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Antenne ASSEDIC
17 janvier 98: l'INTERNET OCCUPE
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Manipulation ou pas, que dire de ce nouveau phinompne ?
Date : Sam 17 Jan 00:53
De : Nember fabien nember@club-internet.fr
Que dire de ce nouveau phénomène naissant que sont les chômeurs en grèves ! Comment une telle dérive est-elle possible à la fin du XXème siècle ? J'ai longuement réfléchi, sur cette capacité de manipuler l'opinion publique par les médias. Sous de fallacieux prétextes d'évolutions voir de droits à l'information qui ne sont en définitive que des signes cachés d'involution d'une société en danger. Nos médias ne révèlent-elles pas leur incapacité à proposer d'autres solutions? Ne sont elles pas la preuve des limites apportées par la modernité? Cette emprise, que je qualifierais de banalisation, s'adresse tant aux actes de chacun de nous, qu'à son mode de perception culturelle ou spirituelle, c'est ce qui caractérise le handicap de cette société. Cette perception culturelle du handicap est certes peut-être négative mais à mon sens elle est bien réelle. Elle se définit par la suppression et l'exclusion des circuits présumés "normaux". Elle catégorise à grand renfort d'interprétations philosophiques et de rejets sociaux, le cloisonnement de plus en plus pesant, du mode de vie et de pensée, qu'elle nous impose. C'est s'intéresser aux personnes sans se préoccuper d'elles. Quand, les relais d'opinions ne trouvent plus d'autres moyens pour soigner la souffrance de l'humanité que ceux qui parlent de souffrance, c'est qu'ils sont bien malades eux-mêmes. Ne décrivent-ils pas la configuration de notre société moderne, qui est celle d'un agnosticisme radical. Notre société est agnostique, elle n'a plus de conviction morale, esthétique ni spirituelle, mais elle les professe toutes. Considérer que le mode de fonctionnement de notre société est handicapant pour l'individu lui-même, c'est élargir la possibilité, pour chacun, de maîtrise son devenir. "Décatégoriser" notre mode de vie n'est rien moins que rendre au porteur de situations handicapantes, son juste droit, sa dignité de citoyen et d'être humain à part entière. Il s'agit dés lors, sans tomber dans des travers aussi réducteur que ceux que nous condamnons, de s'interroger sur notre société, qui sous sa forme actuelle, dirige l'homme vers une voie sans issue. Son avenir devient une trajectoire asymptotique qui se rapproche indéfiniment de sa finalité, mais ne la rejoint jamais, et finalement s'en éloigne en sens inverse. C'est l'Entropie de l'évolution humaine. Trop simple de penser que l'aboutissement des problèmes, des routiers, des chauffeurs de la RATP, des chômeurs, des fonctionnaires ectSigma, consiste à occuper des locaux jusqu'au moment ou le gouvernement cède ! Pourquoi alors tous les enfants, adultes, vieillards qui dans le monde souffrent de maladies graves, des guerres, de mauvais traitements ou de viols, n'occuperaient-ils pas les églises, les temples, les synagogues, les mausolées, jusqu'au moment ou leurs Dieux cèdent à leurs légitimes revendications et leur accordent finalement le droit d'aller revendiquer leur part du gâteau. Est-il vraiment utopique d' imaginer que nous ne sommes qu'aux prémisses de notre involution ? Si à une époque les guerres pouvaient servir à régler certains problèmes économiques et humains, notre société ne s'étant pas préparée à l'éventualité d'un monde de paix, laisse devant elle une humanité qui attend, quoi, je ne suis pas sûr qu'elle le sait. Cette prise de conscience peut être personnelle ou collective. Dans cette problématique, certains besoins spécifiques individuels, qui rejoignent ceux de l'ensemble collectif, ont permis l'apparition d'associations ou d'institutions de tous types, partis politiques, syndicats, sectes, intégrisme ectSigma. Ils s'expriment tout simplement en terme d'accessibilité, de sécurité, de confort, ectSigma. Répondre à ce besoin social devient alors partiellement affaire de prise en charge ou d'assistanat et de fragilité. "Pas de progrès social sans efficacité", "pas d'efficacité sans catégorisation banale de notre mode de vie". Une combinatoire se dessine petit à petit à notre insu et conjugue trois types de fonctionnements sociaux : économie de marché (produire pour exister), réseaux de solidarité (la bonne conscience collective), la prise en charge par le collectif (la marginalisation des marginalisés). Etre soi devient une performance éphémère et sans définition, sous l'emprise d'une société qui n'est plus que le conservatoire des libertés et des droits de l'homme. Si l'ultra-congélation de l'homme était la marque distinctive de l'univers de l'Est ou tout était figé par le blocus, l'ultra-fluidité de notre société est encore plus inquiétante, puisque à force de libéralisation, le problème de liberté ne se pose même plus, il est virtuellement résolu. Toute chose qui perd sa foi est comme l'homme qui perd son ombre. Si jadis le corps était la métaphore de l'âme après avoir été la métaphore du sexe, aujourd'hui il devient la métaphore de rien du tout, sans organisation symbolique. Face au risque d'une humanité qui se constitue, d'être technologique, de machines, de clones et de prothèses se reproduisant comme des protozoaires, par simple division du même et déclinaison de code. A force de vouloir tout, pour tout avoir, nous finirons par ne plus rien avoir. Il appartient à chacun de prendre conscience des réalités de notre société et du danger que nous encourons. Avoir mis autant de temps pour construire ce que nous risquons de détruire très rapidement si nous ne prenons garde. Moi, je n'ai pour l'instant qu'un seul remède, croire en l'homme à sa bonté, à son besoin d'amour et de bonnes nouvelles. Alors merci Messieurs les journalistes parlés nous d'espoir. Mais bien sur ce sujet ne fait frissonner personne ! Fabien sans travail depuis janvier 1996, sans chômage et non-gréviste.
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