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Antenne ASSEDIC

Infos du 14 janvier 98
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La connexion Sans-Papiers / Chômeurs ?

Le débat qui commence sur le contenu des messages à passer sur Zpajol
soulève la question de la liaison entre les luttes.
Pour argumenter en faveur de la nécessaire connexion nous avons
plusieurs arguments.
En premier lieu les déclarations de Madjiguène Cissé sont claires. Sa
volonté de se lier aux organisation syndicale n'est pas anodine. Elle
inscrit son combat pour la régularisation dans un contexte
anti-impérialiste et de lutte internationaliste où la notion de classe
sociale est importante. Cet aspect a été repris dans les débats qui
avaient commencé sur Zpajol à propos de la lutte de classe et de la
référence au mot « travailleur » (cf les positions de Martin, de Xavier,
de Philippe et d'autres)
Ensuite dans le débat sur la liberté de circulation Alain Morice insiste
sur la notion de précarité, me semble-t-il. Les sans-papiers étant la
catégorie la première touchée d'un phénomène plus vaste que le mouvement
actuel dénonce haut et fort : la précarité et l'infra-droit.
Act Up a soulevé la question de la loi qui engendrait la misère au lieu
de la combattre. Ce constat était fait aussi bien pour les sans-papiers
que pour les toxicos, que pour les précaires ou les victime du Sida.
Tous ces textes sont disponibles sur le site Pajol, on peut s'y reporter
utilement.
Le combat contre le FN soulève la question de la liaison entre
immigration et misère, c'est la demande récente de Myriam. Je me suis
déjà exprimé à ce sujet et je joins le texte déjà passé sur cette liste
pour rappeler ma position.
De mon point de vue nous sommes face à une domination qui fonctionne
avec l'apartheid social et ce sous diverses modalités :
- le racisme avec les lois xénophobes et les immigré-es ou les
sans-papiers, - géographiquement avec les « banlieues », les « cités »,
- socialement avec ce qu'il est convenu d'appeler « l'exclusion » et la
mise hors-circuit d'un partie de plus en plus importante de la
population de la sphère du travail (celui qui valorise et donne un
revenu décent),
- culturellement avec TF1 pour la majorité et l'accès à la culture pour
une minorité ,
- sexuellement avec la différence hommes / femmes qui est fondée sur une
oppression bien connue,
- médicalement pour l'accès aux soins
- mondialement avec l'impérialisme qui continue et écrase tout
financièrement et militairement,
- etc...
Cette gestion de la différence conduit à une précarisation généralisée
pour beaucoup de gens qu'ils ou qu'elles soient d'origine hexagonale ou
non.
Tout ceci plaide pour une connexion entre les luttes. D'ailleurs les
acquis d'une lutte peuvent servir à une autre lutte. Comme le note
Mogniss, ici les chômeurs/euses ont su utiliser les méthodes de lutte
des personnes sans-papiers :
* choix de la visibilité,
* interpellation de la société,
* utilisation des médias,
* actions mobiles avec une prédilection pour les occupations,
* mise en contradiction du discours officiel par le vécu,
* etc...
De plus si les minima sociaux sont relevés les immigré-es et certains ou
certaines sans-papier-es ne vont-ils pas en profiter ? Les
revendications actuelles concernent toutes les personnes en situation de
pauvreté et de précarité en France. On retrouve l'argumentation d'Alain 
Morice.

S'attaquer à la domination prend des formes multiples parce que cette
domination est multiple. En essayant de fédérer les combats je ne
cherche pas à mettre en oeuvre une globalité qui prétendrait pouvoir
tout bouleverser, non simplement d'unir ce qui peut et devrait s'unir
ici et maintenant !
Pour illustrer mon propos voici ce que nous écrivions avec un ami il y a
quelques temps :
P. Coutant

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