum de coûts". Les conséquences
environnementales, sociales et inhumaines indissociables de cette
abérration sont pour eux des paramètres négligeables.
 
L'Humanité, dans son écrasante majorité, est totalement absente et
dépossédée de ses droits les plus légitimes et fondamentaux, par cette
logique criminelle et frénétique de concentration du pouvoir et de
l'argent entre les mains d'une poignée de nantis plus puissants,
arrogants et cyniques que jamais.
 
                         Est-ce le fruit du hasard?
                     Comment en sommes-nous arrivés-là?
Aujourd'hui on nous présente la mondialisation de l'économie et des
échanges comme un immense progrès rendu possible par le modèle libéral
anglo-saxon, dans le cadre d'une économie de marché où l'exercice de la
libre concurrence est censé conduire la société humaine vers plus de
progrès et de bien-être pour le plus grand nombre d'êtres humains.   
Ils sont innombrables les économistes du libéralisme et spécialistes de
tous bords à véhiculer et vouloir légitimer ce discours. Les politiciens
- lorsqu'ils ne se l'approprient pas pour leur usage personnel et au
service d'une conception de la politique qui n'a d'autre finalité que la
défense des privilèges des possédants - prétendent nous convaincre que
le réalisme en politique oblige à admettre que l'économique est
aujourd'hui prioritaire sur le politique et le social.
 
En effet, partout dans le monde, et à tous les niveaux de la vie
socio-économique, nous pouvons constater l'omniprésence du diktat de
l'économisme sur les choix socio-politiques. 
 
Sans vouloir remonter trop loin pour ne pas nuire à la lisibilité de
cette contribution, nous devons néanmoins inscrire notre réfléxion dans
une perspective temporelle et géo-politique à défaut de pouvoir le faire
ici sous l'angle historique.
 
Les siècles de colonialisme, l'émergence de l'activité industrielle, le
partage du monde entre vainqueurs et vaincus à l'issue des grands
conflits mondiaux, l'influence des impérialismes et de la guerre froide
contribuèrent à façonner les déséquilibres et inégalités de notre monde
divisé.
 
La décolonisation était censée corriger et atténuer le fossé existant
entre pays développés et sous développés. Il suffit de regarder
aujourd'hui autour de nous pour constater que ce fossé, loin de diminuer
est devenu un abîme.
 
Pour expliquer cette involution il nous faut chercher à comprendre le
rôle et la stratégie des pays occidentaux développés dans leur
interaction avec les pays du tiers-monde. L'accès des colonies à
l'indépendance obligeait de facto les anciennes puissances
colonisatrices à revoir les moyens et les instruments de leur domination
afin de pouvoir poursuivre le pillage systématique des richesses et des
ressources énergétiques indispensables au maintien de leur hégémonie
mondiale. (Avez-vous bien mesuré la dimension du paradoxe que représente
la localisation de l'essentiel des ressources, des matières premières et
des vraies richesses de notre planète dans des pays délibérement
maintenus parmi les plus dépendants et les plus "pauvres" du monde?).
 
Pour parvenir à ce but: continuer, en la renforçant, l'exploitation du
tiers-monde ; il a fallu trouver un moyen: sa mise sous tutelle
économique et financière par le biais de la dette; et il a fallu trouver
des instruments: la Banque Mondiale et le Fonds Monétaire International.
 
la vague de nationalisations des secteurs des secteurs stratégiques de
l'activité économique qui a suivi l'accès à l'indépendance de bon nombre
d'anciennes colonies allait à l'encontre des visées expansionnistes des
économies du monde développé, au sens large, et des multinationales en
particulier. Des pressions, embargos et contraintes de toute sorte
furent mises en place pour que le financement de cette évolution
économique du tiers-monde ne puisse se faire en dehors des institutions
financières internationales mises en place et contrôlées par les pays
développés.
 
Très rapidement ce fut à l'échelle de continents que l'on entendit
parler de la dette du tiers-monde. Les conditions étaient alors réunies
pour envisager une mondialisation de l'économie à sens unique. Bien que
le tiers-monde ait remboursé de multiples fois sa dette initiale (même
si nous acceptons de la considérer au sens que lui donnaient les
baîlleurs de fonds internationaux), la part que représente le
remboursement actuel de cette dette n'a jamais
pesé aussi lourd dans les budgets des pays du tiers-monde. Si on ne peut
pas l'accepter, on peut le comprendre aisément dans la mesure où le coût
de l'argent, les taux d'intérêt réels, les choix économiques et
l'évolution des prix des exportations de tous ces pays ne sont pas
décidés par eux-mêmes mais par leurs créanciers internationaux.
 
Les crises économiques successives eurent pour résultat non pas de
relativiser l'importance et la place de l'économie dans les choix
socio-politiques pour la redéfinir en la mettant définitivement au
service des sociétés humaines mais permirent plutôt l'émergence de cet
économisme cynique qui voudrait déposséder l'être humain de son droit
fondamental de faire des choix de société.
 
Au nom de quel dogme économique, au nom de quel absurde suprême (on ne
peut ici parler de logique humaine) voudrait-on nous faire admettre
qu'il n'y a aucune alternative à cette régression sociale globalitaire
(cf. Le Monde Diplomatique pour la paternité de l'expression) dont les
symptômes sont chaque jour plus visibles dans nos sociétés malades?
 
                  Aujourd'hui, les conditions sont réunies
                   pour dénoncer et démolir efficacement
          l'illusion du libéralisme comme modèle économique viable.
                                       
La fin de la guerre froide avec la disparition du bloc soviétique, et la
guerre du Golfe avaient permis aux USA de s'ériger plus que jamais en
gendarme de la planète dans le cadre de la PAX AMERICANA qui devait
définitivement asseoir leur hégémonie planétaire.
 
Les années 80 avaient vu l'émergence d'un néolibéralisme cynique,
arrogant, agressif et sauvage incarné "à merveille" par Thatcher et
Reagan.
 
L'ultralibéralisme anglo-saxon se répandait à travers la planète,
conquérant et imposant partout ses valeurs et ses ravages. Le règne du
profit et de l'argent-roi s'installèrent et furent érigés en valeurs
absolues, en dogmes suprêmes.
 
Dans nos sociétés déboussoléeset sans repères surgissaient des termes
barbares, les mots et les concepts étaient travestis et redéfinis.
C'était la période des ajustements structurels, de la réduction des
déficits budgétaires, des chantages et des trains de mesures imposés par
le FMI et la Banque Mondiale pour le réechelonnement de la dette où
l'octroi de nouveaux prêts aux "bons élèves" du Tiers-monde. 
 
Nous étions alors un certain nombre en Europe à tenter de le dénoncer
avec force mais notre cri de révolte trouvait peu d'écho. Cela se
passait bien loin de chez nous et pour la plupart il s'agissait de
s'adapter à la conjoncture économique, de préserver ses acquis avec pour
beaucoup l'espoir de rester à l'abri dans leur petit confort égoïste.
>L'individualisme était alors très à la mode n'est-ce pas?
 
Pendant ce temps les trains de mesures et les conditions imposés par le
FMI et la Banque Mondiale devenaient draconiens: La réduction des
déficits budgétaires dans les pays du Tiers-monde commençait par imposer
des coupes sombres dans les budgets des services publics. L'éducation,
la santé et les
services sociaux furent les plus touchés sous prétexte que ces services
publiques ne génèrent pas de profits. Une immense partie de l'Humanité
se
voyait ainsi privée de sa dignité et de ses droits fondamentaux. Mais
surtout était ainsi constitué - et pour longtemps - un immense réservoir
de
main d'oeuvre bon-marché, constitué par de larges centaines de millions
d'êtres humains miséreux, ignorants, affamés et dociles.
 
*On essaye de nous assommer à longueur de journée à coups de déficit
budgétaire.
Qu'en est-il du déficit social?
*On nous prêche la flexibilité du travail.
Qu'en est-il de celle du capital?
*On nous présente la libre circulation des marchandises comme un
formidable progrès.  Pour qui? 
*Comment faut-il qualifier l'interdiction faite à des milliards d'êtres
humains de circuler et de s'installer librement dans notre planète? 
*Comment pouvons-nous accepter plus longtemps de nous voir condamné(e)s
au chômage et à l'exclusion sociale par ceux-là même qui font faire
notre travail à des dizaines de millions d'enfants à travers le monde?  
Il devenait alors vital et urgent dans l'Europe en construction,
d'intégrer une dimension humaine et sociale susceptibles de poser des
limites à ces dérives de la mondialisation. Nous n'avons eu droit qu'à
des livres blancs, de "beaux" discours et des promesses pendant que se
mettait en place l'Europe des Commissaires au service des intérêts des
grands patrons et des
vautours de la finance de haut vol.
 
En Europe, les entreprises nationales étaient renflouées avec des fonds
publics pour être ensuite bradées au secteur privé. L'affairisme
politique allait bon train et l'Europe de l'argent et de l'exclusion se
mettait en place. On entendait alors parler de déréglementations,
délocalisations, dumping social.
 
Les êtres humains laissés pour compte, les exclus du système sont chaque
jour plus nombreux et le cynisme ambiant ira jusqu'à vouloir les
déposséder d'eux-mêmes et de leur dignité humaine en prétendant les
réduire à ce qui leur a été refusé: les "sans-emploi", les
"sans-domicile-fixe" ou "SDF" (sic), les "sans-papiers", les
"sans-droits"...
 
Les détenteurs du pouvoir politique et économique, relayés servilement
par les médias et les économistes du libéralisme continuent à nous
asséner le même discours: "il s'agit d'une crise conjoncturelle, le
retour de la croissance permettra de régler le problème du chômage".
Cela fait pourtant bien des années qu'il est devenu évident qu'il s'agit
d'un problème structurel. Nous disposons même aujourd'hui de tous les
éléments permettant
de démontrer qu'il s'agit là d'une situation voulue, structurée,
entretenue
délibérément et s'inscrivant dans une stratégie à long terme et menée de
longue date.
 
                                  YA BASTA!
                                       
Il n'est même pas besoin de relever les dysfonctionnements actuels de
l'économie mondiale. Il suffit pour s'en rendre compte de prendre
quelques exemples récents révélateurs du décalage et des contradictions
flagrantes entre ce discours dominant et la situation réelle à laquelle
nous sommes aujourd'hui confronté(e)s:
    - les places boursières, censées refléter l'activité économique
battaient tous les records alors même qu'intervenaient des "dégraissages
d'effectifs" un peu partout en Europe.
    - même si aujourd'hui les analystes financiers et les médias
commencent à comprendre les dangers d'explosion sociale que comportent
des affirmations du type: "la bourse de Wall Street a réagi négativement
et chuté en prenant connaissance de la baisse du nombre de demandeurs
d'emploi (encore faut-il voir à quoi ressemblent bon nombre d'emplois
là-bas...)  aux USA", rappelez-vous qu'il y a quelques mois encore le
cynisme et le mépris leur faisaient croire qu'ils pouvaient impunément
nous servir au journal de 20h des assertions de ce type. 
    - avez-vous suivi ces derniers jours ce qui se passe en Asie du
Sud-est et en Corée du Sud en particulier? vous souvenez-vous avoir vu
il y a quelque temps des images d'une grève générale en Corée du Sud?
N'avez-vous pas été surpris et intrigués par le soudain silence total
dans les médias au sujet de ce conflit alors même que se déroulaient des
affrontements violents et que le pays était paralysé? Aujourd'hui nous
apprenons que la Corée du Sud est en état de faillite économique et que
c'est un représentant du Trésor américain qui a été envoyé là-bas pour
dicter au nouveau président élu le 18 déc. dernier les conditions
imposées par le FMI pour l'octroi d'un prêt. A savoir, la recette qui a
déjà fait ses preuves: coupes draconiennes dans les budgets publics et
licenciements massifs. Il y a fort à parier que
l'on ne reverra pas de si tôt des ouvriers sudcoréens manifester pour
défendre leurs salaires, leurs conditions de travail et leur niveau de
vie.  A ce sujet Philippe Rivière, du Monde Diplomatique nous indique
même, dans son article du 13/01/ 98 sur les risques de contagion de la
crise financière asiatique - je cite: "...On a pu voir, lors de la
campagne pour l'éléction présidentielle en Corée du Sud, les principaux
candidats prendre par écrit l'engagement...d'obéir au FMI ! Elu le 18
décembre dernier, l'ancien dissident Kim Dae Jung, qui a mis fin à
trente-sept années d'un régime policier, a confirmé ces promesses.
Le démantèlement du "modèle asiatique", hier encore vanté avec un bel
ensemble par la presse internationale, ira-t-il à son terme? Derrière la
chute des "dragons" se profile déjà la remise en cause du Japon - qui
détient l'essentiel de la dette américaine - et de ...la Chine, qui
occupe une place centrale au coeur du commerce mondial, ainsi qu'une
course effrénée aux exportations vers des marchés de plus en plus
réduits. Car la crise menace d'intensifier la déflation, notamment en
Europe où la mise en oeuvre des "critères de convergence" a déjà
considérablement réduit la demande". 
 
    - Vous souvenez-vous des débats suscités autour de l'Uruguay Round
qui devait permettre le passage du GATT à l'OMC? Sans doute, mais
rappelons-nous de ce qui nous était dit à l'époque: la suppression des
barrières douanières aboutirait automatiquement à un développement du
commerce mondial. Des
économistes bien intentionnés nous avaient même pondu des chiffres
>résultant d'une équation extrêmement complexe (et pour cause...) selon
lesquels cela se traduirait par x% de croissance supplémentaire par an
et des millions d'emplois créés à travers le monde. Aujourd'hui nous
avons peut-être le droit de demander où sont passés cette croissance et
ces emplois promis, non?
 
Les économistes du libéralisme qui tablent sur notre ignorance pour
pouvoir nous abuser en prétendant parler au nom d'une science complexe,
exacte et infaillible, auront de plus en plus de mal à nous cacher le
fossé énorme et chaque jour plus visible entre leurs analyses et leurs
prévisions d'une part et les ravages destructeurs de leurs choix
économiques que tout un chacun
peut constater au quotidien. L'actuelle crise économique en Asie
constitue à cet égard un excellent révélateur.
 
Pour ce qui est de l'économie de marché, avez-vous constaté combien la
libre concurrence fait bien les choses en commençant par les premiers
intéressés? La déréglementation imposée partout à travers la planète
pour permettre cette libre concurrence aboutit en réalité à une
situation de quasi-monopole des grands groupes américains dans tous les
secteurs majeurs les plus porteurs de l'économie mondiale actuelle.
C'est le cas des secteurs informatique, audiovisuel, des
télécommunications, de l'industrie aéronautique parmi beaucoup d'autres
où les USA ont pris des positions dominantes. Les grands goupes
transnationaux européens et asiatiques ne remettent nullement en cause
cette hégémonie et oeuvrent plutôt en synérgie
pour défendre leurs privilèges de nantis tout-puissants qui considèrent
notre Planète comme leur chasse-gardée et ses habitants comme leurs
serviteurs.
 
Si d'aucuns s'empressent de faire livres noirs et bilans catégoriques et
définitifs du communisme nous attendons toujours le livre noir et le
bilan du libéralisme anglo-saxon et de "l'américanisme" qui en est
l'expression la plus excerbée.
 
Le temps de le faire est venu maintenant qu'il se veut et se dit le
modèle à suivre et à appliquer partout.
 
Il se trouve que la société française a un rôle historique à jouer dans
les bouleversements actuels et une voix dissonnante à faire entendre
pour imposer un frein définitif à la régression sociale à laquelle nous
assistons en France, en Europe et à l'échelle de la Planète.
 
Non, la communauté humaine n'est pas condamnée à subir le diktat de
l'économisme ultralibéral.
L'économie doit être définitivement mise au service de l'Humanité et pas
l'inverse comme c'est le cas actuellement. 
 
Reconnaître que chaque être humain a les mêmes droits fondamentaux,
universels et inaliénables au sein de la communauté humaine n'est pas
faire preuve d'idéalisme utopique mais de l'humanisme le plus
élémentaire.
 
La lutte à mener pour exiger et obtenir des droits sociaux, économiques,
de libre circulation et de libre installation pour TOUS les êtres
humains est devenue la condition sine qua non qui seule permettra de
préserver la dimension humaine de notre société.
 
La remise en cause du Droit d'Asile, la fermeture des frontières,
l'Europe forteresse qu'on veut nous construire, sont justifiées devant
l'opinion publique d'abord et essentiellement avec des arguments
économiques. L'étranger présenté comme une menace et utilisé comme bouc
émissaire de tous les dysfontionnements n'est qu'un vieux stratagème
machiavélique de ceux qui ont tracé les frontières, qui n'hésitent
jamais à nous sacrifier pour les défendre à leur place et qui tirent
profit de leur existence. La précarisation massive, les exclusions de
toute sorte, l'escalade de l'intolérance, des nationalismes, de la
xénophobie, du racisme, de la haine et des dérives sécuritaires et
liberticides sont le corollaire de ce choix fait par les élites qui nous
gouvernent, pour mieux nous exploiter, nous manipuler et nous diviser.
 
Aujourd'hui, l'enjeu de notre lutte est décisif pour les années à venir.
De l'issue des conflits actuels et de nos luttes contre les exclusions
sociales et économiques et contre les discriminations raciales, dépendra
le choix de société auquel nous serons confrontés demain.
 
En 95 nous avons su dire non et poser des limites. Aujourd'hui, nous
pouvons encore parler de choix de société. Le pourrons-nous demain?
 
Si nous nous révélons incapables de privilégier ce qui nous rapproche et
donne un sens à notre combat commun par dela nos divergences politiques,
nous ne serons rien d'autre que les meilleurs militant(e)s de ceux que
nous prétendons combattre.
 
 NOUS AVONS POUR NOUS LE NOMBRE !
                                       
 FAISONS ENTENDRE PARTOUT NOTRE CRI DE REVOLTE !
                                       
Y'EN A MARRE !
                                       
 YA BASTA !
NO PASARAN !
                                       
Nantes, le
17/01/98.                                                           
N@ndo. 

présentation - pourquoi/comment - IRC - débats
infos du jour - infos par thèmes - liens - contributions
contacts - Accès Public - Agir contre le Chomage - Maison des Ensembles
pouvez aussi causer au webtrimeur