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Antenne ASSEDIC
19 janvier 98
CHRONIQUE DE L'OCCUPATION DE L'ANTENNE ASSEDIC INTERNET
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Régression des minimas sociaux depuis 25 ans (sources Actualités sociales) Enquète du CERC: « Moins de prestations, plus de soumission »

La bourse ou le Rmi:  MINIMA SOCIAUX, MAXIMA PATRONAUX

     Une enquête du CERC Association, de juin dernier portant sur 25 ans
de minima sociaux, démontre la régression que subissent ces dispositifs
destinés aux plus précaires, entre 1970 et 1995.
     Durant cette période, l'effectif des allocataires a augmenté de 43
% et celui des personnes couvertes a doublé. Six millions de     
personnes percevaient des minima sociaux (soit 10,7 % de la     
population totale) fin 1995. Sachant que quatre dispositifs     
concentrent 90 % des allocataires: le MV (30 %), le RMI (28 %),     
l'AAH (18 %) et l'ASS (14 %).

     Coté finances, ces dépenses sociales s'élevaient à 80 milliards de
francs en 1995 contre 14 milliards en 1970 (en francs 1995). Mais
l'accroissement de ces dépenses n'a pas été régulier. Important de 1970
à 1982 (13 % par an en francs constants) en raison de la revalorisation
des minima vieillesse, invalidité et handicap. Puis, quasiment
stable de 1983 à 1988 avec la stagnation du nombre d'allocataires.
Nouvelle hausse de 1989 à 1993 avec la création du RMI touchant une
population jusqu'alors ignorée. Enfin, en 1994 et 1995, reprise de
l'escalade par l'afflux de chômeurs aux indemnisations désormais moins
élevées et plus courtes...

     Par contre, le prétendu "déficit" des comptes sociaux engendré par
l'augmentation du nombre de précaires est faux. Puisque les minima
sociaux représentent 1 % du PIB et 4 % des dépenses totales de
protection sociale. En fait, l'effort financier consenti depuis 1983 n'a
pas suivi la progression des allocataires. Un phénomène qui s'explique
par le faible niveau des revalorisations (exemple      1997: + 4 % pour
le SMIC, + 2,2 % pour le chômage, rien pour les minima sociaux...). Et
surtout par le transfert des chômeurs en fin de droit sur des nouveaux
dispositifs (AI, ASS, RMI) aux ressources inférieures à celles procurées
par les dispositifs plus anciens. Alors que le revenu de ces minima se
situe déjà de 60 à 80 % en dessous du revenu moyen de l'ensemble des
ménages. Par comparaison, le seuil de pauvreté retenu par la Commission
Européenne est fixé à 50 % du revenu moyen des ménages...

MOINS DE PRESTATIONS, PLUS DE SOUMISSION

     Les revenus sociaux assument la couverture sociale des risques
quotidiens (chômage, maladie, accident du travail...) garantie par la
Sécu. Ceux-ci sont également en diminution, comme le constate le rapport
de novembre 1996 du service des Statistiques, des Etudes et des Systèmes
d'Information (SESI) du Ministère du Travail et des Affaires Sociales.

     En ce qui concerne le chômage, la part des chômeurs indemnisés
parmi l'ensemble des demandeurs d'emploi est passée de 62,6 % en     
1993 à 54,5 % en 1995. De plus, la part des chômeurs percevant une
indemnité mensuelle inférieure à 3000 F a augmenté de 28 à 38 % entre
1990 et 1995.

     Pour la santé, les besoins ont globalement progressé de 3 % par an
depuis 1981. Mais la protection maladie a régressé de 84,4 % en 1980 à
81,5 % en 1995 en raison de la baisse des remboursements.      Même les
retraites sont touchées, malgré les revalorisations régulières. Par des
disparités entre les générations: les anciennes percevant moins de
ressources que les nouvelles. Et par des disparités entre les sexes: les
hommes disposant d'une retraite presque deux fois supérieure à
celle des femmes! (respectivement 7950 F et 4350 F par mois).

     Ainsi, en 1995, plus de trois millions de personnes sont de
plus en plus dépendantes des revenus sociaux. A hauteur de 50 %
du budget des ménages d'employés et d'ouvriers. Pour plus de 75 %
du budget des ménages de chômeurs... Les aides provisoires deviennent
alors des revenus principaux!

MATRAQUAGE POLITIQUE ET AGRESSIONS ECONOMIQUES

     La logique de l'actuelle concentration financière est, dans un     
premier temps, de licencier tous les employés déclarés "non     
rentables". Ce qui accroît considérablement les bénéfices des     
patrons tout en livrant l'ensemble des précaires à la charge de la     
collectivité. D'où l'affaiblissement de la protection sociale     
publique, dans un deuxième temps, accentué par la baisse des     
cotisations patronales. Justification ? Aider les entreprises à     
embaucher! Ce vol ne peut que favoriser la prospérité des     
assurances privées qui raflent progressivement le "marché" de la     
sécurité sociale. 
     Désormais isolés, sous-indemnisés et sur-contrôlés, les     
"bénéficiaires" des services sociaux sont alors sommés de     
"s'intégrer" dans des stages et autres jobs mal payés. Ce qui     
permet de dévaluer les emplois ordinaires par l'effet de     
concurrence ainsi obtenu... Les plus récalcitrants étant assignés      à
survivre dans une "normalité minimale" maintenue par les aides     
sociales. Ce détournement de la contrepartie sociale préserve les
apparences d'un "Etat démocratique moderne", bientôt limité à son plus
simple appareillage répressif. L'asservissement utilisera
alors le plus grand nombre... La question politique des inégalités
économiques réduite à une question sociale, vise donc à atténuer et
à gérer "l'exclusion" pour faire disparaître sa dimension conflictuelle.
A nous de la ranimer !

Téka

Sources : Actualités sociales hebdomadaires du 6/12/96 et du 4/7/97.
                                                         
Contacts :
CERC Association, 10 rue Jacques Mawas,
75015 Paris. Tél : 01.45.31.85.70.

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