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Antenne ASSEDIC
19 janvier 98
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Samedi 17/01/98 Les chomeurs s'invitent au restaurant!
Paris Le récit de l'un des convives. Après la manifestation des chômeurs de ce samedi, après les échauffourées qui ont suivi près de l'ENS, après la tentative d'occupation du centre commercial de la place d'Italie, un petit groupe hétéroclite d'une trentaine de manifestants s'est retrouvée devant le cinéma "Grand Ecran" de la place d'Italie. (Etant le seul membre du Comité des Sans-Logis présent, on peut considérer que j'y étais donc à titre personnel et non à titre officiel) Après un petit débat improvisé, alors que de nombreux cars de Gardes-mobiles passaient à côté pour rejoindre probablement les abords de l'ENS, décision fut prise d'aller occuper un autre lieu. Après un cours déplacement en métro, puis à pied, nous nous sommes retrouvés en bas des tours de la Grande Bibliothèque de France. Bien sûr, elle était fermée à cette heure ci (19h). Après être tout de même entrés dans un des tours par un porte gardée par un vigile (et en ressortir immédiatement, car cette porte ne menait pas à grand chose), nous décidons de nous rendre dans un autre lieu : Le restaurant "La Coupole" près de la gare Montparnasse. (bien nous en pris d'ailleurs, car nous sortions à peine de la tour que plusieurs cars de police se garaient près de la bibliothèque !). Après avoir repris le métro, nous sommes donc arrivés dans le restaurant. Entrée sans problème. Après une petite periode d'"agitation" dans la salle pleine à craquer (de nombreux clients attendaient leur table au bar), nous entrons en contact avec un responsable (le directeur ?) et lui expliquons que nous voulons manger. Après quelques discussions, le responsable accepte de nous servir des repas, mais à condition que ce soit dans une salle séparée, au sous-sol. Chose immédiatement refusée, car aucun d'entre nous ne voulais être mis à l'écart. De plus, nous l'avons appris plus tard, cette salle (en fait l'ancien dancing) n'était pas équipée, ni jugée convenable pour servir les repas. En fait, elle sert de cantine pour le personnel ! Nous proposer de manger dans cette salle n'était donc rien d'autre qu'une insulte pour les chomeurs. Nous avons donc attendu que quelques tables se libèrent et les avons immédiatement occupées, puis, petit à petit, les tables environnantes, afin de restés groupés et être ainsi vus comme un groupe. Mais, malgré le fait que nous avions trouvé une place pour manger, le responsable refusait toujours de nous servir. Entre temps, un client, nous entendant demander à boire, et certains demandant même du champagne, nous offrit 400F en liquide. Prix pour une bouteille de cette boisson ! Seulement, une bouteille pour 30, c'est un peu juste. Après un petit chahut, le responsable accepta enfin de nous donner deux autres bouteilles de champagne. Mais toujours pas question de manger !! Ce n'est qu'après l'arrivée d'un photographe du JDD, puis d'une caméra de France 2 (à qui le responsable refusa l'entrée, mais qui pu filmer et interviewer certains d'entres nous regroupés près de la porte), que le responsable céda. Il nous proposa donc des huitres et des steak frites. OK. Des plateaux d'huitres arrivent pendant qu'un serveur prend les commandes des steaks à notre table. Après avoir mangé les huitres, nous commencons les steaks. Pour cà, rien à dire, ils sont délicieux. Seul problème, à l'autre table, les steaks se font attendre. Après discussion, le responsable nous dit que c'était : huitres OU steaks, alors que nous pensions que ce serait : Huitres ET steaks. Logique, puisque nous avions demandé de faire un repas complet. Re-chahut, on accepte de prendre les commandes. Les steaks mangés, le responsable nous fait comprendre qu'il est maintenant temps de déguerpir. Mais nous désirons bien sûr terminer avec un fromage, un dessert et pourquoi pas un café. Toujours aussi mesquin, le responsable n'accepte pour le café. Mais après _encore_ une autre discussion, il accepte enfin de nous offrir le fromage. Enfin, une chose qui ressemble à un camembert qui a bien vécu ! Le café pris, nous sommes partis, après avoir bien sur fait le tour de la salle en scandant les habituels slogans sur le partage des richesses. A noter que si la plupart des clients semblaient indiférents, d'autres n'ont pas hésité à se déplacer à notre table pour nous apporter leur soutient, une jeune fille nous apportant même sa part d'huitres ! En ce qui concerne les forces de l'ordre, rien à dire. Des policiens sont bien venus au début, mais ils ne sont meme pas venus près de nous. En résumé, je dirais : Pour une opération totalement improvisée, Opération réussie. Il est a noter aussi que à l'image du responsable, le reste du personnel d'accueil était carrément hostile à notre venue. En fait, le seul employé qui nous supportait (non officiellement, bien sûr ) était le vigile ! Mais La Coupole ferait bien de s'offrir un bon directeur de la communication ! J'ai conseillé au responsable de contacter le DirCom du Grand Hotel Intercontinental, qui avait si bien accueilli le CDSL le 31 décembre 1996 ;-) Message envoyé à 3h30 du matin, alors que France Infos cite encore notre action dans les évenements de la journée, et indique que le groupe (que j'ai quitté juste après la sortie du resto) s'était ensuite dirigé vers l'Hotel Lutécia :-) Jacques Belin 100337.1703@compuserve.com
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